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Marseille : 2,5 millions de croisiéristes dans le collimateur pour 2025

Contre 1,5 million en 2015


A l'occasion de l'inauguration de la plus grande cale sèche de Méditerranée, ce lundi 4 décembre 2017, les autorités marseillaises ont rappelé que la ville affichait des ambitions élevées, à savoir quasiment doubler son nombre de croisiéristes d'ici 2025. Les initiatives privées et publiques doivent permettre d'atteindre l'objectif, voici un point sur la situation.


Rédigé par Romain Pommier le Lundi 4 Décembre 2017

Crédit photo : RP
Crédit photo : RP
La forme 10 du port de Marseille a été inuagurée ce lundi 4 décembre 2017.

La cale sèche qui était inopérante depuis quelques années a repris du service. Après 18 mois de travaux, et un investissement de 32 millions d'euros, la fosse est devenue la 3e plus grande du monde.

Pensée et construite dans les années 1970, avant d'entrer en désuétude à l'aube du nouveau siècle, la forme 10 renaît pour atteindre des proportions, hors normes. D'une longueur de 465 m, pour une largeur de 85 m, la cale sèche peut contenir 200 piscines olympiques, ou encore 40 terrains de foot.

Elle doit permettre au Chantier Naval de Marseille (CNdM) de "devenir l'un des principaux hubs de réparation des bateaux de croisière au monde" selon Ferdinando Garré, président de San Giogio del Potro et propriétaire du CNdM.

L'avantage de cette fosse réside principalement dans sa capacité à accueillir les plus grands bateaux de croisières (ou autres), à proximité de leur terminal de départ.

Ainsi, un navire ayant un besoin de réparation ou de maintenance "pourra amarrer son bâtiment dans la cale, qui se vide et se remplit en moins de 4h." Une avarie constatée, et une journée plus tard l'immeuble flottant pourra de nouveau sillonner les mers du monde.

Renaud Muselier, le président du conseil régional de PACA, voit lui plus loin que cet investissement d'ordre technique et industriel. "Le port de Marseille Fos doit, grâce à la forme 10, pouvoir concurrencer les chantiers des Bahamas, ou encore de Palerme, qui se trouvent en difficulté depuis deux ans.

Marseille doit devenir la référence méditerrano-européenne du XXIème siècle. Il y a 12 ans, nous accueillions 330 000 croisiéristes, en 2025 nous devons
atteindre les 2,5 millions de passagers.", contre 1,5 million en 2015.

Et pour ça les autorités veulent unir les initiatives venant du secteur public, comme privé.

Costa "nous allons optimiser les performances des agents de voyages"

Actionnaire majoritaire du Chantier Naval de Marseille, depuis son entrée au capital à hauteur de 33,33% en août 2016, Costa Croisières a fait de Marseille son port d'attache en France.

D'ailleurs le premier bateau à bénéficier de la renaissance de la forme 10 est le Costa Pacifica. Il ne sera pas le seul puisque 7 autres navires du groupe partiront en maintenance au CNdM, dans les 6 prochains mois.

Ce n'est qu'une étape. Puisqu'en novembre 2019 le Costa Smeralda, doté de 2 600 cabines, fera escale dans la cité phocéenne. Il sera le premier navire entièrement motorisé au gaz naturel liquéfié (GNL) de la compagnie italienne.

Et pour George Azouze, P-DG de Costa Croisières France, Marseille a une place particulière "nous avons un plan de développement important pour cette ville, notre présence ce jour en atteste.

Au-delà de la ville provençale, c'est le marché français qui est visé. Avec un taux de pénétration de 0,9% du milieu de la croisière en France, ce chiffre doit être nettement amélioré. Costa Croisières va "investir en matière de marketing, plus particulièrement dans la distribution et le partenariat avec l'ensemble des agences de voyages.

Nous avons un plan innovant dans la relation client, du cousu main qui sera dévoilé à la mi-décembre.
Nous voulons optimiser la performance des agents, dans le futur. Malgré notre insistance, George Azouze n'a pas voulu en dévoiler plus, sur cette annonce.

Face à l'agressivité de son concurrent MSC Croisières, souhaitant tripler son nombre de clients français, Costa n'en démord pas et souhaite "conserver" sa "place de leader en France, pour les 30 années à suivre."

La guerre des navires toujours plus beaux, plus hauts, et plus grands est loin d'être terminée. Celle-ci se déporte aussi dans les airs.

"M. Macron doit réfléchir à développer l'emploi ici, plutôt qu'en Espagne ou en Italie"

La traditionnelle cérémonie du ruban, en présence de M. Muselier - Crédit photo : RP
La traditionnelle cérémonie du ruban, en présence de M. Muselier - Crédit photo : RP
Pour atteindre un objectif visant à quasiment doubler le nombre de passagers et dépasser à terme le port de Barcelone, Marseille doit alors rapprocher son aéroport (AMP) de son port.

L'un permettant d'alimenter l'autre, sauf que pour le moment les vols long-courriers ne sont pas légion. Nous vous révélions, le 23 novembre 2017 des négociations relativement avancées entre les dirigeants d'AMP et des compagnies américaines, mais aussi du Golfe.

Jean-luc Chauvin, le président de la Chambre de commerce et d'industrie Marseille-Provence (CCIMP) a un message à adresser aux plus hautes sphères de la République. "Nous devons avoir des ouvertures de lignes vers l'Asie, les USA et le Moyen-Orient, pour amener sur nos terres des passagers venant d'autres continents.

Je reviens d'un voyage à Miami. J'ai pu rencontrer le responsable de l'aéroport de la ville, ce dernier veut créer une ligne permanente avec Marseille. Sauf qu'il nous manque les autorisations du gouvernement français."


La présence de la Ministre des Transport, initialement prévue, mais dont la venue fut annulée vendredi 1er décembre 2017, a fait cruellement défaut. Et nul doute que ses oreilles ont dû siffler.

"La Direction générale de l'aviation civile (DGAC) dont l'existence est cantonnée à un certain protectionnisme, bloque nos avancées. Ces accords de ligne, sont des signatures bilatérales d'Etat à Etat, sauf que la DGAC actuellement entrave le développement économique de notre territoire.

Le président Macron va devoir réfléchir à l'importance de développer l'emploi ici, plutôt qu'en Espagne ou en Italie.
Nous espérons qu'il donne prochainement les instructions nécessaires à ses services."

Pour les représentants de la région, les transports doivent être au cœur de la préoccupation du gouvernement, afin de concrétiser les ambitions affichées par de nombreux territoires au niveau du développement touristique. A l'image de Marseille.

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