Surtaxation de la taxe d'habitation : "elle permet aux maires de pouvoir augmenter la taxe d'habitation des résidences secondaires, entre 5% et 65%," selon Xavier Roseren
TourMaG.com - Vous êtes élu en Haute-Savoie, mais vous êtes surtout très engagé pour l'avenir de la Montagne. Quels sont vos engagements à l'Assemblée nationale pour faire avancer les réflexions autour des stations de ski ?
Xavier Roseren : J'ai repris le groupe d'études sur la montagne et je fais aussi partie du groupe logement, de la majorité présidentielle. Nous sentons très bien que dans les stations, mais aussi dans les grandes villes, le logement est une vraie source de crispation.
C'est un des points sur lequel le gouvernement doit avancer.
Un projet de loi a été retiré, car il n'était pas tout à fait mûr et ambitieux, notamment sur les DPE. Il ne sera plus possible de louer en 2025, puis en 2027, du F et du G, sauf que l'anomalie étant donné qu'il est possible de les louer à la semaine. Ce texte sera corrigé très rapidement.
Sauf qu'en montagne, 50% des logements se trouvent entre le F et le G, donc il sera totalement impossible d'être prêt à temps. Deuxième idée, étant de mieux encadrer les plateformes, puis de supprimer l'abattement fiscal favorisant la location à la semaine, par rapport à l'année.
TourMaG.com - Ce projet n'a pas d'avenir ?
Xavier Roseren : Il a été retiré, mais nous allons revenir dessus pour élargir le projet de loi dans le courant de l'automne.
Xavier Roseren : J'ai repris le groupe d'études sur la montagne et je fais aussi partie du groupe logement, de la majorité présidentielle. Nous sentons très bien que dans les stations, mais aussi dans les grandes villes, le logement est une vraie source de crispation.
C'est un des points sur lequel le gouvernement doit avancer.
Un projet de loi a été retiré, car il n'était pas tout à fait mûr et ambitieux, notamment sur les DPE. Il ne sera plus possible de louer en 2025, puis en 2027, du F et du G, sauf que l'anomalie étant donné qu'il est possible de les louer à la semaine. Ce texte sera corrigé très rapidement.
Sauf qu'en montagne, 50% des logements se trouvent entre le F et le G, donc il sera totalement impossible d'être prêt à temps. Deuxième idée, étant de mieux encadrer les plateformes, puis de supprimer l'abattement fiscal favorisant la location à la semaine, par rapport à l'année.
TourMaG.com - Ce projet n'a pas d'avenir ?
Xavier Roseren : Il a été retiré, mais nous allons revenir dessus pour élargir le projet de loi dans le courant de l'automne.
"Dans le pays du Mont-Blanc, en moyenne 70% des logements sont des résidences secondaires"
TourMaG.com - L'année passée vous avez porté un projet de loi pour mieux encadrer les résidences secondaires. Le logement est l'une des problématiques premières à la montagne, je suppose ?
Xavier Roseren : Pour que vous vous rendiez compte de la situation, dans ma circonscription ou dans le pays du Mont-Blanc, en moyenne 70% des logements sont des résidences secondaires.
Donc une grande partie des logements est occupée que très ponctuellement. C'est un vrai problème.
Nous ne pouvons pas garder les habitants au pays, puis les prix des habitations sont élevés, un facteur jouant sur l'activité économique et des stations. Des restaurateurs ont choisi de fermer un jour dans la semaine en saison, faute de personnel, ne pouvant pas se loger.
C'est quelque chose qui n'était pas imaginable par le passé.
TourMaG.com - Quelles sont les problématiques particulières par rapport à votre circonscription ? Alors même que le journal Le Monde a publié une série sur la fin de l'or blanc.
Xavier Roseren : Nous savons qu'il ne sera pas possible de faire du ski partout, dans quelques années, par contre dans de nombreux endroits le ski restera encore viable.
Tout maire, d'une station de ski devrait se projeter dans 20 ou 30 ans, pour voir comment cela va évoluer et se diversifier, pour que le ski ne draine pas tout ou partie de l'activité économique.
La situation est très disparate, selon les stations.
Certaines ont deux saisons, d'autres sont orientées quasiment uniquement vers le ski.
Xavier Roseren : Pour que vous vous rendiez compte de la situation, dans ma circonscription ou dans le pays du Mont-Blanc, en moyenne 70% des logements sont des résidences secondaires.
Donc une grande partie des logements est occupée que très ponctuellement. C'est un vrai problème.
Nous ne pouvons pas garder les habitants au pays, puis les prix des habitations sont élevés, un facteur jouant sur l'activité économique et des stations. Des restaurateurs ont choisi de fermer un jour dans la semaine en saison, faute de personnel, ne pouvant pas se loger.
C'est quelque chose qui n'était pas imaginable par le passé.
TourMaG.com - Quelles sont les problématiques particulières par rapport à votre circonscription ? Alors même que le journal Le Monde a publié une série sur la fin de l'or blanc.
Xavier Roseren : Nous savons qu'il ne sera pas possible de faire du ski partout, dans quelques années, par contre dans de nombreux endroits le ski restera encore viable.
Tout maire, d'une station de ski devrait se projeter dans 20 ou 30 ans, pour voir comment cela va évoluer et se diversifier, pour que le ski ne draine pas tout ou partie de l'activité économique.
La situation est très disparate, selon les stations.
Certaines ont deux saisons, d'autres sont orientées quasiment uniquement vers le ski.
"Dans la région tout le monde ne vit que du tourisme et de l'industrie"
"Dans les années 80, Megève comptabilisait 5 500 habitants, aujourd'hui moins de 3 000. En 40 ans, la population a été divisée par deux. Tout cela parce que le logement est devenu trop cher" analyse Xavier Roseren, député de Haute-Savoie - DR
TourMaG.com - Quelle image a le tourisme dans votre circonscription ? Nous sentons un vent de contestation contre cette activité, partout en France.
Xavier Roseren : Aujourd'hui, nous avons quasiment une mono-Ă©conomie, avec le ski.
Ma circonscription comptabilise 32 communes, dont 14 stations, regroupant toute la vallée de Chamonix, le pays du Mont-Blanc, Saint-Gervais, Megève ou encore Combloux.
La vallée de l'arve est industrielle. Dans la région tout le monde ne vit que du tourisme et de l'industrie. L'activité touristique se porte très bien, nous devons arrêter de vouloir faire toujours plus, les communes l'ont compris, j'ai l'impression.
TourMaG.com - Si ce n'est Métabief ou Sambuy, je n'ai que très peu d'exemples sur des réflexions dans les montagnes françaises. Vous pensez que le message passe ?
Xavier Roseren : Des outils permettent de faire des simulations, sur le taux d'enneigement dans 20 ou 30 ans.
A cela, vous ajoutez le plan avenir montagne de Jean Castex, de 600 millions pour permettre aux petites communes de pouvoir bénéficier de l'ingénierie afin de réfléchir au ski et l'enneigement dans les prochaines années.
Certaines communes en ont profité, aujourd'hui il n'y a plus de déni sur l'avenir de la neige.
L'ensemble des professionnels de remontées mécaniques n'investissent plus quand il n'y a pas de neige ou dans les stations en dessous de 2 000m, en raison des incertitudes sur l'enneigement.
Xavier Roseren : Aujourd'hui, nous avons quasiment une mono-Ă©conomie, avec le ski.
Ma circonscription comptabilise 32 communes, dont 14 stations, regroupant toute la vallée de Chamonix, le pays du Mont-Blanc, Saint-Gervais, Megève ou encore Combloux.
La vallée de l'arve est industrielle. Dans la région tout le monde ne vit que du tourisme et de l'industrie. L'activité touristique se porte très bien, nous devons arrêter de vouloir faire toujours plus, les communes l'ont compris, j'ai l'impression.
TourMaG.com - Si ce n'est Métabief ou Sambuy, je n'ai que très peu d'exemples sur des réflexions dans les montagnes françaises. Vous pensez que le message passe ?
Xavier Roseren : Des outils permettent de faire des simulations, sur le taux d'enneigement dans 20 ou 30 ans.
A cela, vous ajoutez le plan avenir montagne de Jean Castex, de 600 millions pour permettre aux petites communes de pouvoir bénéficier de l'ingénierie afin de réfléchir au ski et l'enneigement dans les prochaines années.
Certaines communes en ont profité, aujourd'hui il n'y a plus de déni sur l'avenir de la neige.
L'ensemble des professionnels de remontées mécaniques n'investissent plus quand il n'y a pas de neige ou dans les stations en dessous de 2 000m, en raison des incertitudes sur l'enneigement.
Des assises de la Montagne : "Il faut une loi spécifique pour nos territoires"
TourMaG.com - Êtes vous inquiet d'un possible risque de dépeuplement de vos territoires ?
Xavier Roseren : Avec le réchauffement climatique, nous nous apercevons que la montagne devient un refuge l'été et c'est tant mieux. Je suis persuadé que la saison estivale va devenir de plus en plus attractive.
Cette dynamique permettra de stabiliser les populations. Nous devons avoir de véritables outils législatifs pour garder des habitants dans nos stations et éviter qu'elles se vident.
Dans les années 80, Megève comptabilisait 5 500 habitants, aujourd'hui moins de 3 000. En 40 ans, la population a été divisée par deux. Tout cela parce que le logement est devenu trop cher, dès qu'il y a une vente, le lieu est racheté pour en faire une résidence secondaire.
Les maires doivent résister. L'outil proposé par Jean-Félix Acquaviva, député de la Haute-Corse est parfait, donc des zonages dans les plans locaux d'urbanisme pour limiter les résidences secondaires, sauf que ce n'est pas possible en France.
A lire : Les résidences secondaires provoquent une "fracture économique et sociale" !
TourMaG.com - Pourquoi ça ?
Xavier Roseren : Le droit de la propriété, inscrit dans la constitution fait qu'une législation devient très vite compliquée.
Il est possible de jouer sur la fiscalité ou d'autres choses, comme le bail réel solidaire.
Combloux, une commune de 3 000 habitants, donc ayant un petit budget, ne peut se positionner sur un terrain vendu 2 millions d'euros. A la fin les promoteurs s'accaparent les terrains, car les villes n'en ont pas les moyens., puis ils font des résidences, car cela se vend.
TourMaG.com - Ne faudrait-il pas qu'il y ait un niveau hiérarchique au-dessus des mairies pour leur permettre de limiter l'expansion des résidences secondaires ?
Xavier Roseren : Oui, il existe des foncières achetant le terrain et le mettant à disposition pour de l'habitation principale. Ces foncières ont plus de moyens et accès à des emprunts à long terme, donc ce qui n'est pas possible à l'échelle communale l'est au niveau du département.
Un grand espoir repose sur ces foncières.
TourMaG.com - Faudrait-il l'organisation des assises de la Montagne ou une planification du tourisme dans cette région ? Comme nous avons pu connaître dans les années 1970.
Xavier Roseren : A la fin du mandat de François Hollande, avec Manuel Valls, la version 2 de la loi montagne a été publiée.
Cette loi existe, car la situation n'est pas la même lorsque vous habitez à Annecy, Grenoble ou Megève, par rapport à des villes non touristiques. La loi devait traiter la spécificité des montagnes, sauf qu'elle n'a pas été très ambitieuse et vidée de pas mal de points.
Vous avez raison, il faudrait une loi spécifique pour nos territoires, au regard de ses spécificités d'accès ou l'artificialisation. Le principe de 0 artificialisation des sols signifie qu'en montagne, il ne sera plus possible de construire.
Nous devons une adaptation du 0 artificialisation nette, pour y ajouter de la souplesse.
TourMaG.com - Les lits froids sont pourtant très nombreux...
Xavier Roseren : Oui, car nous devons construire des lits permanents, plutôt que des résidences secondaires.
Nous avons besoin de souplesse, pour commercialiser ces lits froids. Nous ne devons pas oublier que les plateformes ont permis de commercialiser un grand nombre de lits qui n'était pas le passé jamais commercialisé.
Nous pourrions pénaliser les personnes qui ne louent pas ou n'utilisent pas leur résidence secondaire. Quand des volets sont fermés 10 mois sur 12, cela est catastrophique.
TourMaG.com - L'idée de la création d'un passeport pour les résidents fait son bonhomme de chemin dans certains territoires qu'en pensez-vous ?
Xavier Roseren : La Corse l'aura sans doute avant nous.
Il est sûr que donner des avantages parce que vous vivez dans telle région a de plus en plus un sens. A terme nous devons arriver à la notion de résident, permettant de bénéficier d'un certain nombre d'avantages, par rapport à ceux qui viennent dans une résidence secondaire.
Le problème est que le droit ne nous permet pas de faire le distinguo.
Xavier Roseren : Avec le réchauffement climatique, nous nous apercevons que la montagne devient un refuge l'été et c'est tant mieux. Je suis persuadé que la saison estivale va devenir de plus en plus attractive.
Cette dynamique permettra de stabiliser les populations. Nous devons avoir de véritables outils législatifs pour garder des habitants dans nos stations et éviter qu'elles se vident.
Dans les années 80, Megève comptabilisait 5 500 habitants, aujourd'hui moins de 3 000. En 40 ans, la population a été divisée par deux. Tout cela parce que le logement est devenu trop cher, dès qu'il y a une vente, le lieu est racheté pour en faire une résidence secondaire.
Les maires doivent résister. L'outil proposé par Jean-Félix Acquaviva, député de la Haute-Corse est parfait, donc des zonages dans les plans locaux d'urbanisme pour limiter les résidences secondaires, sauf que ce n'est pas possible en France.
A lire : Les résidences secondaires provoquent une "fracture économique et sociale" !
TourMaG.com - Pourquoi ça ?
Xavier Roseren : Le droit de la propriété, inscrit dans la constitution fait qu'une législation devient très vite compliquée.
Il est possible de jouer sur la fiscalité ou d'autres choses, comme le bail réel solidaire.
Combloux, une commune de 3 000 habitants, donc ayant un petit budget, ne peut se positionner sur un terrain vendu 2 millions d'euros. A la fin les promoteurs s'accaparent les terrains, car les villes n'en ont pas les moyens., puis ils font des résidences, car cela se vend.
TourMaG.com - Ne faudrait-il pas qu'il y ait un niveau hiérarchique au-dessus des mairies pour leur permettre de limiter l'expansion des résidences secondaires ?
Xavier Roseren : Oui, il existe des foncières achetant le terrain et le mettant à disposition pour de l'habitation principale. Ces foncières ont plus de moyens et accès à des emprunts à long terme, donc ce qui n'est pas possible à l'échelle communale l'est au niveau du département.
Un grand espoir repose sur ces foncières.
TourMaG.com - Faudrait-il l'organisation des assises de la Montagne ou une planification du tourisme dans cette région ? Comme nous avons pu connaître dans les années 1970.
Xavier Roseren : A la fin du mandat de François Hollande, avec Manuel Valls, la version 2 de la loi montagne a été publiée.
Cette loi existe, car la situation n'est pas la même lorsque vous habitez à Annecy, Grenoble ou Megève, par rapport à des villes non touristiques. La loi devait traiter la spécificité des montagnes, sauf qu'elle n'a pas été très ambitieuse et vidée de pas mal de points.
Vous avez raison, il faudrait une loi spécifique pour nos territoires, au regard de ses spécificités d'accès ou l'artificialisation. Le principe de 0 artificialisation des sols signifie qu'en montagne, il ne sera plus possible de construire.
Nous devons une adaptation du 0 artificialisation nette, pour y ajouter de la souplesse.
TourMaG.com - Les lits froids sont pourtant très nombreux...
Xavier Roseren : Oui, car nous devons construire des lits permanents, plutôt que des résidences secondaires.
Nous avons besoin de souplesse, pour commercialiser ces lits froids. Nous ne devons pas oublier que les plateformes ont permis de commercialiser un grand nombre de lits qui n'était pas le passé jamais commercialisé.
Nous pourrions pénaliser les personnes qui ne louent pas ou n'utilisent pas leur résidence secondaire. Quand des volets sont fermés 10 mois sur 12, cela est catastrophique.
TourMaG.com - L'idée de la création d'un passeport pour les résidents fait son bonhomme de chemin dans certains territoires qu'en pensez-vous ?
Xavier Roseren : La Corse l'aura sans doute avant nous.
Il est sûr que donner des avantages parce que vous vivez dans telle région a de plus en plus un sens. A terme nous devons arriver à la notion de résident, permettant de bénéficier d'un certain nombre d'avantages, par rapport à ceux qui viennent dans une résidence secondaire.
Le problème est que le droit ne nous permet pas de faire le distinguo.
Résidences secondaires : "possibilité d'augmenter la taxe d'habitation de 5% à 65%"
Autres articles
TourMaG.com - Vous avez soutenu l'idée d'une surtaxe d'habitation. Pouvez-vous nous expliquer le projet ?
Xavier Roseren : J'ai porté ce projet qui sortira en 2024.
Elle a été votée au Projet loi de finances 2023, le décret sortira à l'été. Cette surtaxation permet aux maires de pouvoir augmenter la taxe d'habitation des résidences secondaires, entre 5% et 65%.
C'est un outil permettant d'améliorer, mais nous devons surtout créer des zonages dans les PLU. Nous devenons faire les deux en même temps, pour garder des habitants à l'année.
TourMaG.com - Avoir une résidence secondaire nécessite un certain budget, ce n'est pas donné à tout le monde. Vous pensez réellement que d'augmenter une taxe pourra freiner la prolifération des lits froids ?
Xavier Roseren : Non, même si j'entends la crainte des départs.
Individuellement, la hausse ne représente quasiment rien pour des personnes ayant un chalet à Chamonix, par contre si la ville augmente la taxe d'habitation de 60%, alors les caisses de la commune seraient garnies de 3 millions supplémentaires.
Et si cette somme est investie dans l'habitat permanent, alors il est possible de faire infléchir la tendance. L'objectif n'est pas de freiner le développement des résidences secondaires, mais donner aux communes des coudées plus franches sur leur politique immobilière.
Après cette somme peut servir à d'autres choses, cela dépend des priorités des élus.
TourMaG.com - D'une façon générale à la montagne, nous sentons une radicalisation entre deux camps. La ressentez-vous aussi ?
Xavier Roseren : Bien sûr, je vois la radicalisation de ceux qui souhaitent que nous arrêtions le ski, puis ceux qui ferment les yeux, niant le réchauffement.
Je pense qu'il existe une voix intermédiaire. Nous allons continuer à pouvoir faire du ski, mais nous devons arrêter d'investir dans des endroits où il n'y en aura plus dans 20 ou 30 ans, puis attaquons-nous à la diversification.
Xavier Roseren : J'ai porté ce projet qui sortira en 2024.
Elle a été votée au Projet loi de finances 2023, le décret sortira à l'été. Cette surtaxation permet aux maires de pouvoir augmenter la taxe d'habitation des résidences secondaires, entre 5% et 65%.
C'est un outil permettant d'améliorer, mais nous devons surtout créer des zonages dans les PLU. Nous devenons faire les deux en même temps, pour garder des habitants à l'année.
TourMaG.com - Avoir une résidence secondaire nécessite un certain budget, ce n'est pas donné à tout le monde. Vous pensez réellement que d'augmenter une taxe pourra freiner la prolifération des lits froids ?
Xavier Roseren : Non, même si j'entends la crainte des départs.
Individuellement, la hausse ne représente quasiment rien pour des personnes ayant un chalet à Chamonix, par contre si la ville augmente la taxe d'habitation de 60%, alors les caisses de la commune seraient garnies de 3 millions supplémentaires.
Et si cette somme est investie dans l'habitat permanent, alors il est possible de faire infléchir la tendance. L'objectif n'est pas de freiner le développement des résidences secondaires, mais donner aux communes des coudées plus franches sur leur politique immobilière.
Après cette somme peut servir à d'autres choses, cela dépend des priorités des élus.
TourMaG.com - D'une façon générale à la montagne, nous sentons une radicalisation entre deux camps. La ressentez-vous aussi ?
Xavier Roseren : Bien sûr, je vois la radicalisation de ceux qui souhaitent que nous arrêtions le ski, puis ceux qui ferment les yeux, niant le réchauffement.
Je pense qu'il existe une voix intermédiaire. Nous allons continuer à pouvoir faire du ski, mais nous devons arrêter d'investir dans des endroits où il n'y en aura plus dans 20 ou 30 ans, puis attaquons-nous à la diversification.