Les touristes sont de retour en Guadeloupe et en Martinique depuis fin décembre, mais les professionnels du tourisme surveillent attentivement l'évolution de la situation sanitaire et les mesures qui pourraient se durcir - DR : DepositPhotos.com, Mirmoor
Le scénario catastrophe de l'an dernier pourrait-il se reproduire ?
C'est en tous cas ce que craignent - à demi mot - les professionnels du tourisme pour les Antilles françaises...
Alors que la haute saison a démarré à la mi-décembre, après plusieurs semaines de crise sociale et une image ternie par les médias, les deux semaines de vacances de fin d'année ont tout de même été satisfaisantes en Guadeloupe, comme en Martinique.
« Sur la première semaine de Noël, les taux de remplissage des hôtels étaient autour de 60 à 70%. Ils sont montés jusqu'à 90% la semaine du Nouvel An », indique Bénédicte di Geronimo, la présidente du Comité Martiniquais du Tourisme (CMT).
Après les annulations et les reports de voyages des semaines précédentes, le retour des touristes et leur niveau de satisfaction ont été accueillis comme un véritable soulagement en Martinique, « même si les hôteliers espéraient atteindre un taux de remplissage plus important », tempère Bénédicte Di Geronimo.
C'est en tous cas ce que craignent - à demi mot - les professionnels du tourisme pour les Antilles françaises...
Alors que la haute saison a démarré à la mi-décembre, après plusieurs semaines de crise sociale et une image ternie par les médias, les deux semaines de vacances de fin d'année ont tout de même été satisfaisantes en Guadeloupe, comme en Martinique.
« Sur la première semaine de Noël, les taux de remplissage des hôtels étaient autour de 60 à 70%. Ils sont montés jusqu'à 90% la semaine du Nouvel An », indique Bénédicte di Geronimo, la présidente du Comité Martiniquais du Tourisme (CMT).
Après les annulations et les reports de voyages des semaines précédentes, le retour des touristes et leur niveau de satisfaction ont été accueillis comme un véritable soulagement en Martinique, « même si les hôteliers espéraient atteindre un taux de remplissage plus important », tempère Bénédicte Di Geronimo.
"On sent vraiment une reprise"
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Les restrictions sanitaires s'allègent en Martinique !
Idem en Guadeloupe. « La fin d'année s'est bien passée, de nombreux établissements affichaient un bon taux de remplissage, y compris les plus grands comme Pierre et Vacances, Club Med et la Toubana », précise Willy Rosier, le directeur général du Comité du Tourisme des Îles de Guadeloupe (CTIG).
Un constat nuancé par Patrick Vial Collet, le président de la Chambre de commerce de la Guadeloupe. « Malheureusement, nous avons eu un mois de décembre en partie perturbé, avec énormément d'annulations au départ, et nous avons vraiment fait le plein et pu travailler du 26 décembre au 3 janvier. Par rapport à décembre 2019, nous sommes à -30% d'occupation hôtelière et entre -30 et -40% de revenus ».
Malgré cela, « il y a des touristes en Guadeloupe et en Martinique depuis le début des vacances, on sent vraiment une reprise, nous confirme Philippe Calmels, le gérant de Roger Albert Voyages, avec des hôtels davantage remplis, des plages qui sont plus occupées et des vols qui se remplissent ».
S'il est pour l'heure difficile d’obtenir des données chiffrés sur les taux de remplissage des vols depuis la métropole, Air France par exemple, « a enregistré une bonne dynamique sur la fin de l'année », nous indique un porte-parole du Groupe.
La compagnie a su en effet, adapter sa capacité en fonction de la crise sociale et sanitaire de novembre-décembre, en proposant 2 vols quotidiens vers la Martinique et la Guadeloupe, puis passer à 3 vols par jour durant les périodes de pointe, au départ d'Orly comme de Roissy, pour favoriser les connexions avec la province et le reste de l'Europe.
« Les Antilles sont des destinations très résilientes, résistantes, pour des raisons économiques, familiales, de continuité du territoire et touristiques, avec un trafic mixte et soutenu qui ne s'interrompt qu'en cas de crise majeure, analyse Fabrice Dariot, le président de Bourse des Vols. Si le trafic vers les Antilles baisse, il baisse toujours moins que vers les autres destinations et reprend plus vite », poursuit le spécialiste de la vente de vols secs.
Un constat nuancé par Patrick Vial Collet, le président de la Chambre de commerce de la Guadeloupe. « Malheureusement, nous avons eu un mois de décembre en partie perturbé, avec énormément d'annulations au départ, et nous avons vraiment fait le plein et pu travailler du 26 décembre au 3 janvier. Par rapport à décembre 2019, nous sommes à -30% d'occupation hôtelière et entre -30 et -40% de revenus ».
Malgré cela, « il y a des touristes en Guadeloupe et en Martinique depuis le début des vacances, on sent vraiment une reprise, nous confirme Philippe Calmels, le gérant de Roger Albert Voyages, avec des hôtels davantage remplis, des plages qui sont plus occupées et des vols qui se remplissent ».
S'il est pour l'heure difficile d’obtenir des données chiffrés sur les taux de remplissage des vols depuis la métropole, Air France par exemple, « a enregistré une bonne dynamique sur la fin de l'année », nous indique un porte-parole du Groupe.
La compagnie a su en effet, adapter sa capacité en fonction de la crise sociale et sanitaire de novembre-décembre, en proposant 2 vols quotidiens vers la Martinique et la Guadeloupe, puis passer à 3 vols par jour durant les périodes de pointe, au départ d'Orly comme de Roissy, pour favoriser les connexions avec la province et le reste de l'Europe.
« Les Antilles sont des destinations très résilientes, résistantes, pour des raisons économiques, familiales, de continuité du territoire et touristiques, avec un trafic mixte et soutenu qui ne s'interrompt qu'en cas de crise majeure, analyse Fabrice Dariot, le président de Bourse des Vols. Si le trafic vers les Antilles baisse, il baisse toujours moins que vers les autres destinations et reprend plus vite », poursuit le spécialiste de la vente de vols secs.
"Il est difficile d'être optimiste pour la suite de la saison touristique"
Néanmoins, comme Air France, le patron de BDV note un attentisme dans les prises de commandes depuis le 15 décembre. « Nous sommes dans un creux, car le niveau d'incertitude est très important », ajoute-t-il.
Même son de cloche du côté des tour-opérateurs. « Il n'y a pas de redémarrage, affirme Eric Thomas, le gérant de Turquoise TO.
Nous avons enregistré beaucoup de ventes de dernière minute en octobre et novembre, mais avec la crise sociale et l'arrivée du variant Omicron, la situation est gelée depuis fin novembre. Même si les événements sont finis, la crainte de nouvelles mesures est encore présente et les clients ont besoin d'une vraie confiance pour repartir ».
Et cette crainte se confirme, le Gouvernement français ayant décrété l’état d'urgence sanitaire dans plusieurs territoires d'Outre-mer, dont la Guadeloupe. Un territoire pour lequel le Préfet a annoncé toute une série de mesures, dont l'instauration d'un couvre-feu dès 22h à partir de ce vendredi 7 janvier 2022.
Sont également mis en place : l'interdiction des activités dansantes, de pique-niquer sur les plages, de se rassembler à plus de 6 personnes sur la voie publique et d'accéder aux plages, cours d'eau et plans d'eau à partir de 18h. Enfin, des jauges seront mises en place dans les établissements recevant du public.
« Ces mesures ont été prises pour contenir la progression de l'épidémie, éviter un nouveau confinement et un arrêt de l'économie, et malgré une hausse sensible des contaminations, pour l'instant, il n'y a pas d’engorgements dans les hôpitaux, souligne Willy Rosier. Néanmoins, il est difficile d'être optimiste pour la suite de la saison touristique, qui pourrait être impactée sensiblement », précise le DG du CTIG.
D'ailleurs, les premiers retours des professionnels du tourisme de Guadeloupe ne sont pas très bons, notamment les restaurateurs qui s'inquiètent de ne pas pouvoir assurer le service du soir.
« Nous avons déjà eu pas mal d'annulations en janvier, ajoute Patrick Vial Collet. Nous sommes en retrait de 20 points par rapport à janvier 2019 ou 2020. Même s'il y a du monde, la destination n'est pas pleine et ce qui nous inquiète le plus, ce serait d'avoir de nouvelles règles de confinement... »
Même son de cloche du côté des tour-opérateurs. « Il n'y a pas de redémarrage, affirme Eric Thomas, le gérant de Turquoise TO.
Nous avons enregistré beaucoup de ventes de dernière minute en octobre et novembre, mais avec la crise sociale et l'arrivée du variant Omicron, la situation est gelée depuis fin novembre. Même si les événements sont finis, la crainte de nouvelles mesures est encore présente et les clients ont besoin d'une vraie confiance pour repartir ».
Et cette crainte se confirme, le Gouvernement français ayant décrété l’état d'urgence sanitaire dans plusieurs territoires d'Outre-mer, dont la Guadeloupe. Un territoire pour lequel le Préfet a annoncé toute une série de mesures, dont l'instauration d'un couvre-feu dès 22h à partir de ce vendredi 7 janvier 2022.
Sont également mis en place : l'interdiction des activités dansantes, de pique-niquer sur les plages, de se rassembler à plus de 6 personnes sur la voie publique et d'accéder aux plages, cours d'eau et plans d'eau à partir de 18h. Enfin, des jauges seront mises en place dans les établissements recevant du public.
« Ces mesures ont été prises pour contenir la progression de l'épidémie, éviter un nouveau confinement et un arrêt de l'économie, et malgré une hausse sensible des contaminations, pour l'instant, il n'y a pas d’engorgements dans les hôpitaux, souligne Willy Rosier. Néanmoins, il est difficile d'être optimiste pour la suite de la saison touristique, qui pourrait être impactée sensiblement », précise le DG du CTIG.
D'ailleurs, les premiers retours des professionnels du tourisme de Guadeloupe ne sont pas très bons, notamment les restaurateurs qui s'inquiètent de ne pas pouvoir assurer le service du soir.
« Nous avons déjà eu pas mal d'annulations en janvier, ajoute Patrick Vial Collet. Nous sommes en retrait de 20 points par rapport à janvier 2019 ou 2020. Même s'il y a du monde, la destination n'est pas pleine et ce qui nous inquiète le plus, ce serait d'avoir de nouvelles règles de confinement... »
"Le couvre-feu à 20h ne nuit pas à l'attractivité de la destination"
En Martinique, où le couvre-feu est en place depuis plusieurs semaines, l'optimisme est un peu plus de rigueur en ce début d'année. « Le taux de remplissage dans les hôtels sur janvier est conforme à ce que nous avions en 2019 et nous enregistrons de bonnes perspectives pour février-mars », témoigne Philippe Lecuyer, le président de Zilea, le cluster du tourisme en Martinique.
La difficulté restant que nous ne savons pas ce qui peut nous tomber dessus au niveau des restrictions de circulation de passagers ou de couvre-feu renforcé.
Pour l'instant, si le couvre-feu à 20h pénalise les établissements de nuit et les restaurants, il ne nuit pas à la fréquentation touristique, j'entends pour les clients qui séjournent dans des hôtels ou des meublés touristiques. Cette situation dégrade un peu la qualité de la prestation touristique, mais ne nuit pas à l'attractivité de la destination ».
Toutefois, en Martinique comme en Guadeloupe, les Comités du Tourisme ont mis en stand-by une partie des dispositifs de communication prévus pour cette haute saison, mais conservent une présence en fil rouge sur les supports digitaux, pour continuer à faire parler de leur destination.
Il faut dire que non loin de là, une destination continue à attirer les voyageurs en recherche de soleil d'hiver : la République Dominicaine.
« Tout le marché du transport aérien a baissé depuis la pandémie, sauf Dubaï, le Mexique et la République Dominicaine, des destinations qui restent ouvertes quand les autres ferment », commente Fabrice Dariot.
Des destinations « qui n'offrent pas la même expérience » que la Martinique, souligne Bénédicte Di Geronimo, rappelant les possibilités de découverte de son île, pour les amoureux du sport, les amateurs de gastronomie locale ou bien d'expériences inédites, comme la découverte de la Martinique en catamaran (avec ou sans skipper).
La difficulté restant que nous ne savons pas ce qui peut nous tomber dessus au niveau des restrictions de circulation de passagers ou de couvre-feu renforcé.
Pour l'instant, si le couvre-feu à 20h pénalise les établissements de nuit et les restaurants, il ne nuit pas à la fréquentation touristique, j'entends pour les clients qui séjournent dans des hôtels ou des meublés touristiques. Cette situation dégrade un peu la qualité de la prestation touristique, mais ne nuit pas à l'attractivité de la destination ».
Toutefois, en Martinique comme en Guadeloupe, les Comités du Tourisme ont mis en stand-by une partie des dispositifs de communication prévus pour cette haute saison, mais conservent une présence en fil rouge sur les supports digitaux, pour continuer à faire parler de leur destination.
Il faut dire que non loin de là, une destination continue à attirer les voyageurs en recherche de soleil d'hiver : la République Dominicaine.
« Tout le marché du transport aérien a baissé depuis la pandémie, sauf Dubaï, le Mexique et la République Dominicaine, des destinations qui restent ouvertes quand les autres ferment », commente Fabrice Dariot.
Des destinations « qui n'offrent pas la même expérience » que la Martinique, souligne Bénédicte Di Geronimo, rappelant les possibilités de découverte de son île, pour les amoureux du sport, les amateurs de gastronomie locale ou bien d'expériences inédites, comme la découverte de la Martinique en catamaran (avec ou sans skipper).
Un début d'année 2022 bien rempli pour Exotismes
Mais malgré la concurrence et les mesures sanitaires extrêmement mouvantes, l'envie de soleil d'hiver est bel et bien présente.
Du côté d'Exotismes, TO n°1 sur les Antilles (avec Saint-Martin et Saint-Barth) en nombre de packages, l'année 2021 devrait ressembler beaucoup à 2020 en termes de volumes (quelque 28 000 clients répartis sur la Martinique et la Guadeloupe), même si les périodes de départs ont été différentes.
Durant l'hiver 2020-21 par exemple, le TO a pu « tirer parti » de la fermeture des stations de montagne pour réaliser de très beaux dossiers auprès de clients qui auraient dû se rendre à Courchevel ou à Megève... Ce ne sera pas le cas cette année.
Toutefois, le début d'année 2022 « est bien rempli, avec des volumes importants de réservations en dernière minute », explique Didier Sylvestre, le directeur général adjoint du voyagiste.
En effet, un tiers des prises de commandes effectuées depuis la dernière semaine de décembre portent sur janvier ou début février. « Ces derniers jours, les consultations de notre site web et les demandes de devis ont augmenté, constate-t-il, et généralement, les réservations arrivent 15 jours après ».
Les équipes du TO espèrent une vraie reprise sur les Antilles françaises d'ici la mi-janvier, si les mesures sanitaires prises d'ici là n'empêchent pas les voyages.
Du côté d'Exotismes, TO n°1 sur les Antilles (avec Saint-Martin et Saint-Barth) en nombre de packages, l'année 2021 devrait ressembler beaucoup à 2020 en termes de volumes (quelque 28 000 clients répartis sur la Martinique et la Guadeloupe), même si les périodes de départs ont été différentes.
Durant l'hiver 2020-21 par exemple, le TO a pu « tirer parti » de la fermeture des stations de montagne pour réaliser de très beaux dossiers auprès de clients qui auraient dû se rendre à Courchevel ou à Megève... Ce ne sera pas le cas cette année.
Toutefois, le début d'année 2022 « est bien rempli, avec des volumes importants de réservations en dernière minute », explique Didier Sylvestre, le directeur général adjoint du voyagiste.
En effet, un tiers des prises de commandes effectuées depuis la dernière semaine de décembre portent sur janvier ou début février. « Ces derniers jours, les consultations de notre site web et les demandes de devis ont augmenté, constate-t-il, et généralement, les réservations arrivent 15 jours après ».
Les équipes du TO espèrent une vraie reprise sur les Antilles françaises d'ici la mi-janvier, si les mesures sanitaires prises d'ici là n'empêchent pas les voyages.