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Réouverture USA : vers une inflation des billets d'avion ? 🔒

L'absence des low cost vers les USA, la hausse du prix du carburant... autant de facteurs pour une inflation


C'est LA nouvelle que toute l'industrie touristique française attendait : la réouverture des frontières des USA. Quelques jours après l'annonce et alors que le protocole sanitaire se dévoile petit à petit, les Français commencent déjà à se projeter. D'après Misterfly et Bourse des Vols, les voyageurs privilégient les fêtes de fin d'année et New York pour regoûter aux rêves américains. Face à une forte demande, des capacités qui retrouvent doucement des volumes normaux, l'absence de certaines compagnies notamment low cost, est-ce que les USA vont être victimes de leurs succès ? Eléments de réponses.


Rédigé par le Mercredi 20 Octobre 2021

L'absence des low cost vers les USA, la hausse du prix du carburant... autant de facteurs pour une inflation des prix des billets d'avion dans les mois à venir - Crédit photo : Depositphotos @IgorVetushko
L'absence des low cost vers les USA, la hausse du prix du carburant... autant de facteurs pour une inflation des prix des billets d'avion dans les mois à venir - Crédit photo : Depositphotos @IgorVetushko
Les agences de voyages se sont remis en ordre de marche. Les dernières nouvelles sur les destinations génèrent une appétence pour le voyage.

Le catalyseur de ce redémarrage n'est pas à chercher bien loin. Tout comme Laurent Abitbol, la France entière semblait attendre sur son ordinateur une seule chose : la réouverture des USA !

Alors qu'il y a un mois, le boom n'était pas encore perceptible du côté des spécialistes, le mois d'octobre a tout changé et dans le bon sens, notamment chez les spécialistes de la vente de billets d'avion.

"C'est reparti très fort et très vite !

Sur les 15 premiers jours d'octobre les Etats-Unis sont directement montés à la deuxième place en volume d'affaires chez nous,
" se félicite, Frédéric Pilloud, directeur du Digital chez Misterfly, satisfait de pouvoir enfin communiquer sur des statistiques positives.

Autrefois première destination pour Misterfly, les USA vont bientôt retrouver cette place de choix... ou presque.


Voyages aux USA : "ça repart très fort"... moins pour les agences de voyages


Fait rare, la destination est directement montée sur le podium avant même les annonces sur la date exacte de la réouverture, en se basant sur les déclarations non officielles de la Maison Blanche.

C'est dire si l'envie est là !

"Un pays qui n'est pas officiellement ouvert et qui arrive à ce niveau de volume, c'est rare et une super nouvelle, même s'il n'y a pas eu d'effet avec les dernières annonces" poursuit le responsable digital.

Le son de cloche n'est pas nécessairement différent pour son concurrent de Bourse des Vols, chez qui la demande repart aussi très fort. Ce n'est pas seulement les Etas-Unis que les internautes recherchent, mais l'Amérique du nord dans son ensemble.

"Les réservations redécollent, New York, la Californie et la Floride repartent franchement, mais aussi une foultitude de villes américaine un peu secondaires, donc des personnes qui avaient déjà le projet en tête bien avant la réouverture," analyse Fabrice Dariot.

Sur le site spécialisé dans la vente des billets d'avion, New York écrase entièrement la demande et l'intérêt en concentrant près de la moitié des ventes.

Du côté des agences de voyages, la demande aérienne est plus lente à redémarrer. L'euphorie n'est pas encore là, mais le frémissement est certain, tout comme l'intérêt.

"Chez Resaneo et en BtoB, New York était encore la 33e destination recherchée en septembre 2021, mais depuis 1 semaine, elle a grimpé en 6e position.

En temps normal, la grosse pomme ne décroche jamais du top 5, je peux donc dire que la demande est de retour
" se réjouit un Raphaël Torro, le président de Resaneo.

Si l'intérêt est là, les réservations dans les points de vente physiques se font toujours attendre, car les professionnels attendent avec exactitude le protocole sanitaire qui est pour le moment assez nébuleux.

Les premiers voyageurs seraient surtout des repeaters et des personnes ayant de la famille sur place.

Pour le moment, la seule condition qui a filtré concerne les personnes entièrement vaccinées, depuis 14 jours, par un vaccin reconnu par l'OMS. Un test PCR de moins de 72 heures pourrait aussi être exigé à l'embarquement.

USA : encore des réservations de dernière minute ?

"La 1ère phase du redémarrage des USA s'est principalement faite sur du BtoC, avec des vols secs et des hôtels, avec l'officialisation le BtoB va reprendre le relais," imagine Frédéric Pilloud.

Il suffit de se rende sur Google pour se rendre compte de l'attrait des annonces.

Sans surprise depuis mars 2021, la demande pour la destination dépasse régulièrement celle de l'année dernière, mais depuis octobre elle la surclasse totalement passant de 14 points de recherche à 46 pour la semaine du 10 octobre 2021.

Ce n'est pas tout, car en nous rendant sur
Google Trends, nous apprenons que le volume de recherche dans la catégorie "voyages" pour la requête USA, lors des derniers jours, dépassent largement celui des... années 2018 et 2019 pour la même période.

Le seul hic de cette annonce tardive, c'est qu'elle arrive sur un marché français qui n'a pas encore complètement la tête aux vacances d'hiver. En octobre, les voyageurs se focalisent sur les vacances de la Toussaint et ne regardent pas pour des départs aussi lointains.

"Plus de 40% de nos réservations sont pour novembre et décembre, elles ne dépassent pas avril 2022.

Nous vendons beaucoup de City Break, les autotours sont pour le moment à l'arrêt,
" dévoile le responsable digital de Misterfly.

Tout comme les GIR, les groupes constitués auraient du mal à refaire surface.

D'ailleurs si les réservations de dernière minute sont devenues la norme, cela pénalise les voyages pour les prochaines vacances avec des prix qui s'envolent, pour les Etats-unis. Les demandent ne vont rarement au-delà de janvier 2022.

"Ils réservent principalement pour la fin d'année et le traditionnel sapin de Noël du Rockefeller Center ou encore le décompte du 31 décembre à New York.

Sur les vols secs, les réservations se situent entre 40 et 80 jours, nous sommes dans les temps,
" admet Fabrice Dariot.

Dans le même temps, les réservations hôtelières suivent le même rythme à des niveaux de prix relativement bas pour la Grosse Pomme.

Pétrole, capacité, crise... vers une inflation du prix des vols entre la France et les USA ?

Après 19 mois de fermeture, les prestataires touristiques ne pensent pas seulement à leur marge, mais plutôt à leur stock, l'enjeu est de refaire revenir les clients et replacer la destination dans l'imaginaire collectif.

Alors que les compagnies remettent progressivement des capacités (voir le graphique ci-dessous, sur l'évolution du nombre de vols entre la France et les USA depuis janvier 2021), rien ne dit que l'offre va suivre la demande.

"Nous avons une demande de dernière minute dans des quantités délirantes. Il n'y a pas de sujet sur les capacités actuelles, mais rien ne nous dit que cela ne le devienne pas à l'avenir," estime Frédéric Pilloud.

Air France prévoit des capacités pour l'hiver prochain à hauteur de 90% de celle de l'hiver 2019. Wait and see.

Concernant, les prix, la différence oscillerait de seulement quelques dizaines voire un peu plus de 100 euros, pour un aller-retour entre Paris et New York.

"L'objectif des compagnies en ce moment réside dans la volonté de stabiliser leurs plans de vol et donc de remplir leurs appareils. Les prix sont actuellement attractifs, mais cela risque de ne pas durer," pense savoir Frédéric Pilloud.

La prochaine problématique qui devrait intervenir plus tôt que prévu, ce sera de stabiliser la marge sur chaque billet vendu.

L'absence de l'effondrement des prix s'explique par différents facteurs : une annonce tardive et des capacités encore faibles actuellement.

Autre facteur : le haut niveau du baril qui pourrait avoir des répercussions sur les tarifs des vols transatlantiques.

"Ce qui part très vite en ce moment ce sont les vols à bon prix, mais avec le Yield Management, les prix vont rapidement augmenter.

En plus des carburants, les aéroports ont eu tendance à augmenter leurs taxes, donc je ne sais pas s'il sera possible de refaire des vols à 200 euros,
" annonce Fabrice Dariot.

Une hausse des prix salvatrice pour l'observateur aguerri qu'est Jean-Louis Baroux.

"C'est bien raisonnable, ils étaient trop bas.

Il n'est pas possible de vendre des tarifs inférieurs au prix de revient ce n'est pas raisonnable, les billets en dessous de 200 euros pour un Paris-New York, c'est criminel,
" affirme l'ancien président d'APG (Air Promotion Group) et le créateur du World Air Forum.

Surtout qu'en cette rentrée la concurrence est moindre sur les lignes transatlantiques.

La quasi-absence des low cost long-courriers, est-ce pénalisant ?

Alors que pour Corsair "les dessertes vers les Etats-Unis ne sont pas à l’ordre du jour actuellement," même si certains disent le contraire, des acteurs manquent à l'appel et parmi les plus voyants.

"Les low costs long-courriers ont été balayées par la tempête du coronavirus," résume le patron de Bourse des Vols.

Terminées les Level et autre Norwegian, les compagnies régulières vont se retrouver entre elles pour se partager le gros gâteau que composent les lignes entre la France et les Etats-Unis.

"Entre l'absence des low cost sur le long-courrier, la hausse des prix du pétrole et le fait que les transporteurs vont vouloir éponger deux années de pertes, les prix vont remonter.

Après, il ne faut pas se leurrer la moindre concurrence ne sera pas éternelle,
" prédit le responsable de Misterfly.

Sur le segment low cost French Bee répond encore à l'appel et entend se payer la part du lion, Play attend son heure et Norwegian pourrait bien repartir de plus belle.

Malgré les échecs, les low cost long-courriers n'ont pas dit leur dernier mot...

"Les compagnies doivent revenir à la vérité des prix. Le bon tarif pour un vol transatlantique en economy tourne autour des 800 euros, en dessous ça n'a pas de sens.

Il faut compter 50 euros par heure de vol, mais nous en sommes très loin,
" se plaint Jean-Louis Baroux.

Alors que tout le monde profite du quart d'heure américain, il ne faut pas totalement oublier la pandémie qui continue son bonhomme de chemin, même chez nous.

Et pour juger de la véritable reprise des USA, il faudra attendre janvier 2021. Nous ne sommes encore qu'à l'échauffement avant la grande finale.

La desserte quotidienne des USA depuis la France selon les données d'Eurocontrol :


Romain Pommier Publié par Romain Pommier Journaliste - TourMaG.com
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