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GREAT France : "Nous voulons porter une voix collective auprès des institutionnels" 🔑

l'interview de Pierre-Jean Romatet, président de GREAT France


Le Groupement des Entreprises d’Activités Touristiques (GREAT) est né en juin 2020. On sortait du 1er confinement Covid, toute l’activité touristique en France avait cessé pendant des mois et il fallait s’interroger sur les conditions du redémarrage. Depuis, l’organisation, les orientations, les actions et les partenariats se sont précisés et clarifiés. Un point d’étape s’imposait avec le président.


Rédigé par le Jeudi 3 Novembre 2022

Pierre-Jean Romatet, A la Française, président de GREAT France (©DR)
Pierre-Jean Romatet, A la Française, président de GREAT France (©DR)
TourMag : Comment peut-on définir l’objectif majeur de GREAT France entre une vocation commerciale d’entreprises solidaires et celle d’une représentation plutôt syndicale ?

Pierre-Jean Romatet : C’est bien la deuxième option qui est la bonne, ce qui ne nous empêche pas, entre membres du Groupement de faire des affaires ensemble, mais ce n’est pas l’objet. C’est en cela que nous nous différencions de France DMC Alliance, avec laquelle nous restons en contact étroit.

Deuxième différence, nous tenons à élargir notre audience à toutes les activités touristiques, et pas seulement aux agences réceptives. Le but est bien de porter une voix collective auprès des institutionnels.

Je peux comprendre votre question car cela fait deux ans seulement que nous existons. La naissance s’est faite dans le contexte de la crise sanitaire et nous sommes en train d’affiner notre plan d’actions pour 2023.


TourMag : Sur quelles bases ce plan est-il en train de prendre forme ?

Pierre-Jean Romatet : Le sondage effectué auprès de nos adhérents fait ressortir deux priorités : une représentation forte des activités touristiques auprès des organismes publics et institutions, tels le ministère de tutelle, la DGE, Atout France, les Régions et autres instances territoriales.

Lire aussi : ETOA et GREAT France se trouvent des intérêts communs

La seconde est la création d’un réseau d’entreprises agissant dans des domaines diversifiés pour se serrer les coudes, se donner des conseils, faire des partages d’expériences.


"Nous avons repris nos réunions mensuelles en vidéo-conférence"

TourMag : Comment maintenez-vous le contact entre vos adhérents ?

Pierre-Jean Romatet : Nous avons repris nos réunions mensuelles en vidéo-conférence avec, à chaque fois, un ordre du jour thématique, présenté par l’un ou l’autre des groupes de travail et, en fin de réunion, un échange sur des cas particuliers qui nécessitent un apport du collectif ou une réponse juridique ou pratique de notre part.

TourMag : Quels sont justement ces groupes constitués qui font leur « rapport » ?

Pierre-Jean Romatet : Ils sont constitués autour d’un axe majeur : la défense du métier autour de questions relatives à la TVA, à la garantie financière, aux statuts spécifiques des réceptifs...

Je prends cet exemple d’une disproportion des garanties pour ces agences qui accueillent des clients sur notre territoire et ne les envoient pas au bout du monde, générant des risques naturellement plus élevés.

On va trouver aussi dans cet axe un rôle de décryptage du plan France Relance Tourisme, pour avoir accès à toutes les aides ou financements qui sont dédiés à des verticales touristiques ou des activités plus transversales, comme les mobilités douces ou la RSE.

Nous avons créé un outil interne pour cartographier les aides et subventions disponibles selon son activité, sa région ou son objectif de transformation.


TourMag : C’est un rôle de facilitateur pragmatique …

Pierre-Jean Romatet :
C’est un vrai travail de fourmi pour identifier à chaque fois le bon interlocuteur qui connait le bon programme et peut orienter nos membres pour constituer le dossier ad hoc. Nous avons commencé avec trois régions pilotes : l’Île-de-France, la Nouvelle-Aquitaine et la Région Sud, là où réside une forte concentration de nos membres.

L’accueil est très favorable de part et d’autre car les Régions ont, elles-mêmes, du mal à identifier spécifiquement des entreprises souvent de petite taille qui passent sous le radar de leurs appels à projets.

C’est très chronophage, mais finalement essentiel, car les moyens sont disséminés aussi au sein de l’Ademe ou de la DGE, voir l’Europe.

"Alors concentrons-nous sur ce qui fonctionne et lĂ  oĂą nous pouvons ĂŞtre utile"

TourMag : A la sortie du confinement, vous avez eu la velléité, comme pas mal d’autres organisations, de constituer un panel de produits touristiques en France à distribuer via le réseau des agences de voyages. Quel bilan en tirez-vous ?

Pierre-Jean Romatet : Il est vrai que beaucoup s’y sont mis, France DMC, les EDV, le Cediv et nous aussi par la même occasion. Il faut savoir reconnaître quand c’est un échec.

Les offres ne correspondaient pas à l’attente du réseau. Alors concentrons-nous sur ce qui fonctionne et là où nous pouvons être utile. Pour autant, une plateforme récente comme Alentour est l’un de nos membres partenaires, et nous travaillons beaucoup avec eux.

Nous les mettons en relation avec ceux de nos membres qui souhaitent être référencés sur la plateforme. Par ailleurs, nous apportons notre expertise pour assurer une meilleure relation entre une activité touristique et un distributeur en ligne.

"Nous avons de longue date une expérience avec d’autres plateformes, OTAs "

TourMag : En quoi consiste cette expertise ?

Pierre-Jean Romatet : Nous avons de longue date une expérience avec d’autres plateformes, OTAs non françaises, et on a pu contribuer à faire remonter les bonnes pratiques souhaitées pour que les relations soient harmonieuses et efficaces.

Cela a d’ailleurs donné lieu à une conférence conjointe entre GREAT France et Regiondo, l’un des partenaires privilégiés d’Alentour, pour présenter ce manuel des bonnes pratiques.

Lire aussi : GREAT France s’associe à Regiondo pour mieux connaître les pratiques des OTAs

Il est évident que nous souhaitons une meilleure répartition de la valeur ajoutée et de préférence avec des partenaires de droit français.

TourMag : Pour rester sur la thématique de représentation et défense de la profession, vous souhaitiez à votre création parvenir à la création d’un code APE unique pour les activités touristiques. Est-ce toujours d’actualité ?

Pierre-Jean Romatet : Non, nous avons renoncé devant la complexité. Nos activités recouvrent trois grands secteurs aux statuts différents : les agences réceptives qui incluent d’ailleurs pas mal de prestataires qui ont besoin d’être immatriculés dès qu’ils proposent un package ; les sites ERP, établissements recevant du public, qui ont davantage une activité de billetterie ; et toutes sortes d’activités de loisirs, de l’accrobranche à la location de canoë, que nous captons plus difficilement car elles n’en voient pas l’intérêt, du fait de leur taille ou de leur pratique.

Notamment, l’absence de culture numérique, au moins pour leur distribution.

EDV : "Je dois reconnaitre que la première approche n’a pas été évidente"

TourMag : Compte-tenu de cette orientation, quasi-syndicale, comment êtes-vous perçus par les EDV ?

Pierre-Jean Romatet : Alors je dois reconnaitre que la première approche n’a pas été évidente, considérant effectivement que l’on se mêlait sans doute de questions de leur ressort. Mais le cheminement s’est fait. Un des membres du bureau de GREAT France est un ancien administrateur des EDV et il a constaté, de l’intérieur, que nos sujets n’y étaient pas prioritaires et pas vraiment de la culture d’entreprises tournées vers l’outgoing.

Dès lors, le rapprochement a été plus facile d’autant que nous insistons sur le fait que nos adhérents sont majoritairement des opérateurs d’activités touristiques qui ne sont pas des agences. Nous sommes en train d’établir un plan de travail en bonne intelligence où chacun aura sa place, avec des expertises à partager là où notre expérience terrain prime.

Nous gagnons en légitimité et nous sommes sollicités par d’autres instances pour des sujets complémentaires. J’aurai l’occasion d’être plus explicite lors de la présentation de notre plan d’actions 2023 à Paris, le 5 décembre prochain.

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