François Piot avait opté pour Selectour, mais la marque à l'Hippocampe ne veut pas de lui. Il ignore les raisons du refus... /photo JDL
TourMaG - Comment se porte le réseau Prêt-à-Partir ?
François Piot : Il va bien, comme tout le monde.
Nous faisons des chiffres fabuleux cette année. L'été s'annonce très bon. Globalement, nous sommes sur des volumes 10 à 15% supérieurs à 2019, avec dans le même temps, des volumes de charge qui ne sont pas totalement récupérés par rapport à la période précovid.
Nous serons sur un résultat significativement supérieur à 2019.
TourMaG - Vos charges sont inférieures à celles d'avant Covid, malgré que vous vous livriez à une guerre des salaires pour attirer les meilleurs vendeurs. C'est en tout cas ce que vous nous aviez partagé au début de l'année. Comment est-ce possible ?
François Piot : Nous avons eu beaucoup de départs durant la crise, près de 30% des effectifs.
Nous devons remplacer toutes ces personnes.
Nous sommes toujours en phase de recrutement, de remplacement de tous les talents qui sont partis. Nous recrutons partout, pas forcément en fonction des besoins.
Nous enregistrons encore des démissions aujourd'hui. En revanche, quand nous voyons le profil d'une personne correspondant à nos valeurs et passionné par le métier, nous l'embauchons.
Nous ne regardons même pas si nous avons un poste à pourvoir.
Et nous recevons pas mal de candidatures en provenance de la concurrence.
François Piot : Il va bien, comme tout le monde.
Nous faisons des chiffres fabuleux cette année. L'été s'annonce très bon. Globalement, nous sommes sur des volumes 10 à 15% supérieurs à 2019, avec dans le même temps, des volumes de charge qui ne sont pas totalement récupérés par rapport à la période précovid.
Nous serons sur un résultat significativement supérieur à 2019.
TourMaG - Vos charges sont inférieures à celles d'avant Covid, malgré que vous vous livriez à une guerre des salaires pour attirer les meilleurs vendeurs. C'est en tout cas ce que vous nous aviez partagé au début de l'année. Comment est-ce possible ?
François Piot : Nous avons eu beaucoup de départs durant la crise, près de 30% des effectifs.
Nous devons remplacer toutes ces personnes.
Nous sommes toujours en phase de recrutement, de remplacement de tous les talents qui sont partis. Nous recrutons partout, pas forcément en fonction des besoins.
Nous enregistrons encore des démissions aujourd'hui. En revanche, quand nous voyons le profil d'une personne correspondant à nos valeurs et passionné par le métier, nous l'embauchons.
Nous ne regardons même pas si nous avons un poste à pourvoir.
Et nous recevons pas mal de candidatures en provenance de la concurrence.
Prêt-à-Partir : "L'entreprise s'adapte aux salariés et pas le contraire"
TourMaG - Comment expliquez-vous les départs actuels ?
François Piot : Les grands oubliés de la crise sanitaire ont été les managers.
Ils n'ont pas forcément eu des augmentations de salaire, au regard de la hausse générale des prix. Dans le même temps, ils ont été très grandement sollicités par les équipes et les clients.
Ils ont servi de tampon, absorbant tous les problèmes rencontrés.
Au sein des différents secteurs dans lesquels je suis présent, pas spécialement en agences, les managers ressortent comme les plus fragilisés par la crise.
TourMaG - L'évolution du monde du travail n'est-elle pas une difficulté supplémentaire pour ces personnes avec l'avènement du télétravail ?
François Piot : Les jeunes ont des attentes différentes par rapport aux autres générations.
Après ce n'est pas aussi tranché, car les jeunes ne représentent pas une catégorie unie. Certains ont très envie de travailler, avec la passion du travail bien fait, puis d'autres préfèrent un bon aménagement du travail.
Nous devons nous adapter et trouver un bon équilibre.
J'aime à dire que chez Prêt-à-Partir, c'est l'entreprise qui s'adapte aux salariés et pas le contraire.
François Piot : Les grands oubliés de la crise sanitaire ont été les managers.
Ils n'ont pas forcément eu des augmentations de salaire, au regard de la hausse générale des prix. Dans le même temps, ils ont été très grandement sollicités par les équipes et les clients.
Ils ont servi de tampon, absorbant tous les problèmes rencontrés.
Au sein des différents secteurs dans lesquels je suis présent, pas spécialement en agences, les managers ressortent comme les plus fragilisés par la crise.
TourMaG - L'évolution du monde du travail n'est-elle pas une difficulté supplémentaire pour ces personnes avec l'avènement du télétravail ?
François Piot : Les jeunes ont des attentes différentes par rapport aux autres générations.
Après ce n'est pas aussi tranché, car les jeunes ne représentent pas une catégorie unie. Certains ont très envie de travailler, avec la passion du travail bien fait, puis d'autres préfèrent un bon aménagement du travail.
Nous devons nous adapter et trouver un bon équilibre.
J'aime à dire que chez Prêt-à-Partir, c'est l'entreprise qui s'adapte aux salariés et pas le contraire.
"Dans 5 ou 10 ans, l'agent de voyages gagnera mieux sa vie"
TourMaG - Vous vous retrouvez dans les propos d'Isaac Getz sur l'entreprise libérée ?
François Piot : Oui j'aime bien ses théories, il y a beaucoup de vérités et de sources d'inspiration.
Après l'entreprise libérée ne correspond pas à tout le monde. Des salariés ne sont pas faits pour ça et peuvent être malheureux dans ce genre de structure. Certains peuvent avoir besoin d'un cadre et sont alors perdus dans une entreprise libérée.
Nous le voyons chez nous.
TourMaG - Isaac Getz a dit qu'une personne venue dans une entreprise pour l'argent, repartira pour la même raison. Les gros salaires génèrent des mercenaires. Alors que le secteur se livre à une surenchère, faut-il craindre ce genre de dynamique ?
François Piot : D'une part, le salaire n'est jamais vraiment un sujet.
Les salariés doivent être rémunérés de façon équitable par rapport à leurs collègues et au travail fourni. Je rêverais que notre métier évolue vers toujours plus de valeur ajoutée.
Je suis convaincu que l'agent de voyages est beaucoup plus utile, mais aussi davantage reconnu aujourd'hui, que par le passé. C'est l'un des enseignements du covid. Cela permet de générer plus de revenus et de marges pour permettre de verser des revenus plus généreux à nos équipes.
Je pense que dans 5 ou 10 ans, l'agent de voyages gagnera mieux sa vie qu'aujourd'hui.
TourMaG - Vous venez de finaliser l'acquisition de l'agence de voyages Mékong Evasion à Lyon. Vous avez des velléités de grandir ?
François Piot : Nous n'avons pas de velléité particulière.
En revanche, chaque fois que quelqu'un m'appelle pour vendre son agence ou ses boutiques, systématiquement j'étudie le dossier. S'il y a une histoire à écrire, reposant à la fois sur des aspects financiers, humains et des valeurs communes, alors je saisis l'opportunité.
François Piot : Oui j'aime bien ses théories, il y a beaucoup de vérités et de sources d'inspiration.
Après l'entreprise libérée ne correspond pas à tout le monde. Des salariés ne sont pas faits pour ça et peuvent être malheureux dans ce genre de structure. Certains peuvent avoir besoin d'un cadre et sont alors perdus dans une entreprise libérée.
Nous le voyons chez nous.
TourMaG - Isaac Getz a dit qu'une personne venue dans une entreprise pour l'argent, repartira pour la même raison. Les gros salaires génèrent des mercenaires. Alors que le secteur se livre à une surenchère, faut-il craindre ce genre de dynamique ?
François Piot : D'une part, le salaire n'est jamais vraiment un sujet.
Les salariés doivent être rémunérés de façon équitable par rapport à leurs collègues et au travail fourni. Je rêverais que notre métier évolue vers toujours plus de valeur ajoutée.
Je suis convaincu que l'agent de voyages est beaucoup plus utile, mais aussi davantage reconnu aujourd'hui, que par le passé. C'est l'un des enseignements du covid. Cela permet de générer plus de revenus et de marges pour permettre de verser des revenus plus généreux à nos équipes.
Je pense que dans 5 ou 10 ans, l'agent de voyages gagnera mieux sa vie qu'aujourd'hui.
TourMaG - Vous venez de finaliser l'acquisition de l'agence de voyages Mékong Evasion à Lyon. Vous avez des velléités de grandir ?
François Piot : Nous n'avons pas de velléité particulière.
En revanche, chaque fois que quelqu'un m'appelle pour vendre son agence ou ses boutiques, systématiquement j'étudie le dossier. S'il y a une histoire à écrire, reposant à la fois sur des aspects financiers, humains et des valeurs communes, alors je saisis l'opportunité.
"Selectour n'a pas envie que j'intègre le réseau"
TourMaG - Quelle est la taille du réseau Prêt-à-Partir ?
François Piot : Nous avons 75 agences de voyages.
Nous le développerons en fonction des opportunités, mais pas en fonction d'un objectif quantitatif. Il n'y a pas de stratégie de croissance.
TourMaG - Pour en revenir à votre acquisition, Mékong Evasion est une agence Selectour. Vous êtes donc un nouvel adhérent de ce réseau ?
François Piot : Officiellement je suis adhérent Selectour.
TourMaG - Sauf que suite à notre information sur le MemberShip Club, Selectour a fait un démenti. Il sera demandé à votre agence de faire tomber l'enseigne... Donc, vous n'êtes officieusement plus adhérent Selectour ?
François Piot : D'après la bonne presse du métier, il semblerait que Selectour ne veuille pas que je reste dans le réseau.
Je n'ai pas eu d'explication, sur le pourquoi du comment de cette décision. J'ai beaucoup de respect pour Selectour, je ne comprends pas vraiment le message.
TourMaG - Vous souhaitiez en savoir plus sur la position de Selectour à propos de cette acquisition ?
François Piot : Dans le cadre du rachat de l'agence Mékong Evasion, il existait un droit de préemption en faveur de Selectour. Le réseau avait la primeur pour racheter le commerce, mais le droit a été purgé.
La coopérative a demandé au vendeur, donc l'ancien propriétaire de l'agence, si je comptais garder l'enseigne Selectour ou pas.
Etant donné que celle-ci semblait avoir une valeur importante pour les collaborateurs, mais aussi l'agence de voyages, j'ai informé le réseau de ma volonté de conserver l'enseigne.
Il semblerait que la réalité soit tout autre et que Selectour n'ait pas envie que j'intègre le réseau, alors que des concurrents de ce même réseau ont des enseignes Selectour.
Ce n'est pas interdit, je ne comprends pas ce traitement de faveur.
François Piot : Nous avons 75 agences de voyages.
Nous le développerons en fonction des opportunités, mais pas en fonction d'un objectif quantitatif. Il n'y a pas de stratégie de croissance.
TourMaG - Pour en revenir à votre acquisition, Mékong Evasion est une agence Selectour. Vous êtes donc un nouvel adhérent de ce réseau ?
François Piot : Officiellement je suis adhérent Selectour.
TourMaG - Sauf que suite à notre information sur le MemberShip Club, Selectour a fait un démenti. Il sera demandé à votre agence de faire tomber l'enseigne... Donc, vous n'êtes officieusement plus adhérent Selectour ?
François Piot : D'après la bonne presse du métier, il semblerait que Selectour ne veuille pas que je reste dans le réseau.
Je n'ai pas eu d'explication, sur le pourquoi du comment de cette décision. J'ai beaucoup de respect pour Selectour, je ne comprends pas vraiment le message.
TourMaG - Vous souhaitiez en savoir plus sur la position de Selectour à propos de cette acquisition ?
François Piot : Dans le cadre du rachat de l'agence Mékong Evasion, il existait un droit de préemption en faveur de Selectour. Le réseau avait la primeur pour racheter le commerce, mais le droit a été purgé.
La coopérative a demandé au vendeur, donc l'ancien propriétaire de l'agence, si je comptais garder l'enseigne Selectour ou pas.
Etant donné que celle-ci semblait avoir une valeur importante pour les collaborateurs, mais aussi l'agence de voyages, j'ai informé le réseau de ma volonté de conserver l'enseigne.
Il semblerait que la réalité soit tout autre et que Selectour n'ait pas envie que j'intègre le réseau, alors que des concurrents de ce même réseau ont des enseignes Selectour.
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TourMaG - Vous êtes dans le flou ?
François Piot : Oui, nous ne savons pas beaucoup plus, mais je vous partage mon constat, nous verrons la suite des évènements.
Pour le moment j'ai lu ça sur un réseau social, donc j'attends la lettre papier, pour décider des suites à donner.
TourMaG - Vous êtes aussi autocariste. Comment se passe l'activité loisir et celle de transport public ?
François Piot : L'activité va mieux que l'année dernière, où nous avions subi la flambée des coûts énergétiques, en plus des pénuries de chauffeurs.
Nous avons une clause dans les contrats publics, pour répercuter les hausses de charges, ce que nous faisons. La situation est meilleure.
Sur la pénurie de conducteurs, beaucoup d'actions de formation ont été financées par les entreprises, par Pôle Emploi et les régions. Nous avons de nouveaux conducteurs et donc une qualité de service bien meilleure.
Il y a moins de tension, même si nous sommes toujours en phase de recrutement. Le taux d'absentéisme est toujours important.
La partie loisir est moins à la fête. Dans l'activité transport, le tourisme en autocar représente moins de 5% du volume d'affaires. C'est un secteur en difficulté, il a du mal à reprendre.
Les personnes les plus âgées n'ont pas retrouvé le chemin des agences de voyages. Les volumes sont très en retrait par rapport à 2019, de moitié.
TourMaG - Allez-vous devoir faire le deuil d'une partie de cette clientèle ?
François Piot : Le prix du voyage en autocar a beaucoup augmenté, sans doute plus que l'aérien.
Le voyage en autocar a toujours sa place, mais le public doit retrouver le goût de voyager.
François Piot : Oui, nous ne savons pas beaucoup plus, mais je vous partage mon constat, nous verrons la suite des évènements.
Pour le moment j'ai lu ça sur un réseau social, donc j'attends la lettre papier, pour décider des suites à donner.
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François Piot : L'activité va mieux que l'année dernière, où nous avions subi la flambée des coûts énergétiques, en plus des pénuries de chauffeurs.
Nous avons une clause dans les contrats publics, pour répercuter les hausses de charges, ce que nous faisons. La situation est meilleure.
Sur la pénurie de conducteurs, beaucoup d'actions de formation ont été financées par les entreprises, par Pôle Emploi et les régions. Nous avons de nouveaux conducteurs et donc une qualité de service bien meilleure.
Il y a moins de tension, même si nous sommes toujours en phase de recrutement. Le taux d'absentéisme est toujours important.
La partie loisir est moins à la fête. Dans l'activité transport, le tourisme en autocar représente moins de 5% du volume d'affaires. C'est un secteur en difficulté, il a du mal à reprendre.
Les personnes les plus âgées n'ont pas retrouvé le chemin des agences de voyages. Les volumes sont très en retrait par rapport à 2019, de moitié.
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François Piot : Le prix du voyage en autocar a beaucoup augmenté, sans doute plus que l'aérien.
Le voyage en autocar a toujours sa place, mais le public doit retrouver le goût de voyager.