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RSE : qu'est-ce que la directive CSRD ? 🔑

Le décryptage d’Aurélie Duprez, fondatrice associée du cabinet AREKA Consulting


Applicable depuis le 1er janvier 2024, la directive européenne Corporate Sustainability Reporting Directive (CSRD) fixe de nouvelles normes et obligations de reporting extra-financier. Elle concerne les entreprises de plus de 250 salariés et les PME cotées en bourse.


Rédigé par le Mardi 30 Janvier 2024

La nouvelle directive CSRD renforce les règles s’imposant aux entreprises de plus de 250 salariés concernant l’information qu’elles publient sur leurs pratiques sociales et environnementales - DR : AREKA Consulting
La nouvelle directive CSRD renforce les règles s’imposant aux entreprises de plus de 250 salariés concernant l’information qu’elles publient sur leurs pratiques sociales et environnementales - DR : AREKA Consulting
TourMaG - Qu’est-ce que la directive CSRD ?

Aurélie Duprez : La CSRD pour Corporate Sustainability Reporting Directive est une directive européenne qui renforce les règles s’imposant aux entreprises concernant l’information qu’elles publient sur leurs pratiques sociales et environnementales.

Cette directive s’adresse à des entreprises de plus de 250 salariés. Il ne s’agit plus que des grosses entreprises.


TourMaG - Quelle Ă©tait la norme auparavant ?

Aurélie Duprez :
Une autre directive, la NFRD (Non Financial Reporting Directive) s’appliquait aux entreprises de plus de 500 personnes ou aux entreprises publiques.

La directive CSRD touche une cible beaucoup plus large.


TourMaG - Concrètement, qu’impose la directive CSRD ?

Aurélie Duprez :
Des entreprises qui n’étaient pas concernées par la publication d’un certain nombre d’informations le seront à partir du 1er janvier 2025.

Celles qui étaient déjà concernées par la NFRD vont devoir transitionner, dans le courant 2024.

Concrètement, ces entreprises sont obligées à plus de transparence. Elles vont devoir mettre en place des moyens pour faire du reporting et être capables de mesurer leur performance sur la partie sociale et la partie environnementale.

Elles sont contraintes de mesurer leurs Ă©missions de Scope 3, qui ne sont pas les Ă©missions directes (scope1), ni les Ă©missions indirectes (scope 2), mais le travel.


Lire aussi : Voyage d'affaires : quels enjeux en 2024 ? 🔑


Pas de méthodologie imposée

TourMaG - En passant de la directive NFRD à CSRD, la méthodologie évolue-t-elle également ?

Aurélie Duprez :
Pour l’instant, la directive CSRD ne précise pas la méthodologie à utiliser.

Si les entreprises sont encore assez libres, en parallèle, la commission européenne travaille sur une autre initiative : Count emission EU. L’objectif est de proposer un cadre, une méthodologie uniforme pour mesurer les émissions liées au transport. Cela va être très intéressant.

Aujourd’hui, il existe plusieurs méthodes. La plus utilisée en Europe est la britannique DEFRA, qui s’appuie principalement sur le kilométrage. Elle va calculer la distance entre l’origine et la destination et ajouter quelques paramètres comme la cabine. Mais cela reste assez grossier.

Depuis quelques années, des fournisseurs se sont développés, des cabinets de conseil de TMC ou des indépendants, proposent une vision plus granulaire. Chez Areka, nous avons développé notre propre méthodologie qui prend en compte le type d’appareil, son âge, le temps de vol, la cabine…

Si elles existent déjà, ces méthodes sont en passe d’être intégrées. Le client pourra dire : moi, je veux la méthodologie A, B ou C. Ce qui n’est pas évident, car il faut bien se plonger dedans pour comprendre qu’elles sont les différences entre les procédés.

Aujourd’hui, la directive est assez large sur la marche à suivre. Demain, peut-être qu’il y aura une méthodologie imposée, auquel cas ce serait plus simple pour tout le monde.

"La démarche est vertueuse"

TourMaG - Comment réagit l’écosystème à cette nouvelle norme RSE ?

Aurélie Duprez :
Les acheteurs et travel managers sont au fait de cette directive. Ils n’ont pas attendu que ce soit obligatoire pour mesurer leurs émissions carbone.

Ils sont parfois tiraillés entre ce que propose les fournisseurs et les directives de leur département sustainability interne, qui ont un avis sur la façon dont doivent être calculées les émissions.

Certains, poussés par la stratégie Groupe ont communiqué des objectifs de réduction. Mais le « comment » reste à définir : en réduisant le volume de déplacement ? En utilisant plus le train ? En révisant la politique de voyages et passant en éco ? Plusieurs leviers sont identifiés, selon l’entreprise ces leviers n’ont pas tous les mêmes impacts.

Pour une entreprise installée en province, le train sera un gros levier si elle se rend beaucoup à Paris. Pour d’autres, faiblement présente en Europe, ce ne sera pas le cas. Idem sur l’utilisation d’un véhicule hybride ou électrique en opposition au véhicule thermique.


TourMaG - Quid des directions ?

Aurélie Duprez :
Il y a une prise de conscience des directions financières, car derrière il y a des pénalités en cas de non-respect de la directive. L’enjeu d’image est lui aussi important.

TourMaG - Selon vous, quels sont les avantages et limites de cette directive ?

Aurélie Duprez :
La démarche est vertueuse. Elle pousse l’écosystème, les fournisseurs, les agences et outils à intégrer ces calculs dans leurs systèmes de reporting ou pour les OBT dans l’information qui est partagée au moment du booking.

Cela oblige à un certain nombre de développements, mais c’est nécessaire et ça l’est depuis longtemps !

La limite est de bien comprendre les enjeux liés aux différentes méthodologies de mesure, d’être capable de faire le tri et de bien s’approprier les différents facteurs pris en compte, afin de faire un choix éclairé.

C’est important car il faut de la stabilité dans le temps, pour suivre l’évolution des données. Il ne s’agit pas de changer de méthodologie tous les trois mois.


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Commentaires

1.Posté par Bidjoua Hilarion le 30/01/2024 18:39 | Alerter
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Merci pour cette analyse pertinente.

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