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Mumtaz Teker : "L'APST devrait engranger environ 13,5 M€ de cotisations en 2022" 🔑

Le nouveau président de l'APST fait le point


Il n'a pas fallu longtemps à Mumtaz Teker, le nouveau président de l'APST, pour être plongé directement dans le bain... A peine quelques heures après son élection, fin juin, le Groupe Géovisions déposait le bilan. Un peu plus deux mois après, nous avons pris de ses nouvelles, alors que cette rentrée 2022 manque encore de visibilité...


Rédigé par le Mardi 6 Septembre 2022

Mumtaz Teker : "Nous réfléchissons à la réduction des frais. Nous allons étudier de près toutes les dépenses" - DR : APST
Mumtaz Teker : "Nous réfléchissons à la réduction des frais. Nous allons étudier de près toutes les dépenses" - DR : APST
"On ne va pas faire une révolution au sein de l'APST !".

Mumtaz Teker, récemment élu président de l'Association Professionnelle de Solidarité du Tourisme (APST) à la place d'Alix Philipon, prend doucement ses fonctions et traite les dossiers "au plus urgent".

Son élection, il s'en souviendra ! A peine élu, il a dû gérer le sinistre Géovisions (un TO et 8 agences de voyages dirigé par Nicolas d'Hyèvres).

"Nous n'avons pas eu le temps de comprendre, ni de prendre nos repères, nous avons directement plongé dans le dossier Géovisions et essayé de gérer au mieux. Nous essayons encore de bien cerner le dossier ppur que l'APST perde le moins d'argent possible, car c'est l'argent des adhérents, nous explique Mumtaz Teker.

Nous étudions les factures, y compris celles des fournisseurs, tout est épluché pour pouvoir faire partir, chaque semaine, les clients. C'est un dossier qui va durer sur plusieurs mois".

Pour l'heure, l'estimation du sinistre est encore très large - entre 500 000 et 1 million d'euros - mais pour Mumtaz Teker, "l'APST devrait s'en sortir avec entre 300 et 400 000 euros de sinistre, car Géovisions dispose de contre-garanties".

Quant à Evasion et Découverte, l'autre tour-opérateur de Nicolas d'Hyèvres toujours en activité, "j'ai moins d'inquiétudes là-dessus, car il travaille uniquement en B2B, poursuit Mumtaz Teker. Mais déontologiquement, étant donné qu'il s'agit du même Groupe, nous allons travailler à comprendre mieux son fonctionnement".


Faire en sorte "que l'APST soit moins vulnérable"

L'été 2022 aura connu quelques autres faillites : Soleil et Neige, Charlotte Voyages, Caen Voyages... mais aussi Loisirs Enchères, dont le montant potentiel du sinistre inquiète le président.

Face à ce constat, Mumtaz Teker veut se rapprocher toujours plus des adhérents. "Nous allons mettre en place des mesures. Notre avantage est que je suis assez proche d'un certain nombre de tour-opérateurs et de groupistes. Cette proximité devrait me permettre de sentir les faiblesses des entreprises.

Idem pour
Laurent Abitbol qui est à la tête de 1 800 agences environ. Nous serons davantage à l'écoute afin de pouvoir accompagner au mieux les adhérents, éviter les dépôts de bilan ou les défaillances, et que l'APST soit moins vulnérable".

Le président souhaite également que l'APST communique davantage auprès des professionnels : "nous voulons savoir de quoi ils ont besoin afin de les aider".

Autre objectif pour le nouveau président : réduire toujours plus le risque, en serrant la vis vis-à-vis des "gros" adhérents, qui pourraient "mettre en péril l'APST et toute la profession". D'ailleurs, les négociations se poursuivent avec certains opérateurs à propos de leurs contre-garanties.

Pour autant, le fonds de garantie ne souhaite pas réduire le nombre de ses adhérents, bien au contraire !

Mais il a toutefois décidé d'être plus vigilant sur la sélection à l'entrée. "Jai nommé Adriana Minchella, qui est l'une de nos administratrices, en tant que présidente de la nouvelle commission des adhésions.

Tous les mois, avec deux autres administrateurs
(Valery Muggeo et Raphael Torro, ndlr), le président du Comité des Régions (Franck Chapus, ndlr) et moi-même, nous étudions les dossiers de demandes d'adhésion, qui remontent des régions et qui ont déjà été étudiés par le service des engagements. Certains dossiers sont validés directement et d'autres remontent en conseil d'administration.

Quant aux entreprises dont le chiffre d'affaires est plus important, leur dossier est analysé par le Comité des Risques
", rappelle Mumtaz Teker.

Toujours pas de réassurance publique

Vous l'aurez compris, l'APST cherche à tout prix à éviter les défaillances.

En cette rentrée 2022, le sujet reste préoccupant. "Personne ne sait comment va être la saison, commente Mumtaz Teker, qui ne s'attend pas à "de grandes faillites d'ici la fin de l'année. Il se peut qu'il y en ait, mais j'espère que cela sera modéré..."

Rappelons que l'APST n'est toujours pas garantie par le fonds de garantie des opérateurs de voyages et de séjours (FGOVS), bien qu'ayant souscrit à cette réassurance publique fin 2021, faute de validation au niveau européen.

Pour l'heure et malgré les annonces, rien n'est encore validé. "Il y avait apparemment d'autres urgences au niveau européen, mais selon de récents échos, le dossier avance bien", indique Mumtaz Teker.

Ainsi, l'APST n'a pas encore commencé à reverser ses cotisations à la CCR et le fera au prorata, dès que le fonds sera validé. "Mais cette réassurance ne signifie pas que nous allons lâcher les rênes, nous continuerons à suivre de près les entreprises".

Et quid de l'après ? "On ne peut pas encore parler de 2024, je ne peux pas prendre d'engagements. Il faut d'abord voir comment vont se passer 2022 et 2023, si la réassurance est bien mise en place, quel bilan en tirer, et puis se concerter avec les pouvoirs publics afin de savoir si on trouve un nouvel arrangement et lequel", poursuit Mumtaz Teker.

Pourtant, l'APST ne devrait-elle pas déjà songer à s'aligner sur les critères de Solvency II pour se mettre au niveau des autres assureurs ? "L'APST ne peut pas être comme un assureur classique, parce que sinon, il n'y aura plus de renouvellement du métier. En effet, notre particularité est d'ouvrir les portes aux nouveaux entrepreneurs, de les accompagner et de développer le secteur", rappelle le président.

Mumtaz Teker, un président qui veut "rassembler"

On le voit, Mumtaz Teker est un président pragmatique.

Un dossier après l'autre, une urgence après l'autre, il mène sa barque, épaulé par son vice-président Laurent Abitbol - très présent dans les bureaux de l'avenue Carnot et très impliqué dans tous les dossiers, selon plusieurs observateurs - mais aussi par les administrateurs.

"Jai l'intention d'impliquer davantage les administrateurs qui siègent au conseil d'administration dans les décisions", précise Mumtaz Teker.

Il est aussi un président fédérateur, qui s'est fixé pour objectif de "rassembler" la profession et d'y "apporter de la cohésion".

Rassembler les élus, mais aussi les équipes permanentes. Pour cela, Mumtaz Teker les a réunies durant l'été afin de se présenter et annoncer la politique qu'il souhaite mener avec Laurent Abitbol, Emmanuel Toromanof, le secrétaire général de l'association, et les administrateurs.

Rassembler aussi les adhérents. "Nos intérêts sont liés, tour-opérateurs et agences de voyages. Nous sommes tous dans le même bateau et j'espère que nous allons tous continuer à prospérer comme nous l'avons fait en 2022 et à avancer main dans la main, en bonne intelligence", précise Mumtaz Teker.

Quant à la maison du tourisme qui, jusqu'en juin 2024 reste sur l'avenue Carnot à Paris, Mumtaz Teker ne souhaite pas encore s'exprimer sur son avenir. "Vu les conditions du marché, je pense que le propriétaire nous laissera rester jusqu'en juin 2024, donc, nous allons y rester. Et puis nous verrons avec le propriétaire, s'il n'a pas d'autres projets, si nous pouvons rester peut-être un an de plus.

Courant 2023, nous verrons Ă©galement avec les autres occupants de l'immeuble s'ils veulent rester dans le mĂŞme esprit et dans le mĂŞme groupement. Chacun est libre de faire qu'il veut. Pour ma part, je souhaiterais que la maison du tourisme continue
".

La réduction des frais à la loupe

Du côté des consommateurs, en revanche, pour l'heure, aucune communication grand public n'est prévue. "Je ne sais pas si le fait que l'APST communique auprès du grand public a beaucoup de sens, et puis cela représente des budgets importants".

Pourtant, l'affaire Thomas Cook continue de faire couler de l'encre, mais pas en faveur de l'association, certains clients étant toujours dans l'attente de leur remboursement. "Tous les clients dont les dossiers étaient complets ont été remboursés. Et l'argent pour les dossiers restants a bien été provisionné, nous attendons seulement que les clients complètent leurs dossiers, car nous n'avons pas le droit de rembourser si les dossiers ne sont pas complets !", rappelle Mumtaz Teker.

Pas de communication donc, car l'heure est à l'économie. "Nous réfléchissons à la réduction des frais. Nous allons étudier de près toutes les dépenses, celles liées aux défaillances comme celles en interne, mais il est encore un peu trop tôt pour vous donner les détails".

Toutefois, la coupe budgétaire ne sera pas faite dans la masse salariale, l'APST recrutant actuellement un chef de projet informatique. "Nous avons besoin d'une personne en interne qui centralise et peut intervenir tout de suite en cas de problème", indique Mumtaz Teker. Pour rappel, l'association emploie près d'une trentaine de salariés.

Quant aux rentrées d'argent, la deuxième et dernière tranche de paiements des cotisations annuelles est en cours. "Tous les gros ont payé, nous rassure Mumtaz Teker, et l'APST devrait engranger environ 13,5 M€ de cotisations en 2022".

Il y a encore du pain sur la planche pour le nouveau président, qui "passe plus de temps à l'APST que dans [ses] propres bureaux".

AnaĂŻs Borios Publié par Anaïs Borios Journaliste - TourMaG.com
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