Autrefois, nos métiers étaient considérés comme un véritable eldorado, synonyme de rêve et d’évasion... /crédit DepositPhoto
Notre industrie n’a jamais été réputée pour sa rentabilité.
Du transport aérien au tour operating en passant par la distribution, c’est une vallée de larmes qui s’étend à perte de vue.
Richard Branson, patron de Virgin Atlantic avait une phrase définitive pour en qualifier la rentabilité : “Si vous voulez devenir millionnaire, achetez une compagnie aérienne et de milliardaire vous redeviendrez millionnaire…”
Dans le tour operating, ce n’est guère mieux. Hormis quelques exceptions, seules des stratégies industrielles ont permis à certains géants de satisfaire leurs actionnaires.
Quant à la distribution, ses marges sont tellement réduites que sans les avances de trésorerie, beaucoup déposeraient immédiatement le bilan.
Voilà, brossé à grands traits, le portrait de cette activité où la main-d'œuvre fait cruellement défaut. Il n’est pas le seul, loin s’en faut, mais il a perdu l’aura qui était la sienne.
Autrefois, nos métiers étaient considérés comme un véritable eldorado, synonyme de rêve et d’évasion. Certes, ils étaient moins bien rémunérés qu’un job dans une banque ou dans une administration mais leur attrait était tel qu’on faisait l’impasse.
L’appel du lointain, était irrésistible pour nombre d’impétrants, surtout pour ceux qui avaient vécu l'époque où parcourir la planète était réservé aux élites.
Avec la démocratisation des déplacements, l'avènement des low cost et les week ends européens à quelques dizaines d’euros, l’appétence pour la profession a sérieusement chuté. Les éductours en Tunise, au Maroc ou en Espagne ont été disqualifiés.
Du transport aérien au tour operating en passant par la distribution, c’est une vallée de larmes qui s’étend à perte de vue.
Richard Branson, patron de Virgin Atlantic avait une phrase définitive pour en qualifier la rentabilité : “Si vous voulez devenir millionnaire, achetez une compagnie aérienne et de milliardaire vous redeviendrez millionnaire…”
Dans le tour operating, ce n’est guère mieux. Hormis quelques exceptions, seules des stratégies industrielles ont permis à certains géants de satisfaire leurs actionnaires.
Quant à la distribution, ses marges sont tellement réduites que sans les avances de trésorerie, beaucoup déposeraient immédiatement le bilan.
Voilà, brossé à grands traits, le portrait de cette activité où la main-d'œuvre fait cruellement défaut. Il n’est pas le seul, loin s’en faut, mais il a perdu l’aura qui était la sienne.
Autrefois, nos métiers étaient considérés comme un véritable eldorado, synonyme de rêve et d’évasion. Certes, ils étaient moins bien rémunérés qu’un job dans une banque ou dans une administration mais leur attrait était tel qu’on faisait l’impasse.
L’appel du lointain, était irrésistible pour nombre d’impétrants, surtout pour ceux qui avaient vécu l'époque où parcourir la planète était réservé aux élites.
Avec la démocratisation des déplacements, l'avènement des low cost et les week ends européens à quelques dizaines d’euros, l’appétence pour la profession a sérieusement chuté. Les éductours en Tunise, au Maroc ou en Espagne ont été disqualifiés.
la pandémie a rebattu complètement les cartes
Les entreprises qui demandaient en outre à leurs salariés de prendre des jours de congés pendant une période qu’ils considéraient comme étant de la formation et non des vacances, a douché leur enthousiasme.
Bilan : de moins en moins partants et donc une dégradation des compétences et des connaissances des destinations.
Les works shops, rencontres et autres rendez-vous, en général effectués en dehors des heures de travail, ont beaucoup pris du plomb dans l’aile. Les générations actuelles qui ont mis la qualité de vie au-dessus de tout autre critère, ne sont plus autant enclines à la fête.
On a ainsi constaté une attraction de ces rendez-vous inversement proportionnelle à la qualité des lots offerts par les tirages au sort. Ne parlons pas des salons où les organisateurs s’arrachent les cheveux pour faire venir les participants.
Car moins les effectifs sont importants et plus les employeurs refusent de s’en défaire pendant les heures de travail. Bref : c’est le serpent qui se mord la queue !
A ces raisons, disons structurelles, sont venues s’ajouter celles conjoncturelles : la pandémie qui a rebattu complètement les cartes de l’emploi et de l’embauche en 24 mois.
Le télétravail, l’inaction prolongée, le stop and go, l’activité hachée et l’énergie dépensée pour reprotéger les clients, les rapatrier et gérer les galères inhérentes, ont porté un coup fatal à nos métiers.
Bilan : de moins en moins partants et donc une dégradation des compétences et des connaissances des destinations.
Les works shops, rencontres et autres rendez-vous, en général effectués en dehors des heures de travail, ont beaucoup pris du plomb dans l’aile. Les générations actuelles qui ont mis la qualité de vie au-dessus de tout autre critère, ne sont plus autant enclines à la fête.
On a ainsi constaté une attraction de ces rendez-vous inversement proportionnelle à la qualité des lots offerts par les tirages au sort. Ne parlons pas des salons où les organisateurs s’arrachent les cheveux pour faire venir les participants.
Car moins les effectifs sont importants et plus les employeurs refusent de s’en défaire pendant les heures de travail. Bref : c’est le serpent qui se mord la queue !
A ces raisons, disons structurelles, sont venues s’ajouter celles conjoncturelles : la pandémie qui a rebattu complètement les cartes de l’emploi et de l’embauche en 24 mois.
Le télétravail, l’inaction prolongée, le stop and go, l’activité hachée et l’énergie dépensée pour reprotéger les clients, les rapatrier et gérer les galères inhérentes, ont porté un coup fatal à nos métiers.
Que reste-t-il au tourisme pour attirer les compétences ?
Pour changer de paradigme, il sera plus efficace de mettre en avant le montant du salaire, les avantages sociaux, la qualité de vie et l’ADN de l’entreprise, plutôt que l’éventualité du nomadisme.
Ce pourrait même être contre-productif dans un monde où prendre l’avion et se rendre pour quelques jours dans une île de rêve, devient un sujet de suspicion pour un public de plus en plus averti et sensibilisé aux questions environnementales...
Alors, que reste-t-il au tourisme pour attirer à lui les compétences indispensables pour survivre ? Car le paradoxe réside dans cette contradiction : jamais les loisirs n’ont été aussi fondamentaux à l’équilibre de nos concitoyens et jamais nous n’avons été aussi proches de la catastrophe écologique, que nos métiers aggravent par l’impact des transports et des séjours…
Pour convaincre, dans un monde où ce sont les salariés qui choisissent leurs employeurs, les prérequis prioritaires sont d’abord le salaire. Exit la rente du voyage : posez-vous la question de savoir ce que vous pouvez offrir de plus que votre concurrent ?
Dans un monde où les marges sont ridicules et les TPE légion, la réponse n’est pas évidente. Il va falloir trouver autre chose (participations, primes, plan de carrière, avantages…) et peut-être responsabiliser les candidats, mettre en avant les questions de RSE et faire en sorte qu’ils intègrent et transmettent à leur tour cette responsabilité.
Les futurs salariés du tourisme ne devront plus uniquement savoir vendre du rêve mais aussi mettre en garde et conseiller les consommateurs sur les dangers du tourisme. Incompatible ? Pas tant que ça, finalement…
Ce pourrait même être contre-productif dans un monde où prendre l’avion et se rendre pour quelques jours dans une île de rêve, devient un sujet de suspicion pour un public de plus en plus averti et sensibilisé aux questions environnementales...
Alors, que reste-t-il au tourisme pour attirer à lui les compétences indispensables pour survivre ? Car le paradoxe réside dans cette contradiction : jamais les loisirs n’ont été aussi fondamentaux à l’équilibre de nos concitoyens et jamais nous n’avons été aussi proches de la catastrophe écologique, que nos métiers aggravent par l’impact des transports et des séjours…
Pour convaincre, dans un monde où ce sont les salariés qui choisissent leurs employeurs, les prérequis prioritaires sont d’abord le salaire. Exit la rente du voyage : posez-vous la question de savoir ce que vous pouvez offrir de plus que votre concurrent ?
Dans un monde où les marges sont ridicules et les TPE légion, la réponse n’est pas évidente. Il va falloir trouver autre chose (participations, primes, plan de carrière, avantages…) et peut-être responsabiliser les candidats, mettre en avant les questions de RSE et faire en sorte qu’ils intègrent et transmettent à leur tour cette responsabilité.
Les futurs salariés du tourisme ne devront plus uniquement savoir vendre du rêve mais aussi mettre en garde et conseiller les consommateurs sur les dangers du tourisme. Incompatible ? Pas tant que ça, finalement…
L'éditorial de Jean Da Luz
Directeur de la rédaction - TourMaG.com
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