Ponant veut réinventer la croisière avec des... voiles - Crédit photo : Stirling Design International
Le tourisme a connu une bonne année 2023, jalonnée de quelques contrastes.
Le secteur se porte globalement bien et même les acteurs de la croisière de luxe ont le sourire, à commencer par Ponant.
"Nous avons dépassé les niveaux de 2019, sur l'exercice en cours.
Par contre, nous n'avons pas totalement absorbé toute la croissance des navires," confit Benoit Carassou Maillan, vice-président exécutif de l'expérience client et de la stratégie d'offre de Ponant.
Il faut dire que la compagnie a vu ses capacités décuplées ces dernières années, avec l'arrivée de la série des Explorers.
A ces nouveaux navires, il convient d'ajouter le rachat de Paul Gauguin Croisières.
Pour attirer de nouveaux clients et permettre de remplir les cabines, la compagnie a misé sur un partenariat "naturel," avec les Relais et Châteaux.
Le secteur se porte globalement bien et même les acteurs de la croisière de luxe ont le sourire, à commencer par Ponant.
"Nous avons dépassé les niveaux de 2019, sur l'exercice en cours.
Par contre, nous n'avons pas totalement absorbé toute la croissance des navires," confit Benoit Carassou Maillan, vice-président exécutif de l'expérience client et de la stratégie d'offre de Ponant.
Il faut dire que la compagnie a vu ses capacités décuplées ces dernières années, avec l'arrivée de la série des Explorers.
A ces nouveaux navires, il convient d'ajouter le rachat de Paul Gauguin Croisières.
Pour attirer de nouveaux clients et permettre de remplir les cabines, la compagnie a misé sur un partenariat "naturel," avec les Relais et Châteaux.
Relais et Châteaux : Ponant part à la conquête des USA....
Depuis 2020, Ponant et l'association d’hôtels et de restaurants de luxe indépendants ont signé un partenariat pour développer des expériences, notamment culinaires, mais pas seulement.
En effet en juillet dernier, le voilier de la flotte : Le Ponant a été labellisé Relais et Châteaux.
Il est même devenu "le premier voilier membre, sur les 4 bateaux que nous avons dans notre collection," se félicitait Anthony Torkington, le directeur général de l'association.
Pour la compagnie, ce rapprochement est l'occasion de remettre à l'honneur la récente rénovation du navire.
"Le Ponant a un positionnement particulier dans notre flotte. Il a un ADN très fort que nous retrouvons dans l'esprit de Relais et Châteaux. Avec cette adhésion, nous voulons aussi signifier la montée en gamme du bateau," poursuit le vice-président exécutif de l'expérience client et de la stratégie d'offre.
Pour figurer parmi la prestigieuse collection, l'entreprise marseillaise a dû s'acquitter d'un droit d'entrée, mais aussi remplir un volumineux dossier de candidature, approuvé par le conseil d'administration, pour ensuite subir une visite surprise.
La cotisation moyenne pour rejoindre l'association est estimée à 30 000 euros.
Contre cette somme, les hôtels, restaurants et navires bénéficient d'une soixante de services.
"Il faut savoir que b[20% des réservations des établissements affiliés sont réalisées directement sur notre propre canal de distribution. Et 30% de notre clientèle est américaine, c'est notre 1er marché source.
Notre site internet est traduit en 9 langues et nous avons une équipe commerciale," détaille Anthony Torkington de Relais & Château.
En effet en juillet dernier, le voilier de la flotte : Le Ponant a été labellisé Relais et Châteaux.
Il est même devenu "le premier voilier membre, sur les 4 bateaux que nous avons dans notre collection," se félicitait Anthony Torkington, le directeur général de l'association.
Pour la compagnie, ce rapprochement est l'occasion de remettre à l'honneur la récente rénovation du navire.
"Le Ponant a un positionnement particulier dans notre flotte. Il a un ADN très fort que nous retrouvons dans l'esprit de Relais et Châteaux. Avec cette adhésion, nous voulons aussi signifier la montée en gamme du bateau," poursuit le vice-président exécutif de l'expérience client et de la stratégie d'offre.
Pour figurer parmi la prestigieuse collection, l'entreprise marseillaise a dû s'acquitter d'un droit d'entrée, mais aussi remplir un volumineux dossier de candidature, approuvé par le conseil d'administration, pour ensuite subir une visite surprise.
La cotisation moyenne pour rejoindre l'association est estimée à 30 000 euros.
Contre cette somme, les hôtels, restaurants et navires bénéficient d'une soixante de services.
"Il faut savoir que b[20% des réservations des établissements affiliés sont réalisées directement sur notre propre canal de distribution. Et 30% de notre clientèle est américaine, c'est notre 1er marché source.
Notre site internet est traduit en 9 langues et nous avons une équipe commerciale," détaille Anthony Torkington de Relais & Château.
...Et de la clientèle internationale
Selon son directeur général, l'adhésion à l'association génère à terme une hausse de clientèle (25 à 30%) et des prix. Ces derniers ont bondi de 40% entre 2019 et 2023.
Là n'est pas l'objectif premier de la compagnie. "Avec le partenariat que nous avons, plus le fait que Le Ponant soit membre, nous voulons développer la marque Ponant à l'international.
La marque n'est pas encore assez bien positionnée en dehors de nos frontières et notamment aux Etats-Unis. Nous devons alimenter la croissance de nos capacités," souligne Benoit Carassou Maillan.
De plus l'entreprise pourra s'appuyer sur Relais & Châteaux pour assoir la qualité de sa gastronomie à bord, en faisant monter des chefs locaux.
Pour cela, il sera possible aux équipes de participer à des workshops et autres animations commerciales outre-Atlantique.
Seul le voilier originel est membre de l'association, les autres bateaux n'ont pas vocation à rejoindre les 580 établissements référencés, si ce n'est peut être le Commandant Charcot, mais surtout le futur voilier en cours d'élaboration.
Pour l'heure rien ne dit que les deux embarcations seront candidates à l'avenir. Du côté de Ponant, demain commence aujourd'hui.
Avec le projet Swap2Zero, "nous bouclons la boucle," résume Mathieu Petiteau, le responsable recherche et développement de Ponant.
Là n'est pas l'objectif premier de la compagnie. "Avec le partenariat que nous avons, plus le fait que Le Ponant soit membre, nous voulons développer la marque Ponant à l'international.
La marque n'est pas encore assez bien positionnée en dehors de nos frontières et notamment aux Etats-Unis. Nous devons alimenter la croissance de nos capacités," souligne Benoit Carassou Maillan.
De plus l'entreprise pourra s'appuyer sur Relais & Châteaux pour assoir la qualité de sa gastronomie à bord, en faisant monter des chefs locaux.
Pour cela, il sera possible aux équipes de participer à des workshops et autres animations commerciales outre-Atlantique.
Seul le voilier originel est membre de l'association, les autres bateaux n'ont pas vocation à rejoindre les 580 établissements référencés, si ce n'est peut être le Commandant Charcot, mais surtout le futur voilier en cours d'élaboration.
Pour l'heure rien ne dit que les deux embarcations seront candidates à l'avenir. Du côté de Ponant, demain commence aujourd'hui.
Avec le projet Swap2Zero, "nous bouclons la boucle," résume Mathieu Petiteau, le responsable recherche et développement de Ponant.
Swap2Zero : "comment construire un navire avec une empreinte CO2 nulle ?"
Et comme nous l'a dévoilé Hervé Gastinel, le PDG de la compagnie, le "14e navire sera un voilier carbone neutre".
A lire : Hervé Gastinel (Ponant) : "Notre 14e navire sera un voilier carbone neutre"
Ces révélations dataient de juillet 2022. Depuis la cellule de recherche a planché sur le sujet et les contours du nouveau bateau attendu avant 2030 se révèlent doucement.
Avant d'établir le portrait-robot, il a fallu régler des problèmes techniques d'ampleur. "Nous avons pris le problème à l'envers pour élaborer le projet. Habituellement, nous parlons du produit, des cabines et de l'aspect commercial. Ici par rapport au contexte mondial de crise énergétique, nous avons réfléchi à comment construire un navire avec une empreinte CO2 nulle".
Face à l'enthousiasme du responsable en R&D, il convient de préciser compte tenu que le Greenwashing est dorénavant condamnable suite à la publication d'un décret en début d'année.
Il sera plus juste d'affirmer que la compagnie tend à réduire radicalement ses émissions et l'impact environnemental de ses navires. Et pour remplir cet objectif, les équipes ont effectué un gros travail de curation pour permettre de remplir le cahier des charges exigeant de la compagnie.
Tout d'abord l'équipe de Mathieu Petiteau va miser sur les énergies renouvelables, dont le solaire pour produire l'électricité nécessaire pour les croisiéristes.
Puis si les voiles auront un rôle essentiel, 50% du temps passé sur la mer se fera par la traction vélique, les moteurs seront eux alimentés par... de l'hydrogène vert et du méthane liquéfié.
"Nous voulions faire un voilier de grande taille depuis longtemps, mais nous étions limités par la technologie.
Nous aurons une autonomie d'un mois, en développant des nouvelles technologies comme les piles à combustible, propulsion vélique d'un nouveau genre et la captation carbone," dévoile Mathieu Petiteau, le responsable recherche et développement de Ponant.
A lire : Hervé Gastinel (Ponant) : "Notre 14e navire sera un voilier carbone neutre"
Ces révélations dataient de juillet 2022. Depuis la cellule de recherche a planché sur le sujet et les contours du nouveau bateau attendu avant 2030 se révèlent doucement.
Avant d'établir le portrait-robot, il a fallu régler des problèmes techniques d'ampleur. "Nous avons pris le problème à l'envers pour élaborer le projet. Habituellement, nous parlons du produit, des cabines et de l'aspect commercial. Ici par rapport au contexte mondial de crise énergétique, nous avons réfléchi à comment construire un navire avec une empreinte CO2 nulle".
Face à l'enthousiasme du responsable en R&D, il convient de préciser compte tenu que le Greenwashing est dorénavant condamnable suite à la publication d'un décret en début d'année.
Il sera plus juste d'affirmer que la compagnie tend à réduire radicalement ses émissions et l'impact environnemental de ses navires. Et pour remplir cet objectif, les équipes ont effectué un gros travail de curation pour permettre de remplir le cahier des charges exigeant de la compagnie.
Tout d'abord l'équipe de Mathieu Petiteau va miser sur les énergies renouvelables, dont le solaire pour produire l'électricité nécessaire pour les croisiéristes.
Puis si les voiles auront un rôle essentiel, 50% du temps passé sur la mer se fera par la traction vélique, les moteurs seront eux alimentés par... de l'hydrogène vert et du méthane liquéfié.
"Nous voulions faire un voilier de grande taille depuis longtemps, mais nous étions limités par la technologie.
Nous aurons une autonomie d'un mois, en développant des nouvelles technologies comme les piles à combustible, propulsion vélique d'un nouveau genre et la captation carbone," dévoile Mathieu Petiteau, le responsable recherche et développement de Ponant.
Swap2Zero : "Ce navire est un vrai challenge environnemental"
Autres articles
Pour atteindre ces objectifs, les itinéraires seront aussi adaptés aux ambitions du navire, mais aussi à la météo afin de permettre d'utiliser au mieux le vent.
Avant de pouvoir afficher une silhouette, il a fallu une année de travail, pour recenser les technologies existantes, mais aussi imaginer les voiles ou la coque.
Cette dernière n'a pas été si facile à dessiner, puisqu'elle devra transporter du gaz liquéfié, un carburant nécessitant énormément de place.
"Ce navire est un vrai challenge environnemental et entrepreneurial.
Nous avons créé le jumeau numérique du futur voilier, suite au plan du cabinet d'architecte, pour simuler sa performance et répondre aux exigences de Ponant, comme la traction vélique à hauteur de 50%, tout en respectant une certaine vitesse," commente Alex Caizergues, le PDG et cofondateur de Syroco.
La plateforme digitale de l'ancien recordman du monde de vitesse sur l'eau permet de savoir, si la compagnie n'a pas mis la barre trop haute et si le voilier répondra à ses attentes.
Pour dessiner l'avenir de sa flotte, Mathieu Petiteau a abandonné les voiles classiques. Celles-ci n'auraient jamais pu tracter un bateau qui fera 187 m de long, pour 24 m de large et 95 cabines. Pour comparer, le Bellot de la classe des Explorers ne fait que 131m et le Commandant Charcot 150m.
L'entreprise marseillaise utilisera donc des voiles ou ailes rigides développées durant la Coupe de l'America et qui équipent le Canopée transportant Ariane 6.
"Dans cette approche holistique du concept, nous avons parlé de propulsion vélique, les autres piliers seront l'efficacité et la sobriété énergétique. Des actions viseront à transformer nos déchets produits à bord en quelque chose de valorisable.
Nous ne voulons plus rien rejeter à terre ou en mer," fixe comme cap, le responsable recherche et développement de Ponant.
De plus, la coque sera construite avec de l'acier recyclé produit avec de l'électricité renouvelable, les matériaux d'aménagement seront eux soient recyclés soient à minima plus durables.
A l'avenir les silhouettes de la flotte de Ponant pourraient ne plus avoir de cheminées, mais seulement des voiliers de type Swap2Zero.
L'appel d'offres pour trouver le chantier idoine à construire pareille embarcation est lancé, le navire est quant à lui attendu entre 2027 et 2030.
Avant de pouvoir afficher une silhouette, il a fallu une année de travail, pour recenser les technologies existantes, mais aussi imaginer les voiles ou la coque.
Cette dernière n'a pas été si facile à dessiner, puisqu'elle devra transporter du gaz liquéfié, un carburant nécessitant énormément de place.
"Ce navire est un vrai challenge environnemental et entrepreneurial.
Nous avons créé le jumeau numérique du futur voilier, suite au plan du cabinet d'architecte, pour simuler sa performance et répondre aux exigences de Ponant, comme la traction vélique à hauteur de 50%, tout en respectant une certaine vitesse," commente Alex Caizergues, le PDG et cofondateur de Syroco.
La plateforme digitale de l'ancien recordman du monde de vitesse sur l'eau permet de savoir, si la compagnie n'a pas mis la barre trop haute et si le voilier répondra à ses attentes.
Pour dessiner l'avenir de sa flotte, Mathieu Petiteau a abandonné les voiles classiques. Celles-ci n'auraient jamais pu tracter un bateau qui fera 187 m de long, pour 24 m de large et 95 cabines. Pour comparer, le Bellot de la classe des Explorers ne fait que 131m et le Commandant Charcot 150m.
L'entreprise marseillaise utilisera donc des voiles ou ailes rigides développées durant la Coupe de l'America et qui équipent le Canopée transportant Ariane 6.
"Dans cette approche holistique du concept, nous avons parlé de propulsion vélique, les autres piliers seront l'efficacité et la sobriété énergétique. Des actions viseront à transformer nos déchets produits à bord en quelque chose de valorisable.
Nous ne voulons plus rien rejeter à terre ou en mer," fixe comme cap, le responsable recherche et développement de Ponant.
De plus, la coque sera construite avec de l'acier recyclé produit avec de l'électricité renouvelable, les matériaux d'aménagement seront eux soient recyclés soient à minima plus durables.
A l'avenir les silhouettes de la flotte de Ponant pourraient ne plus avoir de cheminées, mais seulement des voiliers de type Swap2Zero.
L'appel d'offres pour trouver le chantier idoine à construire pareille embarcation est lancé, le navire est quant à lui attendu entre 2027 et 2030.