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Attention, une crise peut en cacher une autre ! 🔑

L'Editorial de Jean da Luz


Face Ă  une demande qui pourrait s'emballer trĂšs rapidement dans les rĂ©sas, la crise de la main d'Ɠuvre va peser de plus en plus lourdement dans les entreprises du secteur. L'emploi dans l'industrie du voyage, mal payĂ© et aux perspectives de carriĂšre alĂ©atoires, ne fait plus rĂȘver les jeunes...


Rédigé par le Dimanche 23 Janvier 2022

C'est un sacré numéro d'équilibriste qui attend les entreprises entre la reprise des réservations et des ressources humaines au plus bas... /crédit DepositPhoto
C'est un sacré numéro d'équilibriste qui attend les entreprises entre la reprise des réservations et des ressources humaines au plus bas... /crédit DepositPhoto
Les revenge travellers sont de retour. La machine Ă  rĂ©sa s’emballe de nouveau chez les voyagistes.

Les mesures d’allĂ©gement sanitaire annoncĂ©es par Jean Castex en fin de semaine ont eu pour effet de prĂ©cipiter les Français vers leur tĂ©lĂ©phone et internet pour obtenir ce dont ils ont Ă©tĂ© le plus sevrĂ©s au cours des derniers mois : les voyages.

C’est un formidable message d’espoir qui est ainsi envoyĂ© aux professionnels. Les Français vont partir en masse pour oublier cette triste pĂ©riode, cette parenthĂšse qui les a privĂ©s d’évasion depuis trop longtemps.

Pour autant l’industrie du tourisme n’est pas sortie d’affaire, loin s’en faut. La pandĂ©mie a laissĂ© des traces et des plaies qu’il va falloir soigner rapidement sous peine de les voir s’infecter.

Il y a, bien entendu, les questions de la santĂ© financiĂšre des entreprises. Il ne suffit pas d’ appuyer sur un bouton pour faire repartir des machines grippĂ©es depuis de longs mois par l’inactivitĂ© et la dĂ©motivation.

Les trĂ©soreries ont souffert, les PGE (mĂȘme non consommĂ©s) ont oblitĂ©rĂ© la capacitĂ© d’emprunt et endettĂ©, pour des annĂ©es, l’industrie.

Le stop and go de l’étĂ© dernier a parachevĂ© une situation compliquĂ©e et tuĂ© dans l’Ɠuf l’espoir d’une reprise durable.
L’arrivĂ©e d’un nouveau variant pourrait-elle remettre une piĂšce dans la machine et repartir pour un tour ?

Le voyage n’a plus la cĂŽtĂ© auprĂšs des jeunes gĂ©nĂ©rations

Les scientifiques affirment que non. La scissiparitĂ© du virus devrait logiquement l’affaiblir, Ă©tape aprĂšs Ă©tape, et le rendre moins virulent au fil du temps.

Certes, le passĂ© nous oblige Ă  faire preuve de prudence car l’expĂ©rience n’éclaire que le chemin dĂ©jĂ  parcouru. Mais il va bien falloir se projeter et faire face Ă  ce come back annoncĂ© vers la vie “normale”.

Et ce saut du nid, aprùs de longs mois de perfusion, n’est pas sans danger. Le premier et le plus dangereux concerne les ressources humaines.

Plus de 20 mois d’inactivitĂ© forcĂ©e ont sĂ©rieusement Ă©trillĂ© les vocations. Le voyage n’a plus la cĂŽtĂ© auprĂšs des jeunes gĂ©nĂ©rations, comme le constatait derniĂšrement, dĂ©sabusĂ©,

Emmanuel Foiry, patron de Kuoni France dans une interview Ă  Romain Pommier (LIRE)[ “Nous sommes une profession qui fait de moins en moins rĂȘver (et qui) est sortie des radars des jeunes
”]i

Mais il y a aussi le phĂ©nomĂšne de la “grande dĂ©mission”,: venu des Etats Unis. Les employĂ©s en poste vont aller voir ailleurs, vers des prairies plus vertes, oĂč l’herbe est abondante.

Certaines entreprises ont vu leurs effectifs fondre jusqu’à 20%. Une hĂ©morragie qu’il ne sera pas facile de contenir, tant elle est abondante. Et l’Omicron a remis une couche, en alitant par centaines les forces vives encore disponibles.

Il faut s’attendre dans les semaines Ă  venir Ă  un effet de ciseaux redoutable. Etre incapable de faire face Ă  une surabondance de la demande est aussi irritant, sinon plus, que sa pĂ©nurie.

Il va falloir parler de ce qui fĂąche...

Et la menace suivante en dĂ©coule. En effet, les consommateurs n’en ont cure des soubresauts de la main d'Ɠuvre. Ce n’est pas leur problĂšme et ils ont bien raison.

Faute de les satisfaire, ils pourraient une nouvelle fois se tourner vers les plateformes numériques, bien moins gourmandes en ressources humaines.

Et partant, annuler l’effet constatĂ© de retour de la clientĂšle internet vers les agences traditionnelles. Il serait dommage de rater occasion de revenir au plus prĂšs du dĂ©sir de rassurance des consommateurs.

C’est un enjeu crucial qui pourrait ĂȘtre rĂ©glĂ© en partie par une campagne de communication mais aussi de sĂ©duction auprĂšs des demandeurs d’emploi. Bien entendu, cela ne suffira pas.

Il faudra parler à un moment donné de ce qui fùche : la revalorisation des salaires dans un métier exigeant en compétences et formation.

Exigeant mais trĂšs mal rĂ©munĂ©rĂ© et aux perspectives de carriĂšre et d’évolution quasi nulles. Comme dans l'hĂŽtellerie, il va falloir changer le logiciel si on veut Ă©viter une crise qui va obĂ©rer pour longtemps la capacitĂ© de rebond du secteur.

J’entends dĂ©jĂ  d’ici le chƓur des pleureuses : “Avec nos marges ? Impossible !”. Alors il va falloir se retrousser les manches et revaloriser nos produits et nos mĂ©tiers.

Faire payer au client le travail et le conseil de l’agent de voyages. La pĂ©riode n’a jamais Ă©tĂ© si propice Ă  des changements de paradigme. Alors, pourquoi ne pas en profiter ? La reprise et la relance sont Ă  ce prix !

Jean Da Luz L'éditorial de Jean Da Luz Directeur de la rédaction - TourMaG.com
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