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RSE : Le MICE, un levier stratégique pour les entreprises 🔑

Plus d’activités ludiques, moins de temps de réunion


Si le premier semestre 2023 a marqué une belle reprise du MICE, certains professionnels du secteur sont dans le flou pour les mois à venir. En cause ? L’inflation et le contexte géopolitique. Une chose est sûre, la crise sanitaire a fait évoluer l’offre. Aujourd’hui, les entreprises cherchent à fédérer leurs équipes et à répondre aux enjeux RSE à travers le MICE.


Rédigé par le Vendredi 21 Juillet 2023

« Beaucoup d’entreprises reportent des investissements, dont leurs séminaires. Malgré tout l’année 2023 sera bonne avec 400 événements contre 315 en 2019 », affirme Jean-Vincent Petit, fondateur et directeur de Funbreizh. @Funbreizh.
« Beaucoup d’entreprises reportent des investissements, dont leurs séminaires. Malgré tout l’année 2023 sera bonne avec 400 événements contre 315 en 2019 », affirme Jean-Vincent Petit, fondateur et directeur de Funbreizh. @Funbreizh.
« Sur le MICE, le bilan est très positif pour le réceptif France. Le niveau d’activité du premier semestre 2023 est nettement supérieur à 2019. Les entreprises françaises organisent désormais leurs séminaires en France.

C’était une grande nouveauté après la crise sanitaire, qui se confirme en 2023. Avec le développement du télétravail, les entreprises mettent un point d’orgue à réunir leurs équipes »
, se réjouit Patricia Linot, présidente de France DMC Alliance, qui regroupe 45 agences réceptives.

Autre source de satisfaction : la présence de clientèles européennes et plus lointaine comme les Américains. De quoi encourager France DMC Alliance à développer un nouveau partenariat avec le groupe hôteliers The Originals Hotels and Resorts pour proposer conjointement des offres de séjours avec activités.

Le réseau sera également présent avec son propre stand à l’IFTM top résa, début octobre.

Lire aussi : L'offre des réceptifs France enfin au programme des agences de voyages ? 🔑


Même constat positif chez d’autres professionnels du MICE.

« Depuis le début d’année, l’activité est assez dynamique, au moins égale, si ce n’est plus à 2019 », affirme Akila Hamadas, directrice commerciale, SOP Events, agence événementielle du groupe CTA.

Les objectifs sont atteints chez Wagram & Vous, l’agence événementielle de Wagram Voyages.

2023 sera également une bonne année chez Funbreizh, l’agence réceptive et évènementielle spécialiste du Grand Ouest, qui conçoit ses propres animations de team-building.

« Nous avons fait un très bon premier trimestre 2023, puis un très mauvais mois de mai, du fait de nombreux ponts et des grèves. Juin est un mois record avec 85 événements. Nous observons des pics de demandes auxquels nous n’arrivons pas toujours à répondre », explique Jean-Vincent Petit, son fondateur et directeur.


RSE : Le MICE devient vert

Si la reprise est bien palpable, les formats et les attentes ont évolué au cours des dernières années.

« La tendance est « au vert ». Nous avons beaucoup de demandes pour des événements à la campagne, loin des grandes chaînes. L’idée est vraiment de faire tout le monde du bureau, de couper avec le quotidien », observe la directrice commerciale de SOP Events.

Quid de l’étranger ? « Pas de long-courrier, mais un peu d’Europe et d’Afrique du Nord », répond-t-elle.

Un attrait pour la destination France qui fait écho à la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) devenue incontournable.

« La RSE est vraiment prise en compte par les entreprises, elle fait partie des cahiers des charges. Elles se déplacent en train à 1h à 2h de trajet », confirme Patricia Linot, implantée en région parisienne.

« La RSE bouscule le contexte et l’offre, appuie William Edel. De plus en plus de grosses sociétés, accordent une importance majeure à leurs déplacements et mobilité et particulièrement dans le cadre de voyages de récompense. Quand avant on partait au Brésil ou Venezuela, aujourd’hui on privilégie la France ou l’Europe », précise le PDG de Wagram & Vous.

Même focus RSE chez Funbreizh. « Les clients nous demandent quelle est notre démarche RSE. Des entreprises, de plus en plus petites, nous interrogent sur des choses très ciblées, comme le circuit court », constate le fondateur du réceptif breton.

« Les entreprises communiquent spontanément sur leurs événements sur les réseaux. Auparavant, le séminaire était caché, car ce n’était pas du travail », poursuit-il.

Plus d’activités ludiques, moins de temps de réunion

Le contenu a lui aussi évolué. « Avant la crise sanitaire, le temps consacré à la réunion était plus important que celui dédié à l’activité. Désormais, c’est l’inverse, avec des activités incentive plus ouvertes : des chasses au trésor, des dégustations de produits locaux, des ateliers de fabrication… » , observe Patricia Linot.

« En 2018 ou 2019, la partie loisir était plus accessoire que stratégique. Désormais, elle est au cœur des demandes. Les entreprises souhaitent savoir ce qu’elles vont pouvoir faire pour fédérer les équipes, avant de savoir où elles vont et quelle sera la nature de l’hôtel.

Nous proposons de plus en plus d’animations sans enjeux, mais autour de la découverte, de l’échange »
, remarque Jean-Vincent Petit.

Même constat chez Voyage & Vous : « Les voyages deviennent utiles ou à impact. Ils vont intégrer une activité humanitaire ou sociale : aller à la rencontre de famille, participer à un chantier, acheter local… », énumère William Edel.

Lire aussi : Wagram Voyages : "il faut mieux voyager"

Quelles perspectives pour les mois Ă  venir ?

Si Patricia Linot se veut optimiste avec « des carnets de commandes pleins pour septembre et octobre », d’autres sont plus mesurés. « Il y a un peu d’attentisme sur le deuxième semestre compte tenu de la géopolitique et de l’inflation. L’aérien à l’international a augmenté de plus de 10% », expose William Edel, PDG de Wagram & Vous.

Difficile en effet de se projeter avec de nombreuses demandes de dernières minutes et des cycles de prise de décision allongés.

« En 2019, un séminaire était signé en moyenne 48 jours avant. En 2021 et 2022, la tendance était descendue à 18 jours. En 2023, le délai est remonté à 31 jours », appuie le patron de Funbreizh, qui anticipe une activité fluctuante : « Si nous n’avions pas senti le mécanisme de l’inflation, nous ressentons en septembre un ralentissement de l’activité, alors qu’octobre est bouclé. C’est paradoxal.

Beaucoup d’entreprises reportent des investissements, dont leurs séminaires. Malgré tout l’année 2023 sera bonne avec 400 événements contre 315 en 2019. »


En effet, le mois de septembre 2023 s’annonce un peu plus compliqué sur le MICE. « Avec la Coupe du Monde de rugby , les lieux sont pris d’assaut, cela créé une tension sur le marché. Les prix ont beaucoup augmenté du fait de cette forte demande », remarque la directrice commerciale SOP Events.

Quid de 2024 ? « Nous avons des dates de principe reprises. Ce qui ne se faisait pas avant », constate Jean-Vincent Petit. Le MICE n'a pas fini de nous surprendre !

Caroline Lelievre Publié par Caroline Lelievre Journaliste - TourMaG.com
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