L'industrie touristique connait sa révolution sociale.
Aux quatre coins du monde, les conflits explosent entrainant des grèves et des annulations de vol en pagaille.
Nos compagnies ne sont pas épargnées à commencer par Corsair.
Partout, les syndicats dénoncent des salaires trop bas, avec l'inflation galopante et des conditions de travail devenues insupportables, en raison de la crise sanitaire. Le secteur est au bord de la crise de nerfs.
A ce contexte général, s'ajoute un rapport de force qui s'est inversé, en faveur des salariés.
"Les salariés ont des exigences et les employeurs ont totalement oublié cela. Ce qui arrive aujourd'hui dans l'aérien, n'est que la conséquence des politiques passées," résume pour TourMaG.com Pierre Guy Cosimi, le secrétaire général du Syndicat National du Transport Aérien et des Aéroports (SNTA).
Maintenant que vous comprenez mieux la situation globale, avec une grogne généralisée, entrons dans le vif du sujet.
Après la grève des PNC en avril 2022 chez Corsair, ayant trouvé en partie une porte de sortie dernièrement, c'est aux pilotes de remettre de l'huile sur le feu social.
Aux quatre coins du monde, les conflits explosent entrainant des grèves et des annulations de vol en pagaille.
Nos compagnies ne sont pas épargnées à commencer par Corsair.
Partout, les syndicats dénoncent des salaires trop bas, avec l'inflation galopante et des conditions de travail devenues insupportables, en raison de la crise sanitaire. Le secteur est au bord de la crise de nerfs.
A ce contexte général, s'ajoute un rapport de force qui s'est inversé, en faveur des salariés.
"Les salariés ont des exigences et les employeurs ont totalement oublié cela. Ce qui arrive aujourd'hui dans l'aérien, n'est que la conséquence des politiques passées," résume pour TourMaG.com Pierre Guy Cosimi, le secrétaire général du Syndicat National du Transport Aérien et des Aéroports (SNTA).
Maintenant que vous comprenez mieux la situation globale, avec une grogne généralisée, entrons dans le vif du sujet.
Après la grève des PNC en avril 2022 chez Corsair, ayant trouvé en partie une porte de sortie dernièrement, c'est aux pilotes de remettre de l'huile sur le feu social.
Grève Corsair : Les adhérents du SNPL votent en faveur d'une grève
Le SNPL France ALPA a adressé, ce mardi 5 juillet 2022, une lettre à Pascal de Izaguirre, avec pour entête "Résultat référendum pilotes".
Et quand un courrier adressé au patron de l'entreprise débute avec un titre, cela n'annonce rien de bon.
Par voie de référendum, le SNPL a demandé aux pilotes s’ils étaient prêts à recourir à la grève pour faire valoir leurs revendications. La réponse est sans appel.
81,91 % des adhérents ont voté en faveur d'un mouvement social, sans limite de durée. Le taux de participation donnerait lui même envie à nos politiques, puisque le vote a fédéré 82,46 % des pilotes du syndicat.
"Nous sommes la seule compagnie aérienne a avoir fait autant d'efforts. Nous nous rendons bien compte que ce n'est pas sur la masse salariale qu'il faut agir, pour rendre l'entreprise rentable," annonce un salarié.
Pour l'heure aucun préavis de grève n'a été déposé, mais cela ne saurait tarder, si jamais la direction ne réagit pas rapidement.
Comme le résume assez bien Paul Chiambaretto, le directeur de la Chaire Pégase : "alors que la reprise est forte et que les ressources humaines sont limitées, c'est le moment où jamais pour les syndicats de se montrer."
Le rapport de force a changé de camp. Avec la pénurie de personnel, les employés ont un certain pouvoir et profitent de la période pour s'en saisir.
Et quand un courrier adressé au patron de l'entreprise débute avec un titre, cela n'annonce rien de bon.
Par voie de référendum, le SNPL a demandé aux pilotes s’ils étaient prêts à recourir à la grève pour faire valoir leurs revendications. La réponse est sans appel.
81,91 % des adhérents ont voté en faveur d'un mouvement social, sans limite de durée. Le taux de participation donnerait lui même envie à nos politiques, puisque le vote a fédéré 82,46 % des pilotes du syndicat.
"Nous sommes la seule compagnie aérienne a avoir fait autant d'efforts. Nous nous rendons bien compte que ce n'est pas sur la masse salariale qu'il faut agir, pour rendre l'entreprise rentable," annonce un salarié.
Pour l'heure aucun préavis de grève n'a été déposé, mais cela ne saurait tarder, si jamais la direction ne réagit pas rapidement.
Comme le résume assez bien Paul Chiambaretto, le directeur de la Chaire Pégase : "alors que la reprise est forte et que les ressources humaines sont limitées, c'est le moment où jamais pour les syndicats de se montrer."
Le rapport de force a changé de camp. Avec la pénurie de personnel, les employés ont un certain pouvoir et profitent de la période pour s'en saisir.
SNPL Corsair : "Nous n'attendrons pas le 15 septembre 2022 pour agir"
Le SNPL a bien compris cette inversion conjoncturelle.
"Nous préférons éviter d'arrêter le travail et nous restons ouverts aux négociations.
Par contre, nous n'attendrons pas le 15 septembre 2022 pour agir. Et si nous tapons, ce sera fort et long," menace un autre salarié interrogé.
En somme, si la direction et les actionnaires restent inflexibles, la situation pourrait bien tourner au vinaigre.
Pour comprendre, comment la compagnie a réussi à se mettre à dos les PNC, puis les PNT, déroulons la lettre adressée à Pascal de Izaguirre.
Le syndicat interpelle le PDG de Corsair au sujet "des conditions de travail très dégradées" des pilotes, depuis les dénonciations de l'ensemble des accords collectifs au moment du rachat.
A l'époque et pour sauver la compagnie, les PNT acceptent de réduire leurs salaires de près de 15%. Puis alors que la grogne monte, en fin d'année dernière, la direction lâche du lest en octobre 2021.
"Au niveau de la rémunération, nous les avons baissés de 7,7% et perdu 4 jours de congés payés, pour une réduction totale de 9,7%. Nous avons perdu un mois de salaire.
Dans le même temps, l'inflation n'a pas faibli," poursuit une autre personne.
Rien qu'en juin dernier, la hausse des prix annuels atteignait 5,8% en France. Une première depuis 37 ans, selon nos confrères de Radio France.
"Nous préférons éviter d'arrêter le travail et nous restons ouverts aux négociations.
Par contre, nous n'attendrons pas le 15 septembre 2022 pour agir. Et si nous tapons, ce sera fort et long," menace un autre salarié interrogé.
En somme, si la direction et les actionnaires restent inflexibles, la situation pourrait bien tourner au vinaigre.
Pour comprendre, comment la compagnie a réussi à se mettre à dos les PNC, puis les PNT, déroulons la lettre adressée à Pascal de Izaguirre.
Le syndicat interpelle le PDG de Corsair au sujet "des conditions de travail très dégradées" des pilotes, depuis les dénonciations de l'ensemble des accords collectifs au moment du rachat.
A l'époque et pour sauver la compagnie, les PNT acceptent de réduire leurs salaires de près de 15%. Puis alors que la grogne monte, en fin d'année dernière, la direction lâche du lest en octobre 2021.
"Au niveau de la rémunération, nous les avons baissés de 7,7% et perdu 4 jours de congés payés, pour une réduction totale de 9,7%. Nous avons perdu un mois de salaire.
Dans le même temps, l'inflation n'a pas faibli," poursuit une autre personne.
Rien qu'en juin dernier, la hausse des prix annuels atteignait 5,8% en France. Une première depuis 37 ans, selon nos confrères de Radio France.
Corsair : "des menaces adressées à des membres du SNPL"
Pendant que le syndicat demande une hausse de 4%, les responsables de la compagnie proposent 2%... en octobre 2023.
L'argument financier n'est pas le seul mis en avant par les salariés.
"Les menaces adressées à des membres du SNPL, nous ont conduit à lancer un droit d’alerte pour atteinte aux droits des personnes, puisqu’une ligne rouge a été franchie," dénonce le courrier.
Au cours de nombreuses discussions, les syndicats de la compagnie nous ont fait régulièrement part des relations compliquées et du management de la direction.
Ce n'est pas tout : à en croire le SNPL. "Le dialogue social a beaucoup changé avec l'arrivée de certains actionnaires. Il s'est dégradé.
De plus, nos pilotes sont soumis depuis un an à très forte contribution. Ils volent beaucoup, puis obtiennent comme réponse des refus de congés. La population est fatiguée," déplore un syndiqué.
En octobre 2021, les collectivités de Guadeloupe et de Martinique sont entrées au capital du transporteur. Jusqu'à maintenant les institutions sont assez peu présentes sur les questions sociales au grand dam des salariés.
En plus de ces problématiques, s'ajouterait celle d'un sous dimensionnement des équipes dans les cockpits, obligeant la compagnie à affréter de nombreux vols auprès de compagnies étrangères sur Abidjan.
Dans l'ensemble, les pilotes réclament un effort financier de la Direction, pour une hausse des salaires qui ne représenteraient pas plus de 0,5% du budget de Corsair.
L'argument financier n'est pas le seul mis en avant par les salariés.
"Les menaces adressées à des membres du SNPL, nous ont conduit à lancer un droit d’alerte pour atteinte aux droits des personnes, puisqu’une ligne rouge a été franchie," dénonce le courrier.
Au cours de nombreuses discussions, les syndicats de la compagnie nous ont fait régulièrement part des relations compliquées et du management de la direction.
Ce n'est pas tout : à en croire le SNPL. "Le dialogue social a beaucoup changé avec l'arrivée de certains actionnaires. Il s'est dégradé.
De plus, nos pilotes sont soumis depuis un an à très forte contribution. Ils volent beaucoup, puis obtiennent comme réponse des refus de congés. La population est fatiguée," déplore un syndiqué.
En octobre 2021, les collectivités de Guadeloupe et de Martinique sont entrées au capital du transporteur. Jusqu'à maintenant les institutions sont assez peu présentes sur les questions sociales au grand dam des salariés.
En plus de ces problématiques, s'ajouterait celle d'un sous dimensionnement des équipes dans les cockpits, obligeant la compagnie à affréter de nombreux vols auprès de compagnies étrangères sur Abidjan.
Dans l'ensemble, les pilotes réclament un effort financier de la Direction, pour une hausse des salaires qui ne représenteraient pas plus de 0,5% du budget de Corsair.
SNPL : une instrumentalisation de la base nationale ?
"Nous sommes prêts à accepter de n'appliquer les mesures qui seraient négociées, qu'au prochain exercice comptable.
Nous sommes également prêts à discuter plus en avant avec vous de nos revendications et à envisager un échéancier," précise la lettre.
Mais 24 heures après l'envoi du courrier, rien n'a bougé.
L'enjeu n'est pas d'affaiblir une compagnie qui doit lutter contre la surcapacité d'Air France, un pétrole qui flambe et un bilan dégradé.
"Nous n'avons jamais interrompu le dialogue et nous comptons bien avancer sur certains sujets évoqués par le syndicat.
Nous sommes ouverts à des négociations, mais l'ensemble des parties doivent prendre en compte l'univers dans lequel nous nous trouvons," analyse un porte-parole de la compagnie.
Il est aussi un point qui interpelle autant les responsables de Corsair que ses concurrents : le fait que le SNPL dégoupille un peu partout sauf dans les rangs d'Air France.
Chez Air Caraïbes et French Bee, le syndicat a procédé à la même opération, sans pour le moment que les revendications deviennent publiques.
Les uns parlent d'une instrumentalisation, les autres d'un ras-le-bol.
La vérité est sans doute à mi-chemin, en attendant, il y a un conflit à éviter et vite.
Nous sommes également prêts à discuter plus en avant avec vous de nos revendications et à envisager un échéancier," précise la lettre.
Mais 24 heures après l'envoi du courrier, rien n'a bougé.
L'enjeu n'est pas d'affaiblir une compagnie qui doit lutter contre la surcapacité d'Air France, un pétrole qui flambe et un bilan dégradé.
"Nous n'avons jamais interrompu le dialogue et nous comptons bien avancer sur certains sujets évoqués par le syndicat.
Nous sommes ouverts à des négociations, mais l'ensemble des parties doivent prendre en compte l'univers dans lequel nous nous trouvons," analyse un porte-parole de la compagnie.
Il est aussi un point qui interpelle autant les responsables de Corsair que ses concurrents : le fait que le SNPL dégoupille un peu partout sauf dans les rangs d'Air France.
Chez Air Caraïbes et French Bee, le syndicat a procédé à la même opération, sans pour le moment que les revendications deviennent publiques.
Les uns parlent d'une instrumentalisation, les autres d'un ras-le-bol.
La vérité est sans doute à mi-chemin, en attendant, il y a un conflit à éviter et vite.
Autres articles
-
Taxe sur les billets d’avion : un manque à gagner pour l'Etat ?
-
Grève 14 novembre : vers un jeudi noir dans l'aérien ?
-
Grève : le SNPL dépose un préavis national le 14 novembre !
-
Corsair : l'Etat s'échine à éponger 141 millions d'aides [ABO]
-
Taxe Chirac : prix des billets d'avion en hausse pour les Outre-mer ! 🔑