L'APST pourrait clôturer l'année 2023 avec 17 à 18 M€ de fonds propres 🔑

"Nous passons une année correcte", résume Mumtaz Teker, le président de l'APST, interrogé lors du salon IFTM Top Resa à propos du fonds de garantie.

"La situation est saine, les dépenses sont maîtrisées. Les fonds propres ont encore augmenté - à presque 14 M€ - et d'ici la fin de l'année, ils pourraient atteindre 17 à 18 M€ si nous n'enregistrons pas d'autres défaillances", ajoute-t-il.

Pour l'heure, le fonds de garantie ne fait pas face à de grosses défaillances. Celle de Prony Voyages en août dernier devrait lui coûter entre 40 et 50 000€ estime Mumtaz Teker, mais cette somme pourrait être moindre, en fonction de ce que l'APST récupèrera avec les contre-garanties.

"Certains dossiers sont surveillés de près", ajoute le président de l'association, avec dans certains cas, un examen tous les trois mois.

Mais même si l'APST bénéficie du fonds de garantie des opérateurs de voyages et de séjours (FGOVS) jusqu'au 31 décembre prochain, pas question pour autant de profiter de cette réassurance publique pour "éjecter" les opérateurs les plus risqués.

"Il n'y aura pas de radiation du fait de la réassurance. Nous ne sommes pas là pour tuer les entreprises, mais pour les aider dans la mesure du possible, leur faire prendre conscience si elles s'exposent à un danger en fonction de l'avis de nos analystes, et les aider à rétablir les choses", martèle Mumtaz Teker.

A demi-mot, le président du fonds de garantie regrette que la réassurance ait tant tardé à se mettre en place. "Nous ne l'attendions plus, se remémore-t-il, et nous avons donc pris la décision de radier Evasion Spirit et les sociétés dirigées par Nicolas d'Hyèvres sans en tenir compte".

En 2024, faute de réassureur privé sur le marché, l'APST se prépare à prendre davantage de risques.

Mais la mise en place des nouveaux statuts, incluant un Comité des risques, lui permet d'être plus vigilante sur la situation de ses adhérents, mais aussi de mieux les accompagner. A noter que depuis le mois de juin 2023, Laurent Lhomme, gérant d'Espace Voyages Vacances, a remplacé François Piot au Comité des Risques, en tant que membre consultatif et observateur du secteur (sans voix délibérative).

L'association proposera aussi dès le 1er janvier 2024 un allègement des contre-garanties pour les petites entreprises, selon une charte précise. "Si nous ne voulons pas décourager les entreprises les plus fragiles, nous voulons également encourager les entreprises en bonne santé", souligne Mumtaz Teker.

Cet accompagnement assuré par la caisse de garantie se traduira également par une réduction de la cotisation fixe, entre 5 et 7%, soit entre 150 et 4 000€, selon ce que décidera le CA de l'APST, pour les petites agences qui décideront de suivre une formation de sensibilisation à l'éco-responsabilité. "Nous voulons les aider à être labellisés, avec ATR et TravelPro Formations", précise le président de l'APST.

Avant cela, l'APST devrait proposer d'ici la fin de l'année, un espace adhérents repensé, un site Internet modernisé ainsi qu'un service d'adhésions en ligne.

Le projet de la contribution voyageurs, annoncé depuis plusieurs mois, avance toujours en interne. Il devrait ensuite être présenté aux ministères de tutelle de l'APST au printemps prochain.

Fin juin 2024, l'association, mais aussi les EDV, ADN Tourisme, le SETO ou encore la MTV, tous hébergés dans les locaux du garant financier pourraient être amenés à déménager du fait de la vente des locaux, avenue Carnot à Paris. "Pour l'heure, nous essayons de renégocier avec le propriétaire enfin de rester dans l'immeuble, en tant que locataires. Mais nous nous préparons aussi à devoir chercher de nouveaux bureaux, notamment avec les EDV et ADN Tourisme", ajoute Mumtaz Teker.

Ce jeudi 5 octobre 2023, l'APST accueillait pour la première fois au sein de son conseil d'administration mensuel la nouvelle présidente des EDV, Valérie Boned. "Nous avons actuellement un conseil d'administration très harmonieux, tout se fait en toute transparence et ce que Valérie Boned apportera en conseil d'administration, nous l'étudierons bien entendu", conclut Mumtaz Teker.