Il faut rétablir la confiance des consommateurs après une période troublée pour permettre une fois pour toutes la garantie aux agences de voyages de vendre des forfaits sans arrière pensée et aux voyageurs d’acheter sans se soucier du lendemain./crédit DepositPhoto
Notre industrie est-elle en état de grâce ?
Jeudi dernier, Emmanuel Macron expliquait Ă une quarantaine de big boss internationaux pourquoi il voulait Ă©lever la France au 1er rang du tourisme durable mondial.
24h plus tard, voilà que Bruno Le Maire s’attaque à un autre dogme : la garantie qui permet aux agences de voyages de vendre des forfaits sans arrière pensée et aux voyageurs d’acheter sans se soucier (?) du lendemain.
Deux éléments très chahutés ces dernières années. Évoquons d’abord le cas des compagnies aériennes, qui ont pris la fâcheuse habitude de planter sur le tarmac leurs passagers sans garantie aucune de remboursement en cas de défaillance.
La liste est longue de ces transporteurs tombés au champ du déshonneur avec l’argent de leurs clients. Et elle continue de croître d’année en année.
Jeudi dernier, Emmanuel Macron expliquait Ă une quarantaine de big boss internationaux pourquoi il voulait Ă©lever la France au 1er rang du tourisme durable mondial.
24h plus tard, voilà que Bruno Le Maire s’attaque à un autre dogme : la garantie qui permet aux agences de voyages de vendre des forfaits sans arrière pensée et aux voyageurs d’acheter sans se soucier (?) du lendemain.
Deux éléments très chahutés ces dernières années. Évoquons d’abord le cas des compagnies aériennes, qui ont pris la fâcheuse habitude de planter sur le tarmac leurs passagers sans garantie aucune de remboursement en cas de défaillance.
La liste est longue de ces transporteurs tombés au champ du déshonneur avec l’argent de leurs clients. Et elle continue de croître d’année en année.
Garantie des vols secs : un vide juridique qui a assez duré
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Contrairement aux forfaits achetés dans une agence, les billets secs ne bénéficient d’aucune garantie de ce type.
Une situation proprement scandaleuse et révoltante contre laquelle TourMaG.com s’est élevé (sans succès) à de nombreuses reprises. Nous avons même initié une pétition qui a réuni plus de 16 000 signatures lors du crash d’Aigle Azur et de XL Airways.
Que croyez-vous qu'il en advint ? Le secrétaire d’Etat aux Transports, J.-B. Djebarri, que nous avions interpellé, n'a même pas cillé. Faut-il ajouter que son ancienne maison-mère (Air France) n’a jamais caché sa farouche opposition à un système de protection des consommateurs ?
Lors de la pandémie, le problème est revenu sur le devant de la scène. Les compagnies aériennes ont, en grande majorité, conservé l’argent de leurs clients pendant des mois.
Il a fallu l’intervention de la Commission européenne pour qu’elles fléchissent quelque peu leurs positions.
L’autre énigme concerne les associations de défense des consommateurs. Toujours prêtes à enfourcher leur blanc destrier et ferrailler pour les causes consuméristes, elles n’ont (à ma connaissance), jamais entrepris de croisade pour rétablir le bon droit en la matière.
Toujours prêt à taxer passagers et transporteurs pour toutes les causes possibles et imaginables, l’Etat n’a jamais songé non plus à les garantir contre l’insolvabilité, sinon la malhonnêteté des seconds, alors qu'il en a les outils (DGAC) idoines.
Ce vide juridique a assez duré. Protéger et soutenir la Distribution passe aussi par la protection des clients. Beaucoup sont convaincus que lorsqu’ils achètent un billet dans une agence (si, si, il y en a encore) qu’ils bénéficient de la même garantie que s’ils achetaient un forfait.
On imagine leur déception…
Mais le dogme de la protection absolue du client contre les faillites des voyagistes a, lui aussi, du plomb dans l’aile. L’APST, la caisse de garantie française alimentée de façon mutualisée par la profession, a pris un mur le 23 septembre 2020.
Le tsunami de dettes qui a balayé le 2e opérateur mondial a été un désastre sans précédent. La caisse de garantie a dû vendre les bijoux de famille pour y faire face. Onze mois plus tard, des milliers de dossiers sont encore en cours de traitement et cela va probablement durer quelque temps encore… (Voir AUTRES ARTICLES)
Une situation proprement scandaleuse et révoltante contre laquelle TourMaG.com s’est élevé (sans succès) à de nombreuses reprises. Nous avons même initié une pétition qui a réuni plus de 16 000 signatures lors du crash d’Aigle Azur et de XL Airways.
Que croyez-vous qu'il en advint ? Le secrétaire d’Etat aux Transports, J.-B. Djebarri, que nous avions interpellé, n'a même pas cillé. Faut-il ajouter que son ancienne maison-mère (Air France) n’a jamais caché sa farouche opposition à un système de protection des consommateurs ?
Lors de la pandémie, le problème est revenu sur le devant de la scène. Les compagnies aériennes ont, en grande majorité, conservé l’argent de leurs clients pendant des mois.
Il a fallu l’intervention de la Commission européenne pour qu’elles fléchissent quelque peu leurs positions.
L’autre énigme concerne les associations de défense des consommateurs. Toujours prêtes à enfourcher leur blanc destrier et ferrailler pour les causes consuméristes, elles n’ont (à ma connaissance), jamais entrepris de croisade pour rétablir le bon droit en la matière.
Toujours prêt à taxer passagers et transporteurs pour toutes les causes possibles et imaginables, l’Etat n’a jamais songé non plus à les garantir contre l’insolvabilité, sinon la malhonnêteté des seconds, alors qu'il en a les outils (DGAC) idoines.
Ce vide juridique a assez duré. Protéger et soutenir la Distribution passe aussi par la protection des clients. Beaucoup sont convaincus que lorsqu’ils achètent un billet dans une agence (si, si, il y en a encore) qu’ils bénéficient de la même garantie que s’ils achetaient un forfait.
On imagine leur déception…
Mais le dogme de la protection absolue du client contre les faillites des voyagistes a, lui aussi, du plomb dans l’aile. L’APST, la caisse de garantie française alimentée de façon mutualisée par la profession, a pris un mur le 23 septembre 2020.
Le tsunami de dettes qui a balayé le 2e opérateur mondial a été un désastre sans précédent. La caisse de garantie a dû vendre les bijoux de famille pour y faire face. Onze mois plus tard, des milliers de dossiers sont encore en cours de traitement et cela va probablement durer quelque temps encore… (Voir AUTRES ARTICLES)
La garantie tourisme, sujet trop sérieux pour être confié aux pros ?
Votre média préféré vous a déjà expliqué en long et en large les travers de ce dossier, dont la gestion plus qu’approximative a pointé du doigt l’incurie de l’organisme paritaire, de sa gouvernance et de ses limites.
On pourrait dire méchamment que la garantie tourisme est une chose trop sérieuse pour être confié aux professionnels, même s’il y a quand même dans cette paraphrase un fond de vérité.
Les acteurs du métier ne sont ni des experts de la finance ni des professionnels de la gestion de risque. La funeste affaire Thomas Cook et ses péripéties en attestent.
Arrêter le bricolage et confier le risque voyage à un organisme tel que la Caisse Centrale de Réassurance (CCR), détenue à 100% par des capitaux de l’Etat, voilà qui irait dans la bonne direction.
L’industrie du tourisme et ses enjeux planétaires requièrent des structures solides. Les professionnels, eux-mêmes injustement sanctionnés, ont besoin de garanties pérennes pour travailler dans la sérénité et garantir au consommateur que son argent est entre de bonnes mains.
Il en va de même pour les nouveaux entrants qui peinent à trouver des garants auprès des organismes privés et qui deviennent des proies faciles pour les margoulins de tout poil.
Bref, oui le principe de réassurance publique est une bonne chose. Il reste à en connaître les modalités et à se battre, le cas échéant, pour que cette garantie soit complète, équitable et ne laisse personne au bord du chemin.
Il y va de l'intérêt bien compris de toute la profession.
On pourrait dire méchamment que la garantie tourisme est une chose trop sérieuse pour être confié aux professionnels, même s’il y a quand même dans cette paraphrase un fond de vérité.
Les acteurs du métier ne sont ni des experts de la finance ni des professionnels de la gestion de risque. La funeste affaire Thomas Cook et ses péripéties en attestent.
Arrêter le bricolage et confier le risque voyage à un organisme tel que la Caisse Centrale de Réassurance (CCR), détenue à 100% par des capitaux de l’Etat, voilà qui irait dans la bonne direction.
L’industrie du tourisme et ses enjeux planétaires requièrent des structures solides. Les professionnels, eux-mêmes injustement sanctionnés, ont besoin de garanties pérennes pour travailler dans la sérénité et garantir au consommateur que son argent est entre de bonnes mains.
Il en va de même pour les nouveaux entrants qui peinent à trouver des garants auprès des organismes privés et qui deviennent des proies faciles pour les margoulins de tout poil.
Bref, oui le principe de réassurance publique est une bonne chose. Il reste à en connaître les modalités et à se battre, le cas échéant, pour que cette garantie soit complète, équitable et ne laisse personne au bord du chemin.
Il y va de l'intérêt bien compris de toute la profession.
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L'Ă©ditorial de Jean Da Luz
Directeur de la rédaction - TourMaG.com
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