TourMaG.com - En fin d'année dernière, vous avez quitté votre poste de délégué général de l'UNAT. Pourquoi ce choix ?
Simon Thirot : Après 5 ans à l'UNAT, je suis arrivé au bout d'un cycle aussi bien professionnel que personnel.
Je me demandais un peu ce que je voulais faire d'autre, tout en restant dans l'univers proche ou éloigné du tourisme.
J'ai repris les études, en suivant une formation HEC, pour mieux comprendre les modèles économiques des entreprises, dans les grandes mutations actuelles, sur la gestion de la dette, etc.
Suite à cette réflexion, j'ai rejoint en début d'année 2023 un cabinet de conseil : Eurogroup Consulting. C'est un cabinet français et indépendant, un point important pour moi, avec 400 collaborateurs.
TourMaG.com - Vous abandonnez donc le secteur du tourisme ?
Simon Thirot : Non justement, Eurogroup Consulting a eu une activité importante dans le tourisme, il y a une dizaine d'années. Ils travaillaient notamment avec le SNAV (ancien nom des Entreprises du Voyage nlr), l’ANCV ou des groupes hôteliers.
Je vais m'occuper des entreprises et organisations du secteur du tourisme au sein du cabinet.
A lire : Simon Thirot : "Je serai attentif aux initiatives duplicables" lors des CĂ©sars
Eurogroup a justement eu envie de repositionner une offre de conseils en stratégie auprès des acteurs du tourisme et des loisirs, et cela correspondait à une aspiration personnelle et professionnelle de mon côté.
Le postulat de ce retour : un secteur qui connait une succession de crises qu'elle soit financière, sanitaire sans oublier la nécessaire transition vers le tourisme durable, mais aussi d'attractivité dans les ressources humaines.
Le cabinet a un positionnement d'accompagnement en stratégie sur la réorganisation, l'accompagnement au changement, la transformation des entreprises. L'offre concerne aussi bien la gestion opérationnelle d'un actif d'un établissement, ou la réorganisation RH d'un grand groupe.
Simon Thirot : Après 5 ans à l'UNAT, je suis arrivé au bout d'un cycle aussi bien professionnel que personnel.
Je me demandais un peu ce que je voulais faire d'autre, tout en restant dans l'univers proche ou éloigné du tourisme.
J'ai repris les études, en suivant une formation HEC, pour mieux comprendre les modèles économiques des entreprises, dans les grandes mutations actuelles, sur la gestion de la dette, etc.
Suite à cette réflexion, j'ai rejoint en début d'année 2023 un cabinet de conseil : Eurogroup Consulting. C'est un cabinet français et indépendant, un point important pour moi, avec 400 collaborateurs.
TourMaG.com - Vous abandonnez donc le secteur du tourisme ?
Simon Thirot : Non justement, Eurogroup Consulting a eu une activité importante dans le tourisme, il y a une dizaine d'années. Ils travaillaient notamment avec le SNAV (ancien nom des Entreprises du Voyage nlr), l’ANCV ou des groupes hôteliers.
Je vais m'occuper des entreprises et organisations du secteur du tourisme au sein du cabinet.
A lire : Simon Thirot : "Je serai attentif aux initiatives duplicables" lors des CĂ©sars
Eurogroup a justement eu envie de repositionner une offre de conseils en stratégie auprès des acteurs du tourisme et des loisirs, et cela correspondait à une aspiration personnelle et professionnelle de mon côté.
Le postulat de ce retour : un secteur qui connait une succession de crises qu'elle soit financière, sanitaire sans oublier la nécessaire transition vers le tourisme durable, mais aussi d'attractivité dans les ressources humaines.
Le cabinet a un positionnement d'accompagnement en stratégie sur la réorganisation, l'accompagnement au changement, la transformation des entreprises. L'offre concerne aussi bien la gestion opérationnelle d'un actif d'un établissement, ou la réorganisation RH d'un grand groupe.
"Passer de la prestation de service à l'expérience est le plus important"
TourMaG.com - Vous faites un peu une volte-face, en passant du tourisme social au consulting...
Simon Thirot : C'est un changement important.
Je cherchais une autre façon pour accompagner les structures dans le tourisme, un peu comme j'ai pu le faire avec l'UNAT durant la crise sanitaire. Nous avons aidé les entreprises à sortir la tête de l'eau.
C'est un peu le cas, mais avec un autre rĂ´le.
Avec Eurogroup, nous souhaitons aider les professionnels à passer de la prestation de service à l'expérience. C’est selon moi le plus important dans le tourisme, car c'est à ce niveau que la valeur de long terme se crée.
Pour réussir cela, les deux piliers fondamentaux sont l'humain, aussi bien les collaborateurs que les clients, mais aussi les lieux, donc la gestion des équipements, des investissements ou encore le développement durable.
TourMaG.com - Vous avez pu vous inspirer dans votre réflexion, par ce que vous avez connu à l'UNAT. Les adhérents sont engagés dans une importante transformation...
Simon Thirot : Tout à fait. Durant 5 ans j'ai accompagné un secteur en pleine mutation.
Les opérateurs sont des acteurs touristiques à part entière, tout en ayant leur singularité à prouver ou à mettre en avant, aussi bien pour valoriser leur marque employeur que celle vis-à -vis des clients.
Ce que j'ai vécu et appris à l'UNAT, je le poursuis chez Eurogroup Consulting.
Simon Thirot : C'est un changement important.
Je cherchais une autre façon pour accompagner les structures dans le tourisme, un peu comme j'ai pu le faire avec l'UNAT durant la crise sanitaire. Nous avons aidé les entreprises à sortir la tête de l'eau.
C'est un peu le cas, mais avec un autre rĂ´le.
Avec Eurogroup, nous souhaitons aider les professionnels à passer de la prestation de service à l'expérience. C’est selon moi le plus important dans le tourisme, car c'est à ce niveau que la valeur de long terme se crée.
Pour réussir cela, les deux piliers fondamentaux sont l'humain, aussi bien les collaborateurs que les clients, mais aussi les lieux, donc la gestion des équipements, des investissements ou encore le développement durable.
TourMaG.com - Vous avez pu vous inspirer dans votre réflexion, par ce que vous avez connu à l'UNAT. Les adhérents sont engagés dans une importante transformation...
Simon Thirot : Tout à fait. Durant 5 ans j'ai accompagné un secteur en pleine mutation.
Les opérateurs sont des acteurs touristiques à part entière, tout en ayant leur singularité à prouver ou à mettre en avant, aussi bien pour valoriser leur marque employeur que celle vis-à -vis des clients.
Ce que j'ai vécu et appris à l'UNAT, je le poursuis chez Eurogroup Consulting.
Le secteur doit renouer avec la promesse de "l'ascenseur social"
"Nous parlons d'un secteur qui a historiquement eu la promesse de l'ascenseur social pour les salariés, en entrant au bar pour terminer à la direction d'un établissement ou même d'un groupe. Le secteur doit renouer avec cette promesse" selon Simon Thirot, maintenant chez Eurogroup Consulting - Depositphotos @valeri.si
TourMaG.com - Le secteur a un grand besoin de mutation, aussi bien au niveau de la digitalisation et du tourisme durable. Vous aviez remarqué des manquements du secteur sur certains points ?
Simon Thirot : Le sujet de l'attractivité des métiers était sous-estimé pendant longtemps et la covid-19 l'a mis en exergue de façon brutale.
Il manque environ 300 000 salariés dans l'hôtellerie. Dans l'événementiel entre 20 et 30% des salariés ont quitté le secteur. A un moment donné, il devient important d'accompagner les filières du tourisme dans la structuration de la formation initiale et continue, pour attirer les talents et les fidéliser.
Nous parlons d'un secteur qui a historiquement eu la promesse de l'ascenseur social pour les salariés, en entrant au bar pour terminer à la direction d'un établissement ou même d'un Groupe. Le secteur doit renouer avec cette promesse.
Il n'existe plus beaucoup de secteurs permettant à des jeunes n'ayant pas fait les études nécessaires de pouvoir évoluer rapidement dans la hiérarchie et se construire une carrière solide.
La formation est pour moi, un point-clé.
TourMaG.com - Vous avez étudié le business-modèle des entreprises du secteur. Dans le tourisme, la question de la marge et de la rentabilité est devenue clé, d'autant plus avec les PGE souscrits durant le covid...
Simon Thirot : Il y a des choses à revoir au niveau des structurations financières.
C'est une branche qui nécessite des investissements importants et réguliers, tout en générant des marges parfois faibles. Nous avons besoin d'avoir des investisseurs ayant des convictions fortes, pour accompagner les entreprises dans leurs besoins en investissement.
Ensuite dans la structure financière des entreprises, il faut faire en sorte qu'elles puissent continuer à investir en gérant intelligemment leurs dettes, c'est un gros enjeu.
En sortie de crise, vous avez des entreprises qui doivent rembourser leurs PGE, tout en ayant besoin d'investir.
Simon Thirot : Le sujet de l'attractivité des métiers était sous-estimé pendant longtemps et la covid-19 l'a mis en exergue de façon brutale.
Il manque environ 300 000 salariés dans l'hôtellerie. Dans l'événementiel entre 20 et 30% des salariés ont quitté le secteur. A un moment donné, il devient important d'accompagner les filières du tourisme dans la structuration de la formation initiale et continue, pour attirer les talents et les fidéliser.
Nous parlons d'un secteur qui a historiquement eu la promesse de l'ascenseur social pour les salariés, en entrant au bar pour terminer à la direction d'un établissement ou même d'un Groupe. Le secteur doit renouer avec cette promesse.
Il n'existe plus beaucoup de secteurs permettant à des jeunes n'ayant pas fait les études nécessaires de pouvoir évoluer rapidement dans la hiérarchie et se construire une carrière solide.
La formation est pour moi, un point-clé.
TourMaG.com - Vous avez étudié le business-modèle des entreprises du secteur. Dans le tourisme, la question de la marge et de la rentabilité est devenue clé, d'autant plus avec les PGE souscrits durant le covid...
Simon Thirot : Il y a des choses à revoir au niveau des structurations financières.
C'est une branche qui nécessite des investissements importants et réguliers, tout en générant des marges parfois faibles. Nous avons besoin d'avoir des investisseurs ayant des convictions fortes, pour accompagner les entreprises dans leurs besoins en investissement.
Ensuite dans la structure financière des entreprises, il faut faire en sorte qu'elles puissent continuer à investir en gérant intelligemment leurs dettes, c'est un gros enjeu.
En sortie de crise, vous avez des entreprises qui doivent rembourser leurs PGE, tout en ayant besoin d'investir.
"Les opérateurs du tourisme social et solidaire sont pleinement ancrés dans la grande famille du tourisme"
TourMaG.com - Quel Ă©tait votre sentiment au moment de quitter l'UNAT ?
Simon Thirot : C'était une très belle aventure.
J'y ai rencontré des gens formidables, avec des convictions fortes et l'envie de faire évoluer les choses.
Avec l'épreuve qu'a été la crise, nous avons démontré que les opérateurs du tourisme social et solidaire étaient pleinement ancrés dans la grande famille du tourisme, tout en ayant une singularité à faire valoir.
J'ai essayé de faire porter cette petite voix dissonante sur le droit aux vacances pour tous.
TourMaG.com - Selon vous en 2023, quel est le panorama du tourisme social et solidaire ?
Simon Thirot : Il doit poursuivre sur sa lancée, en conservant une offre de séjour qualitative tout en ayant une tarification la plus adaptée possible. L'équation est très compliquée, entre l'inflation et la situation économique de la branche.
Pendant la crise, les opérateurs ont fait la démonstration de sérieux, de vision aussi bien pour leurs entreprises que les territoires dans lesquels ils sont implantés.
Le secteur n'a peut-être pas les réponses à tous les enjeux, mais je le trouve bien armé.
TourMaG.com - Nous voyagerons sans doute moins, le tourisme solidaire et social représente en partie l'avenir du secteur...
Simon Thirot : Je ne crois pas du tout que les gens vont arrêter de voyager, néanmoins je pense que nous allons regarder plus attentivement l'offre de loisir et de tourisme à proximité.
Et je pense que les acteurs de ce tourisme sont bien positionnés pour répondre à cet enjeu d'avenir.
Simon Thirot : C'était une très belle aventure.
J'y ai rencontré des gens formidables, avec des convictions fortes et l'envie de faire évoluer les choses.
Avec l'épreuve qu'a été la crise, nous avons démontré que les opérateurs du tourisme social et solidaire étaient pleinement ancrés dans la grande famille du tourisme, tout en ayant une singularité à faire valoir.
J'ai essayé de faire porter cette petite voix dissonante sur le droit aux vacances pour tous.
TourMaG.com - Selon vous en 2023, quel est le panorama du tourisme social et solidaire ?
Simon Thirot : Il doit poursuivre sur sa lancée, en conservant une offre de séjour qualitative tout en ayant une tarification la plus adaptée possible. L'équation est très compliquée, entre l'inflation et la situation économique de la branche.
Pendant la crise, les opérateurs ont fait la démonstration de sérieux, de vision aussi bien pour leurs entreprises que les territoires dans lesquels ils sont implantés.
Le secteur n'a peut-être pas les réponses à tous les enjeux, mais je le trouve bien armé.
TourMaG.com - Nous voyagerons sans doute moins, le tourisme solidaire et social représente en partie l'avenir du secteur...
Simon Thirot : Je ne crois pas du tout que les gens vont arrêter de voyager, néanmoins je pense que nous allons regarder plus attentivement l'offre de loisir et de tourisme à proximité.
Et je pense que les acteurs de ce tourisme sont bien positionnés pour répondre à cet enjeu d'avenir.
"Le départ en vacances est un enjeu politique et social pour tous"
Autres articles
-
Gaz Ă effet de serre : le tourisme doit (vite) agir ou mourir ?
-
Gouvernement : Sophie Primas pressentie au tourisme
-
Tourisme : Pourquoi les fusions et acquisitions dévissent en France ?
-
PACA : un bilan positif pour le tourisme en juillet
-
Paris Île-de-France : quelle fréquentation touristique avec les JO ?
TourMaG.com - Nous avons un peu l'impression que le tourisme social et solidaire n'intéresse plus au niveau politique....
Simon Thirot : Le départ en vacances pour tous reste un enjeu politique et social, mais aussi économique.
Quand les gens ne peuvent pas partir en vacances, derrière, il y a un ressentiment et une exaspération. Il est important que les pouvoirs publics aient ce message en tête, tout comme le fait que des opérateurs se battent pour cela.
Ces derniers doivent être accompagnés dans leurs besoins en investissement.
Simon Thirot : Le départ en vacances pour tous reste un enjeu politique et social, mais aussi économique.
Quand les gens ne peuvent pas partir en vacances, derrière, il y a un ressentiment et une exaspération. Il est important que les pouvoirs publics aient ce message en tête, tout comme le fait que des opérateurs se battent pour cela.
Ces derniers doivent être accompagnés dans leurs besoins en investissement.