Raoul Stioui, coresponsable du master tourisme durable de l’université de Toulon, Jean-Pierre Mas, président des EDV, Audelin Chappuis, chef du pôle attractivité, mission Tourisme au ministère des Affaires étrangères, Marie Allantaz, directrice de l’Escaet, Loïc Chovelon, directeur du CRT Provence-Alpes-Côte d’Azur, Vincent Gaymard, général manager du Pullman à Marseille, vice-président du CRT, de l’UMIH 13, invités d’une table-ronde animée par Georges Rudas, patron France d’Amadeus et président de la Conférence des Formations d’Excellence au Tourisme (CFET), jeudi 28 mars 2019, au salon du Ditex. - CL
Jeudi 28 mars 2019, la deuxième journée du DITEX, était dédiée à l’emploi et la formation. La Conférence des Formations d’Excellence au Tourisme (CFET) a organisé une table-ronde sur l'emploi dans le tourisme, animée par son président, Georges Rudas, également patron France d’Amadeus.
Pour rappel, la CFET a été créée à l'initiative de quatre ministères à savoir ceux de l’Europe, le ministère de l'Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de l’Innovation, mais aussi le ministère de l'Économie et des finances, avec l’ambition de faire prendre conscience des enjeux économique du secteur du tourisme et la volonté de développer l’attractivité du pays.
« Le tourisme génère plus de deux millions d’emplois et souffre d’un déficit d’image », a rappelé Georges Rudas, avant de mettre l’accent sur l’importance de la formation dans la réussite du secteur tourisme.
Pour rappel, la CFET a été créée à l'initiative de quatre ministères à savoir ceux de l’Europe, le ministère de l'Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de l’Innovation, mais aussi le ministère de l'Économie et des finances, avec l’ambition de faire prendre conscience des enjeux économique du secteur du tourisme et la volonté de développer l’attractivité du pays.
« Le tourisme génère plus de deux millions d’emplois et souffre d’un déficit d’image », a rappelé Georges Rudas, avant de mettre l’accent sur l’importance de la formation dans la réussite du secteur tourisme.
Les formations sont-elles adaptées aux emplois ?
C’est un constat qui revient régulièrement sur le tapis : l’inadéquation programme de formation avec les besoins des entreprises.
« L’industrie va très vite, les métiers se sont énormément spécialisés, de nouveaux sont apparus, alors que les formations sont très généralistes.
Il y a des carences sur certaines compétences, note Vincent Gaymard, général manager du Pullman à Marseille, vice-président du CRT, de l’UMIH 13. Il faut également que les professionnels se posent la question de se réinventer et de s’adapter aux générations qui arrivent. »
« Les formations ne collent pas toutes aux besoins des entreprises. La problématique du secteur est qu’il est très vaste : outgoing, incoming, hôtellerie, le transport… Difficile d’avoir des repères, toutes les formations ne sont pas assez adaptées et lisibles », remarque Marie Allantaz, directrice de l’Escaet.
Un constat partagé par Jean-Pierre Mas, président des EDV : « C’est compliqué, car nos besoins sont variés d’une agence physique à une OTA, ou d’un centre d’appel. Il est très difficile de recruter et de trouver des jeunes qui entrent dans l’entreprise en étant efficace. »
L’obsolescence des programmes est une réalité. « Nous sommes en train de revoir le BTS avec une vision des besoins qui datent d’il y a trois ans. Il faut plus d’agilité dans la formation », déplore le président des EDV.
« L’ambition du gouvernement est de mettre un certain nombre de formations en avant pour en faire des locomotives. Il faut qu’elles deviennent plus agiles, moins enfermées dans des référentiels. Ce qui bloque un certain nombre de formations qui ne sont à niveau aujourd’hui, et que leurs référentiels sont obsolètes au moment où ils sortent », explique Marie Allantaz.
« L’industrie va très vite, les métiers se sont énormément spécialisés, de nouveaux sont apparus, alors que les formations sont très généralistes.
Il y a des carences sur certaines compétences, note Vincent Gaymard, général manager du Pullman à Marseille, vice-président du CRT, de l’UMIH 13. Il faut également que les professionnels se posent la question de se réinventer et de s’adapter aux générations qui arrivent. »
« Les formations ne collent pas toutes aux besoins des entreprises. La problématique du secteur est qu’il est très vaste : outgoing, incoming, hôtellerie, le transport… Difficile d’avoir des repères, toutes les formations ne sont pas assez adaptées et lisibles », remarque Marie Allantaz, directrice de l’Escaet.
Un constat partagé par Jean-Pierre Mas, président des EDV : « C’est compliqué, car nos besoins sont variés d’une agence physique à une OTA, ou d’un centre d’appel. Il est très difficile de recruter et de trouver des jeunes qui entrent dans l’entreprise en étant efficace. »
L’obsolescence des programmes est une réalité. « Nous sommes en train de revoir le BTS avec une vision des besoins qui datent d’il y a trois ans. Il faut plus d’agilité dans la formation », déplore le président des EDV.
« L’ambition du gouvernement est de mettre un certain nombre de formations en avant pour en faire des locomotives. Il faut qu’elles deviennent plus agiles, moins enfermées dans des référentiels. Ce qui bloque un certain nombre de formations qui ne sont à niveau aujourd’hui, et que leurs référentiels sont obsolètes au moment où ils sortent », explique Marie Allantaz.
Comment attirer les talents dans l'industrie du tourisme ?
L’industrie du tourisme souffre d’un manque de vocations. Le constat est là. « Le problème va s’amplifier si on ne le corrige pas. La clientèle internationale pousse le tourisme, et demande plus de qualité d’accueil.
Aujourd’hui, dans la formation on n’oublie la nécessité d’empathie pour aller sur des modules de formation technique. Le coté passionnel est complémentaire à la technique », souligne Loïc Chovelon, directeur du CRT Provence-Alpes-Côte d’Azur.
La palette de métiers du monde du tourisme est large. Difficile de communiquer sur ces professions de la même manière. Autre frein : la rémunération.
« Les OTA bénéficie d’une forte attractivité, quand les jeunes ne savent pas que les agences physiques existent encore », regrette Jean-Pierre Mas.
« Il y a également un manque d’attractivité salariale. Nos métiers ne pourront pas être attractifs, si on ne rémunère pas correctement les compétences dont nous avons besoin », poursuit-il.
« Ce n’est pas avec le niveau de salaire que l’on va attirer les élèves, mais part le taux d’employabilité et la dynamique du secteur », le rejoint Raoul Stioui, coresponsable du master tourisme durable de l’université de Toulon.
Un frein auquel s’oppose Marie Allantaz, directrice de l’Escaet et Loïc Chovelon. « La partie salaire au démarrage peut paraitre faible, à laquelle généralement s’ajoute des heures supplémentaires et des pourboires. »
« Sans oublier que le secteur permet de progresser extrêmement vite et offre de nombreuses passerelles », complète Marie Allantaz.
Autre axe pour répondre à cette problématique : la communication auprès du grand public.
Pour Vincent Gaymard de faire la promotion des métiers du tourisme. Et pourquoi pas à travers une campagne de communication à la télévision ?
Il y a matière, il y a une forte méconnaissance de la variété d’emplois qu’offre l’industrie du tourisme. Un constat confirmé par une étudiante présente dans la salle. « Il y a un énorme travail à faire. Les informations se limite au métier d’agent de voyage », remarque-t-elle.
Aujourd’hui, dans la formation on n’oublie la nécessité d’empathie pour aller sur des modules de formation technique. Le coté passionnel est complémentaire à la technique », souligne Loïc Chovelon, directeur du CRT Provence-Alpes-Côte d’Azur.
La palette de métiers du monde du tourisme est large. Difficile de communiquer sur ces professions de la même manière. Autre frein : la rémunération.
« Les OTA bénéficie d’une forte attractivité, quand les jeunes ne savent pas que les agences physiques existent encore », regrette Jean-Pierre Mas.
« Il y a également un manque d’attractivité salariale. Nos métiers ne pourront pas être attractifs, si on ne rémunère pas correctement les compétences dont nous avons besoin », poursuit-il.
« Ce n’est pas avec le niveau de salaire que l’on va attirer les élèves, mais part le taux d’employabilité et la dynamique du secteur », le rejoint Raoul Stioui, coresponsable du master tourisme durable de l’université de Toulon.
Un frein auquel s’oppose Marie Allantaz, directrice de l’Escaet et Loïc Chovelon. « La partie salaire au démarrage peut paraitre faible, à laquelle généralement s’ajoute des heures supplémentaires et des pourboires. »
« Sans oublier que le secteur permet de progresser extrêmement vite et offre de nombreuses passerelles », complète Marie Allantaz.
Autre axe pour répondre à cette problématique : la communication auprès du grand public.
Pour Vincent Gaymard de faire la promotion des métiers du tourisme. Et pourquoi pas à travers une campagne de communication à la télévision ?
Il y a matière, il y a une forte méconnaissance de la variété d’emplois qu’offre l’industrie du tourisme. Un constat confirmé par une étudiante présente dans la salle. « Il y a un énorme travail à faire. Les informations se limite au métier d’agent de voyage », remarque-t-elle.
L’accueil en France : doit-on se former ?
Alors que le gouvernement affiche l’ambition d’accueillir 100 millions de visiteurs étrangers en France à l’horizon 2020. La CFET s’interroge sur la formation à l’accueil de ce public.
« Nous devons progresser sur l’accueil, car nous sommes amenés à accueillir plus de touristes internationaux sur l’ensemble des destinations. Elles doivent toutes profiter des flux », affirme Audelin Chappuis, chef du pôle attractivité, mission tourisme au ministère des Affaires étrangères.
Selon une étude du Ministère de l’économie de 2017, l’accueil est globalement positif. Une réelle amélioration par rapport à 2015. Bien que la marge de progrès soit significative par rapport aux années précédentes, il reste à faire pour offrir le meilleur accueil possible aux visiteurs internationaux.
Le CRT Provence-Alpes-Côte d’Azur a lancé un état des lieux au niveau de la région à partir de l’analyse d’avis client. Un outil sera accessible aux professionnels pour divulguer la stratégie de la Région en matière d’accueil et former à travers de courts modules aux attentes des clients selon leur origine.
"La culture de l’accueil, nous ne l’avons pas de façon suffisante, affirme Jean-Pierre Mas. La stratégie doit être globale, il est nécessaire de former la population. " Un projet qui pointe du doigt la problématique de la maîtrise des langues.
« Il y a également un gros enjeu sur la formation professionnelle et comment on accompagne les acteurs de l’industrie avec les évolutions du secteur », ajoute Marie Allantaz.
Attractivité salariale, communication, l’obsolescence des programmes de formation, apparition de nouveaux métiers, exigence croissante des clients, la culture de l’international, etc… autant de pistes de travail pour la CFET.
Fin mai, à l’occasion du comité interministériel, ses recommandations seront rendues publiques lors de la remise du rapport de la députée Frédérique Lardet.
« Nous devons progresser sur l’accueil, car nous sommes amenés à accueillir plus de touristes internationaux sur l’ensemble des destinations. Elles doivent toutes profiter des flux », affirme Audelin Chappuis, chef du pôle attractivité, mission tourisme au ministère des Affaires étrangères.
Selon une étude du Ministère de l’économie de 2017, l’accueil est globalement positif. Une réelle amélioration par rapport à 2015. Bien que la marge de progrès soit significative par rapport aux années précédentes, il reste à faire pour offrir le meilleur accueil possible aux visiteurs internationaux.
Le CRT Provence-Alpes-Côte d’Azur a lancé un état des lieux au niveau de la région à partir de l’analyse d’avis client. Un outil sera accessible aux professionnels pour divulguer la stratégie de la Région en matière d’accueil et former à travers de courts modules aux attentes des clients selon leur origine.
"La culture de l’accueil, nous ne l’avons pas de façon suffisante, affirme Jean-Pierre Mas. La stratégie doit être globale, il est nécessaire de former la population. " Un projet qui pointe du doigt la problématique de la maîtrise des langues.
« Il y a également un gros enjeu sur la formation professionnelle et comment on accompagne les acteurs de l’industrie avec les évolutions du secteur », ajoute Marie Allantaz.
Attractivité salariale, communication, l’obsolescence des programmes de formation, apparition de nouveaux métiers, exigence croissante des clients, la culture de l’international, etc… autant de pistes de travail pour la CFET.
Fin mai, à l’occasion du comité interministériel, ses recommandations seront rendues publiques lors de la remise du rapport de la députée Frédérique Lardet.