"Sur la problématique des leviers de croissance, les acteurs institutionnels répondent toujours la même chose : aller conquérir de nouveaux marchés. Il y aurait des martiens à aller chercher, nous le ferions, mais quelle croissance nous voulons ?" questionne Jean Pinard, le DG du CRT d'Occitanie - Crédit photo : Maria Alberola
TourMaG.com - Avant de rentrer dans les sujets d'actualité et votre agacement contre Alentour, quel bilan de l'été dressez-vous pour la région Occitanie ?
Jean Pinard : Sur l'été 2021 en Occitanie, nous avons enregistré une hausse de +29% de clientèle française par rapport à 2019. Et au global nous faisons +11% par rapport à l'été d'avant crise. C'est juste un truc de dingue.
Face à une telle réussite, pourquoi vouloir toujours aller chercher des clientèles lointaines ?
Le niveau d'acceptabilité du tourisme s'améliore à partir du moment où nous aidons les locaux à consommer l'Occitanie. De cette manière ils ont aussi un regard moins critique sur les équipements que nous mettons en place pour les clientèles lointaines.
Nous démontrons que le tourisme finalement contribue à la qualité de vie des habitants, car nous avons des infrastructures et des services dont ils peuvent bénéficier.
Globalement en France, les destinations ont compensé l'absence de touristes étrangers par des clientèles françaises. Je suis stupéfait de constater qu'il n'y a aucune réflexion nationale pour savoir qui était cette nouvelle clientèle française.
Je ne dis pas qu'il faille prendre exemple sur nous. Je ne dis pas non plus qu'il ne faut plus faire venir de clientèle internationale. Nous devons nous appuyer sur ce qui s'est passé, ces deux dernières années. Sortons de cette crise avec un projet qui englobe tout le monde.
Jean Pinard : Sur l'été 2021 en Occitanie, nous avons enregistré une hausse de +29% de clientèle française par rapport à 2019. Et au global nous faisons +11% par rapport à l'été d'avant crise. C'est juste un truc de dingue.
Face à une telle réussite, pourquoi vouloir toujours aller chercher des clientèles lointaines ?
Le niveau d'acceptabilité du tourisme s'améliore à partir du moment où nous aidons les locaux à consommer l'Occitanie. De cette manière ils ont aussi un regard moins critique sur les équipements que nous mettons en place pour les clientèles lointaines.
Nous démontrons que le tourisme finalement contribue à la qualité de vie des habitants, car nous avons des infrastructures et des services dont ils peuvent bénéficier.
Globalement en France, les destinations ont compensé l'absence de touristes étrangers par des clientèles françaises. Je suis stupéfait de constater qu'il n'y a aucune réflexion nationale pour savoir qui était cette nouvelle clientèle française.
Je ne dis pas qu'il faille prendre exemple sur nous. Je ne dis pas non plus qu'il ne faut plus faire venir de clientèle internationale. Nous devons nous appuyer sur ce qui s'est passé, ces deux dernières années. Sortons de cette crise avec un projet qui englobe tout le monde.
"Il nous faut une marque commerciale pour vendre la France"
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TourMaG.com - Justement un projet qui englobe tout le monde ce doit être le cas d'Alentour. Qu'avez-vous contre la plateforme de digitalisation des activités ?
Jean Pinard : Je trouve que nous n'attaquons pas la problématique de la bonne manière.
Selon moi, la commercialisation en France doit passer par la définition d'un objet coopératif. Je pense que ce soit le Club Med, la Région Occitanie ou encore Selectour, ont beaucoup en commun pour vendre la destination France.
Ce que je dénonce avec Alentour, c'est qu'il n'y a pas de réflexion stratégique et que nous avons choisi une solution technologique et un modèle économique dont le but est de faire gagner de l'argent à une entreprise.
J'ai bien compris qu'Alentour gagnera de l'argent en allant chercher l'audience des destinations et notre sourcing de gestion de données. Ce n'est pas ce que j'appelle un partenariat.
Je ne rentrerai pas dans un système qui prendra une commission aux opérateurs.
TourMaG.com - Pour vous, est-ce un projet viable ?
Jean Pinard : De mon côté, je pense qu'il y a peu d'argent à gagner sur la commercialisation en France des activités.
Le peu d'argent devrait être laissé aux agences de voyages qui ont vraiment souffert. Nous avons en tant que destinations et acteurs du tourisme, une obligation de solidarité envers toute la chaîne.
Ma réflexion de départ étant que pour vendre la France, il nous faut une marque. Nous ne pouvons pas critiquer Booking et vouloir le concurrencer, en ayant pour unique stratégie d'empiler les marques de destinations.
En France, vous avez plus de 2 000 marques, entre les offices de tourisme, les agences de développement touristique, les comités régionaux de tourisme, etc.
Là où Booking se vend avec une seule marque dans 170 pays. Le combat est inégal.
Mon projet serait Book France.
Jean Pinard : Je trouve que nous n'attaquons pas la problématique de la bonne manière.
Selon moi, la commercialisation en France doit passer par la définition d'un objet coopératif. Je pense que ce soit le Club Med, la Région Occitanie ou encore Selectour, ont beaucoup en commun pour vendre la destination France.
Ce que je dénonce avec Alentour, c'est qu'il n'y a pas de réflexion stratégique et que nous avons choisi une solution technologique et un modèle économique dont le but est de faire gagner de l'argent à une entreprise.
J'ai bien compris qu'Alentour gagnera de l'argent en allant chercher l'audience des destinations et notre sourcing de gestion de données. Ce n'est pas ce que j'appelle un partenariat.
Je ne rentrerai pas dans un système qui prendra une commission aux opérateurs.
TourMaG.com - Pour vous, est-ce un projet viable ?
Jean Pinard : De mon côté, je pense qu'il y a peu d'argent à gagner sur la commercialisation en France des activités.
Le peu d'argent devrait être laissé aux agences de voyages qui ont vraiment souffert. Nous avons en tant que destinations et acteurs du tourisme, une obligation de solidarité envers toute la chaîne.
Ma réflexion de départ étant que pour vendre la France, il nous faut une marque. Nous ne pouvons pas critiquer Booking et vouloir le concurrencer, en ayant pour unique stratégie d'empiler les marques de destinations.
En France, vous avez plus de 2 000 marques, entre les offices de tourisme, les agences de développement touristique, les comités régionaux de tourisme, etc.
Là où Booking se vend avec une seule marque dans 170 pays. Le combat est inégal.
Mon projet serait Book France.
"Les institutionnels pourraient laisser la commission aux agents de voyage"
TourMaG.com - Atout France a son portail France.fr, avec des contenus pour les voyageurs. Est-ce que celui-ci aurait dû intégrer cette dimension ?
Jean Pinard : Je pense qu'il faut aller plus loin, avoir une vraie marque commerciale qui nous relie tous pour nous vendre.
Le modèle le plus performant et abouti, reste pour moi celui de la coopérative. L'avantage par rapport aux OTA c'est que ce modèle est fermé aussi bien pour les clients que pour les coopérateurs.
Les institutionnels pourraient alors vendre sans commission et laisser celle-ci aux agents de voyages, nous offririons alors le sourcing de nos territoires à la distribution.
Avec Alentour, une entreprise privée vient s'adosser à la performance des destinations. Ces dernières représentent une audience bien plus importante que toutes les OTA. L'enjeu actuel est l'audience.
Pour vendre, un supermarché doit avoir des clients. Nous, les destinations, nous avons plein de personnes qui rentrent dans nos supermarchés individuels, mais il nous faudrait une marque commune. Dans chaque magasin, nous vendrions alors ce qui concerne notre territoire.
J'ai l'impression que dans le tourisme la vision stratégique est sous-estimée.
TourMaG.com - Tout comme celui du tourisme durable...
Jean Pinard : Exactement, il faudrait organiser un grand raout.
Pendant un temps nous visions les 100 millions de visiteurs, aujourd'hui nous nous rendons bien compte que cela relève du fantasme et que cela ne sert à rien.
Lors des COP 2022 ou 2023, des Etats se réunissent et nous sommes incapables de le faire avec tous les acteurs du tourisme institutionnel.
Que ce soit pour le tourisme durable ou la commercialisation, nous sommes incapables d'organiser un rendez-vous national pour fixer des objectifs de croissance et réfléchir sur comment les accompagner.
Jean Pinard : Je pense qu'il faut aller plus loin, avoir une vraie marque commerciale qui nous relie tous pour nous vendre.
Le modèle le plus performant et abouti, reste pour moi celui de la coopérative. L'avantage par rapport aux OTA c'est que ce modèle est fermé aussi bien pour les clients que pour les coopérateurs.
Les institutionnels pourraient alors vendre sans commission et laisser celle-ci aux agents de voyages, nous offririons alors le sourcing de nos territoires à la distribution.
Avec Alentour, une entreprise privée vient s'adosser à la performance des destinations. Ces dernières représentent une audience bien plus importante que toutes les OTA. L'enjeu actuel est l'audience.
Pour vendre, un supermarché doit avoir des clients. Nous, les destinations, nous avons plein de personnes qui rentrent dans nos supermarchés individuels, mais il nous faudrait une marque commune. Dans chaque magasin, nous vendrions alors ce qui concerne notre territoire.
J'ai l'impression que dans le tourisme la vision stratégique est sous-estimée.
TourMaG.com - Tout comme celui du tourisme durable...
Jean Pinard : Exactement, il faudrait organiser un grand raout.
Pendant un temps nous visions les 100 millions de visiteurs, aujourd'hui nous nous rendons bien compte que cela relève du fantasme et que cela ne sert à rien.
Lors des COP 2022 ou 2023, des Etats se réunissent et nous sommes incapables de le faire avec tous les acteurs du tourisme institutionnel.
Que ce soit pour le tourisme durable ou la commercialisation, nous sommes incapables d'organiser un rendez-vous national pour fixer des objectifs de croissance et réfléchir sur comment les accompagner.
"Dans l'idée de la transition écologique, il y a transition"
TourMaG.com - L'aérien a fait ses assises avec le succès que nous connaissons, vous aimeriez qu'il y ait des assises du tourisme durable ou simplement du tourisme ?
Jean Pinard : Oui, c'est une éventualité.
Il serait judicieux de la part de l'Etat de réunir l'industrie afin de trouver des solutions pour répondre aux enjeux de croissance, de tourisme durable et de réduction de la pollution.
Le sujet qui m'intéresse en ce moment c'est : quelle croissance du tourisme nous voulons ? Je ne pense pas que nous soyons obligés de passer par la décroissance pour parler de tourisme.
Je préfère anticiper l'avenir plutôt que de se prendre le mur dans la figure.
Il est possible d'encourager le voyage à l'échelle de la région ou du département, sans pour autant le faire à l'échelle du monde.
Nous pourrions aussi redéfinir les missions d'Atout France sur des marchés de proximité. Cette institution devrait être renforcée dans son rôle de coordinatrice du tourisme et pas seulement dans celui de super office de tourisme.
Dans l'idée de la transition écologique, il y a le mot "transition", donc nous devons réfléchir maintenant, pour y aller en douceur ! L'objectif n'est pas de fermer tous les aéroports mais plutôt de faire en sorte qu'une fois que le voyageur est arrivé, son impact carbone soit de 0.
Le 1er avion à hydrogène pourrait voler en 2030. D'ici là nous devons trouver des solutions. Nous pourrions dire au low cost que les vols du vendredi soir au dimanche matin, nous n'en voulons plus.
TourMaG.com - Si nous oublions la quête des 100 millions de touristes, où le tourisme français peut-il aller chercher des relais de croissance ?
Jean Pinard : La marge de progression se trouve dans ceux qui ne consomment pas le tourisme ! Nous devons les accompagner.
Dans une coopérative, il n'y a pas de perdant, regardez un peu la marque "c'est qui le patron." Nous y réfléchissons à l'échelle de l'Occitanie, mais je le répète le débat doit être national !
Je suis prêt à passer du temps dessus, si le Gouvernement le souhaite.
TourMaG.com - Vous avez tendu la main aux agences de voyages durant la crise sanitaire, notamment via TourMaG.com. Quel bilan dressez-vous ?
Jean Pinard : Il y a eu un intérêt et une volonté réelle de la part des agences de voyages.
Après je ne pense pas qu'il y ait eu un volume d'affaires démentiel pour elles derrière, car il n'y a pas de culture française aujourd'hui. Le pli est pris, les gens se sont parlés et c'est déjà un gros progrès.
Je note que sur le territoire, les Agences de développement touristique ont joué le jeu avec une réflexion sur ce qu'attendaient les agences de voyages.
Il est indispensable de redéfinir la notion de production. Nous avons une connaissance parfaite de notre territoire, en étant plus réactifs et spontanés, nous pourrions réussir de belles choses.
Il neige ce week-end, il serait assez simple de prévoir un package hôtel, transport et raquette, ou encore à l'automne des randonnées champignon, que les agences des voyages commercialiseraient. Les OTA ne savent pas faire ça.
Jean Pinard : Oui, c'est une éventualité.
Il serait judicieux de la part de l'Etat de réunir l'industrie afin de trouver des solutions pour répondre aux enjeux de croissance, de tourisme durable et de réduction de la pollution.
Le sujet qui m'intéresse en ce moment c'est : quelle croissance du tourisme nous voulons ? Je ne pense pas que nous soyons obligés de passer par la décroissance pour parler de tourisme.
Je préfère anticiper l'avenir plutôt que de se prendre le mur dans la figure.
Il est possible d'encourager le voyage à l'échelle de la région ou du département, sans pour autant le faire à l'échelle du monde.
Nous pourrions aussi redéfinir les missions d'Atout France sur des marchés de proximité. Cette institution devrait être renforcée dans son rôle de coordinatrice du tourisme et pas seulement dans celui de super office de tourisme.
Dans l'idée de la transition écologique, il y a le mot "transition", donc nous devons réfléchir maintenant, pour y aller en douceur ! L'objectif n'est pas de fermer tous les aéroports mais plutôt de faire en sorte qu'une fois que le voyageur est arrivé, son impact carbone soit de 0.
Le 1er avion à hydrogène pourrait voler en 2030. D'ici là nous devons trouver des solutions. Nous pourrions dire au low cost que les vols du vendredi soir au dimanche matin, nous n'en voulons plus.
TourMaG.com - Si nous oublions la quête des 100 millions de touristes, où le tourisme français peut-il aller chercher des relais de croissance ?
Jean Pinard : La marge de progression se trouve dans ceux qui ne consomment pas le tourisme ! Nous devons les accompagner.
Dans une coopérative, il n'y a pas de perdant, regardez un peu la marque "c'est qui le patron." Nous y réfléchissons à l'échelle de l'Occitanie, mais je le répète le débat doit être national !
Je suis prêt à passer du temps dessus, si le Gouvernement le souhaite.
TourMaG.com - Vous avez tendu la main aux agences de voyages durant la crise sanitaire, notamment via TourMaG.com. Quel bilan dressez-vous ?
Jean Pinard : Il y a eu un intérêt et une volonté réelle de la part des agences de voyages.
Après je ne pense pas qu'il y ait eu un volume d'affaires démentiel pour elles derrière, car il n'y a pas de culture française aujourd'hui. Le pli est pris, les gens se sont parlés et c'est déjà un gros progrès.
Je note que sur le territoire, les Agences de développement touristique ont joué le jeu avec une réflexion sur ce qu'attendaient les agences de voyages.
Il est indispensable de redéfinir la notion de production. Nous avons une connaissance parfaite de notre territoire, en étant plus réactifs et spontanés, nous pourrions réussir de belles choses.
Il neige ce week-end, il serait assez simple de prévoir un package hôtel, transport et raquette, ou encore à l'automne des randonnées champignon, que les agences des voyages commercialiseraient. Les OTA ne savent pas faire ça.
Leviers de croissance "S'il y avait des Martiens à aller chercher, nous le ferions"
TourMaG.com - Nous voyons bien que sans la clientèle étrangère, certains secteurs de l'industrie sont en difficulté...
Jean Pinard : Je l'entends, c'est justement pour aider ceux-là que nous devons nous concentrer pour leur apporter une autre clientèle, peut-être de proximité européenne.
Le chantier qui consiste à se concentrer sur une clientèle plus locale est très excitant, politiquement correct et pour un ministre du tourisme, c'est une opportunité extraordinaire.
Prenez le cas de Travelski qui affrète un Eurostar, c'est juste génial.
J'aimerais qu'avec les acteurs du littoral, nous arrivions à nous poser cette même réflexion. Pourquoi pas des trains de nuit au départ de Lille, de Strasbourg, Francfort ou Genève, pour amener des touristes le samedi sur nos côtes ?
Nous devrions changer de paradigme et éviter de faire comme avant. D'ailleurs j'espère que nous ne ferons plus comme avant.
TourMaG.com - Cette crise n'a-t-elle pas été un rendez-vous manqué pour l'industrie touristique ? Il aurait pu y avoir une remise à plat du système ?
Jean Pinard : Nous avions le temps de réfléchir, c'est ce qui est dommage.
Après, il n'est jamais trop tard. Ce travail de réflexion pourrait servir au prochain gouvernement. C'est à l'Etat en partenariat avec les collectivités de définir une politique touristique.
Sur la problématique des leviers de croissance, les acteurs institutionnels répondent toujours la même chose : aller conquérir de nouveaux marchés. S'il y avait des Martiens à aller chercher, nous le ferions, mais quelle croissance nous voulons ?
Jamais personne ne répond : les marchés de proximité. Alors certes, ce n'est pas le modèle classique des tour-opérateurs qui amènent des bus japonais sur des grands sites. Si les deux visions ne s'opposent pas, cette dernière est en fin de course.
Si nous ne le faisons, tout le monde va repartir comme avant. Nous avons toujours les mêmes outils et les mêmes objectifs, donc rien ne va changer.
Je ne crois pas au tourisme d'après et du futur. D'ailleurs j'aimerais bien que nous arrêtions de faire des colloques dessus, pour oublier de faire le colloque sur le tourisme du présent.
Jean Pinard : Je l'entends, c'est justement pour aider ceux-là que nous devons nous concentrer pour leur apporter une autre clientèle, peut-être de proximité européenne.
Le chantier qui consiste à se concentrer sur une clientèle plus locale est très excitant, politiquement correct et pour un ministre du tourisme, c'est une opportunité extraordinaire.
Prenez le cas de Travelski qui affrète un Eurostar, c'est juste génial.
J'aimerais qu'avec les acteurs du littoral, nous arrivions à nous poser cette même réflexion. Pourquoi pas des trains de nuit au départ de Lille, de Strasbourg, Francfort ou Genève, pour amener des touristes le samedi sur nos côtes ?
Nous devrions changer de paradigme et éviter de faire comme avant. D'ailleurs j'espère que nous ne ferons plus comme avant.
TourMaG.com - Cette crise n'a-t-elle pas été un rendez-vous manqué pour l'industrie touristique ? Il aurait pu y avoir une remise à plat du système ?
Jean Pinard : Nous avions le temps de réfléchir, c'est ce qui est dommage.
Après, il n'est jamais trop tard. Ce travail de réflexion pourrait servir au prochain gouvernement. C'est à l'Etat en partenariat avec les collectivités de définir une politique touristique.
Sur la problématique des leviers de croissance, les acteurs institutionnels répondent toujours la même chose : aller conquérir de nouveaux marchés. S'il y avait des Martiens à aller chercher, nous le ferions, mais quelle croissance nous voulons ?
Jamais personne ne répond : les marchés de proximité. Alors certes, ce n'est pas le modèle classique des tour-opérateurs qui amènent des bus japonais sur des grands sites. Si les deux visions ne s'opposent pas, cette dernière est en fin de course.
Si nous ne le faisons, tout le monde va repartir comme avant. Nous avons toujours les mêmes outils et les mêmes objectifs, donc rien ne va changer.
Je ne crois pas au tourisme d'après et du futur. D'ailleurs j'aimerais bien que nous arrêtions de faire des colloques dessus, pour oublier de faire le colloque sur le tourisme du présent.