Face à la pandémie de Covid-19, Jean-Pierre Mas, comme tous les professionnels du voyage de France, du monde et leurs partenaires, affronte une crise sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale, en terme d’ampleur et de conséquences sanitaires, économiques, sociales - DR
Le 23 avril 2014 Jean-Pierre Mas, un autre Toulousain, succède à Georges Colson.
Juriste de formation, il débute la vie professionnelle comme professeur universitaire de droit à Oran en Algérie.
En 1981, il acquiert Voyages d’Oc. Une dizaine d'années plus tard, après avoir répondu à un appel d’offres, il s’associe avec un spécialiste de la communication, Philippe Nau, pour créer Taxiway, une agence organisatrice de visites des chaînes d’assemblage de l’A350.
Taxiway Airbus Visit deviendra le groupe Manatour, spécialiste français d’un tourisme industriel, technique et scientifique.
"Sous ses airs tranquilles et ténébreux, souvent discret, d’apparence presque timide, Jean-Pierre Mas cache une immense volonté et des ambitions certaines, à court et moyen termes, sinon pour lui, au moins pour le réseau qu’il anime". En 1995, l’ami et excellent portraitiste Pierre Amalou décrit ainsi Jean-Pierre Mas dans la presse professionnelle.
Le "ténébreux" Toulousain est aussi à cette époque président du réseau volontaire AFAT, fort de ses 159 licences, 240 points de ventes.
Juriste de formation, il débute la vie professionnelle comme professeur universitaire de droit à Oran en Algérie.
En 1981, il acquiert Voyages d’Oc. Une dizaine d'années plus tard, après avoir répondu à un appel d’offres, il s’associe avec un spécialiste de la communication, Philippe Nau, pour créer Taxiway, une agence organisatrice de visites des chaînes d’assemblage de l’A350.
Taxiway Airbus Visit deviendra le groupe Manatour, spécialiste français d’un tourisme industriel, technique et scientifique.
"Sous ses airs tranquilles et ténébreux, souvent discret, d’apparence presque timide, Jean-Pierre Mas cache une immense volonté et des ambitions certaines, à court et moyen termes, sinon pour lui, au moins pour le réseau qu’il anime". En 1995, l’ami et excellent portraitiste Pierre Amalou décrit ainsi Jean-Pierre Mas dans la presse professionnelle.
Le "ténébreux" Toulousain est aussi à cette époque président du réseau volontaire AFAT, fort de ses 159 licences, 240 points de ventes.
Jean-Pierre Mas s’engage à moderniser une institution vieille de 70 ans
En 2010, Jean-Pierre Mas, président du réseau volontaire AFAT, fusionne avec l’autre réseau volontaire, Selectour, pour créer AS Voyages, qu’il co-présidera avec François-Xavier de Boüard - DR
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Quinze ans plus tard, il fusionnera avec l’autre réseau volontaire, Selectour, pour créer AS Voyages, qu’il co-présidera avec François-Xavier de Boüard (alors président de Selectour), avant de devenir, le 25 juin 2016, le président unique du plus important réseau de distribution français.
Il anime en même temps la commission Air du SNAV (depuis 2005) et siège au conseil d’administration de l’APST (depuis 2009).
Le temps passant, Jean-Pierre Mas dévoile ses ambitions et montre une propension à casser les codes. Il le dit lui-même : "J’adore transgresser".
Il s’engage à moderniser une institution vieille de 70 ans, à garantir son équilibre économique, à lutter contre une réglementation défavorable "qui ne sert à rien" dans une recherche d’efficacité et à développer les services aux adhérents.
Il le clame, le SNAV doit réunir autour d’une même table tous les acteurs du voyage. Tourisme (incoming et outgoing), voyages d’affaires, agences en ligne, producteurs et distributeurs, petites entreprises et grands groupes.
Il veut travailler à la construction d’une structure professionnelle unique qui, dit-il, "s’exprimerait d’une voix forte et audible auprès des pouvoirs publics et des médias".
Il anime en même temps la commission Air du SNAV (depuis 2005) et siège au conseil d’administration de l’APST (depuis 2009).
Le temps passant, Jean-Pierre Mas dévoile ses ambitions et montre une propension à casser les codes. Il le dit lui-même : "J’adore transgresser".
Il s’engage à moderniser une institution vieille de 70 ans, à garantir son équilibre économique, à lutter contre une réglementation défavorable "qui ne sert à rien" dans une recherche d’efficacité et à développer les services aux adhérents.
Il le clame, le SNAV doit réunir autour d’une même table tous les acteurs du voyage. Tourisme (incoming et outgoing), voyages d’affaires, agences en ligne, producteurs et distributeurs, petites entreprises et grands groupes.
Il veut travailler à la construction d’une structure professionnelle unique qui, dit-il, "s’exprimerait d’une voix forte et audible auprès des pouvoirs publics et des médias".
"SNAV", une consonance trop négative
Avec lui, le SNAV devient Les Entreprises du Voyage, ou EDV, non sans quelques critiques.
Pourquoi éliminer une appellation bien ancrée auprès des pouvoirs publics, des partenaires et même des consommateurs ?
Réponse charpentée de Jean-Pierre Mas : "Chacun des mots composant SNAV avait une consonnance négative. Syndicat rappelle les luttes sociales, les revendications, les grèves. National alors que nous travaillons dans un univers mondialisé. Agences de Voyages sont une appellation réductrice. Notre syndicat englobe tous les métiers. Depuis longtemps le syndicat patronal se nomme MEDEF (Mouvement des Entreprises de France), LEEM (Les Entreprise du Médicament) remplace le SNIP (Syndicat national de l’industrie pharmaceutique, ndlr)".
En 2019, l'équilibre économique est là. Lors de l’Assemblée Générale (AG) du 26 avril 2019, Olivier Abergel, trésorier des EDV, présente les comptes du syndicat largement positifs avec un excédent de 146 917 euros en 2018. Depuis 2013, les EDV enregistrent un résultat excédentaire.
Dans le cadre de cette AG, Jean-Pierre Mas est réélu à la présidence des Entreprises du Voyage à l'unanimité.
Il se montre optimiste. 2019 s'annonce sous de bons auspices en dépit des craintes sociales (les gilets jaunes) et géopolitiques avec les deux va-t-en-guerre à Moscou et aux Etats-Unis. Aucune zone de conflit n'est signalée dans les régions touristiques de la planète.
Le président du syndicat des agences de voyages ne baissera pas la garde pour autant : IATA, Bercy, sur-tourisme... les points de vigilance sont nombreux. Richard Soubielle conserve ses fonctions de vice-président.
Pourquoi éliminer une appellation bien ancrée auprès des pouvoirs publics, des partenaires et même des consommateurs ?
Réponse charpentée de Jean-Pierre Mas : "Chacun des mots composant SNAV avait une consonnance négative. Syndicat rappelle les luttes sociales, les revendications, les grèves. National alors que nous travaillons dans un univers mondialisé. Agences de Voyages sont une appellation réductrice. Notre syndicat englobe tous les métiers. Depuis longtemps le syndicat patronal se nomme MEDEF (Mouvement des Entreprises de France), LEEM (Les Entreprise du Médicament) remplace le SNIP (Syndicat national de l’industrie pharmaceutique, ndlr)".
En 2019, l'équilibre économique est là. Lors de l’Assemblée Générale (AG) du 26 avril 2019, Olivier Abergel, trésorier des EDV, présente les comptes du syndicat largement positifs avec un excédent de 146 917 euros en 2018. Depuis 2013, les EDV enregistrent un résultat excédentaire.
Dans le cadre de cette AG, Jean-Pierre Mas est réélu à la présidence des Entreprises du Voyage à l'unanimité.
Il se montre optimiste. 2019 s'annonce sous de bons auspices en dépit des craintes sociales (les gilets jaunes) et géopolitiques avec les deux va-t-en-guerre à Moscou et aux Etats-Unis. Aucune zone de conflit n'est signalée dans les régions touristiques de la planète.
Le président du syndicat des agences de voyages ne baissera pas la garde pour autant : IATA, Bercy, sur-tourisme... les points de vigilance sont nombreux. Richard Soubielle conserve ses fonctions de vice-président.
"Quand nous tirons, touchons !"
Jean-Pierre Mas veut préparer le syndicat EDV aux années 2020, le rendre plus proche des adhérents et des autorités de tutelle.
"Je veux aider les acteurs de la vieille économie à passer à la transition numérique. C’est pourquoi j’ai créé une commission "Digital et innovation". Un syndicat doit être en recherche d'efficacité et s’adapter à l’actualité. J’ai voulu donner un coup de jeune à l’organisation interne et aligner les statuts Paris et régions.
Tout le monde est éligible pour trois ans. Ne perdons pas notre temps dans des combats inutiles. Ne tirons pas sur tout ce qui bouge ou, quand nous tirons, touchons ! Ne parlons plus de paracommercialisme, mais de commerce illégal que nous poursuivons et faisons condamner et fermer quand il n’est pas en conformité avec la réglementation", explique le président.
Sur son bureau les dossiers du moment sont en phase avec l’actualité : IATA qui reste sourd aux demandes de contre-garanties bancaires similaires à celles exigées aux agences de voyages, l’accessibilité handicap, l’égalité femmes-hommes, l’environnement, le réchauffement climatique dont les voyages seraient le bouc émissaire.
Ce dernier sujet est le thème du grand débat du congrès EDV prévu du 29 mai au 1er juin 2020 à Tirana en Albanie, l’une des dernières destinations à découvrir en Europe. Il sera annulé. Nous ne le savions pas encore lorsque nous préparions cette saga...
"Je veux aider les acteurs de la vieille économie à passer à la transition numérique. C’est pourquoi j’ai créé une commission "Digital et innovation". Un syndicat doit être en recherche d'efficacité et s’adapter à l’actualité. J’ai voulu donner un coup de jeune à l’organisation interne et aligner les statuts Paris et régions.
Tout le monde est éligible pour trois ans. Ne perdons pas notre temps dans des combats inutiles. Ne tirons pas sur tout ce qui bouge ou, quand nous tirons, touchons ! Ne parlons plus de paracommercialisme, mais de commerce illégal que nous poursuivons et faisons condamner et fermer quand il n’est pas en conformité avec la réglementation", explique le président.
Sur son bureau les dossiers du moment sont en phase avec l’actualité : IATA qui reste sourd aux demandes de contre-garanties bancaires similaires à celles exigées aux agences de voyages, l’accessibilité handicap, l’égalité femmes-hommes, l’environnement, le réchauffement climatique dont les voyages seraient le bouc émissaire.
Ce dernier sujet est le thème du grand débat du congrès EDV prévu du 29 mai au 1er juin 2020 à Tirana en Albanie, l’une des dernières destinations à découvrir en Europe. Il sera annulé. Nous ne le savions pas encore lorsque nous préparions cette saga...
"Nous sommes le seul secteur d’activité où la distribution n’est pas rémunérée par ses fournisseurs !"
Comme ses prédécesseurs, Jean-Pierre Mas a fait face aux chaos du monde, dont les attentats de 2015 en France et la pandémie mondiale du Covid-19 - DR
Sur la feuille de route de Jean-Pierre Mas, un sujet se démarque : ne pas revenir sur une commission linéaire, mais s'engager sur une rémunération fonction de la valeur ajoutée.
"Sur les sites, le consommateur recherche le prix le plus bas. Dans les agences de voyages, la recette unitaire est plus élevée.
Nous coûtons moins cher que la distribution directe qui doit tenir compte des impayés, des référencements Google. Malgré tout, les compagnies favorisent leurs canaux de ventes alors qu’ils leur coûtent plus en rapportant moins. Nous sommes le seul secteur d’activité où la distribution n’est pas rémunérée par ses fournisseurs !" .
Comme ses prédécesseurs, Jean-Pierre Mas a fait face aux chaos du monde.
16 novembre 2015, inauguration à Marseille du congrès annuel des EDV. La France est sous le choc. 48 heures auparavant, dans la nuit du 13 au 14 novembre, des attentats, des fusillades et des attaques suicides terroristes ont ensanglanté Paris. Dans son discours d’ouverture, Jean-Pierre Mas trouve les mots et termine son discours par "Vive la Liberté".
En février 2020 (à l’heure où j’écrivais ces lignes), face au déploiement du coronavirus, le monde se recroquevillait et se barricadait.
Le Quai d’Orsay demandait d'éviter les voyages à l'étranger. Jean-Pierre Mas, les professionnels du voyage de France, du monde et leurs partenaires entraient dans une crise sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale, depuis 75 ans, en terme d’ampleur et de conséquences sanitaires, économiques, sociales.
"Sur les sites, le consommateur recherche le prix le plus bas. Dans les agences de voyages, la recette unitaire est plus élevée.
Nous coûtons moins cher que la distribution directe qui doit tenir compte des impayés, des référencements Google. Malgré tout, les compagnies favorisent leurs canaux de ventes alors qu’ils leur coûtent plus en rapportant moins. Nous sommes le seul secteur d’activité où la distribution n’est pas rémunérée par ses fournisseurs !" .
Comme ses prédécesseurs, Jean-Pierre Mas a fait face aux chaos du monde.
16 novembre 2015, inauguration à Marseille du congrès annuel des EDV. La France est sous le choc. 48 heures auparavant, dans la nuit du 13 au 14 novembre, des attentats, des fusillades et des attaques suicides terroristes ont ensanglanté Paris. Dans son discours d’ouverture, Jean-Pierre Mas trouve les mots et termine son discours par "Vive la Liberté".
En février 2020 (à l’heure où j’écrivais ces lignes), face au déploiement du coronavirus, le monde se recroquevillait et se barricadait.
Le Quai d’Orsay demandait d'éviter les voyages à l'étranger. Jean-Pierre Mas, les professionnels du voyage de France, du monde et leurs partenaires entraient dans une crise sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale, depuis 75 ans, en terme d’ampleur et de conséquences sanitaires, économiques, sociales.
Face à la crise, EDV et SETO font front commun
Le 20 janvier 2020, les autorités chinoises et l’Organisation Mondiale de la Santé confirment avoir identifié un nouveau virus (SARS-CoV-2) à Wuhan en Chine.
Le 26 janvier, les trois premiers cas européens de Covid-19 sont signalés. L’OMS ne préconise pas à ce stade de restrictions des voyages.
Face au déploiement de la pandémie, les uns après les autres, les pays durcissent leurs conditions d’entrée. Le principe de la quarantaine sanitaire se développe.
Les compagnies aériennes, les compagnies de croisières suspendent leurs vols et leurs croisières. Le Quai d’Orsay demande d'éviter les voyages à l'étranger. Ils deviendront impossibles.
Le 5 mars 2020, dans un communiqué commun, les EDV et le SETO, les deux syndicats représentatifs de la profession, alertent le Premier ministre et le ministre de l’Economie sur les conséquences de l'impact du COVID-19 sur le secteur du voyage.
Depuis le début du mois de février ils observent une baisse significative de leurs activités, une tendance qui s’accélérera au fil des semaines, des mois.
Le 6 mars, la Confédération des Acteurs du Tourisme (CAT) demande un plan de survie dans un courrier au Premier ministre. La CAT réunit, entre autres, le SETO, le SNRT, l'UMIH, les EDV, la FNTV, le GNC, l'ANAT ou encore l'IFT.
Le 26 janvier, les trois premiers cas européens de Covid-19 sont signalés. L’OMS ne préconise pas à ce stade de restrictions des voyages.
Face au déploiement de la pandémie, les uns après les autres, les pays durcissent leurs conditions d’entrée. Le principe de la quarantaine sanitaire se développe.
Les compagnies aériennes, les compagnies de croisières suspendent leurs vols et leurs croisières. Le Quai d’Orsay demande d'éviter les voyages à l'étranger. Ils deviendront impossibles.
Le 5 mars 2020, dans un communiqué commun, les EDV et le SETO, les deux syndicats représentatifs de la profession, alertent le Premier ministre et le ministre de l’Economie sur les conséquences de l'impact du COVID-19 sur le secteur du voyage.
Depuis le début du mois de février ils observent une baisse significative de leurs activités, une tendance qui s’accélérera au fil des semaines, des mois.
Le 6 mars, la Confédération des Acteurs du Tourisme (CAT) demande un plan de survie dans un courrier au Premier ministre. La CAT réunit, entre autres, le SETO, le SNRT, l'UMIH, les EDV, la FNTV, le GNC, l'ANAT ou encore l'IFT.
Décroissance et secteurs oubliés...
Les voyages d’affaires, les agences organisatrices de séminaires, congrès, incentives, et les prestataires de l’événementiel subissent en première ligne les effets de la pandémie.
Les tour-opérateurs constatent une décroissance accrue de leur activité et un risque majeur d’annulations ou de reports sur les commandes enregistrées.
Les agences réceptives ne peuvent que constater la disparition de la clientèle chinoise et une baisse constante des autres clientèles. La distribution voit un effondrement de ses réservations.
Jean-Pierre Mas attirait par ailleurs l’attention du Gouvernement sur certains secteurs oubliés qui devaient être inclus dans la liste des mesures : la presse professionnelle "tourisme" privée de recettes qui démontrait son utilité dans la crise sanitaire ; les courtiers en assurances voyage dont l’activité est étroitement dépendante du tourisme ; les entreprises qui fournissent la technologie et qui contribueront à la transition numérique (que le gouvernement appelle de ses vœux) ; la représentation des Offices de tourisme étrangers.
Pénalisant davantage encore une situation tendue, les compagnies aériennes dérogent au Règlement européen et au Code civil. Elles refusent de rembourser les billets émis non volés en raison d’annulation, alors que la plupart des assurances ne couvrent pas la Covid-19 en cas d’annulation du voyage.
Les tour-opérateurs constatent une décroissance accrue de leur activité et un risque majeur d’annulations ou de reports sur les commandes enregistrées.
Les agences réceptives ne peuvent que constater la disparition de la clientèle chinoise et une baisse constante des autres clientèles. La distribution voit un effondrement de ses réservations.
Jean-Pierre Mas attirait par ailleurs l’attention du Gouvernement sur certains secteurs oubliés qui devaient être inclus dans la liste des mesures : la presse professionnelle "tourisme" privée de recettes qui démontrait son utilité dans la crise sanitaire ; les courtiers en assurances voyage dont l’activité est étroitement dépendante du tourisme ; les entreprises qui fournissent la technologie et qui contribueront à la transition numérique (que le gouvernement appelle de ses vœux) ; la représentation des Offices de tourisme étrangers.
Pénalisant davantage encore une situation tendue, les compagnies aériennes dérogent au Règlement européen et au Code civil. Elles refusent de rembourser les billets émis non volés en raison d’annulation, alors que la plupart des assurances ne couvrent pas la Covid-19 en cas d’annulation du voyage.
L'entrée en vigueur de l’ordonnance sur les avoirs
Jean-Pierre Mas pour les EDV et René-Marc Chikli pour le SETO demandent l'application de mesures urgentes : suspension du paiement des charges sociales patronales pendant la durée de la crise ; recours simplifié à l’activité partielle ; dans le cadre de la BPI, un fonds de soutien financier et de redémarrage de l’activité ; une consultation des professionnels avant toute prise de décision et toute communication ayant un impact sur les voyages et le tourisme.
Les professionnels du voyage veulent proposer à leurs clients le principe d’un avoir, un système qui fonctionne bien en Italie. A Bercy (plutôt favorable) d’avaliser cette option.
"La règle est de rembourser le client. Mais la période que nous vivons est exceptionnelle et les professionnels ne sont plus en mesure de rétrocéder l’argent sous peine de défaillance générale du secteur", explique Jean-Pierre Mas dans un point presse.
L’Ordonnance n°2020-315 du 25 mars 2020 "relative aux conditions financières de résolution de certains contrats de voyages touristiques et de séjours en cas de circonstances exceptionnelles et inévitables ou de force majeure" est valable pour une durée de 18 mois.
Le mécanisme concerne les forfaits, la location de voiture, l'hébergement (hôtels, campings...), les séjours des associations de tourisme social et solidaire. Il ne s'applique pas au transport sec qui est encadré par un règlement européen.
Cet avoir concerne les annulations intervenues entre le 1er mars et le 15 septembre 2020. Au bout de 18 mois, si le client n'a pas souhaité utiliser cet avoir, il sera en droit de demander un remboursement.
Les professionnels du voyage veulent proposer à leurs clients le principe d’un avoir, un système qui fonctionne bien en Italie. A Bercy (plutôt favorable) d’avaliser cette option.
"La règle est de rembourser le client. Mais la période que nous vivons est exceptionnelle et les professionnels ne sont plus en mesure de rétrocéder l’argent sous peine de défaillance générale du secteur", explique Jean-Pierre Mas dans un point presse.
L’Ordonnance n°2020-315 du 25 mars 2020 "relative aux conditions financières de résolution de certains contrats de voyages touristiques et de séjours en cas de circonstances exceptionnelles et inévitables ou de force majeure" est valable pour une durée de 18 mois.
Le mécanisme concerne les forfaits, la location de voiture, l'hébergement (hôtels, campings...), les séjours des associations de tourisme social et solidaire. Il ne s'applique pas au transport sec qui est encadré par un règlement européen.
Cet avoir concerne les annulations intervenues entre le 1er mars et le 15 septembre 2020. Au bout de 18 mois, si le client n'a pas souhaité utiliser cet avoir, il sera en droit de demander un remboursement.
Un plan d’aides spécifique pour le tourisme
Le 13 avril 2020, Emmanuel Macron annonce un "plan spécifique pour le tourisme" avec des annulations de charges pour les entreprises et des aides particulières pour le secteur du tourisme qui sera, reconnait-il, "longuement affecté notamment par la fermeture des frontières, jusqu’à nouvel ordre, avec les pays non-européens".
Jean-Pierre Mas réagit. Il réitère sa demande de mesures d’accompagnement particulières et à long terme afin de sauvegarder l’emploi et d’assurer la pérennité du secteur. "Pour les voyagistes, agences de voyages et tour-opérateurs, la maxime présidentielle "zéro recette, zéro charge" ne s’applique pas".
A propos de l’ordonnance sur les avoirs, "elle permet de sauvegarder une partie de la trésorerie des agences de voyages distributrices mais ne traite le problème ni globalement, ni à long terme [...] Lorsque le temps viendra, nos entreprises seront mobilisées pour faciliter l’accès au grand air, à l’espace et aux vacances, là où l’environnement sanitaire sera sécurisé, pour la population qui a supporté un long confinement, dans des conditions souvent difficiles."
Les liens entre les EDV et les pouvoirs publics, la DGE, les ministres de l’Economie et des comptes publics, du travail et du transport se renforcent.
A propos de Jean-Baptiste Lemoyne, le Secrétaire d’État auprès du Ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, chargé du tourisme (ainsi que des Français de l’étranger et de la Francophonie) Jean-Pierre Mas déclare : "il m'arrive souvent d'être très critique et très dur à l’égard des pouvoirs publics, mais Jean-Baptiste Lemoyne est très impliqué, efficace et fait le boulot. Je suis content d'avoir un interlocuteur unique ayant pris l'urgence de la situation".
Quid de Bercy ? "Lors de l’épisode "responsabilité de plein droit", il m’est arrivé d’être tranchant à l’égard de Bercy. Voilà qui m’autorise à dire que Bruno Le Maire a saisi très rapidement la violence du tsunami économique qu’engendre la pandémie. Il a pris sans tergiverser les dispositions nécessaires : chômage partiel, report des échéances sociales et fiscales, des loyers, des mensualités d’emprunts, prêts garantis".
Jean-Pierre Mas réagit. Il réitère sa demande de mesures d’accompagnement particulières et à long terme afin de sauvegarder l’emploi et d’assurer la pérennité du secteur. "Pour les voyagistes, agences de voyages et tour-opérateurs, la maxime présidentielle "zéro recette, zéro charge" ne s’applique pas".
A propos de l’ordonnance sur les avoirs, "elle permet de sauvegarder une partie de la trésorerie des agences de voyages distributrices mais ne traite le problème ni globalement, ni à long terme [...] Lorsque le temps viendra, nos entreprises seront mobilisées pour faciliter l’accès au grand air, à l’espace et aux vacances, là où l’environnement sanitaire sera sécurisé, pour la population qui a supporté un long confinement, dans des conditions souvent difficiles."
Les liens entre les EDV et les pouvoirs publics, la DGE, les ministres de l’Economie et des comptes publics, du travail et du transport se renforcent.
A propos de Jean-Baptiste Lemoyne, le Secrétaire d’État auprès du Ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, chargé du tourisme (ainsi que des Français de l’étranger et de la Francophonie) Jean-Pierre Mas déclare : "il m'arrive souvent d'être très critique et très dur à l’égard des pouvoirs publics, mais Jean-Baptiste Lemoyne est très impliqué, efficace et fait le boulot. Je suis content d'avoir un interlocuteur unique ayant pris l'urgence de la situation".
Quid de Bercy ? "Lors de l’épisode "responsabilité de plein droit", il m’est arrivé d’être tranchant à l’égard de Bercy. Voilà qui m’autorise à dire que Bruno Le Maire a saisi très rapidement la violence du tsunami économique qu’engendre la pandémie. Il a pris sans tergiverser les dispositions nécessaires : chômage partiel, report des échéances sociales et fiscales, des loyers, des mensualités d’emprunts, prêts garantis".
Partir en France au programme de l’été 2020
L’année Covid a été pour les entreprises du voyage une épreuve multiple.
Il a fallu rapatrier les Français bloqués à l’étranger pour cause de quarantaine sanitaire, procéder aux annulations et reports, gérer les relations très complexes avec les compagnies aériennes, répondre aux questions des voyageurs. En contrepartie, elles n’enregistraient aucune recette.
Une éclaircie tout de même au sortir du premier confinement : les Français allaient privilégier la destination France pour leurs vacances. Du bon sens. Partir en vacances ailleurs qu’en France était compliqué, voire impossible.
Lancée le 20 avril par TourMaG.com, en partenariat avec les Entreprises du Voyage (EdV), le CEDIV et Prêt-à-Partir, l'initiative #PartezEnFrance mettait en place pour les agences de voyages un plan marketing stratégique permettant de mieux vendre la France.
En dépit de l’annulation des fêtes et festivals, le tourisme made in France a fait sa saison. 7 Français sur 10 auraient passé leurs vacances estivales dans l’Hexagone en 2020, contre 6 sur 10 l’an dernier.
Et pour résumer cette année Covid, reprenons les paroles de Valérie Boned, Secrétaire générale des EDV, invitée sur le plateau de France Info pour évoquer les conséquences économiques de la crise du coronavirus.
"Notre activité est quasiment à l'arrêt depuis le début du confinement mi-mars. Nous avons eu des mois très difficiles. Un peu d'espoir fin juin avec une réouverture des frontières et une toute petite reprise, un tout petit frémissement pour juillet.
Depuis septembre c'est un effondrement total. On ne voit pas de reprise. On ne voit pas le bout du tunnel. Les entreprises sont en mode survie. 70% des salariés de notre secteur sont en activité partielle. Nous sommes sur une perspective de 30% de licenciements.
Les Entreprises du Voyage demandent une lisibilité et une harmonisation des conditions d'accès aux pays étrangers pour pouvoir relancer un peu d’activité. La distribution touristique est dans un tunnel, presque sans fin depuis mars 2020".
Du 15 mars au 31 décembre 2020, le volume d'affaires généré par le secteur des agences de voyages et des tour-opérateurs devrait représenter 15% du volume d'affaires réalisé l'an dernier.
Jean-Pierre Mas, qui affronte actuellement la pire crise que le secteur du tourisme ait connue, a été réélu président des EDV à l'unanimité et pour 3 ans, en septembre dernier. Il s'agira de son dernier mandat à la tête du syndicat.
Et pour terminer cette longue saga sur une note positive, voici des extraits du message que Jean-Pierre Mas adressait à ses adhérents au cœur de l’été. Il faisait appel à la solidarité, à la bienveillance. Une lumière au bout du tunnel.
Il a fallu rapatrier les Français bloqués à l’étranger pour cause de quarantaine sanitaire, procéder aux annulations et reports, gérer les relations très complexes avec les compagnies aériennes, répondre aux questions des voyageurs. En contrepartie, elles n’enregistraient aucune recette.
Une éclaircie tout de même au sortir du premier confinement : les Français allaient privilégier la destination France pour leurs vacances. Du bon sens. Partir en vacances ailleurs qu’en France était compliqué, voire impossible.
Lancée le 20 avril par TourMaG.com, en partenariat avec les Entreprises du Voyage (EdV), le CEDIV et Prêt-à-Partir, l'initiative #PartezEnFrance mettait en place pour les agences de voyages un plan marketing stratégique permettant de mieux vendre la France.
En dépit de l’annulation des fêtes et festivals, le tourisme made in France a fait sa saison. 7 Français sur 10 auraient passé leurs vacances estivales dans l’Hexagone en 2020, contre 6 sur 10 l’an dernier.
Et pour résumer cette année Covid, reprenons les paroles de Valérie Boned, Secrétaire générale des EDV, invitée sur le plateau de France Info pour évoquer les conséquences économiques de la crise du coronavirus.
"Notre activité est quasiment à l'arrêt depuis le début du confinement mi-mars. Nous avons eu des mois très difficiles. Un peu d'espoir fin juin avec une réouverture des frontières et une toute petite reprise, un tout petit frémissement pour juillet.
Depuis septembre c'est un effondrement total. On ne voit pas de reprise. On ne voit pas le bout du tunnel. Les entreprises sont en mode survie. 70% des salariés de notre secteur sont en activité partielle. Nous sommes sur une perspective de 30% de licenciements.
Les Entreprises du Voyage demandent une lisibilité et une harmonisation des conditions d'accès aux pays étrangers pour pouvoir relancer un peu d’activité. La distribution touristique est dans un tunnel, presque sans fin depuis mars 2020".
Du 15 mars au 31 décembre 2020, le volume d'affaires généré par le secteur des agences de voyages et des tour-opérateurs devrait représenter 15% du volume d'affaires réalisé l'an dernier.
Jean-Pierre Mas, qui affronte actuellement la pire crise que le secteur du tourisme ait connue, a été réélu président des EDV à l'unanimité et pour 3 ans, en septembre dernier. Il s'agira de son dernier mandat à la tête du syndicat.
Et pour terminer cette longue saga sur une note positive, voici des extraits du message que Jean-Pierre Mas adressait à ses adhérents au cœur de l’été. Il faisait appel à la solidarité, à la bienveillance. Une lumière au bout du tunnel.
"Aucun Etat, aucune collectivité, aucun individu ne relèvera seul le défi du coronavirus. Les actions solitaires sont vaines.
La victoire passera par la solidarité. Cette même solidarité s’impose dans la chaîne de valeur de notre écosystème : pouvoirs publics, banques, transporteurs, hébergeurs, réceptifs, assureurs, tour-opérateurs et croisiéristes, distributeurs et clients.
Aucun d’entre nous ne sortira du bourbier en prenant appui sur la tête de l’autre. 80% des distributeurs et des groupistes ainsi que la quasi-totalité des principaux TO et croisiéristes travaillant avec la distribution sont membres des EdV. Cela nous oblige à la loyauté.
Dans le même esprit, je recommande aux TO et croisiéristes de ne pas imposer aux agences de voyages, aux groupistes et à leurs clients des contraintes ou des frais dans les cas de de report d’un voyage ou d’une croisière.
Nous n’écrirons pas l’avenir les uns sans les autres. Plus que jamais, les relations TO-distributeurs doivent être fluides et empreintes de respect réciproque".
La victoire passera par la solidarité. Cette même solidarité s’impose dans la chaîne de valeur de notre écosystème : pouvoirs publics, banques, transporteurs, hébergeurs, réceptifs, assureurs, tour-opérateurs et croisiéristes, distributeurs et clients.
Aucun d’entre nous ne sortira du bourbier en prenant appui sur la tête de l’autre. 80% des distributeurs et des groupistes ainsi que la quasi-totalité des principaux TO et croisiéristes travaillant avec la distribution sont membres des EdV. Cela nous oblige à la loyauté.
Dans le même esprit, je recommande aux TO et croisiéristes de ne pas imposer aux agences de voyages, aux groupistes et à leurs clients des contraintes ou des frais dans les cas de de report d’un voyage ou d’une croisière.
Nous n’écrirons pas l’avenir les uns sans les autres. Plus que jamais, les relations TO-distributeurs doivent être fluides et empreintes de respect réciproque".
Zoom sur les EDV
- 7 conseils professionnels représentent les Entreprises du Voyage : les voyages en France ; les tour-opérateurs ; les distributeurs et assembleurs de voyages ; les voyages d’affaires ; les organisateurs de congrès, séminaires, incentives, foires et salons ; les organisateurs de voyages de jeunes ; les organisateurs de voyages de groupes.
- Les EDV, ce sont plus de 1 674 entreprises adhérentes (3 916 points de ventes), 9 délégations régionales, 8 commissions techniques, 8 délégations, 1 centre de formation (Travel Pro créé conjointement avec l’APST), 150 élus bénévoles qui participent aux travaux de l’organisation, 9 collaborateurs permanents.
- A l’échelle nationale, l’activité des entreprises du voyage représente plus de 31 000 salariés, 4 000 agences de voyages, 26 milliards d’euros de volumes d’affaires.
(Chiffres 2019)
- Les EDV, ce sont plus de 1 674 entreprises adhérentes (3 916 points de ventes), 9 délégations régionales, 8 commissions techniques, 8 délégations, 1 centre de formation (Travel Pro créé conjointement avec l’APST), 150 élus bénévoles qui participent aux travaux de l’organisation, 9 collaborateurs permanents.
- A l’échelle nationale, l’activité des entreprises du voyage représente plus de 31 000 salariés, 4 000 agences de voyages, 26 milliards d’euros de volumes d’affaires.
(Chiffres 2019)
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