L'aérien que l'on veuille ou non continue d'attirer.
La crise sanitaire, ses utopies salutaires et bienveillantes, mais aussi la mise en garde de Richard Branson, "pour devenir millionnaire, il suffit d'être milliardaire et de créer sa propre compagnie aérienne", n'y ont rien changé.
Les projets sont nombreux, aussi bien en France qu'à l'étranger.
Et pour lancer un transporteur dans cette nouvelle décennie, il faut soit être un Etat du Golfe soit être un peu... fou.
En Arabie saoudite, le prince a créé ex nihilo deux nouvelles compagnies, pour conquérir le monde. Nous avons eu dans l'Hexagone le projet avorté d'ETF Airways, puis maintenant au Royaume-Uni, ils ont Global Airlines.
La compagnie, fondée en 2021, n'est plus seulement le fantasme d'un voyageur et entrepreneur compulsif. Elle devient jour après jour une réalité palpable.
Trois ans après sa création, les dérives rouges pourraient bien un jour (ou pas) être visibles sur les tarmacs parisiens.
La crise sanitaire, ses utopies salutaires et bienveillantes, mais aussi la mise en garde de Richard Branson, "pour devenir millionnaire, il suffit d'être milliardaire et de créer sa propre compagnie aérienne", n'y ont rien changé.
Les projets sont nombreux, aussi bien en France qu'à l'étranger.
Et pour lancer un transporteur dans cette nouvelle décennie, il faut soit être un Etat du Golfe soit être un peu... fou.
En Arabie saoudite, le prince a créé ex nihilo deux nouvelles compagnies, pour conquérir le monde. Nous avons eu dans l'Hexagone le projet avorté d'ETF Airways, puis maintenant au Royaume-Uni, ils ont Global Airlines.
La compagnie, fondée en 2021, n'est plus seulement le fantasme d'un voyageur et entrepreneur compulsif. Elle devient jour après jour une réalité palpable.
Trois ans après sa création, les dérives rouges pourraient bien un jour (ou pas) être visibles sur les tarmacs parisiens.
Global Airlines : le rêve de gosse du fantasque James Asquith
Avant de nous aventurer dans un hypothétique atterrissage d'un A380 de Global Airlines à Paris, regardons son histoire.
Alors qu'en 2020 le monde subit des stop and go, au gré des vagues de contamination, James Asquith rêve lui de créer sa compagnie aérienne. Un fantasme qui colle à la peau de cet entrepreneur fantasque depuis ses 8 ans.
Le bambin embarque à bord d'un énorme Boeing 747. Il vit alors la meilleure expérience de sa courte vie et grandit avec l'obsession de monter sa propre compagnie, "c'était l'ambition ultime."
De ce voyage, il a non seulement conservé des petites fourchettes en plastique pour "le moment où j'aurai une compagnie aérienne", mais aussi le nom "Global Airlines," selon un article du très sérieux du Times entièrement dédié à l'histoire de l'entrepreneur.
Alors que la très grande majorité des rêves d'enfants tombent dans les oubliettes, ou sont fracassés par la réalité de leur réalisation, James Asquith ne se débine pas.
Les années passent. En France, le trentenaire est un parfait inconnu, mais pas de l'autre côté de la manche, ni pour le Guinness Book. A 24 ans, il a établi un record, dont nous vous laissons juger l'utilité de précocité.
Il est le plus jeune voyageur a avoir visité les 196 pays souverains du monde.
Sa relation au voyage est si forte, que son histoire d'entrepreneur débute en 2017, avec la création de Holiday Swap. Il s'agit d'une sorte de Tinder du voyage consistant à échanger son logement contre seulement 1 dollar.
Puis, en 2021, il monte les fondations de Global Airlines.
Alors qu'en 2020 le monde subit des stop and go, au gré des vagues de contamination, James Asquith rêve lui de créer sa compagnie aérienne. Un fantasme qui colle à la peau de cet entrepreneur fantasque depuis ses 8 ans.
Le bambin embarque à bord d'un énorme Boeing 747. Il vit alors la meilleure expérience de sa courte vie et grandit avec l'obsession de monter sa propre compagnie, "c'était l'ambition ultime."
De ce voyage, il a non seulement conservé des petites fourchettes en plastique pour "le moment où j'aurai une compagnie aérienne", mais aussi le nom "Global Airlines," selon un article du très sérieux du Times entièrement dédié à l'histoire de l'entrepreneur.
Alors que la très grande majorité des rêves d'enfants tombent dans les oubliettes, ou sont fracassés par la réalité de leur réalisation, James Asquith ne se débine pas.
Les années passent. En France, le trentenaire est un parfait inconnu, mais pas de l'autre côté de la manche, ni pour le Guinness Book. A 24 ans, il a établi un record, dont nous vous laissons juger l'utilité de précocité.
Il est le plus jeune voyageur a avoir visité les 196 pays souverains du monde.
Sa relation au voyage est si forte, que son histoire d'entrepreneur débute en 2017, avec la création de Holiday Swap. Il s'agit d'une sorte de Tinder du voyage consistant à échanger son logement contre seulement 1 dollar.
Puis, en 2021, il monte les fondations de Global Airlines.
Global Airlines veut "remettre du glamour" dans l'aérien
Global Airlines des doutes sur la faisabilité du projet... La France en ligne de mire ? - Crédit photo : Global Airlines
Pendant deux ans, le transporteur ne fera pas vraiment parler de lui, jusqu'à la nomination à l'été 2023 de Richard Stephenson.
L'ancien directeur de la communication de la Civil Aviation Authority, l'équivalent de la DGAC anglaise, est intronisé directeur du conseil d'administration et directeur commercial de la nouvelle compagnie.
Et comme le rêve n'est pas suffisamment grand, Global Airlines entend tout simplement remettre du glamour dans l'aérien mondial.
Alors que les standards baissent année après année, pour qu'une majorité des vols ressemble à s'y méprendre à l'expérience d'un bus de ville à l'heure de pointe, le transporteur veut redorer les galons de ce mode de transport.
"Nous souffrons tous depuis trop longtemps de longues files d'attente aux contrôles de sécurité, de vols retardés, de bagages perdus, de nourriture non comestible, et d'un service client constamment médiocre.
Global Airlines offre un soulagement rapide des douleurs associées aux voyages aériens commerciaux," promet-elle sur son site internet.
Si l'âge d'or de l'aérien est derrière lui, la compagnie veut le faire revivre, mais au regard des besoins actuels.
Et pour ce faire, l'entreprise a jeté son dévolu sur un phénix du ciel européen : l'A380.
Après l'acquisition d'un premier géant du ciel, en mai 2023 pour plusieurs dizaines de millions d'euros, une autre commande a été passée pour 3 autres appareils de ce type.
La société aurait acquis les avions plutôt que de les louer comme le font désormais de plus en plus d'acteurs.
En décembre 2022, un A380 avait été vendu 25,3 millions de livres sterling, soit 29 millions d’euros. Sur Controller, un site de revente d'avion, une annonce pour la vente d'un exemplaire du super jumbo a fixé le prix à 25 millions de dollars (23,10 millions d'euros).
L'investissement global, juste pour constituer la flotte, doit approcher des 100 millions d'euros. Les avions seront ensuite remis au goût du jour et aux standards de Global Airlines.
L'ancien directeur de la communication de la Civil Aviation Authority, l'équivalent de la DGAC anglaise, est intronisé directeur du conseil d'administration et directeur commercial de la nouvelle compagnie.
Et comme le rêve n'est pas suffisamment grand, Global Airlines entend tout simplement remettre du glamour dans l'aérien mondial.
Alors que les standards baissent année après année, pour qu'une majorité des vols ressemble à s'y méprendre à l'expérience d'un bus de ville à l'heure de pointe, le transporteur veut redorer les galons de ce mode de transport.
"Nous souffrons tous depuis trop longtemps de longues files d'attente aux contrôles de sécurité, de vols retardés, de bagages perdus, de nourriture non comestible, et d'un service client constamment médiocre.
Global Airlines offre un soulagement rapide des douleurs associées aux voyages aériens commerciaux," promet-elle sur son site internet.
Si l'âge d'or de l'aérien est derrière lui, la compagnie veut le faire revivre, mais au regard des besoins actuels.
Et pour ce faire, l'entreprise a jeté son dévolu sur un phénix du ciel européen : l'A380.
Après l'acquisition d'un premier géant du ciel, en mai 2023 pour plusieurs dizaines de millions d'euros, une autre commande a été passée pour 3 autres appareils de ce type.
La société aurait acquis les avions plutôt que de les louer comme le font désormais de plus en plus d'acteurs.
En décembre 2022, un A380 avait été vendu 25,3 millions de livres sterling, soit 29 millions d’euros. Sur Controller, un site de revente d'avion, une annonce pour la vente d'un exemplaire du super jumbo a fixé le prix à 25 millions de dollars (23,10 millions d'euros).
L'investissement global, juste pour constituer la flotte, doit approcher des 100 millions d'euros. Les avions seront ensuite remis au goût du jour et aux standards de Global Airlines.
Global Airlines mise sur... l'A380
"Nous travaillons avec Factory Design et JetMS sur la rénovation intérieure de notre premier avion.
Nous prévoyons d'offrir un niveau d'expérience élevé à bord.
Sur les futurs avions, nous prévoyons de proposer de nouveaux concepts tels que des espaces sociaux à bord. Il y aura trois classes de voyage : première classe, classe affaires et classe voyageur international," nous précise Liam McKay, le directeur des affaires internationales.
Les A380 embarqueront à bord 471 personnes. Pour comparer, l'A380 d'Air France était configuré pour accueillir en tri-classe, 538 passagers.
A lire : L’A380 : un rêve qui a toujours du mal à décoller
Le niveau d'exigence a été placé très haut, puisque la compagnie souhaite mener le "luxe vers de nouveaux sommets" comme des bars à bord, des salons et même des douches dans les classes premium.
Les rêves du petit James Asquith inspirent donc les équipes expérimentées de l'entreprise. Reste à savoir s'ils arriveront à transformer ces fantasmes en une réalité commerciale et nous ne parlons pas là encore de rentabilité.
C'est aussi tout le problème de miser à 100% sur l'A380.
Le super jumbo a été un véritable échec commercial aussi bien pour Airbus que pour les compagnies qui l'exploitaient. Non seulement le pari de l'avionneur sur les trajets de hub à hub n'a pas été le bon, mais s'y sont ajoutés des problèmes d'exploitation.
"Il est assez gourmand en termes de carburant, du fait de ses gros moteurs.
En outre, il a exigé des adaptations au niveau du personnel à bord et des changements des procédures d'embarquement dans les aéroports qui sont devenues un peu plus compliquées.
Finalement, l'ensemble des bénéfices ne contrebalançait pas les contraintes qu'il générait," analysait en 2019, Paul Chiambaretto, de la Chaire Pégase.
Sa faible capacité d'emport en fret a rendu son exploitation complexe, alors même que bien des ignes aériennes doivent leur salut à cette activité.
Malgré l'échec commercial, pour les dirigeants de Global Airlines, le doute n'est pas permis.
Nous prévoyons d'offrir un niveau d'expérience élevé à bord.
Sur les futurs avions, nous prévoyons de proposer de nouveaux concepts tels que des espaces sociaux à bord. Il y aura trois classes de voyage : première classe, classe affaires et classe voyageur international," nous précise Liam McKay, le directeur des affaires internationales.
Les A380 embarqueront à bord 471 personnes. Pour comparer, l'A380 d'Air France était configuré pour accueillir en tri-classe, 538 passagers.
A lire : L’A380 : un rêve qui a toujours du mal à décoller
Le niveau d'exigence a été placé très haut, puisque la compagnie souhaite mener le "luxe vers de nouveaux sommets" comme des bars à bord, des salons et même des douches dans les classes premium.
Les rêves du petit James Asquith inspirent donc les équipes expérimentées de l'entreprise. Reste à savoir s'ils arriveront à transformer ces fantasmes en une réalité commerciale et nous ne parlons pas là encore de rentabilité.
C'est aussi tout le problème de miser à 100% sur l'A380.
Le super jumbo a été un véritable échec commercial aussi bien pour Airbus que pour les compagnies qui l'exploitaient. Non seulement le pari de l'avionneur sur les trajets de hub à hub n'a pas été le bon, mais s'y sont ajoutés des problèmes d'exploitation.
"Il est assez gourmand en termes de carburant, du fait de ses gros moteurs.
En outre, il a exigé des adaptations au niveau du personnel à bord et des changements des procédures d'embarquement dans les aéroports qui sont devenues un peu plus compliquées.
Finalement, l'ensemble des bénéfices ne contrebalançait pas les contraintes qu'il générait," analysait en 2019, Paul Chiambaretto, de la Chaire Pégase.
Sa faible capacité d'emport en fret a rendu son exploitation complexe, alors même que bien des ignes aériennes doivent leur salut à cette activité.
Malgré l'échec commercial, pour les dirigeants de Global Airlines, le doute n'est pas permis.
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"L'A380 est un élément essentiel de nombreuses flottes à travers le monde, notamment celle d'Emirates.
C'est un avion très apprécié des passagers et il constitue une toile de fond à partir de laquelle nous pouvons proposer des services à bord de qualité supérieure, y compris de nouveaux concepts leaders sur le marché.
L'avion a un potentiel de fret, contrairement à ce que vous affirmez. Nous développerons une stratégie qui complète les itinéraires sur lesquels nous opérons et maximise la rentabilité," poursuit Liam McKay.
Et justement concernant le réseau, pour l'heure Global Airlines devra se contenter durant un certain temps de simples vols charters. Les opérations commerciales doivent débuter en Angleterre, mais des liaisons "vers/depuis la France sont possibles, très probablement sur une base charter," imagine une source interne.
La société n'a pas de certificat de transporteur aérien et passera par la compagnie Hi Fly pour exploiter le MSN 120 (le matricule du premier avion). Celui-ci devrait être disponible à la location, à partir de septembre 2024.
L'avion a effectué ses premiers essais en vol, le 15 février dernier.
"Nous prévoyons d'obtenir un AOC britannique, pour assurer des vols transatlantiques. Le calendrier de cette opération et des opérations futures sera communiqué le moment venu," poursuit le directeur des affaires internationales.
Un certificat (AOC) qui prendra plus de temps à obtenir que le titre de propriété du MSN 120.
Pour l'Autorité de l'Aviation Civile, l'équivalent de la DGAC britannique, que nous avons interrogée, non seulement aucune demande d'obtention d'un AOC n'a été déposée, mais en plus la procédure prend entre 6 et 18 mois.
Une fois obtenu, les A380 seront alors déployés à Londres pour prendre d'assaut les USA, des lignes "où il y a un manque évident de capacités.
La création d’une compagnie aérienne est toujours un challenge et l’exploitation de l'A380 également. Cependant il n’y a que ceux qui n’essayent pas qui ne rencontrent pas d’échec," nous explique un responsable.
Et des challenges, il ne devrait pas en manquer pour Global Airlines, alors que deux membres de son board ont claqué la porte.
A l'heure où nous écrivons ces lignes, il est pour l'instant seulement possible d'acheter des vestes à capuche sur le site internet du transporteur, mais aucun billet d'avion...
C'est un avion très apprécié des passagers et il constitue une toile de fond à partir de laquelle nous pouvons proposer des services à bord de qualité supérieure, y compris de nouveaux concepts leaders sur le marché.
L'avion a un potentiel de fret, contrairement à ce que vous affirmez. Nous développerons une stratégie qui complète les itinéraires sur lesquels nous opérons et maximise la rentabilité," poursuit Liam McKay.
Et justement concernant le réseau, pour l'heure Global Airlines devra se contenter durant un certain temps de simples vols charters. Les opérations commerciales doivent débuter en Angleterre, mais des liaisons "vers/depuis la France sont possibles, très probablement sur une base charter," imagine une source interne.
La société n'a pas de certificat de transporteur aérien et passera par la compagnie Hi Fly pour exploiter le MSN 120 (le matricule du premier avion). Celui-ci devrait être disponible à la location, à partir de septembre 2024.
L'avion a effectué ses premiers essais en vol, le 15 février dernier.
"Nous prévoyons d'obtenir un AOC britannique, pour assurer des vols transatlantiques. Le calendrier de cette opération et des opérations futures sera communiqué le moment venu," poursuit le directeur des affaires internationales.
Un certificat (AOC) qui prendra plus de temps à obtenir que le titre de propriété du MSN 120.
Pour l'Autorité de l'Aviation Civile, l'équivalent de la DGAC britannique, que nous avons interrogée, non seulement aucune demande d'obtention d'un AOC n'a été déposée, mais en plus la procédure prend entre 6 et 18 mois.
Une fois obtenu, les A380 seront alors déployés à Londres pour prendre d'assaut les USA, des lignes "où il y a un manque évident de capacités.
La création d’une compagnie aérienne est toujours un challenge et l’exploitation de l'A380 également. Cependant il n’y a que ceux qui n’essayent pas qui ne rencontrent pas d’échec," nous explique un responsable.
Et des challenges, il ne devrait pas en manquer pour Global Airlines, alors que deux membres de son board ont claqué la porte.
A l'heure où nous écrivons ces lignes, il est pour l'instant seulement possible d'acheter des vestes à capuche sur le site internet du transporteur, mais aucun billet d'avion...