La croisière maritime se divise aujourd’hui en deux grandes catégories : le main stream, avec des bateaux qui ressemblent à s’y méprendre à des immeubles et la croisière de luxe, avec un nombre croissant d’acteurs et des bateaux de moindre capacité./ FeverPitch - DepositPhotos.com
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Les nostalgiques du "Mermoz" le regretteront mais la "belle époque" de Paquet et des croisières de papa semble bel et bien révolue.
Toutes les tentatives pour faire renaître ce concept d’appartenance, un peu franchouillard, il faut bien le reconnaître, ont échoué.
Pourtant les Gaulois aiment bien se retrouver entre eux, causer français, bien manger, boire de bons vins, et rester scandaleusement longtemps à table.
Et comme la maîtrise des langues étrangères est moins courante chez nous que celle des bons crus, ils apprécient tout particulièrement le confort intellectuel d’un personnel aimable et s’exprimant dans la langue de Molière… même si c’est avec un accent.
Le tout, bien entendu, à des tarifs n’hypothéquant pas un semestre de revenus ou plusieurs mois de retraite. C’est bien connu : nos compatriotes veulent des bateaux à cinq pattes avec à l’intérieur le beurre, et l’argent du beurre.
Une niche vide ou un mauvais plan...
Or, les armateurs ont beau ramer, ils n’y arrivent pas. Le concept est révolu. Dépassé. En langage de création d’entreprise cela s’appelle une niche vide ou un mauvais plan.
La croisière maritime se divise principalement aujourd’hui en deux grandes catégories : le mainstream, avec des bateaux qui ressemblent à s’y méprendre à des immeubles et la croisière de luxe, avec un nombre croissant d’acteurs et des bateaux de moindre capacité, offrant des prestations de standing à un tarif idoine.
A noter aussi une nouvelle vague : les croisières d’expédition qui ne sont qu’une "spécialisation" de la deuxième catégorie.
Entre ces deux, y a-t-il la place pour une catégorie intermédiaire ? Manifestement, il n’y a pas d’exception à la règle si l’on en croit les tentatives et les échecs successifs de Croisières de France, et plus récemment de la Compagnie française de croisières (CFC).
Alors, pourquoi ça ne marche pas ?
Cette industrie, gourmande en capitaux, est devenue très concurrentielle. Elle est désormais aux mains de conglomérats qui disposent du cash nécessaire pour renouveler leurs flottes, envisager des politiques de décarbonation et répondre aux normes techniques de plus en plus draconiennes exigées par les autorités.
La croisière maritime se divise principalement aujourd’hui en deux grandes catégories : le mainstream, avec des bateaux qui ressemblent à s’y méprendre à des immeubles et la croisière de luxe, avec un nombre croissant d’acteurs et des bateaux de moindre capacité, offrant des prestations de standing à un tarif idoine.
A noter aussi une nouvelle vague : les croisières d’expédition qui ne sont qu’une "spécialisation" de la deuxième catégorie.
Entre ces deux, y a-t-il la place pour une catégorie intermédiaire ? Manifestement, il n’y a pas d’exception à la règle si l’on en croit les tentatives et les échecs successifs de Croisières de France, et plus récemment de la Compagnie française de croisières (CFC).
Alors, pourquoi ça ne marche pas ?
Cette industrie, gourmande en capitaux, est devenue très concurrentielle. Elle est désormais aux mains de conglomérats qui disposent du cash nécessaire pour renouveler leurs flottes, envisager des politiques de décarbonation et répondre aux normes techniques de plus en plus draconiennes exigées par les autorités.
La croisière est un métier...
L’échec du dernier essai en date a démontré point par point l’ensemble de ces prérequis.
Injecter quelques dizaines de millions dans l’achat d’un bateau et proclamer à la terre entière qu’on va faire de la croisière à la française ne suffit pas.
Tout d’abord, la croisière est un métier et les fonds d’investissement qui calculent le potentiel de leur revenu en se basant sur un business plan, aussi séduisant soit-il, se plantent invariablement.
La croisière n’est pas un monde de traders, avec des valeurs immatérielles qu’il suffit d’acheter ou de revendre au moment opportun pour ramasser la mise. Bien au contraire, elle peut se révéler une source importante de pertes.
Cheyne Capital, le fonds d’investissement propriétaire du "Renaissance", en a fait la mer expérience (fôte volontaire).
Quand on crée une telle entreprise, il faut être prêt à débourser plusieurs dizaines (voire centaines) de millions d’euros pour acquérir un navire, accepter de gérer des ressources humaines, des conventions collectives multiples et des aléas liés aux éléments naturels.
Injecter quelques dizaines de millions dans l’achat d’un bateau et proclamer à la terre entière qu’on va faire de la croisière à la française ne suffit pas.
Tout d’abord, la croisière est un métier et les fonds d’investissement qui calculent le potentiel de leur revenu en se basant sur un business plan, aussi séduisant soit-il, se plantent invariablement.
La croisière n’est pas un monde de traders, avec des valeurs immatérielles qu’il suffit d’acheter ou de revendre au moment opportun pour ramasser la mise. Bien au contraire, elle peut se révéler une source importante de pertes.
Cheyne Capital, le fonds d’investissement propriétaire du "Renaissance", en a fait la mer expérience (fôte volontaire).
Quand on crée une telle entreprise, il faut être prêt à débourser plusieurs dizaines (voire centaines) de millions d’euros pour acquérir un navire, accepter de gérer des ressources humaines, des conventions collectives multiples et des aléas liés aux éléments naturels.
Croisière à la française : tenir la promesse de qualité
D’ailleurs, sait-on que posséder un unique bateau est un facteur de risque non négligeable ? A la moindre avarie, au moindre pépin, c’est toute une saison et un remplissage qui partent à vau-l’eau.
Au-delà, il faut aussi tenir la promesse de qualité faite au client, elle aussi, coûteuse et soumise à des critères tant humains que matériels.
Compte tenu en outre de la taille du marché français et des mastodontes à l'œuvre pour capter une clientèle, somme toute restreinte - si on la compare aux autres pays européens -, on peut dire que la croisière à la française est une sorte de mirage à assécher des capitaux.
Sir Richard Branson (Groupe Virgin), disait que si les milliardaires voulaient devenir millionnaires, il suffisait d’acheter une compagnie aérienne. Je suis convaincu que cette boutade pourrait aussi s’appliquer aux compagnies de croisières…
Au-delà, il faut aussi tenir la promesse de qualité faite au client, elle aussi, coûteuse et soumise à des critères tant humains que matériels.
Compte tenu en outre de la taille du marché français et des mastodontes à l'œuvre pour capter une clientèle, somme toute restreinte - si on la compare aux autres pays européens -, on peut dire que la croisière à la française est une sorte de mirage à assécher des capitaux.
Sir Richard Branson (Groupe Virgin), disait que si les milliardaires voulaient devenir millionnaires, il suffisait d’acheter une compagnie aérienne. Je suis convaincu que cette boutade pourrait aussi s’appliquer aux compagnies de croisières…
L'Editorial de Jean Da Luz
Directeur de la rédaction - TourMaG.com
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