Didier Arino sur le bilan de l'été : "Tout se vendait en 2021, 2022 à la sortie du covid. Aujourd'hui nous sommes davantage dans les vacances de la débrouille" - Photo Protourisme
TourMaG - La fin août approche à grands pas, et l'heure est déjà au bilan touristique estival. Quelle est la tendance pour la France qui a accueilli les Jeux Olympiques et Paralympiques ?
Didier Arino : L'été correspond à ce que nous avions anticipé.
1,3 million de partants ont renoncé à séjourner dans un hébergement payant.
Et nous avons 200 000 Français de moins qui ne sont pas partis en vacances sur les deux mois d'été.
L'essentiel de cette baisse des partants, s'est fait sur le mois de juillet.
Juillet est en recul sur le territoire national alors qu'août a été bon, voire très bon dans certaines zones. En résumé, j'ai envie de dire que nous retrouvons presque une année classique d'avant-Covid.
Didier Arino : L'été correspond à ce que nous avions anticipé.
1,3 million de partants ont renoncé à séjourner dans un hébergement payant.
Et nous avons 200 000 Français de moins qui ne sont pas partis en vacances sur les deux mois d'été.
L'essentiel de cette baisse des partants, s'est fait sur le mois de juillet.
Juillet est en recul sur le territoire national alors qu'août a été bon, voire très bon dans certaines zones. En résumé, j'ai envie de dire que nous retrouvons presque une année classique d'avant-Covid.
"Nous avons eu un été en deux temps"
TourMaG - Le contexte politique, le JO bashing et les ponts de mai... est-ce un peu tout cela qui a impacté le mois de juillet ?
Didier Arino : Effectivement, le démarrage de la saison n'est pas le même alors que les ponts sont favorables aux longs week-ends et aux séjours.
Les élections législatives n'ont pas aidé non plus. Les opérateurs ont perdu un week-end en juillet.
Et puis il y a eu aussi cette morosité ambiante, la baisse des intentions de départ, les budgets en baisse...
En fait, ce caractère anxiogène, le contexte médiatique non-stop depuis des mois où on nous expliquait que tout allait être catastrophique : le risque d'attentat, l'impossibilité de se déplacer pendant les JO, etc. Tout cela n'a pas contribué à booster juillet. Il y a beaucoup d'attentisme.
Pour les restaurateurs, les sites de visites, les commerçants, les magasins de souvenirs, de vêtements, la consommation a été compliquée en juillet.
Puis, à partir du moment où il y a eu les JO, nous avons eu des Français qui ont retrouvé le moral et le sourire, et qui se sont mis un peu plus à consommer. Nous avons aussi eu moins de politique dans les médias et ça fait un bien fou !
L'aspect psychologique joue énormément. L'été s'est vraiment déroulé en deux temps. Les 3 premières semaines de juillet ont été très compliquées, ensuite l'activité a décollé pour avoir un pic de fréquentation à partir du début août.
Les réservations sont encore bonnes et encourageantes pour le mois de septembre.
Il y a eu un côté nuit-jour, en quelque sorte.
Didier Arino : Effectivement, le démarrage de la saison n'est pas le même alors que les ponts sont favorables aux longs week-ends et aux séjours.
Les élections législatives n'ont pas aidé non plus. Les opérateurs ont perdu un week-end en juillet.
Et puis il y a eu aussi cette morosité ambiante, la baisse des intentions de départ, les budgets en baisse...
En fait, ce caractère anxiogène, le contexte médiatique non-stop depuis des mois où on nous expliquait que tout allait être catastrophique : le risque d'attentat, l'impossibilité de se déplacer pendant les JO, etc. Tout cela n'a pas contribué à booster juillet. Il y a beaucoup d'attentisme.
Pour les restaurateurs, les sites de visites, les commerçants, les magasins de souvenirs, de vêtements, la consommation a été compliquée en juillet.
Puis, à partir du moment où il y a eu les JO, nous avons eu des Français qui ont retrouvé le moral et le sourire, et qui se sont mis un peu plus à consommer. Nous avons aussi eu moins de politique dans les médias et ça fait un bien fou !
L'aspect psychologique joue énormément. L'été s'est vraiment déroulé en deux temps. Les 3 premières semaines de juillet ont été très compliquées, ensuite l'activité a décollé pour avoir un pic de fréquentation à partir du début août.
Les réservations sont encore bonnes et encourageantes pour le mois de septembre.
Il y a eu un côté nuit-jour, en quelque sorte.
"Les Français ont fait des arbitrages très forts"
TourMaG - Dans ce contexte, comment s'en sont sortis les opérateurs ?
Didier Arino : Il y a deux types d'acteurs qui s'en sortent très bien. Ceux qui dépendaient des clientèles étrangères, et qui ont su commercialiser l'offre auprès de cette cible. Et ceux qui ont compris que la clientèle loisir individuel n'arriverait qu'à partir de la troisième semaine.
Les opérateurs qui ont commercialisé du MICE, du séminaire, qui ont eu des accords avec des CSE, et qui ont continué de vendre à ces segments de clientèle début juillet, s'en sortent bien.
Ceux qui étaient franco-français sur la façade Atlantique ou ceux situés au nord de la Loire, ont pris une claque en juillet avant de retrouver des couleurs en août.
Il faut aussi analyser sur le long terme : cela fait plusieurs années, qu'il y a une bascule de la Méditerranée vers la façade Atlantique.
Cette année, nous constatons un autre mouvement de balancier, lié aussi aux faits que les vacanciers avaient davantage envie de soleil.
La météo n'a pas du tout été favorable avant l'été. Par exemple sur l'île de Ré, les entrées en juillet au péage ont enregistré une baisse de 3% alors que les hébergements payants et les commerçants sont sur des baisses à deux chiffres.
S'il ne fait pas beau, les vacanciers ne consomment pas.
Rappelons également que les Français ont fait des arbitrages très forts, car ils ne veulent plus dépenser n'importe comment. Il y avait quand même un tiers des Français qui avait un budget en baisse cette année.
Et même les clientèles avec des moyens ne veulent plus avoir le sentiment de se faire avoir.
Didier Arino : Il y a deux types d'acteurs qui s'en sortent très bien. Ceux qui dépendaient des clientèles étrangères, et qui ont su commercialiser l'offre auprès de cette cible. Et ceux qui ont compris que la clientèle loisir individuel n'arriverait qu'à partir de la troisième semaine.
Les opérateurs qui ont commercialisé du MICE, du séminaire, qui ont eu des accords avec des CSE, et qui ont continué de vendre à ces segments de clientèle début juillet, s'en sortent bien.
Ceux qui étaient franco-français sur la façade Atlantique ou ceux situés au nord de la Loire, ont pris une claque en juillet avant de retrouver des couleurs en août.
Il faut aussi analyser sur le long terme : cela fait plusieurs années, qu'il y a une bascule de la Méditerranée vers la façade Atlantique.
Cette année, nous constatons un autre mouvement de balancier, lié aussi aux faits que les vacanciers avaient davantage envie de soleil.
La météo n'a pas du tout été favorable avant l'été. Par exemple sur l'île de Ré, les entrées en juillet au péage ont enregistré une baisse de 3% alors que les hébergements payants et les commerçants sont sur des baisses à deux chiffres.
S'il ne fait pas beau, les vacanciers ne consomment pas.
Rappelons également que les Français ont fait des arbitrages très forts, car ils ne veulent plus dépenser n'importe comment. Il y avait quand même un tiers des Français qui avait un budget en baisse cette année.
Et même les clientèles avec des moyens ne veulent plus avoir le sentiment de se faire avoir.
"La dimension du bon rapport qualité-prix-plaisir revient en force"
TourMaG - Justement vous disiez déjà il y a quelques mois, "C'est la fin des vacances quoi qu'il en coûte !" Vous confirmez ?
Didier Arino :Tout se vendait en 2021, 2022 à la sortie du covid. Aujourd'hui nous sommes davantage dans les vacances de la débrouille.
Les Français favorisent plus l'hébergement non marchand : chez les parents, les amis, l'utilisation de la résidence secondaire. Les achats sont plus rationnels. Ils ont recherché les bons rapports qualité-prix. Le consommateur a retrouvé le sens de la raison.
Je le répète, 1,3 million de partants ont renoncé à séjourner dans un hébergement payant cet été.
D'ailleurs, nous avons vu que dans certains campings les mobile homes ont eu du mal à trouver preneurs.
Économiser pour le budget vacances, cela demande un effort et des arbitrages pour la plupart des familles. Ils veulent donc en avoir pour leur argent.
La dimension du bon rapport qualité-prix-plaisir revient en force.
Didier Arino :Tout se vendait en 2021, 2022 à la sortie du covid. Aujourd'hui nous sommes davantage dans les vacances de la débrouille.
Les Français favorisent plus l'hébergement non marchand : chez les parents, les amis, l'utilisation de la résidence secondaire. Les achats sont plus rationnels. Ils ont recherché les bons rapports qualité-prix. Le consommateur a retrouvé le sens de la raison.
Je le répète, 1,3 million de partants ont renoncé à séjourner dans un hébergement payant cet été.
D'ailleurs, nous avons vu que dans certains campings les mobile homes ont eu du mal à trouver preneurs.
Économiser pour le budget vacances, cela demande un effort et des arbitrages pour la plupart des familles. Ils veulent donc en avoir pour leur argent.
La dimension du bon rapport qualité-prix-plaisir revient en force.
Paris : le taux d'occupation en retrait de 10% en août
TourMaG - La façade Atlantique et les territoires au nord de la Loire ont marqué le pas, alors quels territoires ont tiré leur épingle du jeu ?
Didier Arino : La Côte d'Azur s'en est très bien sortie et Nice notamment, avec de très bons taux d'occupation.
TourMaG - Avec des tarifs en hausse, les chiffres d'affaires devraient tout de même grimper ?
Didier Arino : Oui, il faut quand même relativiser, car les prix sont plus élevés en août. Donc, en chiffre d'affaires, nous serons au-dessus de l'an dernier.
Au final, entre juillet et août, nous allons nous retrouver avec une année qui ne sera pas exceptionnelle, mais normale.
TourMaG - Et l'effet JO sur Paris et l'Île-de-France, cela donne quoi ?
Didier Arino : Nous avons pour l'instant les chiffres de juillet. C'est encore un peu tôt pour le mois d'août.
Paris enregistre une baisse de 10 % du taux d'occupation qui atteint 75% sur juillet. Il y a pas mal de provinciaux qui ont voulu aussi aller à Paris sous l'effet JO, voir les sites.
Donc ça s'est mieux passé que ce que croyaient les professionnels.
Sur l'Île-de-France, nous sommes au même niveau que l'an dernier à 70% de taux d'occupation.
Le chiffre d'affaires sera en hausse sous l'effet des hausses de tarifs. En Île-de-France, hors Paris, la hausse sera même plus sensible qu'à Paris intra-muros.
Didier Arino : La Côte d'Azur s'en est très bien sortie et Nice notamment, avec de très bons taux d'occupation.
TourMaG - Avec des tarifs en hausse, les chiffres d'affaires devraient tout de même grimper ?
Didier Arino : Oui, il faut quand même relativiser, car les prix sont plus élevés en août. Donc, en chiffre d'affaires, nous serons au-dessus de l'an dernier.
Au final, entre juillet et août, nous allons nous retrouver avec une année qui ne sera pas exceptionnelle, mais normale.
TourMaG - Et l'effet JO sur Paris et l'Île-de-France, cela donne quoi ?
Didier Arino : Nous avons pour l'instant les chiffres de juillet. C'est encore un peu tôt pour le mois d'août.
Paris enregistre une baisse de 10 % du taux d'occupation qui atteint 75% sur juillet. Il y a pas mal de provinciaux qui ont voulu aussi aller à Paris sous l'effet JO, voir les sites.
Donc ça s'est mieux passé que ce que croyaient les professionnels.
Sur l'Île-de-France, nous sommes au même niveau que l'an dernier à 70% de taux d'occupation.
Le chiffre d'affaires sera en hausse sous l'effet des hausses de tarifs. En Île-de-France, hors Paris, la hausse sera même plus sensible qu'à Paris intra-muros.