
C'est un sacré numéro d'équilibriste qui attend les entreprises entre la reprise des réservations et des ressources humaines au plus bas... /crédit DepositPhoto
Les revenge travellers sont de retour. La machine Ă rĂ©sa sâemballe de nouveau chez les voyagistes.
Les mesures dâallĂ©gement sanitaire annoncĂ©es par Jean Castex en fin de semaine ont eu pour effet de prĂ©cipiter les Français vers leur tĂ©lĂ©phone et internet pour obtenir ce dont ils ont Ă©tĂ© le plus sevrĂ©s au cours des derniers mois : les voyages.
Câest un formidable message dâespoir qui est ainsi envoyĂ© aux professionnels. Les Français vont partir en masse pour oublier cette triste pĂ©riode, cette parenthĂšse qui les a privĂ©s dâĂ©vasion depuis trop longtemps.
Pour autant lâindustrie du tourisme nâest pas sortie dâaffaire, loin sâen faut. La pandĂ©mie a laissĂ© des traces et des plaies quâil va falloir soigner rapidement sous peine de les voir sâinfecter.
Il y a, bien entendu, les questions de la santĂ© financiĂšre des entreprises. Il ne suffit pas dâ appuyer sur un bouton pour faire repartir des machines grippĂ©es depuis de longs mois par lâinactivitĂ© et la dĂ©motivation.
Les trĂ©soreries ont souffert, les PGE (mĂȘme non consommĂ©s) ont oblitĂ©rĂ© la capacitĂ© dâemprunt et endettĂ©, pour des annĂ©es, lâindustrie.
Le stop and go de lâĂ©tĂ© dernier a parachevĂ© une situation compliquĂ©e et tuĂ© dans lâĆuf lâespoir dâune reprise durable.
LâarrivĂ©e dâun nouveau variant pourrait-elle remettre une piĂšce dans la machine et repartir pour un tour ?
Les mesures dâallĂ©gement sanitaire annoncĂ©es par Jean Castex en fin de semaine ont eu pour effet de prĂ©cipiter les Français vers leur tĂ©lĂ©phone et internet pour obtenir ce dont ils ont Ă©tĂ© le plus sevrĂ©s au cours des derniers mois : les voyages.
Câest un formidable message dâespoir qui est ainsi envoyĂ© aux professionnels. Les Français vont partir en masse pour oublier cette triste pĂ©riode, cette parenthĂšse qui les a privĂ©s dâĂ©vasion depuis trop longtemps.
Pour autant lâindustrie du tourisme nâest pas sortie dâaffaire, loin sâen faut. La pandĂ©mie a laissĂ© des traces et des plaies quâil va falloir soigner rapidement sous peine de les voir sâinfecter.
Il y a, bien entendu, les questions de la santĂ© financiĂšre des entreprises. Il ne suffit pas dâ appuyer sur un bouton pour faire repartir des machines grippĂ©es depuis de longs mois par lâinactivitĂ© et la dĂ©motivation.
Les trĂ©soreries ont souffert, les PGE (mĂȘme non consommĂ©s) ont oblitĂ©rĂ© la capacitĂ© dâemprunt et endettĂ©, pour des annĂ©es, lâindustrie.
Le stop and go de lâĂ©tĂ© dernier a parachevĂ© une situation compliquĂ©e et tuĂ© dans lâĆuf lâespoir dâune reprise durable.
LâarrivĂ©e dâun nouveau variant pourrait-elle remettre une piĂšce dans la machine et repartir pour un tour ?
Le voyage nâa plus la cĂŽtĂ© auprĂšs des jeunes gĂ©nĂ©rations
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Certes, le passĂ© nous oblige Ă faire preuve de prudence car lâexpĂ©rience nâĂ©claire que le chemin dĂ©jĂ parcouru. Mais il va bien falloir se projeter et faire face Ă ce come back annoncĂ© vers la vie ânormaleâ.
Et ce saut du nid, aprĂšs de longs mois de perfusion, nâest pas sans danger. Le premier et le plus dangereux concerne les ressources humaines.
Plus de 20 mois dâinactivitĂ© forcĂ©e ont sĂ©rieusement Ă©trillĂ© les vocations. Le voyage nâa plus la cĂŽtĂ© auprĂšs des jeunes gĂ©nĂ©rations, comme le constatait derniĂšrement, dĂ©sabusĂ©,
Emmanuel Foiry, patron de Kuoni France dans une interview Ă Romain Pommier (LIRE)[ âNous sommes une profession qui fait de moins en moins rĂȘver (et qui) est sortie des radars des jeunesâŠâ]i
Mais il y a aussi le phĂ©nomĂšne de la âgrande dĂ©missionâ,: venu des Etats Unis. Les employĂ©s en poste vont aller voir ailleurs, vers des prairies plus vertes, oĂč lâherbe est abondante.
Certaines entreprises ont vu leurs effectifs fondre jusquâĂ 20%. Une hĂ©morragie quâil ne sera pas facile de contenir, tant elle est abondante. Et lâOmicron a remis une couche, en alitant par centaines les forces vives encore disponibles.
Il faut sâattendre dans les semaines Ă venir Ă un effet de ciseaux redoutable. Etre incapable de faire face Ă une surabondance de la demande est aussi irritant, sinon plus, que sa pĂ©nurie.
Il va falloir parler de ce qui fĂąche...
Et la menace suivante en dĂ©coule. En effet, les consommateurs nâen ont cure des soubresauts de la main d'Ćuvre. Ce nâest pas leur problĂšme et ils ont bien raison.
Faute de les satisfaire, ils pourraient une nouvelle fois se tourner vers les plateformes numériques, bien moins gourmandes en ressources humaines.
Et partant, annuler lâeffet constatĂ© de retour de la clientĂšle internet vers les agences traditionnelles. Il serait dommage de rater occasion de revenir au plus prĂšs du dĂ©sir de rassurance des consommateurs.
Câest un enjeu crucial qui pourrait ĂȘtre rĂ©glĂ© en partie par une campagne de communication mais aussi de sĂ©duction auprĂšs des demandeurs dâemploi. Bien entendu, cela ne suffira pas.
Il faudra parler à un moment donné de ce qui fùche : la revalorisation des salaires dans un métier exigeant en compétences et formation.
Exigeant mais trĂšs mal rĂ©munĂ©rĂ© et aux perspectives de carriĂšre et dâĂ©volution quasi nulles. Comme dans l'hĂŽtellerie, il va falloir changer le logiciel si on veut Ă©viter une crise qui va obĂ©rer pour longtemps la capacitĂ© de rebond du secteur.
Jâentends dĂ©jĂ dâici le chĆur des pleureuses : âAvec nos marges ? Impossible !â. Alors il va falloir se retrousser les manches et revaloriser nos produits et nos mĂ©tiers.
Faire payer au client le travail et le conseil de lâagent de voyages. La pĂ©riode nâa jamais Ă©tĂ© si propice Ă des changements de paradigme. Alors, pourquoi ne pas en profiter ? La reprise et la relance sont Ă ce prix !
Faute de les satisfaire, ils pourraient une nouvelle fois se tourner vers les plateformes numériques, bien moins gourmandes en ressources humaines.
Et partant, annuler lâeffet constatĂ© de retour de la clientĂšle internet vers les agences traditionnelles. Il serait dommage de rater occasion de revenir au plus prĂšs du dĂ©sir de rassurance des consommateurs.
Câest un enjeu crucial qui pourrait ĂȘtre rĂ©glĂ© en partie par une campagne de communication mais aussi de sĂ©duction auprĂšs des demandeurs dâemploi. Bien entendu, cela ne suffira pas.
Il faudra parler à un moment donné de ce qui fùche : la revalorisation des salaires dans un métier exigeant en compétences et formation.
Exigeant mais trĂšs mal rĂ©munĂ©rĂ© et aux perspectives de carriĂšre et dâĂ©volution quasi nulles. Comme dans l'hĂŽtellerie, il va falloir changer le logiciel si on veut Ă©viter une crise qui va obĂ©rer pour longtemps la capacitĂ© de rebond du secteur.
Jâentends dĂ©jĂ dâici le chĆur des pleureuses : âAvec nos marges ? Impossible !â. Alors il va falloir se retrousser les manches et revaloriser nos produits et nos mĂ©tiers.
Faire payer au client le travail et le conseil de lâagent de voyages. La pĂ©riode nâa jamais Ă©tĂ© si propice Ă des changements de paradigme. Alors, pourquoi ne pas en profiter ? La reprise et la relance sont Ă ce prix !

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