"Nous avons les moyens de sortir du conflit... Ma porte est ouverte"Christine Ourmières-Widener (Air Caraïbes) - DR
TourMaG.com - Le SNPNC-FIO d'Air Caraïbes menaçait, mercredi 23 août 2023 de déposer un préavis de grève illimitée. Avez-vous pu échanger depuis votre dernière réunion de lundi ?
Christine Ourmières-Widener : Il y a eu des échanges entre le syndicat et la direction.
La situation est relativement compliquée : nous avons fait une réponse écrite qui malheureusement ne semble pas correspondre aux attentes du syndicat. Au moment même, où je vous parle, je viens de recevoir le préavis de grève illimitée du SNPNC-FO.
TourMaG.com - Quel est votre sentiment en apprenant cette nouvelle ?
Christine Ourmières-Widener : Je suis déçue de ne pas avoir trouvé de solution.
Je pense que nous avons les moyens de sortir du conflit, il est possible d'avancer et de reprendre un dialogue constructif. Ma porte est ouverte.
Les passagers doivent être rassurés : notre programme est maintenu, il n'y a pas de changement pour eux.
Christine Ourmières-Widener : Il y a eu des échanges entre le syndicat et la direction.
La situation est relativement compliquée : nous avons fait une réponse écrite qui malheureusement ne semble pas correspondre aux attentes du syndicat. Au moment même, où je vous parle, je viens de recevoir le préavis de grève illimitée du SNPNC-FO.
TourMaG.com - Quel est votre sentiment en apprenant cette nouvelle ?
Christine Ourmières-Widener : Je suis déçue de ne pas avoir trouvé de solution.
Je pense que nous avons les moyens de sortir du conflit, il est possible d'avancer et de reprendre un dialogue constructif. Ma porte est ouverte.
Les passagers doivent être rassurés : notre programme est maintenu, il n'y a pas de changement pour eux.
Air Caraïbes : "je viens de recevoir le préavis de grève illimitée"
TourMaG.com - Vous êtes arrivée début juillet, alors que cette grève trouve comme point de départ les APC (accords de performance collective)...
Christine Ourmières-Widener : Beaucoup de revendications peuvent être réglées assez rapidement, mais il existe un point de friction sur la rémunération.
A lire : Air Caraïbes : Marc Rochet prend du recul à la tête de la compagnie
Autant les discussions sur les salaires de 2023 sont closes, autant nous avons proposé d'anticiper les NAO de 2024 à l'automne prochain, mais la proposition a été refusée par le syndicat à cause des élections à venir.
Nous devons nous assoir autour de la table, mais avec tous les partenaires sociaux et pour 2024.
J'ai un peu l'impression que les élus syndicaux préparent leurs élections de fin d'année, c'est un peu embêtant. Nous tournons en rond.
TourMaG.com - Vous pensez que la compagnie est prise en otage par les élections syndicales ?
Christine Ourmières-Widener : En effet, j'ai un léger doute.
Je pense aux PNC qui vont avoir des coupures salariales significatives avec cette grève, alors que nous parlons du mois de l'année le plus chargé en activité et donc le plus rémunérateur.
Les conséquences seront très lourdes pour eux.
Les NAO sont des structures d'ensemble et les autres syndicats veulent maintenir le calendrier habituel. De plus, je ne suis pas d'accord avec le commentaire du SNPNC-FO, disant que nous n'avons rien donné.
Nous leur avons adressé un draft d'accord RTT, sols et cadres, des propositions forfaitaires, dans le cadre des équipages réduits, etc. Sur les équipes partant à - 3 ou -4 PNC, c'est un peu fort de café, puisque cela découle de la grève et des salariés qui ne veulent pas embarquer.
S'il y a moins de PNC, nous embarquons aussi moins de passagers, pour être conformes avec la loi.
Nous devons aussi penser à l'avenir et ne pas crisper les populations, car le travail et l'esprit d'équipe sont importants dans le succès d'Air Caraïbes. Le SNPNC-FO devrait avoir aussi cet objectif d'unité.
Tout le monde a le droit de faire ou ne pas faire grève.
TourMaG.com - Quelle serait la porte de sortie de ce conflit ?
Christine Ourmières-Widener : Je pense que nous avons fait les propositions pour en sortir.
Nous ne sommes pas en guerre contre le SNPNC, nous le respectons.
Il y avait sans doute des attentes plus hautes, mais nous devons regarder ce qu'il est possible de faire et trouver ensemble des solutions. Comme je vous l'ai dit, nous avons envoyé un draft d'accord sur un certain nombre de sujets, sans recevoir de réponse.
De plus, les personnels au sol ont besoin d'un syndicat majoritaire pour signer l'accord des RTT, donc la situation ralentit un certain nombre d'avancées sociales.
Christine Ourmières-Widener : Beaucoup de revendications peuvent être réglées assez rapidement, mais il existe un point de friction sur la rémunération.
A lire : Air Caraïbes : Marc Rochet prend du recul à la tête de la compagnie
Autant les discussions sur les salaires de 2023 sont closes, autant nous avons proposé d'anticiper les NAO de 2024 à l'automne prochain, mais la proposition a été refusée par le syndicat à cause des élections à venir.
Nous devons nous assoir autour de la table, mais avec tous les partenaires sociaux et pour 2024.
J'ai un peu l'impression que les élus syndicaux préparent leurs élections de fin d'année, c'est un peu embêtant. Nous tournons en rond.
TourMaG.com - Vous pensez que la compagnie est prise en otage par les élections syndicales ?
Christine Ourmières-Widener : En effet, j'ai un léger doute.
Je pense aux PNC qui vont avoir des coupures salariales significatives avec cette grève, alors que nous parlons du mois de l'année le plus chargé en activité et donc le plus rémunérateur.
Les conséquences seront très lourdes pour eux.
Les NAO sont des structures d'ensemble et les autres syndicats veulent maintenir le calendrier habituel. De plus, je ne suis pas d'accord avec le commentaire du SNPNC-FO, disant que nous n'avons rien donné.
Nous leur avons adressé un draft d'accord RTT, sols et cadres, des propositions forfaitaires, dans le cadre des équipages réduits, etc. Sur les équipes partant à - 3 ou -4 PNC, c'est un peu fort de café, puisque cela découle de la grève et des salariés qui ne veulent pas embarquer.
S'il y a moins de PNC, nous embarquons aussi moins de passagers, pour être conformes avec la loi.
Nous devons aussi penser à l'avenir et ne pas crisper les populations, car le travail et l'esprit d'équipe sont importants dans le succès d'Air Caraïbes. Le SNPNC-FO devrait avoir aussi cet objectif d'unité.
Tout le monde a le droit de faire ou ne pas faire grève.
TourMaG.com - Quelle serait la porte de sortie de ce conflit ?
Christine Ourmières-Widener : Je pense que nous avons fait les propositions pour en sortir.
Nous ne sommes pas en guerre contre le SNPNC, nous le respectons.
Il y avait sans doute des attentes plus hautes, mais nous devons regarder ce qu'il est possible de faire et trouver ensemble des solutions. Comme je vous l'ai dit, nous avons envoyé un draft d'accord sur un certain nombre de sujets, sans recevoir de réponse.
De plus, les personnels au sol ont besoin d'un syndicat majoritaire pour signer l'accord des RTT, donc la situation ralentit un certain nombre d'avancées sociales.
Air Caraïbes : "Les hausses de salaires équivalentes entre PNT et PNC"
TourMaG.com - L'affrètement a été aussi critiqué, en raison du choix de l'entreprise Wamos.
Christine Ourmières-Widener : Nous affrétons pour assurer notre programme, mais comme d'autres compagnies le font habituellement, ce n'est pas un sujet.
En plus de devoir assurer notre plan vol, nous devons affréter pour permettre à nos équipes non grévistes de pouvoir se reposer. Il faut y ajoutez la reprotection des clients sur d'autres compagnies.
Tout cela représente un coût pour Air Caraïbes, dont je ne vous dirai pas le montant.
TourMaG.com - Le SNPNC dénonce une distorsion entre les PNC et les PNT sur la question des salaires. Le syndicat évoque une augmentation des revenus des pilotes comprise entre 15 et 20%, contre seulement 5% pour le Personnel navigant commercial. Comment expliquez-vous cela ?
Christine Ourmières-Widener : Cette affirmation est fausse.
Les PNT ont des structures de rémunération différentes. Quand nous regardons la feuille de paie d'un PNT et d'un PNC, pour l'année 2023, par rapport aux mesures salariales validées par Air Caraïbes, les hausses sont équivalentes, entre 7 et 7,5%.
Quand le syndicat parle de 5%, il oublie d'intégrer dans le calcul les primes de vol. Nous avons fait des extractions, montré des exemples, mais le SNPNC reste arc-bouté sur sa demande, à savoir une réévaluation de la grille salariale.
De plus, les pilotes ont validé des négociations pour deux ans, chose rejetée par les PNC. Il n'y a pas de discrimination au sein de l'entreprise.
TourMaG.com - Le blocage a l'air inextricable...
Christine Ourmières-Widener : Nous valorisons le travail des PNC, il n'y a aucun doute sur leur qualité et leurs compétences.
Pour tout vous dire, hier (mardi 22 août 2023, ndlr), nous avons eu la première naissance en vol de notre histoire. Cet évènement a été rendu possible grâce aux PNC présents à bord.
Ils ont été très professionnels.
Le groupe Dubreuil est privé, et ses compagnies n'ont pas forcément eu le même soutien que d'autres acteurs. Les actionnaires ont contribué pour permettre le maintien des emplois, ils ont demandé des sacrifices salariaux, nous sommes bien d'accord avec ça.
Nous vivons la première année de véritable reprise de l'activité et nous avons une grève, alors qu'il n'y a pas de raisons chiffrées à celle-ci.
Christine Ourmières-Widener : Nous affrétons pour assurer notre programme, mais comme d'autres compagnies le font habituellement, ce n'est pas un sujet.
En plus de devoir assurer notre plan vol, nous devons affréter pour permettre à nos équipes non grévistes de pouvoir se reposer. Il faut y ajoutez la reprotection des clients sur d'autres compagnies.
Tout cela représente un coût pour Air Caraïbes, dont je ne vous dirai pas le montant.
TourMaG.com - Le SNPNC dénonce une distorsion entre les PNC et les PNT sur la question des salaires. Le syndicat évoque une augmentation des revenus des pilotes comprise entre 15 et 20%, contre seulement 5% pour le Personnel navigant commercial. Comment expliquez-vous cela ?
Christine Ourmières-Widener : Cette affirmation est fausse.
Les PNT ont des structures de rémunération différentes. Quand nous regardons la feuille de paie d'un PNT et d'un PNC, pour l'année 2023, par rapport aux mesures salariales validées par Air Caraïbes, les hausses sont équivalentes, entre 7 et 7,5%.
Quand le syndicat parle de 5%, il oublie d'intégrer dans le calcul les primes de vol. Nous avons fait des extractions, montré des exemples, mais le SNPNC reste arc-bouté sur sa demande, à savoir une réévaluation de la grille salariale.
De plus, les pilotes ont validé des négociations pour deux ans, chose rejetée par les PNC. Il n'y a pas de discrimination au sein de l'entreprise.
TourMaG.com - Le blocage a l'air inextricable...
Christine Ourmières-Widener : Nous valorisons le travail des PNC, il n'y a aucun doute sur leur qualité et leurs compétences.
Pour tout vous dire, hier (mardi 22 août 2023, ndlr), nous avons eu la première naissance en vol de notre histoire. Cet évènement a été rendu possible grâce aux PNC présents à bord.
Ils ont été très professionnels.
Le groupe Dubreuil est privé, et ses compagnies n'ont pas forcément eu le même soutien que d'autres acteurs. Les actionnaires ont contribué pour permettre le maintien des emplois, ils ont demandé des sacrifices salariaux, nous sommes bien d'accord avec ça.
Nous vivons la première année de véritable reprise de l'activité et nous avons une grève, alors qu'il n'y a pas de raisons chiffrées à celle-ci.
Planning : le chantier ne peut pas être réglé immédiatement
TourMaG.com - Pour sortir des chiffres, il y a une revendication sur la stabilité des plannings. Où en êtes-vous ?
Christine Ourmières-Widener : Le système de planning que nous utilisons n'est plus utilisé chez nos confrères.
C'est un sujet important, mais le chantier ne peut pas être réglé immédiatement, il nécessite 1 ou 2 ans de travail. Nous avons proposé un test aux syndicats pour avancer sur la question, étape par étape, mais il y a une cristallisation de la part du syndicat.
TourMaG.com - Vous n'avez pas besoin de nous pour régler ce conflit, malgré tout quel message aimeriez-vous adresser aux adhérents du SNPNC-FO ?
Christine Ourmières-Widener : Nous ne pouvons pas négocier de bons accords salariaux pendant une grève, ce n'est pas possible.
Cette grève est aussi le résultat de sujets de fond, demandant du temps. Nous devons avoir la participation de tous les partenaires sociaux. Je suis prête à ouvrir tous les dossiers.
Pour des raisons technologiques, nous ne pouvons pas mettre en place une application mobile pour nos PNC, sur la question des plannings. Je suis d'accord avec eux, ce n'est pas normal, mais cela nécessite une refonte significative.
Je suis prête à prendre des engagements de moyen.
Christine Ourmières-Widener : Le système de planning que nous utilisons n'est plus utilisé chez nos confrères.
C'est un sujet important, mais le chantier ne peut pas être réglé immédiatement, il nécessite 1 ou 2 ans de travail. Nous avons proposé un test aux syndicats pour avancer sur la question, étape par étape, mais il y a une cristallisation de la part du syndicat.
TourMaG.com - Vous n'avez pas besoin de nous pour régler ce conflit, malgré tout quel message aimeriez-vous adresser aux adhérents du SNPNC-FO ?
Christine Ourmières-Widener : Nous ne pouvons pas négocier de bons accords salariaux pendant une grève, ce n'est pas possible.
Cette grève est aussi le résultat de sujets de fond, demandant du temps. Nous devons avoir la participation de tous les partenaires sociaux. Je suis prête à ouvrir tous les dossiers.
Pour des raisons technologiques, nous ne pouvons pas mettre en place une application mobile pour nos PNC, sur la question des plannings. Je suis d'accord avec eux, ce n'est pas normal, mais cela nécessite une refonte significative.
Je suis prête à prendre des engagements de moyen.
"Comme pour l'ensemble des acteurs, l'été s'est bien passé"
TourMaG.com - Mis à part ce problème social, comment s'est passé l'été pour le Groupe ?
Christine Ourmières-Widener : Comme pour l'ensemble des acteurs, l'été s'est bien passé.
Les voyageurs ont envie de partir. Notre difficulté, si nous pouvons dire difficulté, car c'est plutôt un constat positif après deux années de covid. Nous avons cette fois-ci dû gérer des avions pleins, sur l'ensemble des destinations.
Christine Ourmières-Widener : Comme pour l'ensemble des acteurs, l'été s'est bien passé.
Les voyageurs ont envie de partir. Notre difficulté, si nous pouvons dire difficulté, car c'est plutôt un constat positif après deux années de covid. Nous avons cette fois-ci dû gérer des avions pleins, sur l'ensemble des destinations.