J’ai testé pour vous le Rocky Pop, un nouveau concept hôtelier à Grenoble 🔑

Petit retour sur la genèse de Rocky Pop.

Romain Trollet, son inventeur, est aujourd’hui à la tête du groupe Assas Hotels. « Petit Prince » de l’hôtellerie, formé à l’École Hôtelière de Lausanne, il a dirigé sa première exploitation hôtelière à 23 ans, dirigé son premier hôtel à 25 et son premier groupe - Temmos Hotels basé à Chamonix - à 27 ans.

Très vite, il a basculé dans l’immobilier et l’investissement hôteliers en faisant ses classes dans le fonds Algonquin qui avait une prédilection pour la montagne.

C’est justement là qu’il a pris goût à la montagne avec l’envie de descendre ses propres pistes avec la création de Assas Hotels, également basé à Chamonix.

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En rachetant des hôtels pour leur redonner une nouvelle impulsion et une meilleure rentabilité, Assas Hotels est aujourd’hui présent aux Houches, aux Ménuires, à Val Thorens, à La Plagne, à La Clusaz, à Flaine, accessoirement à Paris, et désormais à Grenoble.

Si la plupart des établissements ont leur propre personnalité sans vouloir s’associer à une marque, l’arrivée du 1er Rocky Pop à Chamonix a changé la donne.

Ambiance rock&roll, couleurs flashy, décontraction à tous les étages, le Rocky Pop se veut au croisement de l’auberge de jeunesse, de l’hôtellerie classique, du bar de quartier, du food-truck inventif et du club sportif.

Il s’est reproduit à Flaine avec la même idée d’associer des commerces et des services comme la location de matériel ou une épicerie pour devenir un point de rendez-vous central de la station.

Avec l’ouverture du 3e Rocky Pop à Grenoble, la marque prend une nouvelle direction.

En descendant de la montagne et de son exploitation saisonnière, elle veut s’imposer comme un concept urbain ouvert aux nouvelles générations et à ceux qui n’hésitent à la côtoyer.

Installé dans la rue de Strasbourg, l’hôtel participe à la transformation du quartier, nouveau rendez-vous des artisans de la gastronomie grenobloise. Il a pris la place d’une ancienne résidence hôtelière, n’en conservant que l’architecture extérieure.

Tout à l’intérieur a été réaménagé. Dès l’entrée, façon terrasse de café, on prend conscience de l’originalité du concept avec une boutique de fleurs à gauche et un comptoir à pizza de l’autre côté.

L’appel aux clients du quartier est clair.

D’ailleurs passé le sas d’entrée, il est plus facile de trouver le bar et la grande salle de restaurant, que la réception de l’hôtel, plus discrète.

Pour y arriver, le couloir débouche d’abord sur un étonnant pupitre à l’américaine marqué du « Seal of the President of the Rocky Pop », un appel au post Instagram.

A la réception, pas vraiment de comptoir mais un ilot central où les plus « geek » feront leur check-in tout seul avant de regarder la boutique qui tapisse tout un mur de la pièce. Les adeptes du check-in à l’ancienne n’auront qu’à s’adresser au réceptionniste de service.

Le couloir et les chambres tranchent avec le côté « fun » de la réception et du reste de l’hôtel. Le parti-pris est celui de la sobriété et du classicisme pour que toutes les catégories de clients s’y trouvent à l’aise.

Il faut donc redescendre au restaurant pour retrouver l’ambiance Rocky Pop, entre le bar qui s’anime à l’heure de l’apéritif avec DJ et programmation Live ; le côté Pub anglais avec ses alvéoles pour plus d’intimité ou la grande salle façon « diners » californien où se prennent tous les repas, du petit-déjeuner au dîner.

La carte est courte mais simple et originale avec un Chef italien qui a débarqué de son pays accompagné de toute sa brigade pour garder la convivialité en cuisine et dans l’assiette.

Les pizzas tiennent la vedette à côté des spécialités locales, dont le fameux Murçon, saucisson local cuit aux graines de carvi des prés. Les artisans de la rue lui en auraient voulu. Les plus Rocky Pop cèderont à l’appel du Classic burger et du Cheesecake.

Le pari du Rocky Pop est de s’adresser autant aux hommes d’affaires de passage qui ne sont pas contre un peu d’ambiance une fois les dossiers du jour traités dans le calme de la chambre ; mais aussi aux familles qui peuvent profiter des quelques appartements avec plusieurs chambres pour loger parents et enfants qui commenceront la journée dans la cuisine de l’entrée ; également aux étudiants, particulièrement nombreux à Grenoble, toujours en quête du lieu « fun » pour les after works, les before parties ou les soirées entre potes ambiancées par le DJ du jour.

Deux salles de karaoke permettent aux amateurs de se faire plaisir – pas forcément à leurs amis - sur les chansons de leurs vedettes préférées.

Dès le printemps prochain, le jardin intérieur sera ouvert aux jeux des enfants et aux parties de pétanque des plus grands.

Tout est question d’équilibre et d’implication du personnel dans une aventure originale. L’hôtel est astucieusement aménagé en zones distinctes pour que le sommeil ne soit pas troublé, que les repas restent conviviaux et que la musique ne conduise pas les fêtards au bout de la nuit. « A minuit, extinction des feux », annonce le directeur de l’hôtel qui est le garant de l’harmonie.

Quelques semaines après l’ouverture officielle, Romain Trollet et son équipe sont particulièrement satisfaits du fonctionnement du concept et des premiers retours de clients.

Les anciens clients de la résidence hôtelière n’ont pas déserté, les habitants du quartier franchissent volontiers la porte du hall et les touristes découvrent une base accessible pour explorer la ville et le massif de la Chartreuse.

Les ajustements se feront au fil du temps. L'idée initiale d'accueillir des étudiants en résidence pour l’année universitaire est mise pour l'instant en veille mais l'opportunité pourrait se représenter ponctuellement. Romain Trollet n’écarte pas l’idée aussi de s’adresser aux seniors qui voudraient faire de longs séjours.

Pour les touristes, et les autres clients aussi, une boutique de location de vélo s'est installée dans les locaux. D'ailleurs, n'importe qui peut venir y faire réparer son vélo. Encore une volonté de s'intégrer dans la vie du quartier.

Le choix de Grenoble n'est pas seulement opportuniste. Pour Romain Trollet, il fallait d'abord ne pas trop s'éloigner de sa base opérationnelle de Chamonix, mais la ville présente aussi l'intérêt d'un mix intéressant en termes de clientèle avec les nombreux laboratoires de recherche, sa vie étudiante intense, une vie culturelle assez largement méconnue et tout l'intérêt touristique du massif de la Chartreuse.

Grenoble se présente comme la capitale des Alpes à quelques kilomètres des premières stations de l'Isère, mais on sait moins qu'elle possède l'une des plus importantes collections d'art contemporain en France au musée de Grenoble, qu’elle est le siège des éditions Glénat qui a transformé le couvent Sainte Cécile en musée permanent autour du Cabinet Rembrandt et ses gravures exceptionnelles.

La préfecture de l’Isère est aussi connue pour son téléphérique urbain qui mène au sommet de la Bastille, forteresse militaire conçue par le général Haxo, qui abrite notamment le musée des Troupes Alpines, mais aussi une voie ferrata, un parcours acrobatique et quelques institutions gastronomiques dont Chez le Pèr’Gras.

La régie municipale du téléphérique gère aussi bien les accès que l’organisation des évènements sur place, entre programmation artistique et soirées privées.

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La vue à 360° depuis les deux terrasses de la Bastille permet d’appréhender le dessin de la ville et sa situation dans la vallée avec une ouverture sur le Mont Blanc par temps clair.

« Car le temps y est souvent clair », s’évertue à dire la guide touristique qui tient à faire un sort à la réputation de pollution de la cuvette grenobloise. « Les choses se sont très largement améliorées et nous sommes la ville qui a été la première à mesurer cette pollution atmosphérique. C’est cette réputation qui nous colle injustement à l’image ».

Le fait est que la balade en vélo dans les différents quartiers de la ville ne donne aucun sentiment d’étouffement, au contraire.

La circulation en deux-roues y est la règle, jusqu’à avoir imaginé une autoroute pour vélo en centre-ville. Elle permet de rejoindre facilement les différents quartiers, en traversant l’immense parc Mistral au pied de la Tour Perret en rénovation, la partie historique ou la grande place de Verdun, comme un voyage entre une multitude de styles architecturaux.