TourMaG : Comment se présente votre activité en ce moment ?
Marie Bozzoni : Dès le mois de mars 2022, dès la levée des dernières restrictions sur le voyage en groupe, nous avons vu notre activité décoller de manière exponentielle avec une prolongation de cette tendance depuis le début de l’année 2023 (Voir pièce jointe).
TourMag : Comment réagissez-vous à ces flux ? Souhaitez-vous augmenter votre capacité à les traiter ?
Marie Bozzoni :]b Alors pas du tout ! Ce nouvel afflux nous a conduit collectivement à nous poser des questions sur la manière de l’aborder avec une première réflexion : pourquoi multiplier les rotations si on ne gagne pas plus d’argent et qu’à l’inverse on augmente la pollution par nos émissions ?
Cela nous conduit à sortir de la logique de volume pour proposer une expérience différente de celle de nos concurrents sur la Seine, plus qualitative, davantage tournée vers la clientèle individuelle.
TourMaG : Comment cela se traduit-il concrètement ?
Marie Bozzoni :]b Dès l’an passé, nous avons choisi de réduire le nombre de rotation de nos cinq bateaux sans avoir – au bout du compte – à avoir à refuser beaucoup de passagers.
Dès la sortie des premiers confinements, nous avons progressivement renouvelé notre offre. D’abord en supprimant toutes les croisières à commentaires enregistrés en trois langues pour les remplacer par l’accompagnement de guides-conférenciers s’exprimant directement en français et en anglais.
Lire aussi : Les Vedettes de Paris investissent 75M pour Ă©lectrifier leur flotte d'ici Ă 2024
C’était notre façon de contribuer à la relance de l’activité des guides qui ont beaucoup souffert pendant la crise et un enrichissement de la proposition en direction de Parisiens et de Franciliens qui connaissent déjà en grande partie l’histoire de la capitale.
Marie Bozzoni : Dès le mois de mars 2022, dès la levée des dernières restrictions sur le voyage en groupe, nous avons vu notre activité décoller de manière exponentielle avec une prolongation de cette tendance depuis le début de l’année 2023 (Voir pièce jointe).
TourMag : Comment réagissez-vous à ces flux ? Souhaitez-vous augmenter votre capacité à les traiter ?
Marie Bozzoni :]b Alors pas du tout ! Ce nouvel afflux nous a conduit collectivement à nous poser des questions sur la manière de l’aborder avec une première réflexion : pourquoi multiplier les rotations si on ne gagne pas plus d’argent et qu’à l’inverse on augmente la pollution par nos émissions ?
Cela nous conduit à sortir de la logique de volume pour proposer une expérience différente de celle de nos concurrents sur la Seine, plus qualitative, davantage tournée vers la clientèle individuelle.
TourMaG : Comment cela se traduit-il concrètement ?
Marie Bozzoni :]b Dès l’an passé, nous avons choisi de réduire le nombre de rotation de nos cinq bateaux sans avoir – au bout du compte – à avoir à refuser beaucoup de passagers.
Dès la sortie des premiers confinements, nous avons progressivement renouvelé notre offre. D’abord en supprimant toutes les croisières à commentaires enregistrés en trois langues pour les remplacer par l’accompagnement de guides-conférenciers s’exprimant directement en français et en anglais.
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C’était notre façon de contribuer à la relance de l’activité des guides qui ont beaucoup souffert pendant la crise et un enrichissement de la proposition en direction de Parisiens et de Franciliens qui connaissent déjà en grande partie l’histoire de la capitale.
Nous allons bientôt ouvrir une boutique avec des objects éco-conçus et utiles
TourMaG : L’enrichissement de l’offre a-t-il pris d’autres formes ?
Marie Bozzoni : Nous nous sommes dit qu’après 20h00 les passagers ont déjà pas mal marché ou visité les monuments et qu’ils apprécieraient une pause en embarquant pour une croisière apéro avec une ambiance musicale en parallèle à la découverte des monuments.
Nous allons franchir une nouvelle étape début mai avec l’ouverture d’une boutique, que je ne veux pas appeler de souvenirs car nous la voulons aussi différente de l’offre habituelle.
TourMaG : C’est-à -dire ?
Marie Bozzoni :]b Bien sûr, il y aura des "Tour Eiffel" mais surtout de véritables objets utiles dans la vie courante, éco-conçus et responsables qui ne finiront pas dans la poubelle trois jours après.
Marie Bozzoni : Nous nous sommes dit qu’après 20h00 les passagers ont déjà pas mal marché ou visité les monuments et qu’ils apprécieraient une pause en embarquant pour une croisière apéro avec une ambiance musicale en parallèle à la découverte des monuments.
Nous allons franchir une nouvelle étape début mai avec l’ouverture d’une boutique, que je ne veux pas appeler de souvenirs car nous la voulons aussi différente de l’offre habituelle.
TourMaG : C’est-à -dire ?
Marie Bozzoni :]b Bien sûr, il y aura des "Tour Eiffel" mais surtout de véritables objets utiles dans la vie courante, éco-conçus et responsables qui ne finiront pas dans la poubelle trois jours après.
"Nous aurons de nouvelles propositions de croisières thématiques cette année"
TourMaG : Allez-vous poursuivre et/ou renforcer la thématisation des croisières ?
Marie Bozzoni :]b C’est effectivement en cours avec une complexité à surmonter, celle de la programmation qui implique une réservation alors que beaucoup de voyageurs se présentent naturellement pour embarquer sur le prochain départ.
Mais c’est un axe de développement, après la croisière Impressionnisme, nous avons proposé une croisière Femmes de Paris, une autre autour de Napoléon, un Paris qui fait peur mais aussi l’Amour à Paris… avec de nouvelles propositions cette année.
Si elle n’est pas en « direct » avec le conférencier, il est toujours possible de la suivre en audio à travers notre application. Nous avons aussi créé une « croisière famille » qui s’adresse à celles qui viennent avec leurs enfants de plus jeune âge.
TourMaG : Avez-vous déjà des indications sur le déroulement de la cérémonie d’ouverture des JO 2024 qui doit descendre la Seine ?
Marie Bozzoni : C’est un sujet maitrisé par le comité d’organisation avec lequel nous sommes en contact mais nous ne sommes pas dans le secret. Nous savons qu’il faudra mobiliser au moins 90 bateaux, alors nous serons forcément impliqués mais je ne sais pas encore de quelle manière.
Marie Bozzoni :]b C’est effectivement en cours avec une complexité à surmonter, celle de la programmation qui implique une réservation alors que beaucoup de voyageurs se présentent naturellement pour embarquer sur le prochain départ.
Mais c’est un axe de développement, après la croisière Impressionnisme, nous avons proposé une croisière Femmes de Paris, une autre autour de Napoléon, un Paris qui fait peur mais aussi l’Amour à Paris… avec de nouvelles propositions cette année.
Si elle n’est pas en « direct » avec le conférencier, il est toujours possible de la suivre en audio à travers notre application. Nous avons aussi créé une « croisière famille » qui s’adresse à celles qui viennent avec leurs enfants de plus jeune âge.
TourMaG : Avez-vous déjà des indications sur le déroulement de la cérémonie d’ouverture des JO 2024 qui doit descendre la Seine ?
Marie Bozzoni : C’est un sujet maitrisé par le comité d’organisation avec lequel nous sommes en contact mais nous ne sommes pas dans le secret. Nous savons qu’il faudra mobiliser au moins 90 bateaux, alors nous serons forcément impliqués mais je ne sais pas encore de quelle manière.
Le premier bateau remotorisé en propulsion électrique entrera en exploitation en mai prochain
TourMaG : En parlant des bateaux, votre actualité est leur électrification progressive. A quel rythme la menez-vous ?
Marie Bozzoni : Nous possédons cinq bateaux de « petite » capacité, c’est-à -dire 250 passagers maximum. Quatre d’entre eux vont être équipés d’un moteur électrique, le cinquième étant de nouvelle génération avec une motorisation diesel-électrique peu polluante.
Le premier bateau est actuellement au chantier Van Preat, sur la Seine à Villeneuve-la-Garenne. On l’attend pour sa première croisière électrique en juin 2023. C’est un lourd travail de modification du moteur mais aussi de tout le câblage et on en profite pour améliorer son hydro-dynamie en travaillant sur la coque.
L’objectif est d’envoyer deux autres bateaux en électrification en novembre de cette année et le dernier navire à l’automne 2024 pour être en mesure d’exploiter une flotte pas trop réduite.
TourMaG : Vos installations sur le port de Suffren au pied de la Tour Eiffel vont-elles aussi Ă©voluer ?
Marie Bozzoni : Nous avons déjà des espaces de privatisation pour accueillir des groupes avant leur embarquement et proposer des prestations à terre.
Nous allons élargir ces prestations car je souhaite attirer davantage la clientèle locale qui a déjà fait une croisière mais qui voudrait profiter de notre localisation dans un bel environnement. On devrait ajouter un boulodrome et des équipements complémentaires.
Marie Bozzoni : Nous possédons cinq bateaux de « petite » capacité, c’est-à -dire 250 passagers maximum. Quatre d’entre eux vont être équipés d’un moteur électrique, le cinquième étant de nouvelle génération avec une motorisation diesel-électrique peu polluante.
Le premier bateau est actuellement au chantier Van Preat, sur la Seine à Villeneuve-la-Garenne. On l’attend pour sa première croisière électrique en juin 2023. C’est un lourd travail de modification du moteur mais aussi de tout le câblage et on en profite pour améliorer son hydro-dynamie en travaillant sur la coque.
L’objectif est d’envoyer deux autres bateaux en électrification en novembre de cette année et le dernier navire à l’automne 2024 pour être en mesure d’exploiter une flotte pas trop réduite.
TourMaG : Vos installations sur le port de Suffren au pied de la Tour Eiffel vont-elles aussi Ă©voluer ?
Marie Bozzoni : Nous avons déjà des espaces de privatisation pour accueillir des groupes avant leur embarquement et proposer des prestations à terre.
Nous allons élargir ces prestations car je souhaite attirer davantage la clientèle locale qui a déjà fait une croisière mais qui voudrait profiter de notre localisation dans un bel environnement. On devrait ajouter un boulodrome et des équipements complémentaires.
Le monde du "Tourisme" Ă©volue vers celui du "Voyage" qui n'a pas les mĂŞmes attentes
TourMaG : Comment voyez-vous évoluer ce marché, qui reste assez concurrentiel ?
Marie Bozzoni :]b Globalement les perspectives sont encourageantes, même si on n’est jamais à l’abri d’un évènement ou d’une crise qui le perturbe. Mais nous cherchons vraiment à avoir une approche différente qui reflète notre engagement responsable.
J’ai participé activement à la Convention des Entreprises pour le Climat en 2021 et 2022 autour d’un thème révélateur : ce qui est bon pour votre entreprise l’est-il aussi pour vos parties prenantes ?
La logique d’avoir encore plus de passagers, plutôt un objectif pour l’entreprise, a-t-elle d’autres conséquences sur mes fournisseurs, mes collaborateurs, mes clients, les riverains et l’environnement ?
La réponse s’est vite imposée sur les dernières catégories : la course au volume n’a pas d’intérêt quand on est trop nombreux sur un bateau, que le personnel se stresse et que la pollution augmente.
TourMaG : Économiquement, l’équation est-elle aussi intéressante ?
Marie Bozzoni :]b J’ai d’abord pris conscience de la nécessité absolue d’être plus responsable et la « bonne » surprise, c’est bien que l’équation économique suit. On peut être aussi rentable en ayant une offre à plus grande valeur ajoutée qui tient compte de paramètres environnementaux.
Lire aussi : Tour Eiffel, musées... Paris présente son plan sobriété
Nous mettrons davantage cette implication en avant quand le premier bateau remotorisé entrera en exploitation. Nous sommes convaincus que le monde du « tourisme » évolue vers celui du « voyage » qui n’a pas tout à fait les mêmes attentes et qui fait davantage de place aux émotions et aux expériences.
Marie Bozzoni :]b Globalement les perspectives sont encourageantes, même si on n’est jamais à l’abri d’un évènement ou d’une crise qui le perturbe. Mais nous cherchons vraiment à avoir une approche différente qui reflète notre engagement responsable.
J’ai participé activement à la Convention des Entreprises pour le Climat en 2021 et 2022 autour d’un thème révélateur : ce qui est bon pour votre entreprise l’est-il aussi pour vos parties prenantes ?
La logique d’avoir encore plus de passagers, plutôt un objectif pour l’entreprise, a-t-elle d’autres conséquences sur mes fournisseurs, mes collaborateurs, mes clients, les riverains et l’environnement ?
La réponse s’est vite imposée sur les dernières catégories : la course au volume n’a pas d’intérêt quand on est trop nombreux sur un bateau, que le personnel se stresse et que la pollution augmente.
TourMaG : Économiquement, l’équation est-elle aussi intéressante ?
Marie Bozzoni :]b J’ai d’abord pris conscience de la nécessité absolue d’être plus responsable et la « bonne » surprise, c’est bien que l’équation économique suit. On peut être aussi rentable en ayant une offre à plus grande valeur ajoutée qui tient compte de paramètres environnementaux.
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Nous mettrons davantage cette implication en avant quand le premier bateau remotorisé entrera en exploitation. Nous sommes convaincus que le monde du « tourisme » évolue vers celui du « voyage » qui n’a pas tout à fait les mêmes attentes et qui fait davantage de place aux émotions et aux expériences.
Nos propositions peuvent répondre à la double évolution du secteur
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TourMaG : On constate une double évolution du secteur, d’une part une recherche d’expérience plus intense, voire en y mettant le prix, et d’autre part une forme d’inquiétude pour les ménages qui s’interrogent sur le poids de l’inflation et leur capacité à encore prendre des vacances. Comment vous y feriez-face ?
Marie Bozzoni : Nous avons des propositions qui peuvent répondre à cette double tendance. D’une part, avec une recherche de qualité meilleure et d’expérience plus complète pour ceux qui ont les moyens d’en profiter, mais aussi, d’autre part, des offres destinées à la clientèle locale qui ne pourrait pas partir très loin en vacances et à laquelle nous offrons une alternative accessible.
Marie Bozzoni : Nous avons des propositions qui peuvent répondre à cette double tendance. D’une part, avec une recherche de qualité meilleure et d’expérience plus complète pour ceux qui ont les moyens d’en profiter, mais aussi, d’autre part, des offres destinées à la clientèle locale qui ne pourrait pas partir très loin en vacances et à laquelle nous offrons une alternative accessible.
Publié par Bruno Courtin
Responsable rubrique Partez en France - TourMaG.com
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