Jacques de Villeplée, Directeur Commercial France & Benelux de Sixt, Emilie Bresson, directrice commerciale France & Benelux chez CWT, Lawrence Taché, directeur du marché agences de voyages de SNCF Voyageurs et Christophe Jacquet, directeur général d’Havas Voyages étaient les invités d’une table ronde de l’AFTM jeudi 12 décembre 2024. @depositphotos/Rawpixel
Censure, instabilité politique, absence de majorité... le contexte actuel n'est pas porteur pour l’économie. C’est le constat de Jacques de Villeplée, Directeur Commercial France & Benelux de Sixt, invité de la table-ronde de l’AFTM organisée jeudi 12 décembre 2024.
« Nous avons connu un bon début d'année, jusqu'au mois d'avril. Ensuite, il y a eu un net ralentissement lié aux JO. Depuis, il n'y a pas eu de reprise. Suite à la dissolution, tout le monde a attendu de voir quel allait être le prochain gouvernement.
Beaucoup de sociétés ont gelés les déplacements au maximum. L'impact est évident sur notre activité », résume le Directeur Commercial de Sixt, qui observe jusqu'à moins 30% de déplacements chez certains clients.
Lire aussi : Censure : démission de Michel Barnier et... après ?
Trop tôt pour mesurer l’impact chez CWT et Havas Voyages. Si « la prudence » est de mise face à l’absence de politique claire, Christophe Jacquet, directeur général Havas Voyages ne parle pas encore de « coup de frein ».
Effet corollaire à cette censure : l’abandon du triplement de la taxe Chirac, imaginé dans le cadre du projet de loi de finances pour 2025. Certaines compagnies, à l’instar d’Air France, Air Caraïbes ou French Bee, ayant fait le choix de l'anticipation, doivent désormais rembourser leurs clients.
Un nouveau casse-tête pour les agences. « Aujourd'hui, nous sommes en lien avec Air France et avec les autres compagnies aériennes concernées pour définir un process. L'objectif est de trouver une façon de rembourser les sociétés, sans impacter la productivité de nos conseillers », explique Emilie Bresson, directrice commerciale France & Benelux chez CWT.
Une situation « ubuesque », pour Christophe Jacquet, patron d’Havas Voyages, qui « montre bien la distance entre le gouvernement et la connaissance de notre métier. Nous gagnerions à être un peu mieux connectés pour pouvoir alerter et préconiser quelques petits ajustements. »
Lire aussi : Censure : les compagnies doivent rembourser la taxe de solidarité !
« Nous avons connu un bon début d'année, jusqu'au mois d'avril. Ensuite, il y a eu un net ralentissement lié aux JO. Depuis, il n'y a pas eu de reprise. Suite à la dissolution, tout le monde a attendu de voir quel allait être le prochain gouvernement.
Beaucoup de sociétés ont gelés les déplacements au maximum. L'impact est évident sur notre activité », résume le Directeur Commercial de Sixt, qui observe jusqu'à moins 30% de déplacements chez certains clients.
Lire aussi : Censure : démission de Michel Barnier et... après ?
Trop tôt pour mesurer l’impact chez CWT et Havas Voyages. Si « la prudence » est de mise face à l’absence de politique claire, Christophe Jacquet, directeur général Havas Voyages ne parle pas encore de « coup de frein ».
Effet corollaire à cette censure : l’abandon du triplement de la taxe Chirac, imaginé dans le cadre du projet de loi de finances pour 2025. Certaines compagnies, à l’instar d’Air France, Air Caraïbes ou French Bee, ayant fait le choix de l'anticipation, doivent désormais rembourser leurs clients.
Un nouveau casse-tête pour les agences. « Aujourd'hui, nous sommes en lien avec Air France et avec les autres compagnies aériennes concernées pour définir un process. L'objectif est de trouver une façon de rembourser les sociétés, sans impacter la productivité de nos conseillers », explique Emilie Bresson, directrice commerciale France & Benelux chez CWT.
Une situation « ubuesque », pour Christophe Jacquet, patron d’Havas Voyages, qui « montre bien la distance entre le gouvernement et la connaissance de notre métier. Nous gagnerions à être un peu mieux connectés pour pouvoir alerter et préconiser quelques petits ajustements. »
Lire aussi : Censure : les compagnies doivent rembourser la taxe de solidarité !
Le plébiscite du train fait pour durer
2024 est-elle l’année du train ? A minima, « la décennie du train », répond Lawrence Taché, directeur du marché agences de voyages de SNCF Voyageurs, avant de dresser le bilan.
« Les revenus de l’année 2024 sont contrastés. Sur le marché pro, nous avons eu un premier trimestre incroyable, avec des croissances à deux chiffres de certaines TMC ou réseaux. Les agences dites traditionnelles ont tiré la croissance. C'était une grande surprise. Le deuxième trimestre a été beaucoup plus inquiétant, avec des chiffres en réelle contraction. Au troisième trimestre, nous avons connu des ralentissements du fait des Jeux Olympiques. Le quatrième trimestre est à la hausse », expose Lawrence Taché.
Pour autant, il y a quelques ombres au tableau : le manque de disponibilité et le coût élevé des billets.
« Nous ouvrons nos trains avec une anticipation à trois mois. Nos trains sont yieldés, donc effectivement, acheter à trois mois, c'est moins cher que d'acheter la veille pour le lendemain », explique directeur du marché agences de voyages de SNCF Voyageurs, qui effectue des tests pour ouvrir la réservation plus tôt.
Quant à la saturation, certains horaires sont plus plébiscités que d’autres. Le taux de remplissage est de 85% en moyenne.
Pour y remédier, la SNCF a investi dans du matériel et choisi de faire circuler plus longtemps et d’augmenter la fréquence de ses rames. Malgré tout, il faudra être patient, car entre l'achat et la livraison, sept ans s’écoulent.
Une appétence pour le train confirmée par les participants de cette table ronde.
« Depuis 2022, nous avons clairement vu un report modal très fort sur toutes les destinations à 2h30, qui a été poussé par le gouvernement dans le cadre de la responsabilité environnementale et sociale (RSE). Et la tendance s’accélère, les destinations aux alentours de 3h à 3h30, prennent vraiment beaucoup de parts de marché », confirme Emilie Bresson de CWT.
La mode du train est-elle une bonne nouvelle pour les TMC, peu rémunérée sur le ferroviaire ?
« C'est le choix des entreprises et des voyageurs, répond Christophe Jacquet. Le produit train est performant. Nos accords commerciaux et la valeur que l'on apporte à la SNCF sont des sujets sur lesquels nous devons nous réinventer en permanence pour poursuivre la création de valeur pour la SNCF. »
De son côté, Sixt constate également une augmentation du volume dans les gares, notamment dans les villes moyennes et investit dans des « ProovStation », un tunnel dans lequel les voitures passent à la sortie et au retour dans les gares, qui permet de scanner la voiture pour détecter instantanément les nouveaux dommages sur le véhicule et améliorer l’expérience client.
Innovation, NDC… les faits marquants en 2024
Quels événements ou tendances ont marqué le marché des voyages d'affaires en 2024 ?
Si pour Emilie Bresson de CWT, « l’accélération de l'innovation », a retenu son attention en 2024, pour Christophe Jacquet, la tendance forte cette année se résume en trois lettres : NDC.
« Je retiens une part de voix NDC de 99% sur tous les sujets abordés cette année et un niveau d'adoption entre 7 et 8% sur le marché français. Donc, probablement un décalage entre le poids que prend ce sujet et la réalité d'un sujet qui n'était pas complètement encore opérationnel. » Il regrette également que la valeur du service ait été oubliée, occultée par NDC.
Pour Lawrence Taché, l’élément phare de cette année reste les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, dont la SNCF était sponsor officiel, « un travail de longue haleine, en amont, pendant et après les JO. »
Un succès également pour la SNCF, qui a réussi malgré des sabotages au début des JO à relever le défi.
Désormais la SNCF planche sur l’innovation, en lien avec l'intelligence artificielle et notamment des lunettes qui augmentent la réalité virtuelle à bord des trains pour le Wi-Fi.
Sur le marché de la location de voitures, Jacques de Villeplée observe en 2024 « le coup de jus de l’électrique », sur « un marché difficilement prévisible ».
Si pour Emilie Bresson de CWT, « l’accélération de l'innovation », a retenu son attention en 2024, pour Christophe Jacquet, la tendance forte cette année se résume en trois lettres : NDC.
« Je retiens une part de voix NDC de 99% sur tous les sujets abordés cette année et un niveau d'adoption entre 7 et 8% sur le marché français. Donc, probablement un décalage entre le poids que prend ce sujet et la réalité d'un sujet qui n'était pas complètement encore opérationnel. » Il regrette également que la valeur du service ait été oubliée, occultée par NDC.
Pour Lawrence Taché, l’élément phare de cette année reste les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, dont la SNCF était sponsor officiel, « un travail de longue haleine, en amont, pendant et après les JO. »
Un succès également pour la SNCF, qui a réussi malgré des sabotages au début des JO à relever le défi.
Désormais la SNCF planche sur l’innovation, en lien avec l'intelligence artificielle et notamment des lunettes qui augmentent la réalité virtuelle à bord des trains pour le Wi-Fi.
Sur le marché de la location de voitures, Jacques de Villeplée observe en 2024 « le coup de jus de l’électrique », sur « un marché difficilement prévisible ».
Liste de vœux adressés au Père Noël
Autres articles
-
Ouigo : toilettes pleines, nuisibles... pourquoi les syndicats appellent à la grève ?
-
SNCF : des tarifs TGV et OUIGO en hausse limitée pour 2025
-
La liaison Paris-Berlin par le train sur les rails : découvrez le nouveau trajet
-
Voyages transfrontaliers : BT4Europe appelle à une simplification des démarches !
-
Qui sont les meilleures compagnies ferroviaires en Europe ?
Et comme il est permis, même au plus grand, de croire au Père Noël, les invités de l’AFTM ont été invités à exprimer leurs souhaits d’évolutions qui profiteraient à l'ensemble des acteurs du marché.
« Travailler main dans la main avec les acheteurs et les travel managers pour que les solutions qu'on leur propose, puissent être développées et emporter une adhésion de plus en plus importante », répond Emilie Bresson, en lien avec l’innovation et la notion de service.
Christophe Jacquet fait le vœu que la transparence, sujet régulièrement abordé à l’AFTM, « soit alignée » avec les modèles économiques des TMC.
Une affirmation en lien avec le déploiement de NDC qui entrainera un changement de modèle économique. « NDC, c’est des années de travail, des années de développement, des coûts technos considérables. Aujourd'hui, j'entends encore des TMC dirent que cet accès sera gratuit. En tant que dirigeant d'entreprise, je sais une chose : quand on apporte de la valeur, il y a eu des coûts derrière que nous sommes obligés de redistribuer. J'aimerais que notre industrie soit honnête et joue cette carte de la transparence, de manière à ce que ce qui amène de la valeur soit facturé à son juste prix, sans ambiguïté. »
Le Père Noël a du pain sur la planche.
« Travailler main dans la main avec les acheteurs et les travel managers pour que les solutions qu'on leur propose, puissent être développées et emporter une adhésion de plus en plus importante », répond Emilie Bresson, en lien avec l’innovation et la notion de service.
Christophe Jacquet fait le vœu que la transparence, sujet régulièrement abordé à l’AFTM, « soit alignée » avec les modèles économiques des TMC.
Une affirmation en lien avec le déploiement de NDC qui entrainera un changement de modèle économique. « NDC, c’est des années de travail, des années de développement, des coûts technos considérables. Aujourd'hui, j'entends encore des TMC dirent que cet accès sera gratuit. En tant que dirigeant d'entreprise, je sais une chose : quand on apporte de la valeur, il y a eu des coûts derrière que nous sommes obligés de redistribuer. J'aimerais que notre industrie soit honnête et joue cette carte de la transparence, de manière à ce que ce qui amène de la valeur soit facturé à son juste prix, sans ambiguïté. »
Le Père Noël a du pain sur la planche.