Michel Monvoisin, PDG d'Air Tahiti Nui : "IATA nous a informés que nous avions battu un record du monde ! 45% d’augmentation de capacité depuis 2019. On n’a jamais vu cela ailleurs" - DR
TourMaG : Avant d’évoquer Air Tahiti Nui, revenons sur une l’actualité des derniers jours. Nous avons appris que la concession de l’aéroport de Tahiti – FAA’A, a été attribuée à Vinci Airports. Vous espériez une décision, elle est arrivée. Etes-vous satisfait ?
Michel Monvoisin : Quelle que soit l’attributaire nous voulions absolument qu'il se passe quelque chose parce que l’aéroport de FAAA aujourd’hui c’est un cauchemar.
TourMaG : On parle d’une reconstruction totale de l’aéroport plutôt que de travaux avez-vous des informations et que souhaitez-vous en termes d’améliorations ?
Michel Monvoisin : Non, je n’ai pas vu le projet Vinci, il ne ma pas été présenté mais nous devrions les rencontrer.
Nous sommes le plus gros contributeur, le premier client de la plateforme. Nous avons besoin d’un gestionnaire qui nous explique qu’il va investir et refaire l’aéroport. Aujourd’hui la situation devient très problématique.
Michel Monvoisin : Quelle que soit l’attributaire nous voulions absolument qu'il se passe quelque chose parce que l’aéroport de FAAA aujourd’hui c’est un cauchemar.
TourMaG : On parle d’une reconstruction totale de l’aéroport plutôt que de travaux avez-vous des informations et que souhaitez-vous en termes d’améliorations ?
Michel Monvoisin : Non, je n’ai pas vu le projet Vinci, il ne ma pas été présenté mais nous devrions les rencontrer.
Nous sommes le plus gros contributeur, le premier client de la plateforme. Nous avons besoin d’un gestionnaire qui nous explique qu’il va investir et refaire l’aéroport. Aujourd’hui la situation devient très problématique.
Aéroport de Tahiti – FAA’A : "Il y a un besoin urgent de revoir toutes les infrastructures"
TourMaG : Que demandez-vous particulièrement ?
Michel Monvoisin : Un aéroport tout simplement !
L’actuel date des années 60 ! Quand j’ai dit ça j’ai tout dit ! Dans ces années là il y avait un DC8 du Cotam (avion militaire ndlr) et un DC8 d’UTA…
Aujourd’hui nous accueillons toutes les grandes compagnies aériennes du monde : Air France, United, Delta, et nous-mêmes.
Pour prendre un exemple quand je suis parti il y a quelques jours, une des compagnies présentes a subi un petit aléa, un simple retard qui a fait automatiquement « boule de neige » avec pour conséquence une file d’attente de deux heures pour arriver en salle d’embarquement générant des retards pour toutes les compagnies au départ.
Il y a un besoin urgent de revoir toutes les infrastructures et notamment l’accès aux avions. Nous sommes toujours sans contact et avec des passerelles comme dans les années 60. Tous les ans, j’ai toujours deux ou trois passagers qui glissent sur ces passerelles.
Lorsque nous avons des pluies tropicales nous devons distribuer 300 parapluies à nos passagers pour leur éviter d’être trempés en parcourant les 50 mètres qui les séparent de notre avion !
Tout cela est très pénalisant, la situation dure depuis 12 ans à coup de recours divers. Il est temps que cela s’arrête.
Michel Monvoisin : Un aéroport tout simplement !
L’actuel date des années 60 ! Quand j’ai dit ça j’ai tout dit ! Dans ces années là il y avait un DC8 du Cotam (avion militaire ndlr) et un DC8 d’UTA…
Aujourd’hui nous accueillons toutes les grandes compagnies aériennes du monde : Air France, United, Delta, et nous-mêmes.
Pour prendre un exemple quand je suis parti il y a quelques jours, une des compagnies présentes a subi un petit aléa, un simple retard qui a fait automatiquement « boule de neige » avec pour conséquence une file d’attente de deux heures pour arriver en salle d’embarquement générant des retards pour toutes les compagnies au départ.
Il y a un besoin urgent de revoir toutes les infrastructures et notamment l’accès aux avions. Nous sommes toujours sans contact et avec des passerelles comme dans les années 60. Tous les ans, j’ai toujours deux ou trois passagers qui glissent sur ces passerelles.
Lorsque nous avons des pluies tropicales nous devons distribuer 300 parapluies à nos passagers pour leur éviter d’être trempés en parcourant les 50 mètres qui les séparent de notre avion !
Tout cela est très pénalisant, la situation dure depuis 12 ans à coup de recours divers. Il est temps que cela s’arrête.
Air Tahiti Nui : remboursement du PGE et trésorerie satisfaisante
TourMaG : Pendant la crise vous aviez pu bénéficier de deux prêts, l’un direct et l’autre attribué à la Polynésie.
Avez-vous commencé à rembourser ?
Michel Monvoisin : Oui depuis le mois de juillet nous avons commencé à rembourser le PGE (Prêt garanti par l'Etat) que nous avons contracté directement.
Notre actionnaire principal, le pays a aussi contracté un prêt à sa charge avec lequel il a pu nous aider. L’Etat avec l’aide du CIRI (Comité Interministériel de Restructuration Industrielle) aussi nous a aidés par l’intermédiaire de l’aide aux coûts fixes et l’aide aux fermetures administratives.
Notre PGE direct plus celui attribué au pays ainsi que les aides de l’Etat nous permettent d’avoir une bonne trésorerie et heureusement car c’est un peu la guerre des capacités en Polynésie.
Avez-vous commencé à rembourser ?
Michel Monvoisin : Oui depuis le mois de juillet nous avons commencé à rembourser le PGE (Prêt garanti par l'Etat) que nous avons contracté directement.
Notre actionnaire principal, le pays a aussi contracté un prêt à sa charge avec lequel il a pu nous aider. L’Etat avec l’aide du CIRI (Comité Interministériel de Restructuration Industrielle) aussi nous a aidés par l’intermédiaire de l’aide aux coûts fixes et l’aide aux fermetures administratives.
Notre PGE direct plus celui attribué au pays ainsi que les aides de l’Etat nous permettent d’avoir une bonne trésorerie et heureusement car c’est un peu la guerre des capacités en Polynésie.
Le sérieux problème des capacités
TourMaG : Nous l’avions déjà évoqué lors de notre dernier entretien...
Michel Monvoisin : Elle est bien là ! IATA nous a informés que nous avions battu un record du monde ! 45% d’augmentation de capacité depuis 2019. On n’a jamais vu cela ailleurs.
TourMaG : Quel est le prochain opérateur qui arrive en Polynésie ?
Michel Monvoisin : Delta en décembre prochain au départ de Los Angeles avec trois fréquences par semaine. Ils vendent mais il faut préciser que c’est sous réserve de l’approbation par le pays.
C’est assez surprenant car c‘est en joint-Venture avec Air France qui avait déjà augmenté ses capacités en passant de trois à cinq fréquences. Il y aura donc huit fréquences soit environ une augmentation de 130%. C’est très ambitieux.
Je dirais toujours que la concurrence c’est bien mais le problème c’est qu’il n’y a plus de corrélation aujourd’hui entre le nombre de sièges et le réceptif.
La capacité hôtelière de la Polynésie ne correspond pas à l’offre en sièges. On n’est pratiquement au double.
Cette "suroffre" est problématique pour tous. Tout l’été beaucoup ont répercuté l’inflation sur les prix ce que nous n’avons pas fait. Toute la performance est partie dans le carburant parce qu’il est difficile d'augmenter ses prix sur cette destination. « On se surveille » . La surcharge carburant ne passe pas notamment sur la classe économique.
Notre belle offre sur les classes avant avec la premium et la business nous permet cependant de compenser. La demande est là.
Michel Monvoisin : Elle est bien là ! IATA nous a informés que nous avions battu un record du monde ! 45% d’augmentation de capacité depuis 2019. On n’a jamais vu cela ailleurs.
TourMaG : Quel est le prochain opérateur qui arrive en Polynésie ?
Michel Monvoisin : Delta en décembre prochain au départ de Los Angeles avec trois fréquences par semaine. Ils vendent mais il faut préciser que c’est sous réserve de l’approbation par le pays.
C’est assez surprenant car c‘est en joint-Venture avec Air France qui avait déjà augmenté ses capacités en passant de trois à cinq fréquences. Il y aura donc huit fréquences soit environ une augmentation de 130%. C’est très ambitieux.
Je dirais toujours que la concurrence c’est bien mais le problème c’est qu’il n’y a plus de corrélation aujourd’hui entre le nombre de sièges et le réceptif.
La capacité hôtelière de la Polynésie ne correspond pas à l’offre en sièges. On n’est pratiquement au double.
Cette "suroffre" est problématique pour tous. Tout l’été beaucoup ont répercuté l’inflation sur les prix ce que nous n’avons pas fait. Toute la performance est partie dans le carburant parce qu’il est difficile d'augmenter ses prix sur cette destination. « On se surveille » . La surcharge carburant ne passe pas notamment sur la classe économique.
Notre belle offre sur les classes avant avec la premium et la business nous permet cependant de compenser. La demande est là.
Le Japon début 2023
TourMaG : Lors de nos derniers entretiens au printemps dernier, vous étiez satisfait du redémarrage et des engagements. Cette tendance se confirme ? Les engagements sont-ils bons ?
Michel Monvoisin : Nous avons fait un bel été et nous avons même gagné des parts de marché sur le trafic Paris - Tahiti et nous avons surperformé sur le transatlantique en raison d’une très forte demande.
TourMaG : Vous avez repris les dessertes de toutes vos destinations à l’exception du Japon qui va se rouvrir. Avez-vous des dates ?
Michel Monvoisin : Oui nous pensons rouvrir en février 2023 mais là encore notre problème c’est la capacité hôtelière.
Les hôteliers, je peux les comprendre, sont très performants avec les Etats-Unis et sont frileux pour donner des allotements aux Japonais ce qui peut nous gêner dans la vente de nos sièges sur cette ligne très touristique. Les Japonais vont dans les mêmes hôtels que les Américains.
C’est notre inquiétude : ne pas pouvoir vendre de vols parce qu’il n'y a pas de capacité hôtelière, mais l’offre est là.
TourMaG : Y a-t-il des projets pour augmenter les capacités hôtelières ?
Michel Monvoisin : Oui mais les délais sont relativement longs. Egalement en ce moment nous avons des pénuries de matériaux et de transport. Le coût du fret explose. Je dirais que dans les deux à trois ans à venir cela va être difficile d’avoir une augmentation des capacités.
Michel Monvoisin : Nous avons fait un bel été et nous avons même gagné des parts de marché sur le trafic Paris - Tahiti et nous avons surperformé sur le transatlantique en raison d’une très forte demande.
TourMaG : Vous avez repris les dessertes de toutes vos destinations à l’exception du Japon qui va se rouvrir. Avez-vous des dates ?
Michel Monvoisin : Oui nous pensons rouvrir en février 2023 mais là encore notre problème c’est la capacité hôtelière.
Les hôteliers, je peux les comprendre, sont très performants avec les Etats-Unis et sont frileux pour donner des allotements aux Japonais ce qui peut nous gêner dans la vente de nos sièges sur cette ligne très touristique. Les Japonais vont dans les mêmes hôtels que les Américains.
C’est notre inquiétude : ne pas pouvoir vendre de vols parce qu’il n'y a pas de capacité hôtelière, mais l’offre est là.
TourMaG : Y a-t-il des projets pour augmenter les capacités hôtelières ?
Michel Monvoisin : Oui mais les délais sont relativement longs. Egalement en ce moment nous avons des pénuries de matériaux et de transport. Le coût du fret explose. Je dirais que dans les deux à trois ans à venir cela va être difficile d’avoir une augmentation des capacités.
Les croisières pour compenser la sous capacité hôtelière
TourMaG : La solution à court terme ce sont les bateaux ?
Michel Monvoisin : Oui les bateaux de croisières. Ponant a repris le Paul Gauguin. D’autres compagnies de croisières sont intéressées et c’est pour cela que je milite auprès de l’Etat pour favoriser la défiscalisation de bateaux de petite taille adaptés à la Polynésie.
Des bateaux dit d’exploration comme l’Orion opéré par National Geographic ou comme le Ponant avec 150 cabines et 300 passagers sont de taille parfaite. C’est la capacité d’un avion.
Aranui, une compagnie locale a un bateau de ce type en commande qui a également une taille très adaptée.
Michel Monvoisin : Oui les bateaux de croisières. Ponant a repris le Paul Gauguin. D’autres compagnies de croisières sont intéressées et c’est pour cela que je milite auprès de l’Etat pour favoriser la défiscalisation de bateaux de petite taille adaptés à la Polynésie.
Des bateaux dit d’exploration comme l’Orion opéré par National Geographic ou comme le Ponant avec 150 cabines et 300 passagers sont de taille parfaite. C’est la capacité d’un avion.
Aranui, une compagnie locale a un bateau de ce type en commande qui a également une taille très adaptée.
Seattle, nous voilà !
Seattle (USA)
Autres articles
TourMaG : La grande affaire à venir c’est la desserte de la Polynésie au départ de Seattle USA en code share avec Alaska Airlines. Quand commencent les premiers vols ?
Michel Monvoisin : Nous démarrons le 4 octobre.
TourMaG : Les remplissages sont bons ?
Michel Monvoisin : Pour une ouverture de route nous sommes plutôt satisfaits. Nous sommes une petite compagnie au départ d’une région où nous ne sommes pas vraiment connus mais le code share avec nos amis d’Alaska Airlines et le soutien d’American Airlines, le partenaire de longue date, nous aident énormément.
Nous avons pu également connecter les programmes « Frequent Flyers » de nos deux compagnies. Nous sommes donc satisfaits même si le réceptif reste un problème qui freine nos ventes. Ici à Paris beaucoup de TO me disent qu’ils ratent des ventes car il n’y a pas les chambres…
Cependant nous avons beaucoup d’espoir avec Seattle la seule route directe après Hawaï vers les îles du pacifique. Et même pour la clientèle polynésienne...
TourMaG : Oui vous nous avez confié, ce que l’on ne sait pas forcément, que les Polynésiens aiment le ski et les sports d’hiver ?
Michel Monvoisin : Absolument. Seattle est la meilleure route vers les sports d’hiver. Mieux que Los Angeles car Alaska Airlines dessert ensuite vers toutes les stations de ski.
Michel Monvoisin : Nous démarrons le 4 octobre.
TourMaG : Les remplissages sont bons ?
Michel Monvoisin : Pour une ouverture de route nous sommes plutôt satisfaits. Nous sommes une petite compagnie au départ d’une région où nous ne sommes pas vraiment connus mais le code share avec nos amis d’Alaska Airlines et le soutien d’American Airlines, le partenaire de longue date, nous aident énormément.
Nous avons pu également connecter les programmes « Frequent Flyers » de nos deux compagnies. Nous sommes donc satisfaits même si le réceptif reste un problème qui freine nos ventes. Ici à Paris beaucoup de TO me disent qu’ils ratent des ventes car il n’y a pas les chambres…
Cependant nous avons beaucoup d’espoir avec Seattle la seule route directe après Hawaï vers les îles du pacifique. Et même pour la clientèle polynésienne...
TourMaG : Oui vous nous avez confié, ce que l’on ne sait pas forcément, que les Polynésiens aiment le ski et les sports d’hiver ?
Michel Monvoisin : Absolument. Seattle est la meilleure route vers les sports d’hiver. Mieux que Los Angeles car Alaska Airlines dessert ensuite vers toutes les stations de ski.
Seattle : demandez le programme
Le programme des nouveaux vols Seattle est le suivant :
SEA/PPT -TN51/ 12H30 – 19H05 – Mercredi et Dimanche
PPT/SEA - TN52/ 21H35 – 10.00 (+1) – Mardi et Samedi
Tous les vols sont opérés en B787-9
Premier vol PPTSEA : mardi 04 Octobre
Premier vol SEAPPT : Mercredi 05 Octobre
SEA/PPT -TN51/ 12H30 – 19H05 – Mercredi et Dimanche
PPT/SEA - TN52/ 21H35 – 10.00 (+1) – Mardi et Samedi
Tous les vols sont opérés en B787-9
Premier vol PPTSEA : mardi 04 Octobre
Premier vol SEAPPT : Mercredi 05 Octobre