« Avec le covid beaucoup de personnes ont décidé de quitter la région parisienne. Dans cette population, il y a un vivier d’experts que nous pouvons aller chercher. Ils ne viendront à nous que si on leur propose du travail à distance (TAD) », explique Koko Yigan, DRH du pôle voyage du groupe Figaro. – K.Y.
TourMaG.com - Quel est votre parcours ?
Koko Yigan : J’ai rejoint Les Maisons du Voyage il y a 15 ans, après des études de droit et un MBA en Compensation & Benefit, c’est-à -dire stratégie des rémunérations et avantages sociaux.
A la sortie de mes études, j’ai travaillé dans le travail temporaire.
Depuis 3 ans, je dirige le département ressources humaines du pôle voyage du groupe Figaro, qui regroupe Les Maisons du Voyage et Marco Vasco.
Ces deux entités comptent 280 salariés.
TourMaG.com - Comment votre métier a évolué au cours des dernières années ?
Koko Yigan : Auparavant, il était plus axé sur de l’administratif, de la gestion du personnel, la paye et la formation.
Aujourd’hui, nous sommes de plus en plus sollicités par les directions en tant que conseillers. Nous sommes considérés comme des Business Partner. Notre rôle est plus stratégique qu’administratif.
TourMaG.com - Comment se porte le marché de l'emploi dans l'industrie du tourisme ?
Koko Yigan : Il est très dynamique et en évolution constante depuis la reprise.
Avec la crise, plusieurs personnes se sont reconverties notamment vers l’immobilier. Ces ressources ne sont pas revenues sur le marché.
Nous recrutons beaucoup, comme la concurrence. Le marché est tendu car nous recherchons les mêmes profils aux mêmes moments.
Koko Yigan : J’ai rejoint Les Maisons du Voyage il y a 15 ans, après des études de droit et un MBA en Compensation & Benefit, c’est-à -dire stratégie des rémunérations et avantages sociaux.
A la sortie de mes études, j’ai travaillé dans le travail temporaire.
Depuis 3 ans, je dirige le département ressources humaines du pôle voyage du groupe Figaro, qui regroupe Les Maisons du Voyage et Marco Vasco.
Ces deux entités comptent 280 salariés.
TourMaG.com - Comment votre métier a évolué au cours des dernières années ?
Koko Yigan : Auparavant, il était plus axé sur de l’administratif, de la gestion du personnel, la paye et la formation.
Aujourd’hui, nous sommes de plus en plus sollicités par les directions en tant que conseillers. Nous sommes considérés comme des Business Partner. Notre rôle est plus stratégique qu’administratif.
TourMaG.com - Comment se porte le marché de l'emploi dans l'industrie du tourisme ?
Koko Yigan : Il est très dynamique et en évolution constante depuis la reprise.
Avec la crise, plusieurs personnes se sont reconverties notamment vers l’immobilier. Ces ressources ne sont pas revenues sur le marché.
Nous recrutons beaucoup, comme la concurrence. Le marché est tendu car nous recherchons les mêmes profils aux mêmes moments.
"Aujourd’hui, il faut aller chercher les candidats"
TourMaG.com – Ce n’était pas le cas il y a dix ou quinze ans ?
Koko Yigan : Il y a dix ans, les employeurs avaient la main. Nous recevions énormément de candidatures. Aujourd’hui, il faut aller chercher les candidats, leur donner envie de rejoindre l’entreprise.
L’employeur doit se vendre. Ce qui complexifie les recrutements.
TourMaG.com – Même quand il s’agit de recruter pour Les Maisons du Voyages et Marco Vasco ?
Koko Yigan : Recruter pour vendre des voyages sur-mesure est plus compliqué. Nous recherchons des passionnés de voyages avec une expertise destination et une fibre commerciale. L’association des trois est souvent compliquée, mais nous arrivons à tirer notre épingle du jeu.
TourMaG.com – Qu’avez-vous mis en place pour répondre à ces difficultés ?
Koko Yigan : D’abord, nous avons simplifié nos process de recrutement. Un process trop long nous fait perdre des candidats. Nous avons mis en place des outils en interne, automatisé des tâches, pour être plus réactifs.
Ensuite, nous avons construit un process d'intégration plus fluide et de qualité incluant une période de formation adaptée sur plusieurs semaines. Nous avons également noué des partenariats avec des écoles.
Chez Marco Vasco, nous avons l’école des ventes qui permet de suivre le collaborateur sur les premiers mois de son entrée dans l’entreprise en consolidant ses bases en termes de compétences commerciales et de connaissances destination pour qu’il soit rapidement opérationnel, très accompagné et bien intégré. Cela contribue à la rétention des talents. C’est de la formation, de la découverte de nos process et outils internes.
Nous avons également mis en place la cooptation, récompensée par une prime après validation de la période d’essai. Ça fonctionne bien. Les collaborateurs qui intègrent l’entreprise par ce biais restent plus longtemps car la personne qui les a cooptés leur a déjà vraiment parlé de la marque, des valeurs de l’entreprise, c’est beaucoup plus simple.
Et puis régulièrement, nous lançons des animations pour nous faire connaître en tant qu’employeur, capter l’attention d’une population qui ne nous connaissait pas. Faire parler de la marque, des valeurs de l’entreprise.
Enfin, notre politique de rémunération variable sur la force de vente fait partie des meilleures du marché.
Koko Yigan : Il y a dix ans, les employeurs avaient la main. Nous recevions énormément de candidatures. Aujourd’hui, il faut aller chercher les candidats, leur donner envie de rejoindre l’entreprise.
L’employeur doit se vendre. Ce qui complexifie les recrutements.
TourMaG.com – Même quand il s’agit de recruter pour Les Maisons du Voyages et Marco Vasco ?
Koko Yigan : Recruter pour vendre des voyages sur-mesure est plus compliqué. Nous recherchons des passionnés de voyages avec une expertise destination et une fibre commerciale. L’association des trois est souvent compliquée, mais nous arrivons à tirer notre épingle du jeu.
TourMaG.com – Qu’avez-vous mis en place pour répondre à ces difficultés ?
Koko Yigan : D’abord, nous avons simplifié nos process de recrutement. Un process trop long nous fait perdre des candidats. Nous avons mis en place des outils en interne, automatisé des tâches, pour être plus réactifs.
Ensuite, nous avons construit un process d'intégration plus fluide et de qualité incluant une période de formation adaptée sur plusieurs semaines. Nous avons également noué des partenariats avec des écoles.
Chez Marco Vasco, nous avons l’école des ventes qui permet de suivre le collaborateur sur les premiers mois de son entrée dans l’entreprise en consolidant ses bases en termes de compétences commerciales et de connaissances destination pour qu’il soit rapidement opérationnel, très accompagné et bien intégré. Cela contribue à la rétention des talents. C’est de la formation, de la découverte de nos process et outils internes.
Nous avons également mis en place la cooptation, récompensée par une prime après validation de la période d’essai. Ça fonctionne bien. Les collaborateurs qui intègrent l’entreprise par ce biais restent plus longtemps car la personne qui les a cooptés leur a déjà vraiment parlé de la marque, des valeurs de l’entreprise, c’est beaucoup plus simple.
Et puis régulièrement, nous lançons des animations pour nous faire connaître en tant qu’employeur, capter l’attention d’une population qui ne nous connaissait pas. Faire parler de la marque, des valeurs de l’entreprise.
Enfin, notre politique de rémunération variable sur la force de vente fait partie des meilleures du marché.
"Les candidats ne sont plus en recherche de CDI"
TourMaG.com – Y a-t-il un avant/après covid-19 ?
Koko Yigan : Tout à fait. Les attentes des collaborateurs et des candidats sont très orientées Qualité de vie au travail. . La QVT est devenue incontournable, tout comme le télétravail. Les candidats regardent vraiment la souplesse proposée par l’entreprise.
Autre constat : Nous recevons beaucoup de candidatures de profils en reconversion.
Ensuite, les candidats ne sont plus en recherche de CDI. Nous avons remarqué que les annonces en CDD recevaient beaucoup plus de retour que celles en CDI.
Ils ne s’engagent plus dans la durée, ils peuvent avoir plusieurs vies dans le monde du travail, ce qui n’existait pas avant.
TourMaG.com – Les candidats vous interrogent sur votre démarche RSE ?
Koko Yigan : Ils sont très attentifs aux engagements RSE de l’entreprise. La marque employeur, ses valeurs sont scrutées avant l’engagement final.
Ils vont se renseigner en amont et nous interroge en entretien sur les actions concrètes que nous mettons en place sur la compensation carbone et les activités solidaires.
L’équilibre vie pro et vie perso est très souvent discuté, notamment sur le télétravail, les horaires, la flexibilité de l’entreprise…
Le groupe Figaro et ses filiales sont engagés sur la RSE. Nous publions notre index égalité hommes/femmes, il est aujourd’hui de 98/100. C’est un sujet adressé au niveau de nos deux structures.
Sur la qualité de vie au travail (QVT), nous avons mis en place le télétravail comme la plupart des entreprises aujourd’hui. Cela permet aux collaborateurs d’avoir des jours où ils ne connaissent pas les aléas des transports.
Nous avons également des collaborateurs en travail à distance (TAD), c’est-à -dire en 100% télétravail. Nous avons des bureaux en région pour des collaborateurs qui souhaitent des mobilités en interne.
Nous pouvons les garder en les rattachant à un bureau en région, à Paris, Rennes, Lyon et Marseille.
Une quinzaine de personnes travaillent par bureau. A Lyon, c’est aussi une agence ouverte au public.
Nous recrutons mieux en région qu’en Île-de-France. Ces équipes de télétravailleurs à 100% se sont rapidement constituées. Avec le covid beaucoup de personnes ont décidé de quitter la région parisienne. Dans cette population, il y a un vivier d’experts que nous pouvons aller chercher. Ils ne viendront à nous que si on leur propose du travail à distance (TAD).
Ils passeront leurs premières semaines à Paris dans le cadre du process d’intégration avant le 100% télétravail.
Koko Yigan : Tout à fait. Les attentes des collaborateurs et des candidats sont très orientées Qualité de vie au travail. . La QVT est devenue incontournable, tout comme le télétravail. Les candidats regardent vraiment la souplesse proposée par l’entreprise.
Autre constat : Nous recevons beaucoup de candidatures de profils en reconversion.
Ensuite, les candidats ne sont plus en recherche de CDI. Nous avons remarqué que les annonces en CDD recevaient beaucoup plus de retour que celles en CDI.
Ils ne s’engagent plus dans la durée, ils peuvent avoir plusieurs vies dans le monde du travail, ce qui n’existait pas avant.
TourMaG.com – Les candidats vous interrogent sur votre démarche RSE ?
Koko Yigan : Ils sont très attentifs aux engagements RSE de l’entreprise. La marque employeur, ses valeurs sont scrutées avant l’engagement final.
Ils vont se renseigner en amont et nous interroge en entretien sur les actions concrètes que nous mettons en place sur la compensation carbone et les activités solidaires.
L’équilibre vie pro et vie perso est très souvent discuté, notamment sur le télétravail, les horaires, la flexibilité de l’entreprise…
Le groupe Figaro et ses filiales sont engagés sur la RSE. Nous publions notre index égalité hommes/femmes, il est aujourd’hui de 98/100. C’est un sujet adressé au niveau de nos deux structures.
Sur la qualité de vie au travail (QVT), nous avons mis en place le télétravail comme la plupart des entreprises aujourd’hui. Cela permet aux collaborateurs d’avoir des jours où ils ne connaissent pas les aléas des transports.
Nous avons également des collaborateurs en travail à distance (TAD), c’est-à -dire en 100% télétravail. Nous avons des bureaux en région pour des collaborateurs qui souhaitent des mobilités en interne.
Nous pouvons les garder en les rattachant à un bureau en région, à Paris, Rennes, Lyon et Marseille.
Une quinzaine de personnes travaillent par bureau. A Lyon, c’est aussi une agence ouverte au public.
Nous recrutons mieux en région qu’en Île-de-France. Ces équipes de télétravailleurs à 100% se sont rapidement constituées. Avec le covid beaucoup de personnes ont décidé de quitter la région parisienne. Dans cette population, il y a un vivier d’experts que nous pouvons aller chercher. Ils ne viendront à nous que si on leur propose du travail à distance (TAD).
Ils passeront leurs premières semaines à Paris dans le cadre du process d’intégration avant le 100% télétravail.
"Nous allons vers plus de flexibilité"
TourMaG.com – Quelle vison ont les jeunes du monde du travail ?
Koko Yigan : Chez Marco Vasco, nous avons une bonne part de jeunes.
C’est principalement cette population qui ne recherche pas d’engagement sur le long terme, car ils ont besoin de s’assurer que le métier leur plait. Les jeunes préfèrent signer un CDD plutôt qu’un CDI. Ils sont en quête de sens au travail, ils veulent être surs que les valeurs correspondent aux leurs. Ils sont exigeants sur les questions de RSE, de diversité, de QVT, plus que les seniors.
C’est une tendance qui s’est confirmée avec la crise sanitaire. Ça leur a permis de s’affirmer plus.
TourMaG.com – Quels sont les défis RH en 2023 ? Etaient-ils différents au début des années 2000 ?
Koko Yigan : Aujourd’hui, le défi est la fidélisation des talents. C’est aussi être un employeur attractif, être agile dans ses méthodes de recrutement face aux évolutions du marché.
TourMaG.com - Demain, Ă quoi ressemblera le monde du travail ?
Koko Yigan : Nous allons vers plus de flexibilité. Il va falloir continuer à nous adapter à notre environnement, au contexte socio-économique et aux nouvelles technologies comme l’IA, Chatgpt …
Comment vont-elles influencer le monde du travail ? Il faudra y être attentif. Être à l’écoute du marché et des candidats sera aussi nécessaire.
Koko Yigan : Chez Marco Vasco, nous avons une bonne part de jeunes.
C’est principalement cette population qui ne recherche pas d’engagement sur le long terme, car ils ont besoin de s’assurer que le métier leur plait. Les jeunes préfèrent signer un CDD plutôt qu’un CDI. Ils sont en quête de sens au travail, ils veulent être surs que les valeurs correspondent aux leurs. Ils sont exigeants sur les questions de RSE, de diversité, de QVT, plus que les seniors.
C’est une tendance qui s’est confirmée avec la crise sanitaire. Ça leur a permis de s’affirmer plus.
TourMaG.com – Quels sont les défis RH en 2023 ? Etaient-ils différents au début des années 2000 ?
Koko Yigan : Aujourd’hui, le défi est la fidélisation des talents. C’est aussi être un employeur attractif, être agile dans ses méthodes de recrutement face aux évolutions du marché.
TourMaG.com - Demain, Ă quoi ressemblera le monde du travail ?
Koko Yigan : Nous allons vers plus de flexibilité. Il va falloir continuer à nous adapter à notre environnement, au contexte socio-économique et aux nouvelles technologies comme l’IA, Chatgpt …
Comment vont-elles influencer le monde du travail ? Il faudra y être attentif. Être à l’écoute du marché et des candidats sera aussi nécessaire.