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MyZippy : "NDC n’est pas compatible avec le voyage d’affaires" 🔑

L’interview de Jean Paris, fondateur de MyZippy.


Agence de voyage d’affaires 100% digitale, MyZippy, parie sur sa réactivité et les compétences pointues de ses collaborateurs pour répondre aux exigences des voyageurs réguliers. Entretien avec son directeur, Jean Paris.


Rédigé par le Jeudi 9 Juin 2022

"De par notre expérience dans les tours du monde, nous sommes hyper spécialisés en GDS et tout ce qui est complexe, multi-destinations", affirme Jean Paris, fondateur de MyZippy.
"De par notre expérience dans les tours du monde, nous sommes hyper spécialisés en GDS et tout ce qui est complexe, multi-destinations", affirme Jean Paris, fondateur de MyZippy.
TourMaG.com – Présentez-nous MyZippy.

Jean Paris : Après Zip World, spécialiste des tours du monde, est née MyZippy, une petite agence de voyage d’affaires 100% digitale, qui compte 5 collaborateurs.

A l’origine, je suis consultant je voyageais plusieurs fois par semaine et à l’international en passant par de nombreuses TMC, mais je n’étais pas satisfait du service.

Nous avons alors calqué le modèle de Zip World 100% en ligne pour l'appliquer à MyZippy. D’ailleurs, nous avons rarement nos clients par téléphone. Nous n’avons pas de centre d’appels, nous leur répondons en quelques heures via la plateforme.

Nos clients sont des entreprises avec voyageurs individuels réguliers ou des petites PME. Nous commençons à avoir de gros clients, des filiales d’entreprises de taille importante, dont les voyages se font hors d’Europe. Notre portefeuille de clients compte plusieurs centaines de voyageurs actifs.

De par notre expérience dans les tours du monde, nous sommes hyper spécialisés en GDS et tout ce qui est complexe, multi-destinations.


TourMaG.com – Vous avez fait le choix de la digitalisation à 100%. Comment ce modèle a été accueilli par vos clients ?

J.P. :
Le digital permet d’offrir un service avec des humains qualifiés et réactifs. Nous accédons à un autre niveau de compétences.

En revanche, nous ne pouvons pas avoir des gens disponibles 24h/24, 7j/7. Il y a un choix à faire. En cas d’urgence, un système automatique trie les informations prioritaires selon les dates de départ et fait remonter en haut de la pile la demande.

Les appels d’offres du secteur public me font sourire. A leur lecture, je sais déjà qui ils souhaitent sélectionner. Ces acteurs veulent du service 24h/24, 7j/7 mais pas le payer. Cet ancien monde existe encore.


Business model : "En proposant un abonnement, je pense que l’on perdrait des clients"

TourMaG.com - Quel est votre business model ?

J.P. :
Le client valide chaque devis. Sur l’international, nous ne prenons pas nécessairement de frais, mais ce sera automatiquement le cas en Europe. C’est pour ça que nous faisons très peu d’Europe. On ne peut pas survivre sans facturer du train.

TourMaG.com – Vous - jeune agence - n’avez pas été tenté par un modèle par abonnement ?

J.P. :
Non, car nos clients ont de gros volumes de déplacement, avec de bonnes marges. Nous y avons pensé, mais en proposant un abonnement, je pense que l’on perdrait des clients.

C’est un modèle intéressant pour des entreprises où l’utilisateur est autonome.

Nous organisons également des séminaires, une activité plus rémunératrice et qui a des synergies avec le voyage d’affaires.


TourMaG.com – Comment se porte votre activité ?

J.P. :
En octobre dernier, nous n’arrivions pas à suivre la demande, avant les annulations de décembre et janvier à cause de la vague Omicron.

Mars a marqué le redémarrage. Mai 2022 a été notre plus gros mois depuis notre création.

Certains de nos clients n’ont jamais arrêté de voyager à l’international pendant la crise sanitaire, car ce sont des exportateurs ou parce qu’ils travaillent dans le médical.

"Notre cœur de métier est le voyageur intensif"

Quelles tendances observez-vous au lendemain de la crise sanitaire ?

J.P. :
Nous ne sommes pas concernés par la baisse du volume de déplacement, notre cœur de métier est le voyageur intensif. Le marché du voyage d’affaires est en forte croissance.

Il y aura peut-être une réduction des petits voyages. Avec l’essor du télétravail on voit beaucoup d’équipe éclatée, se réunir au moins une fois par an pour des mini-séminaires.

Autre chose : il y a un gros souci en termes de capacité de vol pour juillet et août. Il n’y a quasiment plus de vols vers l’Amérique du Sud, idem vers l’Australie.

Le redémarrage a surpris tout le monde, les capacités ne suivent pas. Certainement du fait également du manque d’équipages. Les clients nous font d’ailleurs remonter des difficultés dans les aéroports.

Ces nombreuses modifications valident notre modèle, avec l’agilité du digital.


TourMaG.com – Quid de la RSE, est-ce une attente de vos clients ?

J.P. :
Très honnêtement, non. Nous reversons 1% de notre chiffre d’affaires pour la planète. Les clients nous en parlent au premier appel, mais ce n’est pas une priorité.

Si vous recommandez un vol sur un avion qui consomme 30% de moins qu’un autre, les gens s’en fichent.

Aujourd’hui, vous avez un jeu des compagnies où plus vous ajoutez d’escales, plus vous consommez en carbone, moins c’est cher. Tant que ce modèle ne sera pas inversé, ce sera compliqué.

Cependant, nous allons mettre en place le calcul carbone.

TourMaG.com - Que pensez-vous de NDC ?

J.P. :
Nous l’avons testé sur certaines compagnies, les produits sont inutilisables. Nous avons fait dix dossiers sur un voyage, sur un tarif promo. Nous avons dû faire trois demandes de remboursement, deux dossiers se sont effacés. Il a fallu faire appel au service technique. Le split de passager n’est pas possible en NDC… sans compter le problème technique.

Aujourd’hui, NDC n’est pas compatible avec le voyage d’affaires, avec toutes les modifications et de dernière minute que ça impose. C’est ingérable.

Nos dossiers sont multi-destinations et complexes, NDC vous enlève la liberté d’action que l’on a aujourd’hui sur GDS.

TourMag.com - Et la surcharge GDS ?

J.P. :
Si demain elle passe à 10 euros, selon moi, il n’y aura plus de modèle économique pour NDC. Sauf auprès des moteurs de recherche. Chez nous, ce n’est pas un frein.

Je pense que certaines compagnies aériennes ont la conviction qu’elles feraient mieux sans les agences. Aujourd’hui, on se retrouve souvent à vendre des tarifs publics, 18€ plus chers, on encaisse les frais bancaires, assure l’après-vente, etc… je ne comprends pas qu’elles ne soient pas plus motivées à passer par ce canal. On leur enlève une sacrée épine du pied.

Je me demande si elles ne se trompent pas de bataille.

TourMaG.com - Quelles sont vos ambitions ?

J.P. :
Nous pourrions croître énormément, mais nous avons choisi de ne pas lancer de moteur de recherche car, c’est une activité plus informatique que celle d’un partenaire de voyage.

Nous allons grossir et continuer à automatiser, mais notre ambition est de créer un service optimisé avec un taux de satisfaction très haut. Nous visons un chiffre d’affaires de dizaine de millions d’euros et ensuite on verra.

Aujourd’hui, c’est très compliqué de trouver des collaborateurs compétents sur le marché. D’ailleurs, nous recrutons deux conseillers de voyages en CDI, 100% en télétravail.

Caroline Lelievre Publié par Caroline Lelievre Journaliste - TourMaG.com
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