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Antilles : la faute aux mĂ©dias ? 🔑

L'éditorial de Laurent Guéna


Depuis quelques semaines, la Martinique et la Guadeloupe font rĂ©guliĂšrement la une de l’actualitĂ© en raison des violences urbaines contre la vie chĂšre et des couvre-feux imposĂ©s pour les contenir. Une bien mauvaise nouvelle pour tout l’écosystĂšme du tourisme, qui voyait s’ouvrir une belle saison, avec des indicateurs au vert.


Rédigé par le Dimanche 3 Novembre 2024

Le préfet de la Martinique a décidé de prolonger le couvre-feu jusqu'au 4 novembre de minuit Ă  5h du matin pour cinq communes, dont Fort-de-France - Depositphotos.com Auteur marcbruxelle
Le préfet de la Martinique a décidé de prolonger le couvre-feu jusqu'au 4 novembre de minuit Ă  5h du matin pour cinq communes, dont Fort-de-France - Depositphotos.com Auteur marcbruxelle
En Martinique, tout se passe bien pour les touristes.

MalgrĂ© un contexte social explosif, les vacances de la Toussaint s’y sont dĂ©roulĂ©es sans incident, comme en tĂ©moigne cette mĂšre de famille qui, face aux inquiĂ©tudes de ses proches, a tenu Ă  les rassurer ce dimanche dernier via les rĂ©seaux sociaux : « Aucun problĂšme durant notre sĂ©jour. »

DĂšs qu'une destination fait la « une » pour de mauvaises raisons, le public imagine bien souvent le pire pour ceux qui s'y trouvent, mĂȘme si sur place, la vie continue presque normalement.


Et à partir de là, tout se grippe : le rythme des réservations ralentit et les annulations tombent.


Un bouc émissaire idéal

Les mĂ©dias deviennent souvent le bouc Ă©missaire idĂ©al, mĂȘme si force est de reconnaĂźtre que certains poussent le bouchon un peu loin...

Certes, « la Martinique n'est pas le Liban », comme le souligne dans la presse locale un prestataire local d’excursions irritĂ© par la couverture mĂ©diatique des Ă©vĂšnements.

Mais passer des vacances sous couvre-feu ou risquer la fermeture d’un aĂ©roport peut lĂ©gitimement refroidir les voyageurs.

Personne ne conteste le coût de la vie élevé comparé à la métropole, ni les difficultés ressenties par la population. Mais faut-il pour autant passer sous silence les émeutes et les couvre-feux ?

De mĂȘme, en Guadeloupe, il est inquiĂ©tant de voir des grĂ©vistes irresponsables, bien qu'ayant Ă©pargnĂ© les hĂŽpitaux, permettre Ă  des pillards d'attaquer des bijouteries Ă  la tractopelle ou de dĂ©valiser des distributeurs Ă  Pointe-Ă -Pitre.

Virgin Voyages, qui avait annoncĂ© au printemps qu’elle ne ferait plus escale en Guadeloupe, aura sans doute du mal Ă  revenir sur sa dĂ©cision. Ses passagers ayant dĂ©jĂ  visitĂ© l’üle Ă©tant peu Ă©logieux dans leurs retours d’expĂ©rience.

Un paquebot renonce Ă  faire escale Ă  Fort-de-France

Un gĂąchis avec des consĂ©quences dĂ©jĂ  bien concrĂštes. Le Sapphire Princess (Princess Cruises) un navire qui accueille 2988 passagers, n’a pas accostĂ© mardi dernier Ă  Fort-de-France en raison de la situation chaotique.

Ces deux ßles, si belles et parmi les plus diversifiées de la région, gagneraient tellement à faire du « tourisme » une priorité pour stimuler la croissance.

La presse pourrait alors dĂ©laisser les incidents pour cĂ©lĂ©brer leurs atouts infinis, transformant ainsi l’engrenage des Ă©meutes en cercle vertueux.


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Commentaires

1.Posté par Yves Brossard le 04/11/2024 10:41 | Alerter
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*L’écume des difficultĂ©s non rĂ©solues parce qu’insuffisamment traitĂ©es*
Le constat est partagé : «_Ces deux ßles, si belles et parmi les plus diversifiées de la région, gagneraient tellement à faire du « tourisme » une priorité pour stimuler la croissance_».
Bien sĂ»r que ce devrait ĂȘtre une prioritĂ©, mais on alourdit les taxes sur l’aĂ©rien, on maintient la taxe sur le kĂ©rosĂšne au dĂ©part des Antilles-Guyane, on ne rĂ©forme pas la gouvernance des institutions touristiques locales, on ne rĂ©alise plus les investissements structurants nĂ©cessaires, on n’adapte pas le code du tourisme Ă  la situation particuliĂšre des Outre-mer

Je ne dĂ©cris pas ces situations pour critiquer inutilement, je les dĂ©cris car de nombreuses solutions existent et ont Ă©tĂ© proposĂ©es par les professionnels des industries touristiques des Outre-mer. La CAT ( ConfĂ©dĂ©ration des acteurs du tourisme ) elle-mĂȘme a fait des propositions pour les Outre-mer.
Les professionnels ont toujours tendu la main, encore faut-il qu’elle soit saisie.
Il y a beaucoup d’énergie dans les Outre-mer, il faut parvenir Ă  la canaliser en faveur de l’entrepreneuriat et l’emploi.

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