A priori Genséric Maingreaud n’était pas prédestiné à louer des vélos. En poussant un peu les recherches étymologiques, on apprend que son prénom est le dérivé d’une expression germanique ou scandinave qui signifie « puissant souverain ».
Il y a donc du potentiel d’entrepreneur dans les gênes de cet intermittent du spectacle depuis vingt ans : comédien, metteur en scène et même directeur de troupe.
« En plein confinement, j’ai eu l’opportunité de faire un bilan de compétence et j’avais déjà en tête de concevoir un produit artistique », explique le fondateur de Vél’Ofil du Vexin.
« Dans le même temps, je pratiquais déjà les excursions en vélo à titre personnel et je me suis rendu-compte pendant ce bilan de compétence que la création d’une activité touristique n’était pas si éloignée de celle d’un spectacle. Et donc je me suis lancé, sans vraiment d’expérience d’ailleurs, avec une part de risque plus stimulante qu’effrayante ».
Sans trop donc se poser de questions existentielles, Genséric monte son entreprise et commence son activité en insistant pour y incorporer toutes les valeurs d’un tourisme durable auxquelles il est attaché. La bonne surprise est qu’elles sont – sont devenues – assez largement partagées par un public qui a réagi assez rapidement à ses propositions.
Il y a donc du potentiel d’entrepreneur dans les gênes de cet intermittent du spectacle depuis vingt ans : comédien, metteur en scène et même directeur de troupe.
« En plein confinement, j’ai eu l’opportunité de faire un bilan de compétence et j’avais déjà en tête de concevoir un produit artistique », explique le fondateur de Vél’Ofil du Vexin.
« Dans le même temps, je pratiquais déjà les excursions en vélo à titre personnel et je me suis rendu-compte pendant ce bilan de compétence que la création d’une activité touristique n’était pas si éloignée de celle d’un spectacle. Et donc je me suis lancé, sans vraiment d’expérience d’ailleurs, avec une part de risque plus stimulante qu’effrayante ».
Sans trop donc se poser de questions existentielles, Genséric monte son entreprise et commence son activité en insistant pour y incorporer toutes les valeurs d’un tourisme durable auxquelles il est attaché. La bonne surprise est qu’elles sont – sont devenues – assez largement partagées par un public qui a réagi assez rapidement à ses propositions.
Une première série d'offres qui misent sur la découverte du patrimoine et de la nature du Vexin
Justement, les propositions de Vél’Ofil, plongé dans le parc naturel régional du Vexin français au coeur du Val d’Oise, mixent les mobilités douces en VTC à assistance électrique, la découverte territorialisée du patrimoine naturel et de la richesse patrimoniale.
Genséric insiste pour travailler le plus largement possible avec les acteurs du Vexin qu’il veut inclure dans sa démarche responsable.
Il a fallu d’abord naturellement franchir les étapes réglementaires de l’immatriculation Atout France et de l’obtention de la garantie financière. Ce fut un parcours du combattant pour un esprit artistique peu accoutumé à une certaine lourdeur administrative.
Lire aussi : Rebondir après la crise : pourquoi Thibaud Tandonnet a lancé Partir au Vert
« Je me suis pas mal débattu avec toutes les institutions pour obtenir les coups de tampon nécessaires, mais finalement les avoir eu était une première réussite dans le projet, même si cela m’a fait perdre un peu de temps alors que la sortie du confinement était prometteuse pour une activité comme celle que je proposais ».
Il s’est donc passé huit mois, huit longs mois, mais sans doute nécessaires, pour structurer l’entreprise, bâtir les offres, commander et recevoir les premiers vélos électriques. L’activité débute courant 2021 avec huit vélos adultes, deux vélos pour enfant et une remorque pour les transporter au point de rendez-vous.
Genséric insiste pour travailler le plus largement possible avec les acteurs du Vexin qu’il veut inclure dans sa démarche responsable.
Il a fallu d’abord naturellement franchir les étapes réglementaires de l’immatriculation Atout France et de l’obtention de la garantie financière. Ce fut un parcours du combattant pour un esprit artistique peu accoutumé à une certaine lourdeur administrative.
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« Je me suis pas mal débattu avec toutes les institutions pour obtenir les coups de tampon nécessaires, mais finalement les avoir eu était une première réussite dans le projet, même si cela m’a fait perdre un peu de temps alors que la sortie du confinement était prometteuse pour une activité comme celle que je proposais ».
Il s’est donc passé huit mois, huit longs mois, mais sans doute nécessaires, pour structurer l’entreprise, bâtir les offres, commander et recevoir les premiers vélos électriques. L’activité débute courant 2021 avec huit vélos adultes, deux vélos pour enfant et une remorque pour les transporter au point de rendez-vous.
Un appel à projet remporté lui ouvre les portes de la gare d'Us, en plein milieu du parc naturel
La gare d'Us en plein coeur du Parc naturel du Vexin, en attente d'aménagement pour accueillir la base opérationnelle de Vél'Ofil du Vexin (©DR)
En prévision de plus grosses demandes dépassant sa capacité, Genséric Maingreaud a immédiatement pris contact avec des confrères loueurs pour former un « collectif » informel et s’entraider en cas de besoin pour rajouter des vélos en cas de nécessité. « Tous ensemble, on est déjà capable de réunir une flotte de 80 à 100 vélos électriques ».
Quand il a réfléchi à sa base d’implantation, le créateur de Vél’Ofil a voulu rester dans sa logique de mobilité douce en s’installant à proximité d’une gare, et permettre ainsi aux Parisiens et habitants de la Grande Couronne de parvenir dans le Vexin sans utiliser leur voiture personnelle.
« Il se trouve qu’il y avait, au même moment que mon lancement, un appel à projet baptisé « Gares de Demain -1001 gares » par la SNCF pour associer des activités touristiques à des gares secondaires. J’ai déposé mon projet pour une implantation à la gare d’Us, en plein parc régional, en mai 2021 et j’ai décroché le contrat en décembre.
Je vais encore devoir attendre jusqu’en début d’année prochaine pour m’installer complètement car l’appel à projet comprend une part d’investissement de la SNCF conjointement avec Île-de-France Mobilités dans la rénovation des locaux », se félicite le jeune entrepreneur.
Quand il a réfléchi à sa base d’implantation, le créateur de Vél’Ofil a voulu rester dans sa logique de mobilité douce en s’installant à proximité d’une gare, et permettre ainsi aux Parisiens et habitants de la Grande Couronne de parvenir dans le Vexin sans utiliser leur voiture personnelle.
« Il se trouve qu’il y avait, au même moment que mon lancement, un appel à projet baptisé « Gares de Demain -1001 gares » par la SNCF pour associer des activités touristiques à des gares secondaires. J’ai déposé mon projet pour une implantation à la gare d’Us, en plein parc régional, en mai 2021 et j’ai décroché le contrat en décembre.
Je vais encore devoir attendre jusqu’en début d’année prochaine pour m’installer complètement car l’appel à projet comprend une part d’investissement de la SNCF conjointement avec Île-de-France Mobilités dans la rénovation des locaux », se félicite le jeune entrepreneur.
Une volonté affirmée de proposer des produits complets, voire des séjours dans le parc naturel
La Roche-Guyon, seul Plus Beau Village de France du département, et son château, ancien QG de Rommel (©Wikipédia)
En attendant de prendre possession de ses locaux permanents, l’agence donne tous ses rendez-vous sur le parvis de la gare d’Us, à deux pas du château de Dampont, pour que les clients prennent déjà des habitudes. Cette base est assez centrale pour permettre une découverte des atouts du Val d’Oise avec Auvers-sur-Oise à l’Est, à 30 km, et le Plus Beau Village de La Roche-Guyon avec son château, à l’Ouest, à 30 km aussi.
Villarceaux n’est pas plus loin et les voies cyclables quadrillent le parc.
La volonté de Genséric Maingreaud, à la différence des simples loueurs de vélo pour une excursion personnelle, est de proposer une prestation complète autour de 16 thématiques. Chacune va déterminer le circuit avec roadbook adapté et étapes organisées.
« Chaque circuit propose des étapes dans les musées situés le long du parcours, voir une sortie en kayak ou une balade commentée sur un bateau. Je souhaite avoir des produits assez élaborés avec le plus possible de la restauration locale et même de l’hébergement en proposant des séjours dans le parc ».
Villarceaux n’est pas plus loin et les voies cyclables quadrillent le parc.
La volonté de Genséric Maingreaud, à la différence des simples loueurs de vélo pour une excursion personnelle, est de proposer une prestation complète autour de 16 thématiques. Chacune va déterminer le circuit avec roadbook adapté et étapes organisées.
« Chaque circuit propose des étapes dans les musées situés le long du parcours, voir une sortie en kayak ou une balade commentée sur un bateau. Je souhaite avoir des produits assez élaborés avec le plus possible de la restauration locale et même de l’hébergement en proposant des séjours dans le parc ».
Un démarrage plutôt prometteur même si les clients se contentent encore trop souvent d'une excursion en demi-journée
Sur les douze premiers mois d’exploitation, Vél’Ofil en Vexin a accueilli près de 600 voyageurs, un premier bilan plutôt satisfaisant pour un début d’opération.
La petite déception tient à la durée des circuits, majoritairement à la demi-journée et non à la journée, le plus souvent autour de la thématique patrimoniale.
L’assistance électrique modifie assez profondément la pratique du vélo et les clients ne s’en rendent pas vraiment compte.
« Nos clients sont plutôt surpris de la distance parcourue facilement et nous en avons pas mal qui reviennent pour une journée après avoir fait le test de la demi-journée. Donc c’est assez prometteur pour la suite. Il y a une phase nécessaire de perception de la randonnée assistée ».
La petite déception tient à la durée des circuits, majoritairement à la demi-journée et non à la journée, le plus souvent autour de la thématique patrimoniale.
L’assistance électrique modifie assez profondément la pratique du vélo et les clients ne s’en rendent pas vraiment compte.
« Nos clients sont plutôt surpris de la distance parcourue facilement et nous en avons pas mal qui reviennent pour une journée après avoir fait le test de la demi-journée. Donc c’est assez prometteur pour la suite. Il y a une phase nécessaire de perception de la randonnée assistée ».
La distribution via l'agence partenaire des parcs naturels régionaux, Odysway, offre des perspectives pour cet été
Genséric met pas mal d’espoir sur son séjour « Destination Parc » avec hébergement. Il n’existe en fait que depuis l’été dernier car il a fallu attendre l’arrivée un peu tardive de l’immatriculation Atout France. Les demandes ont commencé à se manifester sur le site Internet qui présente cette nouveauté de l’été.
Dans un département qui se caractérise par une quasi-exclusivité d’excursions à la journée, le travail d’agences comme Vél’Ofil - et de son confrère Partir au Vert - devrait contribuer à changer la donne pour générer davantage de nuitées touristiques dans les hébergements du parc naturel.
D’autant que le PNR du Vexin est demandeur de ces offres. Ce qui est plutôt nouveau. Le programme « Destination Parc » est relayé sur le site de la Fédération des parcs naturels. Il est aussi distribué par Odysway, l’agence de voyages d’itinérances naturelles partenaires de la Fédération.
Lire aussi : Plaine Vallée lance la 1ère balade audio augmentée en milieu urbain
Si la clientèle est encore aujourd’hui très largement individuelle, les premiers groupes ont été traités en 2021, et 2022 pourrait voir le retour des organisateurs qui ont été pas mal secoués par la pandémie et les obligations sanitaires.
« Je travaille déjà activement avec Marie-Valérie Vavasseur qui travaille au développement de l’activité Groupes au sein de Val d’Oise Tourisme. Elle a la charge de la promotion de cette activité et nous avons déjà eu quelques groupes vendus en 2022 ».
Dans un département qui se caractérise par une quasi-exclusivité d’excursions à la journée, le travail d’agences comme Vél’Ofil - et de son confrère Partir au Vert - devrait contribuer à changer la donne pour générer davantage de nuitées touristiques dans les hébergements du parc naturel.
D’autant que le PNR du Vexin est demandeur de ces offres. Ce qui est plutôt nouveau. Le programme « Destination Parc » est relayé sur le site de la Fédération des parcs naturels. Il est aussi distribué par Odysway, l’agence de voyages d’itinérances naturelles partenaires de la Fédération.
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Si la clientèle est encore aujourd’hui très largement individuelle, les premiers groupes ont été traités en 2021, et 2022 pourrait voir le retour des organisateurs qui ont été pas mal secoués par la pandémie et les obligations sanitaires.
« Je travaille déjà activement avec Marie-Valérie Vavasseur qui travaille au développement de l’activité Groupes au sein de Val d’Oise Tourisme. Elle a la charge de la promotion de cette activité et nous avons déjà eu quelques groupes vendus en 2022 ».
Le Val d'Oise est toujours en quête d'une véritable notoriété touristique
Une délégation de l'ambassade des Pays-Bas est venue découvrir l'offre de VélOfil du Vexin (©VelOfil)
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Dans la logique actuelle, la clientèle est aussi à 95% francilienne. La notoriété de l’activité se construit encore petit à petit et Genséric compte sur le bouche-à-oreille pour qu’elle franchisse aussi les frontières de la Région, voire du pays.
« Nous avons accueilli quelques belges et un groupe d’étudiants japonais en cours à Cergy-Pontoise. Ils ont beaucoup apprécié la découverte du Vexin… alors qui sait… », se prend à rêver le chef d’entreprise. Il a eu l'occasion très récemment d'accueillir une délégation venant de l'ambassade des Pays-Bas. Quand on connait l'intérêt des Néerlandais pour le cyclotourisme, tous les espoirs de développement sont permis.
La tenue récente des assises « Construire l’avenir du tourisme en Val d’Oise », le 1er juillet dernier à Roissy, autour du nouveau président de Val d’Oise Tourisme, Julien Bachard, devrait contribuer aussi à faire monter cette activité en puissance.
Il y a été beaucoup question de notoriété touristique, qui fait encore largement défaut au Val d’Oise, et de propositions transversales qui puissent élargir l’offre touristique de séjour autour des thématiques du patrimoine, de la culture, de l’Impressionnisme bien-sûr, mais aussi du potentiel naturel du Vexin.
« Nous avons accueilli quelques belges et un groupe d’étudiants japonais en cours à Cergy-Pontoise. Ils ont beaucoup apprécié la découverte du Vexin… alors qui sait… », se prend à rêver le chef d’entreprise. Il a eu l'occasion très récemment d'accueillir une délégation venant de l'ambassade des Pays-Bas. Quand on connait l'intérêt des Néerlandais pour le cyclotourisme, tous les espoirs de développement sont permis.
La tenue récente des assises « Construire l’avenir du tourisme en Val d’Oise », le 1er juillet dernier à Roissy, autour du nouveau président de Val d’Oise Tourisme, Julien Bachard, devrait contribuer aussi à faire monter cette activité en puissance.
Il y a été beaucoup question de notoriété touristique, qui fait encore largement défaut au Val d’Oise, et de propositions transversales qui puissent élargir l’offre touristique de séjour autour des thématiques du patrimoine, de la culture, de l’Impressionnisme bien-sûr, mais aussi du potentiel naturel du Vexin.
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