TourMaG.com, le média spécialiste du tourisme francophone

logo TourMaG  




Reprise : une rentrĂ©e sous haute tension ? 🔑

l'édito de Jean da Luz


Tous les reprĂ©sentants de la profession vous le diront : Ă  la pĂ©riode d’euphorie actuelle avec des rĂ©servations Ă  tire-larigot, dĂ©passant souvent les niveaux de 2019, pourrait succĂ©der Ă  la rentrĂ©e une pĂ©riode de doute sinon de morositĂ©. Ce scĂ©nario catastrophe n’est pas certain mais l’accumulation d’indices et l’évolution de l’industrie du tourisme, celle de la sociĂ©tĂ© française et le contexte international, n'augurent pas de lendemains qui chantent.


Rédigé par le Lundi 6 Juin 2022

La rentrĂ©e prochaine inquiĂšte aussi les dĂ©cideurs pour des raisons financiĂšres. Le remboursement des PGE va peser d’autant plus lourd Ă  partir de septembre, que la crise sociale frappe de plein fouet. /crĂ©dit DepositPhoto
La rentrĂ©e prochaine inquiĂšte aussi les dĂ©cideurs pour des raisons financiĂšres. Le remboursement des PGE va peser d’autant plus lourd Ă  partir de septembre, que la crise sociale frappe de plein fouet. /crĂ©dit DepositPhoto
Emmanuel Macron nous avait promis du sang et des larmes, au lendemain du conflit russo-ukrainien.

Force est de constater qu’il ne s’est pas (hĂ©las) trompĂ©.

Les retombĂ©es de cette guerre qui a dĂ©passĂ© les 100 jours et s’installe dans la durĂ©e, se font sentir depuis quelques mois dĂ©jĂ .

Le porte-monnaie des Français qui a pris 5,2% d’inflation dans la vue depuis le dĂ©but de l’annĂ©e, se remet difficilement de cette ponction.

Un phĂ©nomĂšne qui n’annonce rien de bon pour le pouvoir d'achat et, partant, pour les dĂ©parts en vacances d’automne-hiver.
Car, si jusqu’ici tout va bien, avec des “revenge travellers” Ă  donf, sevrĂ©s d’horizons lointains et qui font fait le plein et le bonheur des voyagistes, la vague pourrait refluer d’ici quelque mois.

Quelques éléments et constats objectifs soutiennent cette hypothÚse et cette crainte.

Tout d’abord, le bas de laine de nos compatriotes et la pelote amassĂ©e par l’épargne forcĂ©e pendant la pĂ©riode "covidesque" (140 milliards d’euros), va ĂȘtre durement rabotĂ©e par l’explosion de la hausse des prix.


L'aérien lourdement impacté par le prix du carburant

Ensuite se posera le principe de prĂ©caution, car le conflit actuel en Europe pourrait dĂ©gĂ©nĂ©rer Ă  n’importe quel moment et prendre une ampleur insoupçonnĂ©e.

Ce contexte incite davantage Ă  l’épargne qu’à la consommation. Or, c’est cette derniĂšre qui, depuis au moins une dizaine d’annĂ©es, tire la croissance française.

L’autre prĂ©occupation concerne le prix du transport aĂ©rien, lui-aussi lourdement impactĂ© par le prix du carburant.

C’est un secteur stratĂ©gique et particuliĂšrement celui du Pavillon français, en grande difficultĂ©, qui voit ses marges fondre comme neige au soleil.

Bien entendu, les compagnies aĂ©riennes rĂ©percuteront l’envolĂ©e en flĂšche du baril mais les clients risquent de refuser de partir, lorsque les surcharges dĂ©passeront 8%, ainsi que le prĂ©voit la loi.

Quant aux autres, ils renonceront aux destinations lointaines et iront chez l’oncle Henri à Trifouilly-les-Oies. Bref, c’est le serpent qui se mord la queue


Parmi les interrogations majeures de la prochaine rentrĂ©e, on trouve aussi la crise sanitaire. Reviendra, reviendra pas ? La covid-19 avec son cortĂšge de masques, d’hospitalisations et de restrictions diverses, on a dĂ©jĂ  donnĂ©.

La crise sociale frappe de plein fouet

Mais beaucoup de scientifiques sont persuadĂ©s que le coronavirus n’est pas derriĂšre nous et que l’immunitĂ© collective et les effets prophylactiques de la vaccination ne dureront pas.

Enfin, la rentrĂ©e prochaine inquiĂšte aussi les dĂ©cideurs pour des raisons financiĂšres. Le remboursement des PGE va peser d’autant plus lourd Ă  partir de septembre, que la crise sociale frappe de plein fouet.

Il n’a jamais Ă©tĂ© aussi difficile de recruter et, pour convaincre les (rares) candidats, il va falloir jouer la surenchĂšre pour les profils les plus sĂ©duisants.

Autrement dit, revoir les rémunérations de maniÚre significative, alors que la saison automne-hiver est souvent compliquée en termes de production. Surtout lorsque les destinations qui permettent de compenser le décalage ne sont que partiellement ouvertes.

Certes, la plupart des entreprises connaissent ces problĂ©matiques, mais elles se posent avec davantage d’acuitĂ© dans l’industrie du tourisme, oĂč le stop and go permanent des derniers mois, n’a pas permis une reprise pleine et entiĂšre.

Il reste Ă  espĂ©rer, aprĂšs les prochaines Ă©chĂ©ances Ă©lectorales, que le tourisme qui reprĂ©sente plus de 8% du PIB et 2 millions d’emplois, aura un interlocuteur gouvernemental digne de ce nom, afin de poser sur la table les dossiers urgents spĂ©cifiques du secteur.

Le tout sans que "Point n'est besoin d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer."


Jean Da Luz L'éditorial de Jean Da Luz Directeur de la rédaction - TourMaG.com
Voir tous les articles de Jean Da Luz
  • picto Facebook
  • picto Twitter
  • picto Linkedin
  • picto email


Lu 1596 fois

Notez

Nouveau commentaire :

Tous les commentaires discourtois, injurieux ou diffamatoires seront aussitÎt supprimés par le modérateur.
Signaler un abus









































TourMaG.com
  • Instagram
  • Twitter
  • Facebook
  • YouTube
  • LinkedIn
  • GooglePlay
  • appstore
  • Google News
  • Bing Actus
  • Actus sur WhatsApp
 
Site certifié ACPM, le tiers de confiance - la valeur des médias