Handicap et tourisme : un duo qui doit viser l’or 🔑

Un regret, déjà : que les Jeux paralympiques, cannibalisés par la rentrée, n’aient pas été organisés en même temps que les Jeux olympiques. Sans doute auraient-ils gagné en visibilité même si les audiences et l'enthousiasme sont au rendez-vous.

Un constat, ensuite : les professionnels du tourisme ont fait beaucoup de progrès ces dernières années, parfois poussés par la loi, dans l’accueil des handicapés.

Citons, par exemple, Accor, qui vient d’annoncer que 380 de ses hôtels étaient candidats au label Tourisme et Handicap. Géré par Atout France, il n’est pas réservé aux mastodontes, l’exemple est d’ailleurs venu du bas.

Il suffit de parcourir la liste des structures référencées : on y trouve des chambres d’hôtes, des musées, offices de tourisme et même des cinémas. C’est donc bien tout un secteur qui s’est mis en ordre de marche pour faciliter l’accueil d’une clientèle handicapée.

Un investissement, qui, disons-le aussi, a été parfois fait pour ne pas se mettre hors-la-loi mais qui peut s’avérer payant. Ainsi,10% des 100 millions de passagers qui transitent par les aéroports de Paris chaque année ont un handicap, physique, auditif, sensoriel.

Au-delà du handicap visible, selon l’Insee, en 2060, 23,6 millions de personnes auront en effet plus de 60 ans, soit une personne sur trois. Et malheureusement, malgré les progrès de la médecine, plus on vieillit, moins il est aisé d’atteindre un 5e étage sans ascenseur.

Le marché est là : encore faut-il que ces touristes puissent se rendre facilement dans ces lieux labellisés. Il reste en effet beaucoup à faire. Quiconque a déjà pris le métro parisien rien qu’avec une lourde valise a pu se rendre compte combien, entre escaliers et couloirs interminables, il se révèle bien peu fonctionnel.

Bonne nouvelle : Valérie Pécresse, présidente de la région Ile-de-France , plaide pour un vaste chantier, "un métro pour tous" estimé entre 15 et 20 milliards d'euros, afin de rendre accessibles les « treize lignes historiques » du métro parisien.

Elle a néanmoins estimé qu'il faudrait au moins vingt ans pour y parvenir , avec « sans doute » des « impossibilités techniques » sur certaines stations, dans un Paris « i[extrêmement urbanisé ».

Amener le fauteuil roulant personnel du passager handicapé à la porte de l'avion reste aussi une gageure. Il faut qu'aux aéroports de départ et de correspondance, il ait été rangé en soute de façon à être facile à dégager, sans être mêlé aux autres bagages.

La SNCF est aussi dans le collimateur de personnes à mobilité réduite qui, sur les réseaux sociaux pointent un processus de réservation complexe, le manque de places, les ascenseurs souvent en panne et une attitude parfois déplacée des « valides ».

En passant, on peut donner un coup de chapeau à l’association Tourisme & Handicaps qui valorise les structures labellisées, forme les professionnels et organise chaque année les Trophées du Tourisme Accessible.

Citons, aussi, l'association Handiplages qui recense les plages accessibles.

Voyons donc le verre à moitié plein : les progrès sont là et nul doute que les jeux paralympiques pousseront tous les opérateurs, publics et privés, à passer la surmultipliée… pour que handicap et tourisme soit sur la première marche du podium.