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Asie : quelle reprise chez les voyagistes ? 🔑

L'Asie reprend des couleurs avec certaines disparités


Fort d'une levée des restrictions liées au Covid, l'Asie reprend des couleurs mais à un rythme différent en fonction des opérateurs et des destinations. Si l'Indonésie a tiré son épingle du jeu cet été, l'Asie du Sud-Est et le Japon émergent à nouveau dans les carnets de commandes.


Rédigé par le Mardi 11 Octobre 2022

Il n'y a plus de contraintes ou très peu pour découvrir l'Asie - Depositphotos.com, DmitryRukhlenko
Il n'y a plus de contraintes ou très peu pour découvrir l'Asie - Depositphotos.com, DmitryRukhlenko
La Thaïlande a été le premier pays d'Asie à ouvrir ses frontières aux voyageurs internationaux.

Ces derniers avaient pu retrouver le pays de sourire dès novembre 2021, sans quarantaine, mais avec une batterie de contraintes (tests, nuit dans les hôtels agréés, Thailand Pass...) qui ne facilitaient pas les déplacements.

Levant progressivement les barrières sanitaires, les autres pays ont suivi la locomotive thaïlandaise.

Désormais plus aucune formalité de voyage liée au Covid (test ou vaccin) n'est exigée pour voyager au Vietnam, au Cambodge ou encore en Thaïlande.

Et ce sera aussi une réalité dès le 11 octobre 2022 pour le Japon.

D'autres pays asiatiques accueillent bien sûr les voyageurs français. L'Indonésie, le Laos et l'Inde acceptent les voyageurs vaccinés sans test préalable et les non-vaccinés sur présentation d'un résultat de test Covid négatif.

Pour autant, les voyageurs ont-ils retrouvé le chemin de l'Asie ?


Asie : des tendances d'appels qui se rapprochent de 2019

Pour Olivia Calvin, directrice commerciale de Climats du Monde, l'activité reprend des couleurs. "L'Asie revient en force. Les demandes sur la Thaïlande, le Vietnam le Cambodge sont de retour. Nous avons l'impression que les signaux positifs envoyés sur la levée des restrictions a boosté la demande".

Déjà cet été, l'Indonésie a "fait un carton" alors que la Thaïlande "a bien repris". Mais cela ne suffira pas à rattraper le retard de 2022. "En terme de départs, 2022 ne sera pas une bonne année", pour le voyagiste spécialiste de l'Asie.

En revanche, Olivia Calvin veut croire en 2023 : "les tendances d'appels pour les prises de commandes commencent vraiment Ă  se rapprocher des tendances de 2019."

Chez l'autre spécialiste du continent asiatique, Asia la reprise est aussi bien réelle. "Les prises de commande en chiffre d'affaire, toutes destinations d'Asie-Pacifique confondues, de septembre 2022 sont équivalentes à celles de 2018 qui est notre meilleur mois de septembre sur 5 ans," se réjouit Guillaume Linton, PDG du TO.

"En nombre de passagers, nous sommes en dessous. Cela s'explique par une hausse du panier moyen de 20% Ă  25% toutes destinations confondues".

Le sur-mesure a le vent en poupe, le circuit accompagné accuse du retard

Chez Visiteurs aussi ça repart. Mais Patrice Arezina, le directeur commercial, reste plus mesuré. "Nous sommes entre 30% et 60% des niveaux de 2019 en fonction des destinations sur l'Asie. C'est très encourageant. Les demandes de devis bougent pas mal mais nous ne sommes pas sur les standards de l'ère pré-Covid.

L'Asie regagne des parts de marché mais aucune destination asiatique ne fait encore partie de notre top 5".


Un constat partagé par Easia Travel, réceptif au Vietnam, Laos, Cambodge, Myanmar et Thaïlande. "La reprise est là, mais nous ne sommes pas sur les chiffres d'avant Covid. Cette reprise est encore fragile mais il y a une belle remontée, et sur 2023 je suis optimiste. Nous sommes au bout du tunnel !" lance Philippe Richard, président d'Easia Travel.

Dans ce contexte, le sur-mesure tire particulièrement son épingle du jeu alors que le circuit accompagné accuse encore du retard.

Une tendance particulièrement marquée chez Travel Lab. Si les Ateliers du Voyage notent un regain d'intérêt sur l'Asie avec "pas mal de demandes de cotations" en sur-mesure, en revanche du côté de Kuoni, spécialiste du circuit accompagné, "on est très loin de faire les prises de commandes d'une année de référence pré-Covid.

Ce n'est pas complètement mort mais il ne se passe pas grand chose,
" précise Emmanuel Foiry, directeur général de Travel Lab.

Des ventes de dernière minute

Chez Climats du Monde, Visiteurs ou Asia, l'électrocardiogramme des circuits accompagnés commence lui à reprendre de la vigueur sans toutefois rattraper les niveaux d'antan.

"Ce type de séjours est un peu en retard fin septembre", analyse Guillaume Linton. "Nous sommes quasiment au 2/3 d'un mois équivalent en 2018.

Ce que je remarque c'est que la clientèle se rajeunit, avec notamment des familles avec des adolescents. Sur le Japon, notre 2e destination (1/6 des ventes, ndlr), derrière la Thaïlande (1/5 des résas, ndlr) pour les départs à venir, 80% sont des demandes pour des circuits."


Olivia Calvin confirme aussi le regain d'intérêt pour les circuits : "le Vietnam est une destination circuits qui avait du mal à redémarrer alors qu'il n'y avait pas trop de contraintes. Et là on sent qu'il y a une vraie demande. On sent un retour du circuit accompagné".

Si le "marché du circuit accompagné reste encore fragile" du côté de Visiteurs, le produit n'est pas absent des carnets de commandes. "Sur le Japon par exemple, nous sentons les premiers effets, avec une petite accélération des ventes et des demandes de devis qui s’intensifient, en circuit comme en sur-mesure.

Mais cette formule n'est tout de même pas la plus en vogue alors que le "à la carte" fonctionne très bien."


Et pour l'heure, ces prises de commandes concernent pour une bonne partie de la dernière minute.

"50% des ventes sont de la dernière minute, c'est-à-dire pour des départs jusqu'en décembre 2022, et l'autre moitié est pour 2023", ajoute la directrice commerciale de Climats du Monde. Thaïlande et Vietnam arrivent en tête.

Une répartition qui n'est pas exactement la même chez Asia, avec un tiers des prises de commandes pour le dernier trimestre 2022 et les deux tiers pour 2023.

L'épineux problème de l'aérien

Reste l'épineux problème de l'aérien. "C'est l'une des raisons pour lesquelles l'activité n'a pas plus vite repris", analyse Philippe Richard. "Au-delà du prix, il y a un manque de places, les compagnies ont mis du temps à remettre les vols".

"Les compagnies n'ont pas remis leur pleine capacité. L'aérien, c'est le principal sujet", explique le PDG d'Asia. "Nous nous attendons à un effet inflationniste sur les ventes tardives. Les voyageurs et les agences doivent anticiper. Le combat principal, c'est d'avoir du stock".

Pour ce faire, le voyagiste a négocié des allotements avec les principaux acteurs : Qatar Airways, Singapore Airlines, Emirates, Thai Airways et Air France.

Une stratégie choisie aussi par Climats du Monde pour sécuriser son stock et ses tarifs : "En ce moment quand on voit la différence de prix entre nos packages vols inclus et les vols réguliers... Il y a une réelle attractivité pour nos produits".

"Les voyageurs ont une double raison de passer par une agence : elle a accès à un stock fiabilisé et surtout qui a été sélectionné, vérifié et audité sur la partie terrestre", poursuit Guillaume Linton. Se fier aux seules photos de Booking.com pourrait en effet être un peu risqué quand on sait que le tourisme a été stoppé net par le Covid.

"Les destinations sont en train de se remettre, c'est en cours", affirme Philippe Richard. "Sur 2023, nous devrions plus ou moins revenir à la normale et c'est surtout l'occasion pour les voyageurs français de découvrir l'Asie dans les meilleures conditions, avec l'absence du marché chinois..."

Il serait donc dommage de ne pas en profiter !

CĂ©line Eymery Publié par CĂ©line Eymery Rédactrice en Chef - TourMaG.com
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