TourMaG : Avec qui pouvez-vous évoquer les contraintes qu’ont subi les colonies de vacances ?
Benoit Fontaine : Au-delà de la seule Ligue de l’Enseignement qui pèse lourd par le nombre de jeunes qu’elle fait partir et le nombre de sites en gestion, nous sommes membres de l’UNAT, qui représente les organisations du tourisme social.
Notre vice-président en charge des vacances en est le secrétaire général et donc nous portons collectivement la voix du secteur des colonies auprès de la puissance publique et de nos interlocuteurs dans les ministères.
TourMaG : En matière de vacances de jeunes, y-a-t-il aussi des freins qui empêchent qu’elles se développent autant qu’elles le pourraient ?
Benoit Fontaine : Nous partageons avec de nombreux autres secteurs du tourisme un problème de recrutement, qui est lié en particulier chez nous avec une véritable crise de vocation pour être animateur de colonies de vacances.
Dans un passé, pas si lointain, parmi les nombreux jeunes qui partaient en colonies de vacances un certain nombre souhaitaient ensuite s’impliquer dans l’animation en passant leur Bafa ou Bafd. Moins il y a d’enfants et moins les vocations se révèlent. Nous sommes entrés dans une forme de cercle vicieux.
TourMaG : Y-a-t-il une première réponse de la part de vos « autorités de tutelle » ?
Benoit Fontaine : Au ministère de l’Éducation nationale, un Comité de filière sur l’animation des jeunes a été mis en place en début d’année. C’est une nouveauté qui touche aussi les centres de loisirs des collectivités territoriales.
Nous en faisons partie pour réfléchir sur les solutions qui vont au-delà du simple problème de rémunération, même s’il ne faut pas le négliger. Cela passe, à mon sens, par une valorisation du parcours professionnel d’un animateur ou directeur de centre de vacances.
Lire aussi : Emploi : les colonies de vacances peinent Ă recruter des animateurs
Le fait de s’occuper de jeunes implique une forte responsabilité et exige des qualités qui doivent être reconnues pour la suite d’une carrière qui ne soit pas simplement un passage dans ces métiers.
Benoit Fontaine : Au-delà de la seule Ligue de l’Enseignement qui pèse lourd par le nombre de jeunes qu’elle fait partir et le nombre de sites en gestion, nous sommes membres de l’UNAT, qui représente les organisations du tourisme social.
Notre vice-président en charge des vacances en est le secrétaire général et donc nous portons collectivement la voix du secteur des colonies auprès de la puissance publique et de nos interlocuteurs dans les ministères.
TourMaG : En matière de vacances de jeunes, y-a-t-il aussi des freins qui empêchent qu’elles se développent autant qu’elles le pourraient ?
Benoit Fontaine : Nous partageons avec de nombreux autres secteurs du tourisme un problème de recrutement, qui est lié en particulier chez nous avec une véritable crise de vocation pour être animateur de colonies de vacances.
Dans un passé, pas si lointain, parmi les nombreux jeunes qui partaient en colonies de vacances un certain nombre souhaitaient ensuite s’impliquer dans l’animation en passant leur Bafa ou Bafd. Moins il y a d’enfants et moins les vocations se révèlent. Nous sommes entrés dans une forme de cercle vicieux.
TourMaG : Y-a-t-il une première réponse de la part de vos « autorités de tutelle » ?
Benoit Fontaine : Au ministère de l’Éducation nationale, un Comité de filière sur l’animation des jeunes a été mis en place en début d’année. C’est une nouveauté qui touche aussi les centres de loisirs des collectivités territoriales.
Nous en faisons partie pour réfléchir sur les solutions qui vont au-delà du simple problème de rémunération, même s’il ne faut pas le négliger. Cela passe, à mon sens, par une valorisation du parcours professionnel d’un animateur ou directeur de centre de vacances.
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Le fait de s’occuper de jeunes implique une forte responsabilité et exige des qualités qui doivent être reconnues pour la suite d’une carrière qui ne soit pas simplement un passage dans ces métiers.
Le dispositif des colonies apprenantes a été reconduit mais avec une ambition réduite
Les colos apprenantes ont donné un coup de projecteur très positif sur les colonies de vacances (©VPT)
TourMaG : Que reste-t-il du dispositif des « colos apprenantes » lancé en sortie de confinement ?
Benoit Fontaine : Ce dispositif a eu le mérite de faire profiter les familles de première ligne, soignants et autres, d’une aide financière conséquente qui couvrait largement le coût des séjours. Il a provoqué un engouement pour les colonies de vacances qu’on n’avait pas connu depuis de longues années et même une découverte du concept dont nous bénéficions encore aujourd’hui.
Il a été reconduit ces deux derniers étés ainsi que sur des vacances intermédiaires, mais avec des volumes différents.
L’ambition prioritaire de venir en aide aux enfants qui étaient sortis de la scolarité pendant de longs mois a été revue à la baisse avec des reliquats de budget pris çà et là dans l’Éducation nationale. On attend encore de savoir si des aides seront disponibles pour l’été 2023.
TourMaG : Ce dispositif a-t-il permis d’enrayer la lente désaffection pour les colonies de vacances ?
Benoit Fontaine : Les chiffres parlent d’eux-mêmes sur une longue période. Nous sommes passés de plus de 4 millions d’enfants accueillis en colonies de vacances dans les années 60 à moins de 1,5 million aujourd’hui.
Cela touche aussi bien des structures comme la nôtre, que des collectivités ou des CSE. Cela étant dit, les enquêtes de satisfaction menées en sortie de confinement ont montré une réelle satisfaction de la part des enfants et des familles qui veulent réinscrire leur progéniture.
Benoit Fontaine : Ce dispositif a eu le mérite de faire profiter les familles de première ligne, soignants et autres, d’une aide financière conséquente qui couvrait largement le coût des séjours. Il a provoqué un engouement pour les colonies de vacances qu’on n’avait pas connu depuis de longues années et même une découverte du concept dont nous bénéficions encore aujourd’hui.
Il a été reconduit ces deux derniers étés ainsi que sur des vacances intermédiaires, mais avec des volumes différents.
L’ambition prioritaire de venir en aide aux enfants qui étaient sortis de la scolarité pendant de longs mois a été revue à la baisse avec des reliquats de budget pris çà et là dans l’Éducation nationale. On attend encore de savoir si des aides seront disponibles pour l’été 2023.
TourMaG : Ce dispositif a-t-il permis d’enrayer la lente désaffection pour les colonies de vacances ?
Benoit Fontaine : Les chiffres parlent d’eux-mêmes sur une longue période. Nous sommes passés de plus de 4 millions d’enfants accueillis en colonies de vacances dans les années 60 à moins de 1,5 million aujourd’hui.
Cela touche aussi bien des structures comme la nôtre, que des collectivités ou des CSE. Cela étant dit, les enquêtes de satisfaction menées en sortie de confinement ont montré une réelle satisfaction de la part des enfants et des familles qui veulent réinscrire leur progéniture.
Colos apprenantes : le coup de projecteur - en sortie de confinement - a été très positif en ce sens
TourMaG : La perception des colonies de vacances – peut-être un peu obsolète – a-t-elle évolué ?
Benoit Fontaine : La première satisfaction est qu’aussi bien les enfants que les familles ont trouvé ce qui correspondait à leurs attentes. Pour les enfants, au-delà de notre projet éducatif qui reste ambitieux sur la citoyenneté, la solidarité, la transition écologique, la priorité est de se faire des copains, de vivre en collectif.
Nous insistons beaucoup pour coconstruire nos séjours autour d’une trame qui respecte nos valeurs mais dans laquelle les enfants s’impliquent sur la nature de leurs activités. Le coup de projecteur a été très positif en ce sens.
TourMaG : Comment cela se traduit-il sur vos prochaines saisons ?
Benoit Fontaine : Sur la saison d’hiver, nous avons pratiquement retrouvé les volumes de départ d’avant 2020 confirmant une remontée spectaculaire depuis deux-trois ans.
Les réservations pour les vacances de février sont excellentes et les projections pour le printemps sont du même ordre. Pour l’été, nous avons des réservations très tôt, ce qui n’était plus arrivé depuis des lustres. Ce mouvement est soutenu par les CSE qui prennent aussi des engagements de plus en plus tôt.
Benoit Fontaine : La première satisfaction est qu’aussi bien les enfants que les familles ont trouvé ce qui correspondait à leurs attentes. Pour les enfants, au-delà de notre projet éducatif qui reste ambitieux sur la citoyenneté, la solidarité, la transition écologique, la priorité est de se faire des copains, de vivre en collectif.
Nous insistons beaucoup pour coconstruire nos séjours autour d’une trame qui respecte nos valeurs mais dans laquelle les enfants s’impliquent sur la nature de leurs activités. Le coup de projecteur a été très positif en ce sens.
TourMaG : Comment cela se traduit-il sur vos prochaines saisons ?
Benoit Fontaine : Sur la saison d’hiver, nous avons pratiquement retrouvé les volumes de départ d’avant 2020 confirmant une remontée spectaculaire depuis deux-trois ans.
Les réservations pour les vacances de février sont excellentes et les projections pour le printemps sont du même ordre. Pour l’été, nous avons des réservations très tôt, ce qui n’était plus arrivé depuis des lustres. Ce mouvement est soutenu par les CSE qui prennent aussi des engagements de plus en plus tôt.
Nous testons avec notre partenaire une coconstruction accrue des séjours
TourMaG : Vos programmations ont-elles évolué en fonction de ces mouvements ?
Benoit Fontaine : Nous sortons nos programmes plus tôt pour faciliter la prise de réservation. Nous suivons aussi le même mouvement qui touche les vacances des Français. En hiver, il n’y a jamais eu trop de départs vers l’étranger mais l’ouverture plus large des frontières conduit à des demandes plus fortes pour sortir du pays.
Nous avons répondu à un gros partenaire avec une trentaine de séjours en Europe qui sont déjà tous remplis, en Angleterre, en Norvège, en Grèce et jusqu’au Monténégro.
TourMaG : Sont-ils différents de ce que vous proposiez avant ?
Benoit Fontaine : Nous testons justement avec ce partenaire une co-construction accrue avec l’équipe d’animation et les jeunes inscrits plus tôt. A l’intérieur d’un cadre qui comprend les dates, l’hébergement et le mode de transport, avec quelques visites qui nous semblent incontournables, ils peuvent se manifester sur les découvertes et les activités souhaitées. On ne livre plus de clef en main.
TourMaG : Les propositions vous semblent-elles intéressantes ?
Benoit Fontaine : Nous sommes avec des tranches d’âge : 12-14 et 15-17 ans, qui sont déjà plus matures. Je constate que les jeunes ont envie de s’engager.
On ressent à tous les niveaux une quête de sens pendant leurs vacances et on ne peut que les pousser dans cette direction. Nous voudrions aller encore plus loin dans des projets solidaires, mais il faut lever des difficultés techniques.
On sent que l’empreinte carbone les interpelle. Nous travaillons activement avec la SNCF pour proposer des modes de transport les plus doux.
Benoit Fontaine : Nous sortons nos programmes plus tôt pour faciliter la prise de réservation. Nous suivons aussi le même mouvement qui touche les vacances des Français. En hiver, il n’y a jamais eu trop de départs vers l’étranger mais l’ouverture plus large des frontières conduit à des demandes plus fortes pour sortir du pays.
Nous avons répondu à un gros partenaire avec une trentaine de séjours en Europe qui sont déjà tous remplis, en Angleterre, en Norvège, en Grèce et jusqu’au Monténégro.
TourMaG : Sont-ils différents de ce que vous proposiez avant ?
Benoit Fontaine : Nous testons justement avec ce partenaire une co-construction accrue avec l’équipe d’animation et les jeunes inscrits plus tôt. A l’intérieur d’un cadre qui comprend les dates, l’hébergement et le mode de transport, avec quelques visites qui nous semblent incontournables, ils peuvent se manifester sur les découvertes et les activités souhaitées. On ne livre plus de clef en main.
TourMaG : Les propositions vous semblent-elles intéressantes ?
Benoit Fontaine : Nous sommes avec des tranches d’âge : 12-14 et 15-17 ans, qui sont déjà plus matures. Je constate que les jeunes ont envie de s’engager.
On ressent à tous les niveaux une quête de sens pendant leurs vacances et on ne peut que les pousser dans cette direction. Nous voudrions aller encore plus loin dans des projets solidaires, mais il faut lever des difficultés techniques.
On sent que l’empreinte carbone les interpelle. Nous travaillons activement avec la SNCF pour proposer des modes de transport les plus doux.
Vacances Passion est engagée dans une démarche résolue d'éco labellisation
TourMaG : Que peut-on dire de l’évolution de Vacances Passion, la marque qui accueille les adultes dans des villages de vacances ?
Benoit Fontaine : Elle a été moins impactée que les colonies de vacances et la reprise ne se fait pas sentir de la même façon. Nous souhaitons avoir une démarche similaire sur le principe de la co-construction des séjours.
Elle correspond aussi à une certaine demande de nos clients dans les villages de vacances, à la fois sur notre façon de gérer mieux ces sites, et sur ce qu’on peut y faire. Cela se traduit par une démarche fortement engagée d’éco labellisation et par une sensibilisation aux économies.
Lire aussi : Ligue de l’enseignement : 30 structures s'engagent dans une démarche d’éco labellisation
Elle va se révéler d’autant plus importante que nous devons faire des projections de tarification sans savoir complètement à quel point l’inflation et les coûts d’exploitation vont peser sur notre gestion.
On ressent également une forte tension sur les modalités de transport et notamment en autocar, qui manque cruellement de chauffeurs.
TourMaG : Avez-vous des solutions ?
Benoit Fontaine : Pas forcément sur tous les sujets, mais nous avons pris en main celui de la restauration avec un projet de restauration durable sur nos séjours avec un réseau très structuré de fournisseurs locaux que l’on va déployer dans les prochains mois et années.
Cela tourne autour d’un concept très gustatif et festif, moins carné et soucieux de l’origine des produits.
Benoit Fontaine : Elle a été moins impactée que les colonies de vacances et la reprise ne se fait pas sentir de la même façon. Nous souhaitons avoir une démarche similaire sur le principe de la co-construction des séjours.
Elle correspond aussi à une certaine demande de nos clients dans les villages de vacances, à la fois sur notre façon de gérer mieux ces sites, et sur ce qu’on peut y faire. Cela se traduit par une démarche fortement engagée d’éco labellisation et par une sensibilisation aux économies.
Lire aussi : Ligue de l’enseignement : 30 structures s'engagent dans une démarche d’éco labellisation
Elle va se révéler d’autant plus importante que nous devons faire des projections de tarification sans savoir complètement à quel point l’inflation et les coûts d’exploitation vont peser sur notre gestion.
On ressent également une forte tension sur les modalités de transport et notamment en autocar, qui manque cruellement de chauffeurs.
TourMaG : Avez-vous des solutions ?
Benoit Fontaine : Pas forcément sur tous les sujets, mais nous avons pris en main celui de la restauration avec un projet de restauration durable sur nos séjours avec un réseau très structuré de fournisseurs locaux que l’on va déployer dans les prochains mois et années.
Cela tourne autour d’un concept très gustatif et festif, moins carné et soucieux de l’origine des produits.
Vacances pour Tous en quelques chiffres en 2022
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Colonies de vacances : "Nous pensons pouvoir atteindre les niveaux de 2019"
- Près de 20 000 enfants accueillis en colonies de vacances (16 000 en été – 4 000 en Hiver et vacances intermédiaires)
- Augmentation de la fréquentation colonies de vacances « Vacances pour tous » de 10 % entre l’été 2021 et 2022 et de 400 % entre les deux hivers.
- Été 2022 : 87 % de la fréquentation 2019
- Hiver 21/22 : 70 % de la fréquentation 2019
Populations accueillies :
- 6 % de 4 – 6 ans
- 71 % de 7 – 13 ans
- 23 % de 14 – 17 ans
- 54 % de filles - 46 % de garçons
- 35 % sont des enfants inscrits par des CSE
Projections 2023 :
- Hiver 22/23 : Objectif atteint avec 91 % de la fréquentation 2019
Publié par Bruno Courtin
Responsable rubrique Partez en France - TourMaG.com
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