Valse des étiquettes : les compagnies dépassées par le Yield management

Nul doute qu’il y ait là un facteur démotivant des forces de ventes dont on se demande bien, maintenant à quoi elles peuvent bien servir.

Internet a encore aggravé cette disposition naturelle à faire sur le plan tarifaire une politique incompréhensible par le marché.

Je faisais récemment une recherche tarifaire sur Amadeus pour un aller retour Paris New York sur le vol AF de 10h30 du 16 décembre avec un retour le 16 décembre sur le vol AF de 16h40 en classe Premium codée W en Amadéus si j’en crois les notes tarifaires.

Le tarif qui ressort est de 3030 € plus 258 € de taxes soit 3298 €. J’ai fait le même jour la même requête sur le site Internet d’Air France et, à ma grande surprise, le tarif affiché est de … 1078 € avec 200 € de pénalités par vol pour changements avant le départ.

Comment expliquer cette disparité ? Comment est-il possible que les tarifs affichés sur le site Internet de la compagnie ne soient pas identiques à ceux introduits dans les GDS ? Ceci reste pour moi un grand mystère.

Bien entendu on voit bien la manœuvre qui consiste à afficher des prix d’appel, comme on dit, extrêmement bas pour ferrer le client, et lui vendre après toutes sortes de services qui devraient à l’évidence être compris dans le prix comme, par exemple, les taxes carburant ou les modes de paiement par cartes de crédit.

Sur ce dernier point les « low costs » ont une pratique que je trouve déplorable : le client est obligé de payer avec une carte de crédit et il est taxé de 7 € pour cette obligation.

Il serait bien plus moral d’intégrer ces 7 € dans le prix total du trajet. Je ne sais pas combien de temps cette pratique va encore durer. Je pense que les clients sont de moins en moins dupes et les distributeurs de plus en plus attentifs.

Revenons un peu au bon sens : une modularité tarifaire soit, mais pas avec tous ces prix et ces règlementations.

Messieurs les responsables des compagnies aériennes, revenez donc vers un système compréhensible pour le public auquel vous vous adressez !

Jean-Louis Baroux, est l'ancien président d'APG (Air Promotion Group) et le créateur du CAF (Cannes Airlines Forum) devenu le World Air Forum.

Grand spécialiste de l'aérien, vient de signer aux éditions L'Archipel ''Compagnies Aériennes : la faillite du modèle'', un ouvrage que tous les professionnels du tourisme devraient avoir lu.

Les droits d'auteur de l'ouvrage seront reversés à une association caritative. On peut l'acquérir à cette adresse : www.editionsarchipel.com