François-Xavier de Boüard : "L'APST est incontestablement la colonne vertébrale de notre industrie, et la caisse de garantie la plus fiable du marché" - Photo : Michel Blossier
TourMaG - Vous êtes déjà administrateur de l'APST depuis 2022. Pour quelles raisons souhaitez-vous « rempiler » pour un nouveau mandat ?
François-Xavier de Boüard : Je suis élu depuis deux ans seulement, et je pense que je peux encore apporter ma pierre à l'édifice, compte tenu de mon expérience au sein de la distribution, et d'autant plus que je fais partie du comité des adhésions et de suivi des adhérents.
J'aimerais pouvoir m'impliquer encore plus au niveau du comité des adhésions parce que c'est très enrichissant et que j'ai envie d'accompagner les gens et les aider à prendre un bon départ dans leur projet.
TourMaG - Quelle est votre vision de l'APST aujourd'hui ?
François-Xavier de Boüard : Pour moi, elle est incontestablement la colonne vertébrale de notre industrie, et la caisse de garantie la plus fiable du marché.
Preuve en est d'ailleurs, si l'on revient trois ans en arrière, au moment du sinistre de Thomas Cook puis du Covid, l'État a quand même aidé l'APST à se consolider. Cela montre bien l'intérêt et la reconnaissance de cet organisme.
Lire aussi : APST : 3 postes d'administrateurs à pourvoir en 2024
François-Xavier de Boüard : Je suis élu depuis deux ans seulement, et je pense que je peux encore apporter ma pierre à l'édifice, compte tenu de mon expérience au sein de la distribution, et d'autant plus que je fais partie du comité des adhésions et de suivi des adhérents.
J'aimerais pouvoir m'impliquer encore plus au niveau du comité des adhésions parce que c'est très enrichissant et que j'ai envie d'accompagner les gens et les aider à prendre un bon départ dans leur projet.
TourMaG - Quelle est votre vision de l'APST aujourd'hui ?
François-Xavier de Boüard : Pour moi, elle est incontestablement la colonne vertébrale de notre industrie, et la caisse de garantie la plus fiable du marché.
Preuve en est d'ailleurs, si l'on revient trois ans en arrière, au moment du sinistre de Thomas Cook puis du Covid, l'État a quand même aidé l'APST à se consolider. Cela montre bien l'intérêt et la reconnaissance de cet organisme.
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TourMaG - Peut-on vraiment parler d'aide de l'État, alors que l'association n'a pas reçu de soutien, par exemple pour obtenir un PGE ?
François-Xavier de Boüard : Peut-être pas financièrement, mais les demandes formulées par l'État ont permis à l'APST de se repositionner et de réfléchir à son organisation et à une certaine approche.
S'il est dommage qu'il n'y ait pas eu un soutien financier direct, néanmoins, le courrier de l'Etat a permis de créer un électrochoc et de donner un nouvel élan à l'APST.
TourMaG - Vous êtes arrivé au conseil d'administration juste après cette période...
François-Xavier de Boüard : Oui, juste après le départ d'Alix Philipon, qui a fait un travail fantastique et à qui je rends hommage parce qu'elle a quand même bien tenu la barre malgré tout ce qu'on a pu dire à ce moment-là . Elle est restée droite dans ses bottes et elle a permis à l'APST de franchir cette tempête.
TourMaG - De votre côté, vous êtes adhérent APST depuis combien d'années ?
François-Xavier de Boüard : J'ai été pendant plusieurs années délégué régional Ouest, lorsque j'étais à la tête de l'agence de voyages de Boüard à Nantes, dans les années 2007-2008.
Puis j'ai été administrateur pendant un mandat, quand j'étais président du réseau Selectour. Et là , je me suis repositionné il y a maintenant deux ans.
François-Xavier de Boüard : Peut-être pas financièrement, mais les demandes formulées par l'État ont permis à l'APST de se repositionner et de réfléchir à son organisation et à une certaine approche.
S'il est dommage qu'il n'y ait pas eu un soutien financier direct, néanmoins, le courrier de l'Etat a permis de créer un électrochoc et de donner un nouvel élan à l'APST.
TourMaG - Vous êtes arrivé au conseil d'administration juste après cette période...
François-Xavier de Boüard : Oui, juste après le départ d'Alix Philipon, qui a fait un travail fantastique et à qui je rends hommage parce qu'elle a quand même bien tenu la barre malgré tout ce qu'on a pu dire à ce moment-là . Elle est restée droite dans ses bottes et elle a permis à l'APST de franchir cette tempête.
TourMaG - De votre côté, vous êtes adhérent APST depuis combien d'années ?
François-Xavier de Boüard : J'ai été pendant plusieurs années délégué régional Ouest, lorsque j'étais à la tête de l'agence de voyages de Boüard à Nantes, dans les années 2007-2008.
Puis j'ai été administrateur pendant un mandat, quand j'étais président du réseau Selectour. Et là , je me suis repositionné il y a maintenant deux ans.
TourMaG - Comment se sont passées ces deux dernières années pour vous ?
François-Xavier de Boüard : Elles ont été très riches, très denses. Il y a une formidable harmonie entre les différents administrateurs sous la houlette de Mumtaz Teker et de Laurent Abitbol, sans oublier, bien sûr, Emmanuel Toromanof qui tient bon la maison et veille sur les finances.
Au passage, j'aimerais dire à ceux qui estiment qu'il faudrait être plus vigilants, plus rigoureux, qu'il existe depuis les derniers événements un comité des risques, constitué de personnes extérieures à la profession et qui apportent un regard aussi drastique que le service crédit d'une banque.
Donc, quand certains émettent des doutes quant au sérieux de l'APST, en sous-entendant que l'on prend les dossiers à tout va, je m'inscris en faux.
De même, aujourd'hui, les grands groupes sont examinés par ce comité des risques, ils sont suivis plus attentivement, régulièrement. Cela prévaut aussi pour les grands groupes étrangers.
Les membres du comité des risques ont des méthodes assez draconiennes, et le CA n'intervient pas. Ce sont eux qui formulent les demandes, qui sont suivies à 100%, car ce sont des personnes compétentes, qui portent un regard financier sur la profession, et n'agissent pas selon des relations amicales.
TourMaG - Avec le retrait d'Atradius, constatez-vous une hausse des demandes d'adhésion ?
François-Xavier de Boüard : Effectivement, depuis deux mois, il y a un certain nombre de dossiers qui arrivent, d'opérateurs qui étaient avant chez Atradius. Ce ne sont pas forcément des mauvais dossiers.
Encore une fois, cet exemple-là confère à l'APST une certaine forme de reconnaissance, quand on voit que d'autres acteurs abandonnent aujourd'hui la profession.
TourMaG - Avez-vous d'autres projets à cœur que vous souhaiteriez mener si vous êtes réélu ?
François-Xavier de Boüard : Avec le recul et au vu des évolutions, j'aimerais que l'APST puisse s'occuper aussi de la transmission des agences.
Il y a malheureusement un certain nombre de points de vente qui ferment, faute de repreneurs, et compte tenu du caractère officiel de l'APST et de son droit de réserve, on pourrait imaginer pouvoir mettre en relation des gens qui veulent se lancer dans l'aventure avec d'autres qui, pour des raisons légitimes de prétendre à la retraite, veulent arrêter leur activité.
On sait très bien que, dans la profession, une partie des dirigeants commencent à être âgés, alors que dans certains cas, ils dirigent des affaires viables, qu'il serait dommage de voir fermer.
TourMaG - Cela pourrait s'inscrire dans la continuité des actions menées par l'APST autour de l'accompagnement et de la transmission, comme le tutorat avec l'AFST, les nouveaux acteurs du voyage (NAV)...
François-Xavier de Boüard : Exactement.
François-Xavier de Boüard : Elles ont été très riches, très denses. Il y a une formidable harmonie entre les différents administrateurs sous la houlette de Mumtaz Teker et de Laurent Abitbol, sans oublier, bien sûr, Emmanuel Toromanof qui tient bon la maison et veille sur les finances.
Au passage, j'aimerais dire à ceux qui estiment qu'il faudrait être plus vigilants, plus rigoureux, qu'il existe depuis les derniers événements un comité des risques, constitué de personnes extérieures à la profession et qui apportent un regard aussi drastique que le service crédit d'une banque.
Donc, quand certains émettent des doutes quant au sérieux de l'APST, en sous-entendant que l'on prend les dossiers à tout va, je m'inscris en faux.
De même, aujourd'hui, les grands groupes sont examinés par ce comité des risques, ils sont suivis plus attentivement, régulièrement. Cela prévaut aussi pour les grands groupes étrangers.
Les membres du comité des risques ont des méthodes assez draconiennes, et le CA n'intervient pas. Ce sont eux qui formulent les demandes, qui sont suivies à 100%, car ce sont des personnes compétentes, qui portent un regard financier sur la profession, et n'agissent pas selon des relations amicales.
TourMaG - Avec le retrait d'Atradius, constatez-vous une hausse des demandes d'adhésion ?
François-Xavier de Boüard : Effectivement, depuis deux mois, il y a un certain nombre de dossiers qui arrivent, d'opérateurs qui étaient avant chez Atradius. Ce ne sont pas forcément des mauvais dossiers.
Encore une fois, cet exemple-là confère à l'APST une certaine forme de reconnaissance, quand on voit que d'autres acteurs abandonnent aujourd'hui la profession.
TourMaG - Avez-vous d'autres projets à cœur que vous souhaiteriez mener si vous êtes réélu ?
François-Xavier de Boüard : Avec le recul et au vu des évolutions, j'aimerais que l'APST puisse s'occuper aussi de la transmission des agences.
Il y a malheureusement un certain nombre de points de vente qui ferment, faute de repreneurs, et compte tenu du caractère officiel de l'APST et de son droit de réserve, on pourrait imaginer pouvoir mettre en relation des gens qui veulent se lancer dans l'aventure avec d'autres qui, pour des raisons légitimes de prétendre à la retraite, veulent arrêter leur activité.
On sait très bien que, dans la profession, une partie des dirigeants commencent à être âgés, alors que dans certains cas, ils dirigent des affaires viables, qu'il serait dommage de voir fermer.
TourMaG - Cela pourrait s'inscrire dans la continuité des actions menées par l'APST autour de l'accompagnement et de la transmission, comme le tutorat avec l'AFST, les nouveaux acteurs du voyage (NAV)...
François-Xavier de Boüard : Exactement.
TourMaG - Le sujet des travel planners revient régulièrement au cœur des débats. Qu'en pensez-vous ?
François-Xavier de Boüard : S'il ne faut pas le mettre de côté, le sujet de la régulation des travel planners n'est absolument pas le rôle, ni la responsabilité de l'APST, mais plutôt des EDV. Cela montre que, malgré tout, certains professionnels n'ont pas une vision claire du rôle de l'APST.
TourMaG - Un de vos confrères, candidat au poste d'administrateur, évoquait le cas où un cadre juridique précis serait défini pour encadrer les travel planners, et qui permettrait à l'APST de proposer une garantie financière adaptée...
François-Xavier de Boüard : Mais c'est déjà le cas. Nous avons traité quelques dossiers et nous acceptons des travel planners dans les conditions classiques des adhérents.
TourMaG - Donc ils sont considérés comme des agents de voyages, et non pas comme des experts en conseil ?
François-Xavier de Boüard : Eux se considèrent comme des travel planners, mais ils se dotent quand même d'une garantie financière car il peut leur arriver de réaliser quand même des ventes.
Car, comme vous le savez, ils sont aussi auto-entrepreneurs, et même s'ils sont limités en termes d'activité et de chiffre d'affaires, il ne faut pas se voiler la face, on sait très bien qu'ils touchent de l'argent par le biais des rétrocommissions et ainsi de suite. Donc par rapport au modèle économique, ils se disent que c'est peut-être mieux d'avoir une certaine garantie pour les clients.
Donc, l'APST est déjà ouverte aux travel planners, avec un contrôle et une sorte d'accompagnement pour leur apporter les bonnes bases financières pour exercer leur métier.
TourMaG - Les garanties demandées aux travel planners sont-elles importantes ?
François-Xavier de Boüard : Non, les sommes sont minimes par rapport à une agence de voyages classique, car le risque n'est pas si élevé que ça.
François-Xavier de Boüard : S'il ne faut pas le mettre de côté, le sujet de la régulation des travel planners n'est absolument pas le rôle, ni la responsabilité de l'APST, mais plutôt des EDV. Cela montre que, malgré tout, certains professionnels n'ont pas une vision claire du rôle de l'APST.
TourMaG - Un de vos confrères, candidat au poste d'administrateur, évoquait le cas où un cadre juridique précis serait défini pour encadrer les travel planners, et qui permettrait à l'APST de proposer une garantie financière adaptée...
François-Xavier de Boüard : Mais c'est déjà le cas. Nous avons traité quelques dossiers et nous acceptons des travel planners dans les conditions classiques des adhérents.
TourMaG - Donc ils sont considérés comme des agents de voyages, et non pas comme des experts en conseil ?
François-Xavier de Boüard : Eux se considèrent comme des travel planners, mais ils se dotent quand même d'une garantie financière car il peut leur arriver de réaliser quand même des ventes.
Car, comme vous le savez, ils sont aussi auto-entrepreneurs, et même s'ils sont limités en termes d'activité et de chiffre d'affaires, il ne faut pas se voiler la face, on sait très bien qu'ils touchent de l'argent par le biais des rétrocommissions et ainsi de suite. Donc par rapport au modèle économique, ils se disent que c'est peut-être mieux d'avoir une certaine garantie pour les clients.
Donc, l'APST est déjà ouverte aux travel planners, avec un contrôle et une sorte d'accompagnement pour leur apporter les bonnes bases financières pour exercer leur métier.
TourMaG - Les garanties demandées aux travel planners sont-elles importantes ?
François-Xavier de Boüard : Non, les sommes sont minimes par rapport à une agence de voyages classique, car le risque n'est pas si élevé que ça.
TourMaG - Donc, ça n'est pas très compliqué quand on est travel planner d'obtenir une garantie financière finalement ?
François-Xavier de Boüard : Non, pour peu que la personne présente un dossier sérieux, qui tient la route avec un business plan, etc.
Et puis je constate que certains des travel planners dont on parle sont en fait d'anciennes conseillères voyages qui, au moment du Covid, sont parties et se sont mises à leur compte. Aujourd'hui, elles interviennent parfois en tant qu'apporteur d'affaires pour des agences de voyages.
Cela me renvoie 20 ans en arrière. A l'époque, on menait des combats contre les boîtes d'événementiel ou de communication qui organisaient des voyages tout en étant hors cadre légal. Aujourd'hui, elles existent encore et continuent de faire leur boulot et les agences de voyages continuent aussi de travailler et d'avancer.
La bonne nouvelle, c'est qu'aujourd'hui encore, certains de ces opérateurs sont conscients des risques et « rentrent dans le moule » avec une immatriculation et une garantie financière.
Finalement, tout le monde cohabite. Je ne dis pas que c'est bien, mais ça existe. Malheureusement, malgré des plaintes déposées régulièrement par les EDV ou l'APST, il y a une certaine inertie au niveau de Bercy.
TourMaG - Quel message souhaitez-vous adresser aux adhérents ?
François-Xavier de Boüard : Je dirais simplement que l'expérience que j'ai a fait l'homme que je suis, et que je milite aux côtés de l'APST pour favoriser encore plus l'éthique et la transparence au sein de notre industrie, à la fois pour la profession, mais aussi en faveur des fonds déposés par les consommateurs et enfin en tant que relais majeur entre les différentes générations d'entrepreneurs.
François-Xavier de Boüard : Non, pour peu que la personne présente un dossier sérieux, qui tient la route avec un business plan, etc.
Et puis je constate que certains des travel planners dont on parle sont en fait d'anciennes conseillères voyages qui, au moment du Covid, sont parties et se sont mises à leur compte. Aujourd'hui, elles interviennent parfois en tant qu'apporteur d'affaires pour des agences de voyages.
Cela me renvoie 20 ans en arrière. A l'époque, on menait des combats contre les boîtes d'événementiel ou de communication qui organisaient des voyages tout en étant hors cadre légal. Aujourd'hui, elles existent encore et continuent de faire leur boulot et les agences de voyages continuent aussi de travailler et d'avancer.
La bonne nouvelle, c'est qu'aujourd'hui encore, certains de ces opérateurs sont conscients des risques et « rentrent dans le moule » avec une immatriculation et une garantie financière.
Finalement, tout le monde cohabite. Je ne dis pas que c'est bien, mais ça existe. Malheureusement, malgré des plaintes déposées régulièrement par les EDV ou l'APST, il y a une certaine inertie au niveau de Bercy.
TourMaG - Quel message souhaitez-vous adresser aux adhérents ?
François-Xavier de Boüard : Je dirais simplement que l'expérience que j'ai a fait l'homme que je suis, et que je milite aux côtés de l'APST pour favoriser encore plus l'éthique et la transparence au sein de notre industrie, à la fois pour la profession, mais aussi en faveur des fonds déposés par les consommateurs et enfin en tant que relais majeur entre les différentes générations d'entrepreneurs.
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