"Notre objectif est de grandir en acquérant de nouvelles parts de marché et de fidéliser nos clients", affirme Benjamin Leblic, directeur général associé de Xanadu Voyages. - @B.L./Xanadu
TourMaG.com – Présentez-nous Xanadu Voyages ?
Benjamin Leblic : 75% de notre activité est dédiée au voyage d’affaires, 25% au sur-mesure. 12 personnes travaillent sur le voyage d’affaires. Nos clients sont des PME et ETI.
Nous possédons deux points de vente à Paris et sommes présents dans un espace de co-working à Lyon. Personnellement, je télétravaille d’Evian.
L’entreprise a été fondée en 1996. Avec des collègues et anciens salariés, nous l’avons rachetée en 2017, à parts égales via un LBO.
TourMaG.com – Comment s’est déroulé le premier trimestre ?
Benjamin Leblic : Nous revenons au niveau d’activité de 2019. La demande est forte sur le déplacement d’affaires, les voyageurs ont besoin de rencontrer leurs clients ou prospects. 2023 sera la nouvelle année de référence. 2022 était déjà bien repartie.
TourMaG.com – La réouverture de l’Asie est un accélérateur de la reprise ?
Benjamin Leblic : L’Asie a boosté l’activité, mais aujourd’hui, le frein est la réduction des capacités aériennes. Les vols sont pleins. En 2019, vers Hong-Kong nous avions un A380 par jour. En avril, il y a trois vols par semaine sur un B789.
De plus, les compagnies de l'Union Européenne sont désavantagées par rapport aux compagnies chinoises et asiatiques : ces dernières peuvent survoler la Russie tandis que les Européennes doivent la contourner. Cela engendre un temps de vol allongé de 2 heures environ et bien sûr un coût supplémentaire en kérosène.
D'autre part, les autorités chinoises ont accordé tardivement les autorisations d'atterrissage à Air France et aux autres majors européennes.
Cela entraîne des annulations de vols, et une organisation peu pratique pour le voyageur d'affaires.
Lire aussi : Visa business : la réouverture de la Chine attendue
TourMaG.com – Quid de l’inflation et des journées de mobilisation contre la réforme des retraites ?
Benjamin Leblic : Certaines PME font attention, mais nous sommes dans une dynamique de reprise du commerce.
Globalement, il y a une augmentation des coûts. Des prestations de base deviennent payantes sous divers prétextes. Par exemple : Chez Air France, la réservation de sièges à l'avance en cabine business devient payante sauf pour quelques cas bien précis.
La surcharge dite « carburant » ne diminue jamais, même lorsque le baril de pétrole est à la baisse continue. Elle est à 200 euros minimum pour un A/R, de la part des compagnies du Golfe, pays producteurs, c'est difficilement compréhensible.
La crise sociale peut freiner les déplacements. Les clients s’interrogent.
Benjamin Leblic : 75% de notre activité est dédiée au voyage d’affaires, 25% au sur-mesure. 12 personnes travaillent sur le voyage d’affaires. Nos clients sont des PME et ETI.
Nous possédons deux points de vente à Paris et sommes présents dans un espace de co-working à Lyon. Personnellement, je télétravaille d’Evian.
L’entreprise a été fondée en 1996. Avec des collègues et anciens salariés, nous l’avons rachetée en 2017, à parts égales via un LBO.
TourMaG.com – Comment s’est déroulé le premier trimestre ?
Benjamin Leblic : Nous revenons au niveau d’activité de 2019. La demande est forte sur le déplacement d’affaires, les voyageurs ont besoin de rencontrer leurs clients ou prospects. 2023 sera la nouvelle année de référence. 2022 était déjà bien repartie.
TourMaG.com – La réouverture de l’Asie est un accélérateur de la reprise ?
Benjamin Leblic : L’Asie a boosté l’activité, mais aujourd’hui, le frein est la réduction des capacités aériennes. Les vols sont pleins. En 2019, vers Hong-Kong nous avions un A380 par jour. En avril, il y a trois vols par semaine sur un B789.
De plus, les compagnies de l'Union Européenne sont désavantagées par rapport aux compagnies chinoises et asiatiques : ces dernières peuvent survoler la Russie tandis que les Européennes doivent la contourner. Cela engendre un temps de vol allongé de 2 heures environ et bien sûr un coût supplémentaire en kérosène.
D'autre part, les autorités chinoises ont accordé tardivement les autorisations d'atterrissage à Air France et aux autres majors européennes.
Cela entraîne des annulations de vols, et une organisation peu pratique pour le voyageur d'affaires.
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TourMaG.com – Quid de l’inflation et des journées de mobilisation contre la réforme des retraites ?
Benjamin Leblic : Certaines PME font attention, mais nous sommes dans une dynamique de reprise du commerce.
Globalement, il y a une augmentation des coûts. Des prestations de base deviennent payantes sous divers prétextes. Par exemple : Chez Air France, la réservation de sièges à l'avance en cabine business devient payante sauf pour quelques cas bien précis.
La surcharge dite « carburant » ne diminue jamais, même lorsque le baril de pétrole est à la baisse continue. Elle est à 200 euros minimum pour un A/R, de la part des compagnies du Golfe, pays producteurs, c'est difficilement compréhensible.
La crise sociale peut freiner les déplacements. Les clients s’interrogent.
Autres articles
NDC : "Nous avons le sentiment d’un retour en arrière"
TourMaG.com – Comment jugez-vous NDC ?
Benjamin Leblic : NDC, c’est un peu la catastrophe. On nous a promis un système révolutionnaire, offrant un meilleur système pour le client. Au final, au sein de l’entreprise, nous avons le sentiment d’un retour en arrière.
Nous attendons toujours les améliorations. Quand on a besoin d’un service, on doit aller sur le site internet de la compagnie pour comparer ou souscrire à une prestation.
A titre d’exemple, hier, j’ai cherché à acheter un Paris - Etats-Unis - Mexique - Paris en premium, avec un bagage en soute entre Miami et Mexico, j’ai l’accord sur Amadeus, mais impossible d’émettre le supplément bagage. Je n’ai pas pu le prendre de bout en bout avec le supplément bagage, car les deux compagnies n’ont pas d’accord.
Le client va devoir l’acheter en faisant son boarding pass. Ce n’est pas normal.
Ça m’a demandé plus d’une heure à chercher la solution, j’ai dû appeler les numéros surtaxés des compagnies, c’est une perte de temps et de marge.
Il est nécessaire d'avoir des interlocuteurs efficaces et qui connaissent la réalité du terrain au sein des compagnies aériennes. Idem à la SNCF. Avec certaines compagnies, le manque de réactivité est flagrant. Cela implique une perte de temps à relancer de multiples fois pour obtenir une réponse et au bout de la chaîne, le client patiente toujours !
TourMaG.com – J’imagine que le nouveau report de la surcharge GDS. est source de satisfaction ?
Benjamin Leblic : Oui, c’est une très bonne nouvelle, car NDC n’est pas prêt ! Le réseau Selectour, dont nous sommes membres, bataille énormément et a déjà fait beaucoup sur ce sujet.
Il faut que nous puissions travailler sur une version aboutie. Il faut que l’on arrête de nous proposer des produits en cours d’évolution.
Les fournisseurs sont dans une logique de coûts. Ils veulent proposer des systèmes de distribution le moins cher possible et aimeraient se passer d’Amadeus ou des autres GDS, car ça leur coûte de l’argent.
TourMaG.com - Vous continuerez à utiliser les GDS ?
Benjamin Leblic : Nous utilisons NDC, mais face à l’urgence nous restons sur Amadeus, car nous n’avons pas toujours le temps de comparer. Et puis, dans certains cas, nous ne sommes plus propriétaires du dossier. Cela pose un problème en termes d’après-vente. Cela impact notre qualité de service.
Benjamin Leblic : NDC, c’est un peu la catastrophe. On nous a promis un système révolutionnaire, offrant un meilleur système pour le client. Au final, au sein de l’entreprise, nous avons le sentiment d’un retour en arrière.
Nous attendons toujours les améliorations. Quand on a besoin d’un service, on doit aller sur le site internet de la compagnie pour comparer ou souscrire à une prestation.
A titre d’exemple, hier, j’ai cherché à acheter un Paris - Etats-Unis - Mexique - Paris en premium, avec un bagage en soute entre Miami et Mexico, j’ai l’accord sur Amadeus, mais impossible d’émettre le supplément bagage. Je n’ai pas pu le prendre de bout en bout avec le supplément bagage, car les deux compagnies n’ont pas d’accord.
Le client va devoir l’acheter en faisant son boarding pass. Ce n’est pas normal.
Ça m’a demandé plus d’une heure à chercher la solution, j’ai dû appeler les numéros surtaxés des compagnies, c’est une perte de temps et de marge.
Il est nécessaire d'avoir des interlocuteurs efficaces et qui connaissent la réalité du terrain au sein des compagnies aériennes. Idem à la SNCF. Avec certaines compagnies, le manque de réactivité est flagrant. Cela implique une perte de temps à relancer de multiples fois pour obtenir une réponse et au bout de la chaîne, le client patiente toujours !
TourMaG.com – J’imagine que le nouveau report de la surcharge GDS. est source de satisfaction ?
Benjamin Leblic : Oui, c’est une très bonne nouvelle, car NDC n’est pas prêt ! Le réseau Selectour, dont nous sommes membres, bataille énormément et a déjà fait beaucoup sur ce sujet.
Il faut que nous puissions travailler sur une version aboutie. Il faut que l’on arrête de nous proposer des produits en cours d’évolution.
Les fournisseurs sont dans une logique de coûts. Ils veulent proposer des systèmes de distribution le moins cher possible et aimeraient se passer d’Amadeus ou des autres GDS, car ça leur coûte de l’argent.
TourMaG.com - Vous continuerez à utiliser les GDS ?
Benjamin Leblic : Nous utilisons NDC, mais face à l’urgence nous restons sur Amadeus, car nous n’avons pas toujours le temps de comparer. Et puis, dans certains cas, nous ne sommes plus propriétaires du dossier. Cela pose un problème en termes d’après-vente. Cela impact notre qualité de service.
Ouigo : "les horaires priment dans le choix du train"
TourMaG.com – Êtes-vous satisfait de la dernière convention SNCF ?
Benjamin Leblic : La SNCF a fait un effort sur la distribution des Ouigo, qui est une demande de nos clients. Ce n’est pas un produit que nous mettons en avant auprès de notre clientèle. Mais les horaires priment dans le choix du train.
Cependant, nous n’avons aucun intérêt à vendre du Ouigo, car jusqu’à maintenant nous devions aller sur le site de la compagnie. Une rémunération à 1%, c’est peu mais mieux que rien.
TourMaG.com – La convention prévoit également une baisse progressive du taux de commission pour atteindre 2,7% au terme du contrat.
Benjamin Leblic : Selectour se bagarre. Laurent Abitbol ne lâche pas le morceau, nous allons essayer d’être optimistes.
Il a signé un beau contrat avec les GDS. J’espère le même résultat.
Lire aussi : NDC : le GIE ASHA trouve un accord avec Amadeus, quid de WonderBooking
Benjamin Leblic : La SNCF a fait un effort sur la distribution des Ouigo, qui est une demande de nos clients. Ce n’est pas un produit que nous mettons en avant auprès de notre clientèle. Mais les horaires priment dans le choix du train.
Cependant, nous n’avons aucun intérêt à vendre du Ouigo, car jusqu’à maintenant nous devions aller sur le site de la compagnie. Une rémunération à 1%, c’est peu mais mieux que rien.
TourMaG.com – La convention prévoit également une baisse progressive du taux de commission pour atteindre 2,7% au terme du contrat.
Benjamin Leblic : Selectour se bagarre. Laurent Abitbol ne lâche pas le morceau, nous allons essayer d’être optimistes.
Il a signé un beau contrat avec les GDS. J’espère le même résultat.
Lire aussi : NDC : le GIE ASHA trouve un accord avec Amadeus, quid de WonderBooking
Libéralisation du rail : "Ça complique énormément notre métier"
TourMaG.com – Que pensez-vous de la libéralisation du rail ?
Benjamin Leblic : Ça complique énormément notre métier. Entre un TGV Inouï et un TER, nous devons expliquer au client que les conditions de vente et d’après-vente ne sont pas les mêmes, car les interlocuteurs ne sont pas les mêmes. La région est l’autorité en charge des TER.
Aujourd’hui, c’est une perte de temps. Nous sommes encore sur un retour en arrière.
Autre problème : la gestion des cartes de réduction. Elles ne sont pas valides d’une région à l’autre.
TourMaG.com - Quid des nouvelles compagnies ?
Benjamin Leblic : Si je prends l’exemple de Trenitalia, elle n’est pas sur Amadeus rail, nous sommes obligés d’aller sur le site de la compagnie. Pour l’instant nous n’avons pas d’accord.
Aujourd’hui, on a l’impression que chaque pays reprend ses prérogatives. C’est parfois très compliqué de prendre un billet de bout en bout.
TourMaG.com – Comment la RSE influence-t-elle le déplacement professionnel ?
Benjamin Leblic : C’est dans l’air du temps. Ça va être de plus en plus imposé aux entreprises qui se déplacent, avec des comptes à rendre. Les clients y sont parfois sensibles.
En Europe et en France, il y a une réelle prise de conscience. Quand c’est possible, les voyageurs prennent le train. Le gouvernement l’encourage. Nous le proposons pour des trajets de moins de 3heures, c’est pourquoi il est important d’avoir des partenaires fiables sur le rail.
Aujourd’hui la RSE ne limite pas les déplacements. Mais dans le futur, s’il n’y a pas de solution pour décarboner à moyen ou long terme, ça peut avoir une influence.
Actuellement, il n’y a pas de pénalités financières, mais nous ne sommes pas à l’abri.
Benjamin Leblic : Ça complique énormément notre métier. Entre un TGV Inouï et un TER, nous devons expliquer au client que les conditions de vente et d’après-vente ne sont pas les mêmes, car les interlocuteurs ne sont pas les mêmes. La région est l’autorité en charge des TER.
Aujourd’hui, c’est une perte de temps. Nous sommes encore sur un retour en arrière.
Autre problème : la gestion des cartes de réduction. Elles ne sont pas valides d’une région à l’autre.
TourMaG.com - Quid des nouvelles compagnies ?
Benjamin Leblic : Si je prends l’exemple de Trenitalia, elle n’est pas sur Amadeus rail, nous sommes obligés d’aller sur le site de la compagnie. Pour l’instant nous n’avons pas d’accord.
Aujourd’hui, on a l’impression que chaque pays reprend ses prérogatives. C’est parfois très compliqué de prendre un billet de bout en bout.
TourMaG.com – Comment la RSE influence-t-elle le déplacement professionnel ?
Benjamin Leblic : C’est dans l’air du temps. Ça va être de plus en plus imposé aux entreprises qui se déplacent, avec des comptes à rendre. Les clients y sont parfois sensibles.
En Europe et en France, il y a une réelle prise de conscience. Quand c’est possible, les voyageurs prennent le train. Le gouvernement l’encourage. Nous le proposons pour des trajets de moins de 3heures, c’est pourquoi il est important d’avoir des partenaires fiables sur le rail.
Aujourd’hui la RSE ne limite pas les déplacements. Mais dans le futur, s’il n’y a pas de solution pour décarboner à moyen ou long terme, ça peut avoir une influence.
Actuellement, il n’y a pas de pénalités financières, mais nous ne sommes pas à l’abri.
"2023 sera la nouvelle année de référence"
TourMaG.com – Quel est votre business model ? Songez-vous à le faire évoluer ?
Benjamin Leblic : Notre modèle s’appuie sur du Transaction fee à l’émission et la facturation du billet. Pour l’instant nous n’avons pas prévu de l’abandonner.
Nous n’avons pas fait du covid un prétexte, car nos clients ne nous ont pas abandonnés. En effet, en 2020, nous avions encore 40% de l’activité de 2019.
Pour nous, c'est un moyen de fidéliser le client, cela nous a été bénéfique, ils sont revenus quand l’activité est repartie.
TourMaG.com - Quels sont vos projets pour 2023 ?
Benjamin Leblic : Notre objectif est de grandir en acquérant de nouvelles parts de marché et de fidéliser nos clients. Certains grandissent, ce qui nous amène un développement. De nouveaux nous rejoignent grâce au bouche-à-oreille, nous ne participons pas à des appels d’offres.
Nous sommes optimistes. Comme je vous le disais, 2023 sera la nouvelle année de référence.
Benjamin Leblic : Notre modèle s’appuie sur du Transaction fee à l’émission et la facturation du billet. Pour l’instant nous n’avons pas prévu de l’abandonner.
Nous n’avons pas fait du covid un prétexte, car nos clients ne nous ont pas abandonnés. En effet, en 2020, nous avions encore 40% de l’activité de 2019.
Pour nous, c'est un moyen de fidéliser le client, cela nous a été bénéfique, ils sont revenus quand l’activité est repartie.
TourMaG.com - Quels sont vos projets pour 2023 ?
Benjamin Leblic : Notre objectif est de grandir en acquérant de nouvelles parts de marché et de fidéliser nos clients. Certains grandissent, ce qui nous amène un développement. De nouveaux nous rejoignent grâce au bouche-à-oreille, nous ne participons pas à des appels d’offres.
Nous sommes optimistes. Comme je vous le disais, 2023 sera la nouvelle année de référence.