Allez comprendre...Tandis qu'Emmanuel Macron souhaite aller "2 fois plus vite" dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre, ses ministres utilisent un jet privé pour rejoindre Rennes depuis... Paris !
Autre bizarrerie ? Les All Blacks sont arrivés en train depuis Lyon, - ce sera le cas de 80% des trajets des équipes nationales liés aux matchs de la Coupe du monde de Rugby , alors que l'équipe de football du Stade Malherbe de Caen a dû se rendre à Troyes en... jet.
A ce savoureux cocktail bourré de contradictions, on pourrait ajouter celui d'une industrie touristique soulagée de constater que les prophéties covidesques d'un monde qui ne sera plus jamais comme avant, ne se soient pas réalisées.
Le tourisme n'est qu'un miroir grossissant de notre société.
Il en révèle ses contradictions et incohérences.
Autre bizarrerie ? Les All Blacks sont arrivés en train depuis Lyon, - ce sera le cas de 80% des trajets des équipes nationales liés aux matchs de la Coupe du monde de Rugby , alors que l'équipe de football du Stade Malherbe de Caen a dû se rendre à Troyes en... jet.
A ce savoureux cocktail bourré de contradictions, on pourrait ajouter celui d'une industrie touristique soulagée de constater que les prophéties covidesques d'un monde qui ne sera plus jamais comme avant, ne se soient pas réalisées.
Le tourisme n'est qu'un miroir grossissant de notre société.
Il en révèle ses contradictions et incohérences.
Un "pass rail" sans TGV et avec quelle région ?
Revenons sur le cas de Gabriel Attal et Elisabeth Borne.
Pour la rentrée scolaire, les deux ministres ont utilisé le Falcon de la République pour parcourir les 350 kilomètres séparant la capitale française de son homologue bretonne.
38 minutes d'avion, contre 1h30 de train.
Quelques jours plus tard, sans doute pour détourner l'attention médiatique, Emmanuel Macron s'est dit favorable à l'instauration d'un pass rail. Faites ce que je dis, mais pas ce que je fais.
"Je suis favorable à la création d'un Pass Rail sur le modèle existant en Allemagne. Toutes les régions qui sont prêtes à le faire avec l’État, banco !," a lâché Emmanuel Macron.
Depuis, Clément Beaune a pris le relai, pour expliquer la pensée présidentielle. Le rail pass sera destiné à tous les Français, sans limite d'âge, contre une cinquantaine d'euros par mois. Il pourrait aussi comprendre les trams, métros ou bus de certaines grandes villes.
Une révolution louable, allant dans le bon sens, mais qui a déjà trouvé ses détracteurs et ses limites.
"Il faut surtout qu'il (Emmanuel Macron, ndlr) arrête d'avoir des idées avec le pognon des collectivités locales.
Nous subventionnons à 75 % le ticket de train, c'est-à -dire que les gens ne payent qu'à peine 25 % du coût réel du ticket," a réagi Franck Dhersin, vice-président de la région des Hauts-de-France en charge des mobilités à nos confrères de France Info.
De plus, l'exécutif va devoir composer, avec une Région Normandie ayant fait sécession. Celle-ci est devenue autorité organisatrice de transport des lignes Intercités, remplaçant la SNCF, afin d'apporter un meilleur service aux usagers.
Elle a été rejointe par d'autres régions, comme l'Occitanie ou encore la Nouvelle-Aquitaine. Des territoires assez peu acquis à la cause présidentielle.
Pour la rentrée scolaire, les deux ministres ont utilisé le Falcon de la République pour parcourir les 350 kilomètres séparant la capitale française de son homologue bretonne.
38 minutes d'avion, contre 1h30 de train.
Quelques jours plus tard, sans doute pour détourner l'attention médiatique, Emmanuel Macron s'est dit favorable à l'instauration d'un pass rail. Faites ce que je dis, mais pas ce que je fais.
"Je suis favorable à la création d'un Pass Rail sur le modèle existant en Allemagne. Toutes les régions qui sont prêtes à le faire avec l’État, banco !," a lâché Emmanuel Macron.
Depuis, Clément Beaune a pris le relai, pour expliquer la pensée présidentielle. Le rail pass sera destiné à tous les Français, sans limite d'âge, contre une cinquantaine d'euros par mois. Il pourrait aussi comprendre les trams, métros ou bus de certaines grandes villes.
Une révolution louable, allant dans le bon sens, mais qui a déjà trouvé ses détracteurs et ses limites.
"Il faut surtout qu'il (Emmanuel Macron, ndlr) arrête d'avoir des idées avec le pognon des collectivités locales.
Nous subventionnons à 75 % le ticket de train, c'est-à -dire que les gens ne payent qu'à peine 25 % du coût réel du ticket," a réagi Franck Dhersin, vice-président de la région des Hauts-de-France en charge des mobilités à nos confrères de France Info.
De plus, l'exécutif va devoir composer, avec une Région Normandie ayant fait sécession. Celle-ci est devenue autorité organisatrice de transport des lignes Intercités, remplaçant la SNCF, afin d'apporter un meilleur service aux usagers.
Elle a été rejointe par d'autres régions, comme l'Occitanie ou encore la Nouvelle-Aquitaine. Des territoires assez peu acquis à la cause présidentielle.
"Pass rail" ou libéralisation du train ?
L'équation pour arriver à ce pass promis pour l'été 2024 s'annonce ardue et à plusieurs inconnues.
Avant de résoudre le calcul, nous pourrons sérieusement nous interroger sur l'objet d'une initiative qui va globalement à contrecourant de la politique du gouvernement visant à libéraliser le rail. Il est vrai que cette idée est un peu poussée par l'Europe.
D'ailleurs ce dernier a demandé à la SNCF d'autofinancer une partie des 100 milliards d'euros du plan ferroviaire gouvernemental, une requête qui ne fera que gonfler les prix du transporteur, pense savoir le journal Le Monde.
Une SNCF rentable et en capacité d'investir massivement serait une bonne chose pour nos finances publiques, elle en est une moins bonne pour nos envies de départ. Chaque billet devrait refléter la réalité économique du trajet.
Avec des abonnements à 50 euros, il y a assez peu de chances que les petites lignes régionales et les autres deviennent d'un coup d'un seul des mines d'or.
En Allemagne, le coût du pass à la collectivité est estimé à 3 milliards d'euros, pris en charge à parité entre l'Etat fédéral et les régions (landers). Et de l'autre côté de la lorgnette, nous observons que pas moins de 11 millions d'Allemands se sont abonnés au "Deutschland-Ticket", selon France Info.
Face à l'urgence climatique et la nécessité de devoir coller à la trajectoire des Accords de Paris, nous allons devoir mieux et vite.
Nous pourrions alors abandonner cette fuite en avant, pour réintégrer le train dans les fonctions régaliennes du gouvernement. J'entends déjà les cris d'orfraie des patrons, aficionados et lobbyistes de l'aérien, en lisant cette proposition.
Nous ne pourrons pas revenir dans les clous, sans mesures coercitives et attractives, afin de valoriser les activités les moins impactantes pour le climat.
D'autant que si la libéralisation doit entrainer plus de concurrence et à terme casser les prix, cette prédiction ne se réalisera pas partout, voire presque nulle part. .
Toutes les lignes ne peuvent pas être rentables. Les trains de nuit ont fait leur réapparition sur obligation d'Etat, poussée une nouvelle fois par l'Europe, alors que la SNCF a démantelé année après année, le réseau faute de rentabilité.
Tout est une question de choix et d'engagement.
Avant de résoudre le calcul, nous pourrons sérieusement nous interroger sur l'objet d'une initiative qui va globalement à contrecourant de la politique du gouvernement visant à libéraliser le rail. Il est vrai que cette idée est un peu poussée par l'Europe.
D'ailleurs ce dernier a demandé à la SNCF d'autofinancer une partie des 100 milliards d'euros du plan ferroviaire gouvernemental, une requête qui ne fera que gonfler les prix du transporteur, pense savoir le journal Le Monde.
Une SNCF rentable et en capacité d'investir massivement serait une bonne chose pour nos finances publiques, elle en est une moins bonne pour nos envies de départ. Chaque billet devrait refléter la réalité économique du trajet.
Avec des abonnements à 50 euros, il y a assez peu de chances que les petites lignes régionales et les autres deviennent d'un coup d'un seul des mines d'or.
En Allemagne, le coût du pass à la collectivité est estimé à 3 milliards d'euros, pris en charge à parité entre l'Etat fédéral et les régions (landers). Et de l'autre côté de la lorgnette, nous observons que pas moins de 11 millions d'Allemands se sont abonnés au "Deutschland-Ticket", selon France Info.
Face à l'urgence climatique et la nécessité de devoir coller à la trajectoire des Accords de Paris, nous allons devoir mieux et vite.
Nous pourrions alors abandonner cette fuite en avant, pour réintégrer le train dans les fonctions régaliennes du gouvernement. J'entends déjà les cris d'orfraie des patrons, aficionados et lobbyistes de l'aérien, en lisant cette proposition.
Nous ne pourrons pas revenir dans les clous, sans mesures coercitives et attractives, afin de valoriser les activités les moins impactantes pour le climat.
D'autant que si la libéralisation doit entrainer plus de concurrence et à terme casser les prix, cette prédiction ne se réalisera pas partout, voire presque nulle part. .
Toutes les lignes ne peuvent pas être rentables. Les trains de nuit ont fait leur réapparition sur obligation d'Etat, poussée une nouvelle fois par l'Europe, alors que la SNCF a démantelé année après année, le réseau faute de rentabilité.
Tout est une question de choix et d'engagement.
Alors comment rendre le train désirable ?
Il suffit de regarder la récente décision prise par Pierre & Vacances.
Pour pousser ses clients à abandonner la très polluante voiture individuelle, le spécialiste français des résidences de vacances va rembourser une partie du montant du séjour de ses clients qui viennent en... train.
L'objectif est simple : avoir un impact positif sur son environnement, éviter aussi d'être stigmatisé à l'avenir par des lois contraignantes, mais aussi prendre des parts de marché.
"Nous souhaitons convaincre les CSP+ adeptes de l'avion de changer leurs habitudes pour revenir sur un tourisme domestique.
Dès septembre, nous allons incarner cette posture par une offre de remboursement, pour rendre la réduction de l'empreinte carbone désirable," nous révélait Stéphanie Giniès, la directrice marketing et e-commerce Pierre & Vacances.
C'est tout l'enjeu de notre société et du tourisme : rendre la transition plus désirable. Une proposition qui rejoint et complète celle de TravelSki. L'entreprise propriété de la Compagnie des Alpes affrète depuis 2 hivers des trains, pour "décarboner les vacances à la montagne, puisque 95% des Français vont en voiture au ski.
Notre objectif est de rajouter des capacités ferroviaires, pour qu'il y ait plus de personnes qui se rendent en train à la montagne," confiait à TourMaG.com, Guillaume de Marcillac, directeur général de Travelski.
Des entreprises qui pourraient se cacher derrière l'argument : à quoi bon, cela ne va rien changer, si les Chinois ne font rien.
Dans les affaires, comme dans la politique et le tourisme, tout est une question de volonté et d'engagement. Alors certes, seul on va plus vite, mais c'est ensemble que nous irons plus loin, en agrégeant tous les efforts.
Pour pousser ses clients à abandonner la très polluante voiture individuelle, le spécialiste français des résidences de vacances va rembourser une partie du montant du séjour de ses clients qui viennent en... train.
L'objectif est simple : avoir un impact positif sur son environnement, éviter aussi d'être stigmatisé à l'avenir par des lois contraignantes, mais aussi prendre des parts de marché.
"Nous souhaitons convaincre les CSP+ adeptes de l'avion de changer leurs habitudes pour revenir sur un tourisme domestique.
Dès septembre, nous allons incarner cette posture par une offre de remboursement, pour rendre la réduction de l'empreinte carbone désirable," nous révélait Stéphanie Giniès, la directrice marketing et e-commerce Pierre & Vacances.
C'est tout l'enjeu de notre société et du tourisme : rendre la transition plus désirable. Une proposition qui rejoint et complète celle de TravelSki. L'entreprise propriété de la Compagnie des Alpes affrète depuis 2 hivers des trains, pour "décarboner les vacances à la montagne, puisque 95% des Français vont en voiture au ski.
Notre objectif est de rajouter des capacités ferroviaires, pour qu'il y ait plus de personnes qui se rendent en train à la montagne," confiait à TourMaG.com, Guillaume de Marcillac, directeur général de Travelski.
Des entreprises qui pourraient se cacher derrière l'argument : à quoi bon, cela ne va rien changer, si les Chinois ne font rien.
Dans les affaires, comme dans la politique et le tourisme, tout est une question de volonté et d'engagement. Alors certes, seul on va plus vite, mais c'est ensemble que nous irons plus loin, en agrégeant tous les efforts.