Politique : pourquoi le tourisme est-il (toujours) le parent pauvre ? 🔑

l'édito de Jean da Luz

Le pouvoir d’achat joue les trublions dans ce premier tour de l’élection présidentielle. Une absence de débat, une participation anémique et un président ou une présidente qui risque, une nouvelle fois, d’être querellé sur sa légitimité, après un taux d’abstention record. Bien entendu, rien n’est joué avant le 2e tour dans 15 jours, mais pour l’instant c’est mal barré…

Rédigé par Jean DA LUZ le Dimanche 10 Avril 2022

Aucun candidat n'a tiré les leçons du formidable élan issu de l'épisode covidien, concernant l’importance des vacances et des loisirs aux yeux de nos concitoyens. /crédit DepositPhoto

La guerre en Ukraine et ses conséquences, ont rapidement mis à mal le pouvoir d’achat des Français.

Hausse du prix de l’énergie, inflation des matières premières et notamment du blé et de ses dérivés, qui augurent de difficultés à répétition dans les continents les plus fragiles comme l’Afrique.

Un événement qui a mis d'accord les tenants de la controverse sur le niveau de vie. Oui, la valse des étiquettes est une réalité pour tous les foyers.

Elle sévit désormais à tous les niveaux et ce n’est peut-être que un début.

Car la communauté européenne pédale dans la semoule, divisée entre ses besoins d’indépendance énergétique et sa solidarité envers le président Zelensky.

Mais quel est donc le rapport avec le tourisme ? C’est un lien on ne peut plus direct. Pouvoir d’achat = vacances et loisirs.

Aucun candidat n'a tiré les leçons de l'épisode covidien

Mais le pouvoir politique a-t-il percuté l’équation ?

A-t-il pris quelques enseignements de la crise sanitaire où les Français n’avaient qu'une idée en tête : partir, s’évader, aller voir ailleurs…

Poser la question, c’est y répondre.

Aucun candidat n'a tiré les leçons du formidable élan issu de l'épisode covidien, concernant l’importance des vacances et des loisirs aux yeux de nos concitoyens.

Bilan : dans les professions de foi et les programmes, le tourisme est passé à l'arrière-plan. Le mot sentirait-il mauvais ?

On vante volontiers la résilience de cette industrie et son talent à générer des emplois et des devises. Pour autant, sitôt tourné la page (?) de la crise sanitaire, les candidats se sont empressés de mettre le secteur sous le boisseau.

Même le remuant Mélenchon, député des Bouches-du-Rhône, qui est loin d’être le département français en tête des départs, n’a su (voulu ?) en faire une ligne de force.

On ne peut traire indéfiniment une vache à lait

Quant la classe politique comprendra-t-elle qu’on ne peut traire indéfiniment une vache à lait ? (Lire le plaidoyer de l’UNAT) https://www.unat.asso.fr/actualites/lunat-nationale-publie-son-plaidoyer-pour-les-elections-2022/

La stratégie tricolore et le développement du tourisme doivent être remises à plat une fois pour toutes.

On doit en finir avec les clichés et proposer des dispositifs permettant aux familles, même les plus modestes, de partir en vacances. Faciliter le déplacement et remettre à plat les dispositifs fiscaux des départements et territoires d’Outremer.

Revoir de fond en comble le rôle et les attributions d’Atout France et, last but not least, créer un ministère du Tourisme et de l’aménagement… avec un vrai budget ?

Il y a du pain sur la planche. Emmanuel Macron, arrivé ce soir en première position du 1er tour de l'élection présidentielle, nous avait laissé entrevoir une nouvelle ère, en donnant le cap à suivre lors d'un discours adressé à une soixantaine de PGD et CEO de groupes nationaux et internationaux à l'Elysée, jeudi 4 novembre 2021, lors du Sommet Destination France.

Qu'en restera-t-il ? Nous verrons.