Les influenceurs joueront-ils demain un rôle dans la distribution des voyages ? - crédit DepositPhoto
Je lisais récemment dans un article de Phocuswright qu’après la vente de maquillage, de vêtements et de cosmétique, les influenceurs américains (mais pas que) se verraient bien vendre des voyages sur leur propre site (social selling).
Beaucoup d’entre eux commercialisent déjà directement différentes catégories de produits à leurs followers, alors pourquoi pas du voyage ? Peut-on imaginer ce type d'évolution en France ?
Aux Etats-Unis, 84% des citoyens adultes demandent des conseils aux influenceurs sur leur prochaine destination de vacances...
La multiplication des canaux de distribution au cours des dernières années atteste de l'intérêt croissant pour ce produit.
Si la chose est parfaitement envisageable dans certains pays où le voyage n’est pas réglementé, il en va autrement dans l’Hexagone, en raison même de sa nature et de ses caractéristiques.
Bien entendu, quel que soit le pays, on ne vend pas un séjour comme une savonnette.
En France, la proposition de forfaits est soumise à une réglementation et à un cadre rigoureux qui la protègent… jusqu’à quand ?
Beaucoup d’entre eux commercialisent déjà directement différentes catégories de produits à leurs followers, alors pourquoi pas du voyage ? Peut-on imaginer ce type d'évolution en France ?
Aux Etats-Unis, 84% des citoyens adultes demandent des conseils aux influenceurs sur leur prochaine destination de vacances...
La multiplication des canaux de distribution au cours des dernières années atteste de l'intérêt croissant pour ce produit.
Si la chose est parfaitement envisageable dans certains pays où le voyage n’est pas réglementé, il en va autrement dans l’Hexagone, en raison même de sa nature et de ses caractéristiques.
Bien entendu, quel que soit le pays, on ne vend pas un séjour comme une savonnette.
En France, la proposition de forfaits est soumise à une réglementation et à un cadre rigoureux qui la protègent… jusqu’à quand ?
Vendre du rêve peut tourner au cauchemar
Pour exercer dans ce secteur, il est indispensable d’être immatriculé et de contracter une garantie auprès d’un assureur ou de l’organisme mutuel de solidarité professionnel (APST).
Ces prérequis destinés à protéger le consommateur sont pris au pied de la lettre : il faut montrer patte blanche pour décrocher le précieux sésame et certains y laissent souvent leur chemise et/ou s’en mordent les doigts…
Vendre du rêve peut vite tourner au cauchemar. Un prestataire qui dérape, un transporteur qui vrille, un guide qui part en cacahuète, et c’est le litige assuré.
Des procès qui peuvent coûter très cher en cas de dommage physique. Las, beaucoup de candidats ne voient que le verre à moitié plein.
Ces dernières années, l’explosion des Travel Planers, coachs et autres courtiers en voyage aux procédés borderline, démontre l’attrait qu’exerce le voyage sur cette communauté.
Ces nouveaux entrants pour qui le voyage ne représente que du fun, s’affranchissent parfois allègrement des textes et des obligations légales.
Ces prérequis destinés à protéger le consommateur sont pris au pied de la lettre : il faut montrer patte blanche pour décrocher le précieux sésame et certains y laissent souvent leur chemise et/ou s’en mordent les doigts…
Vendre du rêve peut vite tourner au cauchemar. Un prestataire qui dérape, un transporteur qui vrille, un guide qui part en cacahuète, et c’est le litige assuré.
Des procès qui peuvent coûter très cher en cas de dommage physique. Las, beaucoup de candidats ne voient que le verre à moitié plein.
Ces dernières années, l’explosion des Travel Planers, coachs et autres courtiers en voyage aux procédés borderline, démontre l’attrait qu’exerce le voyage sur cette communauté.
Ces nouveaux entrants pour qui le voyage ne représente que du fun, s’affranchissent parfois allègrement des textes et des obligations légales.
Les dossiers borderline se comptent par dizaines
Dans la foulée, certains n’hésitent pas à dénigrer et/ou ringardiser la profession.
Des procédés qui provoquent la colère des agences “traditionnelles” qui ont parfois dû mettre au clou la pendule de l’oncle Henri pour décrocher le précieux sésame.
Cette tendance gagne du terrain, alimentée par le marqueur social qu’est devenu le voyage.
Ceux qui ont payé pour vendre voient d’un mauvais œil les marchands du temple débarquer sur leurs plates-bandes, sans autre dispositif qu’une page Facebook aguicheuse ou des posts accrocheurs sur Instagram.
Quand on les accuse de faire de la vente de voyages de façon illégale, ils répondent qu’ils se limitent à conseiller leurs followers moyennant finances, alors même que les consommateurs refusent de payer ce type de service... dans une agence classique. Cherchez l'erreur...
Bien entendu ce n’est pas l’avis des organismes chargés de défendre la profession, qui mettent le doigt sur des irrégularités manifestes.
Les dossiers borderline se comptent par dizaines et rien ne laisse à penser que cela pourrait changer bientôt.
Jusqu’ici, les actions au contentieux ne semblent guère porter leurs fruits. Pire : une sorte de consensus mou s’installe pour considérer les nouveaux entrants commes des intermédiaires, des apporteurs d’affaires qui rendraient service moyennant commission.
Des procédés qui provoquent la colère des agences “traditionnelles” qui ont parfois dû mettre au clou la pendule de l’oncle Henri pour décrocher le précieux sésame.
Cette tendance gagne du terrain, alimentée par le marqueur social qu’est devenu le voyage.
Ceux qui ont payé pour vendre voient d’un mauvais œil les marchands du temple débarquer sur leurs plates-bandes, sans autre dispositif qu’une page Facebook aguicheuse ou des posts accrocheurs sur Instagram.
Quand on les accuse de faire de la vente de voyages de façon illégale, ils répondent qu’ils se limitent à conseiller leurs followers moyennant finances, alors même que les consommateurs refusent de payer ce type de service... dans une agence classique. Cherchez l'erreur...
Bien entendu ce n’est pas l’avis des organismes chargés de défendre la profession, qui mettent le doigt sur des irrégularités manifestes.
Les dossiers borderline se comptent par dizaines et rien ne laisse à penser que cela pourrait changer bientôt.
Jusqu’ici, les actions au contentieux ne semblent guère porter leurs fruits. Pire : une sorte de consensus mou s’installe pour considérer les nouveaux entrants commes des intermédiaires, des apporteurs d’affaires qui rendraient service moyennant commission.
Changer le pansement ou penser le changement ?
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II. Quel statut et quels risques à travailler avec un influenceur ?
Bref, les conditions semblent réunies pour une dérégulation insidieuse qui promet des lendemains difficiles.
Faute pour les autorités de durcir les sanctions (et de les appliquer), il y a fort à parier qu’il y aura de plus en plus de contrevenants à l’article L221-1 du Code du Tourisme.
Les intéressés, irréductibles, campent sur leurs positions et le phénomène n’en est qu’à ses débuts.
Je pose la question : faut-il défendre bec et ongles un système qui craque aux coutures et dont on panse la jambe de bois ou, au contraire, repenser l’ensemble. Autrement dit, changer le pansement ou penser le changement ?
Face à une situation qui ne satisfait personne, ne faut-il pas aménager un cadre réglementaire plus souple et qui convienne à tous ?
Bien entendu la question n’est pas aisée. Pour trancher il faudrait faire en sorte que les lignes bougent et que chacun y trouve son compte tout en préservant le consommateur final.
Les instances professionnelles ne veulent pas entendre parler d’un changement. Pourtant à y regarder de plus près, cette mutation semble inéluctable.
Nous avons affaire à de nouvelles générations de consommateurs, à des nouvelles technologies qui battent en brèche les failles de la législation et, en face, un code du tourisme, régulièrement amendé, qui date du début des années 2000… la préhistoire de l’ère Internet !
Faute pour les autorités de durcir les sanctions (et de les appliquer), il y a fort à parier qu’il y aura de plus en plus de contrevenants à l’article L221-1 du Code du Tourisme.
Les intéressés, irréductibles, campent sur leurs positions et le phénomène n’en est qu’à ses débuts.
Je pose la question : faut-il défendre bec et ongles un système qui craque aux coutures et dont on panse la jambe de bois ou, au contraire, repenser l’ensemble. Autrement dit, changer le pansement ou penser le changement ?
Face à une situation qui ne satisfait personne, ne faut-il pas aménager un cadre réglementaire plus souple et qui convienne à tous ?
Bien entendu la question n’est pas aisée. Pour trancher il faudrait faire en sorte que les lignes bougent et que chacun y trouve son compte tout en préservant le consommateur final.
Les instances professionnelles ne veulent pas entendre parler d’un changement. Pourtant à y regarder de plus près, cette mutation semble inéluctable.
Nous avons affaire à de nouvelles générations de consommateurs, à des nouvelles technologies qui battent en brèche les failles de la législation et, en face, un code du tourisme, régulièrement amendé, qui date du début des années 2000… la préhistoire de l’ère Internet !
L'Editorial de Jean Da Luz
Directeur de la rédaction - TourMaG.com
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