TourMaG - Vous avez déclaré dans un autre média que le congrès 2023 des Entreprises du Voyage (EDV) se tiendra à guichet fermé. Sous quel signe avez-vous placé l'organisation de cet évènement ? L'année dernière, Ulysse Gosset était intervenu sur la guerre en Ukraine, par exemple...
Jean-Pierre Mas : Nous sommes complets et je n'avais pas vraiment de doute là-dessus, puisque nous aurions pu fermer les inscriptions depuis un bon moment.
Sur la tenue du congrès, il n'y a pas de thème général. Je n'y suis pas vraiment favorable, car cela apporte des contraintes.
Deux importantes thématiques seront abordées : la relation au travail et le climat.
TourMaG - La lecture du programme donne l'impression que vous aimeriez que les participants repartent avec de bonnes intentions pour rendre le secteur plus attractif, comme en laissant un peu plus de place aux salariés dans leurs entreprises.
Jean-Pierre Mas : Un congrès comme cela a une partie très technique, avec les ateliers qui ont des thématiques très proches du quotidien.
Puis dans les plénières, nous voulons que l'audience se projette et regarde devant. Ce que vous avez dit est totalement juste. Nous devons être imaginatifs, face à l'accélération des changements.
Dans nos entreprises nous devons accepter les changements et les anticiper, c'est un peu le message qui sera passé.
La relation au travail et avec les collaborateurs évolue, d'où l'intervention Isaac Getz, sur l'entreprise libérée.
Jean-Pierre Mas : Nous sommes complets et je n'avais pas vraiment de doute là-dessus, puisque nous aurions pu fermer les inscriptions depuis un bon moment.
Sur la tenue du congrès, il n'y a pas de thème général. Je n'y suis pas vraiment favorable, car cela apporte des contraintes.
Deux importantes thématiques seront abordées : la relation au travail et le climat.
TourMaG - La lecture du programme donne l'impression que vous aimeriez que les participants repartent avec de bonnes intentions pour rendre le secteur plus attractif, comme en laissant un peu plus de place aux salariés dans leurs entreprises.
Jean-Pierre Mas : Un congrès comme cela a une partie très technique, avec les ateliers qui ont des thématiques très proches du quotidien.
Puis dans les plénières, nous voulons que l'audience se projette et regarde devant. Ce que vous avez dit est totalement juste. Nous devons être imaginatifs, face à l'accélération des changements.
Dans nos entreprises nous devons accepter les changements et les anticiper, c'est un peu le message qui sera passé.
La relation au travail et avec les collaborateurs évolue, d'où l'intervention Isaac Getz, sur l'entreprise libérée.
"Le télétravail est une opportunité..."
TourMaG - Son intervention risque de chambouler certains patrons du secteur. Les professionnels ont parfois du mal à passer la main. Isaac Getz propose une plus grande autonomie des salariés dans la prise de décision.
Jean-Pierre Mas : Je me sens un peu concerné par votre constat (rire, ndlr). Ce n'est pas une question d'âge, mais de mentalité.
Si nous ne sommes pas en mesure de réinventer la vie dans l'entreprise, nous aurons des difficultés à séduire et à conserver des collaborateurs de qualité. Et pour cela, il ne suffit pas d'installer seulement des baby-foot.
TourMaG - La mise en place du télétravail est-elle une problématique particulière ?
Jean-Pierre Mas : Bien sûr, d'ailleurs avec les organisations syndicales nous travaillons à l'instauration d'un cadre.
Aujourd'hui, il n'est pas encadré. C'est une demande des collaborateurs. De l'autre côté, vous avez des réactions divergentes chez les entrepreneurs, avec de l'hostilité, puisque l'on entend que le télétravail consiste à travailler devant la télé.
Il est pourtant possible de concilier l'intérêt de l'entreprise et le télétravail, car la productivité ne chute pas contrairement à ce que certains pensent.
L'entreprise peut même en tirer un intérêt. Il y a une véritable opportunité pour le salarié et l'employeur, en étirant les périodes d'ouverture des agences de voyages, pour correspondre à la demande des clients. Il ne faut pas le faire à reculons.
Jean-Pierre Mas : Je me sens un peu concerné par votre constat (rire, ndlr). Ce n'est pas une question d'âge, mais de mentalité.
Si nous ne sommes pas en mesure de réinventer la vie dans l'entreprise, nous aurons des difficultés à séduire et à conserver des collaborateurs de qualité. Et pour cela, il ne suffit pas d'installer seulement des baby-foot.
TourMaG - La mise en place du télétravail est-elle une problématique particulière ?
Jean-Pierre Mas : Bien sûr, d'ailleurs avec les organisations syndicales nous travaillons à l'instauration d'un cadre.
Aujourd'hui, il n'est pas encadré. C'est une demande des collaborateurs. De l'autre côté, vous avez des réactions divergentes chez les entrepreneurs, avec de l'hostilité, puisque l'on entend que le télétravail consiste à travailler devant la télé.
Il est pourtant possible de concilier l'intérêt de l'entreprise et le télétravail, car la productivité ne chute pas contrairement à ce que certains pensent.
L'entreprise peut même en tirer un intérêt. Il y a une véritable opportunité pour le salarié et l'employeur, en étirant les périodes d'ouverture des agences de voyages, pour correspondre à la demande des clients. Il ne faut pas le faire à reculons.
Les NAO sans fin : "C'est très pénalisant pour l'image du secteur"
TourMaG - Le recrutement est-il toujours une problématique d'actualité ?
Jean-Pierre Mas : Oui, des points de vente n'ont pas pu rouvrir faute de collaborateurs.
Deux problèmes subsistent. Ces dernières années, nous avons eu le départ des salariés vers d'autres secteurs - un problème réglé - puis le recrutement. Aujourd'hui, nous avons des difficultés à fidéliser les collaborateurs de qualité.
Ils sont tentés d'aller voir ailleurs ou de changer d'entreprise, répondant aux surenchères salariales.
TourMaG - Le fameux plein emploi vers lequel se dirige la France ne joue pas vraiment en faveur du secteur ?
Jean-Pierre Mas : Pas du tout, mais c'est une bonne chose, d'un point de vue sociétal.
Nous aurons alors besoin des immigrés, il y aura moins d'hostilité dans la société.
TourMaG - Les NAO qui n'en finissent pas, un syndicat professionnel qui ne veut pas répondre aux exigences des salariés, cela pénalise à l'image du secteur, vous ne pensez pas ?
Jean-Pierre Mas : C'est très pénalisant.
Je vous rappelle que si les NAO s'éternisent depuis 10 mois, c'est de la faute des syndicats de salariés. Le salaire minimum aurait pu être augmenté de plus de 3% en moyenne pour tout le monde, depuis un long moment.
Et contrairement à ce que j'ai pu lire dans TourMaG.com, la prime d'ancienneté n'aurait pas été supprimée. Il n'en a jamais été question, mais nous avons proposé de la moderniser.
La prime d'ancienneté aurait connu une hausse, pour l'ensemble des salariés. Ce sont les syndicats des salariés qui freinent des quatre fers. Ils sont passéistes.
Jean-Pierre Mas : Oui, des points de vente n'ont pas pu rouvrir faute de collaborateurs.
Deux problèmes subsistent. Ces dernières années, nous avons eu le départ des salariés vers d'autres secteurs - un problème réglé - puis le recrutement. Aujourd'hui, nous avons des difficultés à fidéliser les collaborateurs de qualité.
Ils sont tentés d'aller voir ailleurs ou de changer d'entreprise, répondant aux surenchères salariales.
TourMaG - Le fameux plein emploi vers lequel se dirige la France ne joue pas vraiment en faveur du secteur ?
Jean-Pierre Mas : Pas du tout, mais c'est une bonne chose, d'un point de vue sociétal.
Nous aurons alors besoin des immigrés, il y aura moins d'hostilité dans la société.
TourMaG - Les NAO qui n'en finissent pas, un syndicat professionnel qui ne veut pas répondre aux exigences des salariés, cela pénalise à l'image du secteur, vous ne pensez pas ?
Jean-Pierre Mas : C'est très pénalisant.
Je vous rappelle que si les NAO s'éternisent depuis 10 mois, c'est de la faute des syndicats de salariés. Le salaire minimum aurait pu être augmenté de plus de 3% en moyenne pour tout le monde, depuis un long moment.
Et contrairement à ce que j'ai pu lire dans TourMaG.com, la prime d'ancienneté n'aurait pas été supprimée. Il n'en a jamais été question, mais nous avons proposé de la moderniser.
La prime d'ancienneté aurait connu une hausse, pour l'ensemble des salariés. Ce sont les syndicats des salariés qui freinent des quatre fers. Ils sont passéistes.
"Le chiffre d'affaires est à +30% par rapport à l'été 2019"
TourMaG - Le secteur va-t-il devoir demander au Ministère de régler le problème ?
Jean-Pierre Mas : Ce n'est pas à l'ordre du jour.
Si nous allons jusque là, nous irons de façon très décontractée. La proposition date de juillet 2022. Elle a été pinaillée depuis des mois, pour être rejetée, afin d'accepter la position la plus minimaliste qui soit.
Nous avons dit aux syndicats que s'ils acceptaient cette position, nous ne reviendrons pas dessus.
TourMaG - Du côté des patrons du secteur, ils ne veulent pas entendre parler d'une indexation de la prime d'ancienneté sur les salaires ?
Jean-Pierre Mas : Elle est historiquement et toujours indexée sur le salaire du groupe.
Nous avons proposé de moderniser son calcul, non plus les salaires de base, mais des paliers d'ancienneté. Tout le monde est perdant depuis 10 mois. Notre ami de FO ne dit pas la vérité, peut-être qu'il ne comprend pas notre proposition.
Nous ne reviendrons pas sur la proposition de juillet 2022, ils ont refusé, nous ne la représenterons pas.
TourMaG - L'industrie va se retrouver à Maurice. Comment se porte-t-elle ?
Jean-Pierre Mas : Globalement, elle se porte bien.
L'été est positif en matière de réservation. Le nombre de dossiers est en hausse de 7%, le chiffre d'affaires est à +30% par rapport à 2019. Le voyage d'affaires se situe autour de 80% de l'activité d'avant crise, il ne reviendra pas à 100%, mais les TMC se sont adaptées à cela.
Les réceptifs se portent aussi bien.
Jean-Pierre Mas : Ce n'est pas à l'ordre du jour.
Si nous allons jusque là, nous irons de façon très décontractée. La proposition date de juillet 2022. Elle a été pinaillée depuis des mois, pour être rejetée, afin d'accepter la position la plus minimaliste qui soit.
Nous avons dit aux syndicats que s'ils acceptaient cette position, nous ne reviendrons pas dessus.
TourMaG - Du côté des patrons du secteur, ils ne veulent pas entendre parler d'une indexation de la prime d'ancienneté sur les salaires ?
Jean-Pierre Mas : Elle est historiquement et toujours indexée sur le salaire du groupe.
Nous avons proposé de moderniser son calcul, non plus les salaires de base, mais des paliers d'ancienneté. Tout le monde est perdant depuis 10 mois. Notre ami de FO ne dit pas la vérité, peut-être qu'il ne comprend pas notre proposition.
Nous ne reviendrons pas sur la proposition de juillet 2022, ils ont refusé, nous ne la représenterons pas.
TourMaG - L'industrie va se retrouver à Maurice. Comment se porte-t-elle ?
Jean-Pierre Mas : Globalement, elle se porte bien.
L'été est positif en matière de réservation. Le nombre de dossiers est en hausse de 7%, le chiffre d'affaires est à +30% par rapport à 2019. Le voyage d'affaires se situe autour de 80% de l'activité d'avant crise, il ne reviendra pas à 100%, mais les TMC se sont adaptées à cela.
Les réceptifs se portent aussi bien.
Voyage : "Nous craignons un élargissement de la fracture sociale pour l'hiver"
TourMaG - Tout est au beau fixe. Il n'y a aucun nuage au-dessus de l'industrie touristique en France ?
Jean-Pierre Mas : Il y a longtemps que les indicateurs n'avaient pas été aussi favorables qu'aujourd'hui.
Nous avons malgré tout des sujets de préoccupation, dont l'inflation et le pouvoir d'achat. Nous craignons que pour l'hiver prochain, la fracture sociale s'élargisse, avec des difficultés pour partir en vacances.
Il est possible que l'inflation ralentisse les réservations au 2e semestre.
TourMaG - Vous allez présider votre dernier congrès. Le syndicat se porte comment ?
Jean-Pierre Mas : Financièrement, il se porte très bien.
Il n'y a rien d'exceptionnel, mais nous allons pouvoir faire des réserves, nous allons pouvoir financer une nouvelle campagne publicitaire ou autre chose. Notre situation est très confortable.
Au niveau des adhérents, nous en avons des nouveaux, compensant positivement les départs des anciens. Beaucoup ont arrêté leur activité.
TourMaG - Votre succession fait beaucoup parler. Une personnalité a pris beaucoup de place durant la crise sanitaire. Est-ce que Valérie Boned ferait une bonne présidente ?
Jean-Pierre Mas : Sans aucun doute, elle a les compétences, il n'y a aucun doute sur ce point.
Après deux autres points subsistent : les statuts et la volonté, ça ne dépend pas de moi, mais de Valérie.
Je ne me positionnerais pas, sauf si une candidature est particulièrement nocive, alors je parlerais. Sinon je ne favoriserais aucun candidat. Je suis observateur et non acteur sur ma succession.
Jean-Pierre Mas : Il y a longtemps que les indicateurs n'avaient pas été aussi favorables qu'aujourd'hui.
Nous avons malgré tout des sujets de préoccupation, dont l'inflation et le pouvoir d'achat. Nous craignons que pour l'hiver prochain, la fracture sociale s'élargisse, avec des difficultés pour partir en vacances.
Il est possible que l'inflation ralentisse les réservations au 2e semestre.
TourMaG - Vous allez présider votre dernier congrès. Le syndicat se porte comment ?
Jean-Pierre Mas : Financièrement, il se porte très bien.
Il n'y a rien d'exceptionnel, mais nous allons pouvoir faire des réserves, nous allons pouvoir financer une nouvelle campagne publicitaire ou autre chose. Notre situation est très confortable.
Au niveau des adhérents, nous en avons des nouveaux, compensant positivement les départs des anciens. Beaucoup ont arrêté leur activité.
TourMaG - Votre succession fait beaucoup parler. Une personnalité a pris beaucoup de place durant la crise sanitaire. Est-ce que Valérie Boned ferait une bonne présidente ?
Jean-Pierre Mas : Sans aucun doute, elle a les compétences, il n'y a aucun doute sur ce point.
Après deux autres points subsistent : les statuts et la volonté, ça ne dépend pas de moi, mais de Valérie.
Je ne me positionnerais pas, sauf si une candidature est particulièrement nocive, alors je parlerais. Sinon je ne favoriserais aucun candidat. Je suis observateur et non acteur sur ma succession.
EDV : "Valérie Boned a les compétences pour être présidente"
Autres articles
-
ETA Royaume-Uni : c'est encore le voyage scolaire qui trinque ?
-
Taxe Chirac : EDV et SETO plaident pour une application sur les résas à partir du 1er janvier et non sur les départs
-
EXCLUSIF - Air France a déjà anticipé la hausse de la taxe Chirac ! 🔑
-
Emirates et son store sont-ils en dehors des clous ? 🔑
-
Comment les EDV vont valoriser l’offre France des agences de voyages 🔑
TourMaG - Dans la profession beaucoup de personnes aimeraient la voir briguer un mandat. Cette rumeur se fait de plus en plus insistante...
Jean-Pierre Mas : Cette rumeur n'est pas arrivée jusqu'à mes oreilles.
TourMaG - Elle est assez forte pourtant...
Jean-Pierre Mas : Je dois être sourd (rire, ndlr).
TourMaG - Une réforme de la gouvernance des EDV serait-elle souhaitable pour permettre à des profils plus jeunes de briguer la présidence ?
Jean-Pierre Mas : Il y a deux façons de présider un syndicat professionnel.
Tout d'abord, celle que j'ai adoptée : le président opérationnel. J'ai mis les mains dans la machine durant la crise, même si je le faisais déjà avant, accompagné de Valérie Boned et de l'équipe.
Un président opérationnel est un boulot à plein temps.
Ma chance c'est que mes entreprises étaient dimensionnées pour tourner au quotidien sans moi, les collaborateurs savaient quelles étaient mes responsabilités, cela ne s'est pas fait au détriment des résultats de mes entreprises.
Cette posture est compliquée pour un jeune chef d'entreprise, je pense à un garçon comme Gregory Mavoian (le président du GIE Manor, ndlr), il ne pourrait pas.
Vous pouvez aussi avoir un président qui prend de la hauteur, qui n'est pas opérationnel, et se repose sur l'équipe pour gérer les dossiers. Ce positionnement dégagerait du temps pour un patron plus impliqué dans la vie de sa société.
Le syndicat est déjà bien structuré, il est possible de le renforcer pour dégager le président de ses activités opérationnelles.
TourMaG - Vous n'êtes pas sans connaître les difficultés économiques de nos confrères de l'Echo Touristique. Quel est votre sentiment face à la situation difficile dans laquelle se trouve une partie de la presse touristique ?
Jean-Pierre Mas : Durant le Covid, nous avons soutenu la presse touristique, en lui permettant de bénéficier des aides du secteur.
Nous avons besoin d'une presse touristique, d'un relais d'information "objective". Et nous avons besoin d'une presse professionnelle libre, toutes les situations de monopole sont exécrables.
La presse vit grâce aux annonceurs et aux abonnés. Pour qu'il y ait des annonceurs, il faut des abonnés. Les abonnés payent si l'information est pertinente et utile.
Aujourd'hui les annonceurs sont faibles, car ils arbitrent en faveur des réseaux sociaux et de la presse grand public. Mon job serait d'inciter les professionnels à s'abonner et à la lecture. Etudiant je voulais être journaliste, donc ce sujet m'intéresse.
L'équation n'est pas évidente. Je voudrais aider à faire comprendre que la presse professionnelle est indispensable et nécessaire à notre industrie.
TourMaG - A partir d'octobre, nous retrouverons donc les éditos de Jean-Pierre Mas, le journaliste, sur TourMaG.com ?
Jean-Pierre Mas : Non, (rire, ndlr) je ne veux pas me contraindre à quelque chose d'obligatoire.
Jean-Pierre Mas : Cette rumeur n'est pas arrivée jusqu'à mes oreilles.
TourMaG - Elle est assez forte pourtant...
Jean-Pierre Mas : Je dois être sourd (rire, ndlr).
TourMaG - Une réforme de la gouvernance des EDV serait-elle souhaitable pour permettre à des profils plus jeunes de briguer la présidence ?
Jean-Pierre Mas : Il y a deux façons de présider un syndicat professionnel.
Tout d'abord, celle que j'ai adoptée : le président opérationnel. J'ai mis les mains dans la machine durant la crise, même si je le faisais déjà avant, accompagné de Valérie Boned et de l'équipe.
Un président opérationnel est un boulot à plein temps.
Ma chance c'est que mes entreprises étaient dimensionnées pour tourner au quotidien sans moi, les collaborateurs savaient quelles étaient mes responsabilités, cela ne s'est pas fait au détriment des résultats de mes entreprises.
Cette posture est compliquée pour un jeune chef d'entreprise, je pense à un garçon comme Gregory Mavoian (le président du GIE Manor, ndlr), il ne pourrait pas.
Vous pouvez aussi avoir un président qui prend de la hauteur, qui n'est pas opérationnel, et se repose sur l'équipe pour gérer les dossiers. Ce positionnement dégagerait du temps pour un patron plus impliqué dans la vie de sa société.
Le syndicat est déjà bien structuré, il est possible de le renforcer pour dégager le président de ses activités opérationnelles.
TourMaG - Vous n'êtes pas sans connaître les difficultés économiques de nos confrères de l'Echo Touristique. Quel est votre sentiment face à la situation difficile dans laquelle se trouve une partie de la presse touristique ?
Jean-Pierre Mas : Durant le Covid, nous avons soutenu la presse touristique, en lui permettant de bénéficier des aides du secteur.
Nous avons besoin d'une presse touristique, d'un relais d'information "objective". Et nous avons besoin d'une presse professionnelle libre, toutes les situations de monopole sont exécrables.
La presse vit grâce aux annonceurs et aux abonnés. Pour qu'il y ait des annonceurs, il faut des abonnés. Les abonnés payent si l'information est pertinente et utile.
Aujourd'hui les annonceurs sont faibles, car ils arbitrent en faveur des réseaux sociaux et de la presse grand public. Mon job serait d'inciter les professionnels à s'abonner et à la lecture. Etudiant je voulais être journaliste, donc ce sujet m'intéresse.
L'équation n'est pas évidente. Je voudrais aider à faire comprendre que la presse professionnelle est indispensable et nécessaire à notre industrie.
TourMaG - A partir d'octobre, nous retrouverons donc les éditos de Jean-Pierre Mas, le journaliste, sur TourMaG.com ?
Jean-Pierre Mas : Non, (rire, ndlr) je ne veux pas me contraindre à quelque chose d'obligatoire.