Yves Verdié : "Nous réfléchissons à un nouveau modèle. Nos collaborateurs ont beaucoup donné, ils ont été des héros pendant le Covid" - DR : Verdié
TourMaG - Comment s'est déroulé l'été et comment anticipez-vous globalement l'année 2023 ?
Yves Verdié : Nous sommes dans les clous par rapport à nos prévisions. Nous sommes sur le chemin d'un retour à la normale après la pandémie de Covid.
Les chiffres 2023 vont s'approcher de ceux de 2019. En 2019, le groupe pesait environ 125 M€. Nous serons un peu en-dessous en 2023, entre 115 et 120 M€.
TourMaG - Sentez-vous le retour des destinations long-courrier ?
Yves Verdié : Le terrain de jeu continue de s'agrandir. Nous avons le sentiment que l'esprit de "revenge travel" concerne désormais le long-courrier. C'est plutôt de bonne augure pour 2024.
Yves Verdié : Nous sommes dans les clous par rapport à nos prévisions. Nous sommes sur le chemin d'un retour à la normale après la pandémie de Covid.
Les chiffres 2023 vont s'approcher de ceux de 2019. En 2019, le groupe pesait environ 125 M€. Nous serons un peu en-dessous en 2023, entre 115 et 120 M€.
TourMaG - Sentez-vous le retour des destinations long-courrier ?
Yves Verdié : Le terrain de jeu continue de s'agrandir. Nous avons le sentiment que l'esprit de "revenge travel" concerne désormais le long-courrier. C'est plutôt de bonne augure pour 2024.
TourMaG - Concernant les ressources humaines, après les difficultés que le secteur a connu, où en êtes-vous ?
Yves Verdié : Nous avons reconstitué les équipes. Comme certains de mes confrères nous nous sommes ouverts à des profils en provenance de filières différentes.
Ce que nous recherchons ce sont des collaborateurs passionnés et qui ont une sensibilité à un tourisme différent, à un tourisme tourné vers l'avenir et l'humain.
TourMaG - Le tourisme demain pour vous, c'est un tourisme sans avion ?
Yves Verdié : Notre crédo chez Verdié c'est de proposer des voyages vertueux. Ce positionnement nous l'avons choisi bien avant que les sujets de tourisme durable et responsable soient médiatisés.
Nous proposons des voyages qui servent à comprendre, à apprendre, à s'enrichir, à explorer le monde. Nous ne pourrons pas empêcher les gens de voyager. Nous sommes très attentifs au contenu de nos voyages qui doivent être porteurs de sens.
Le voyage est un acte réfléchi. Il sera moins un acte de consommation.
Yves Verdié : Nous avons reconstitué les équipes. Comme certains de mes confrères nous nous sommes ouverts à des profils en provenance de filières différentes.
Ce que nous recherchons ce sont des collaborateurs passionnés et qui ont une sensibilité à un tourisme différent, à un tourisme tourné vers l'avenir et l'humain.
TourMaG - Le tourisme demain pour vous, c'est un tourisme sans avion ?
Yves Verdié : Notre crédo chez Verdié c'est de proposer des voyages vertueux. Ce positionnement nous l'avons choisi bien avant que les sujets de tourisme durable et responsable soient médiatisés.
Nous proposons des voyages qui servent à comprendre, à apprendre, à s'enrichir, à explorer le monde. Nous ne pourrons pas empêcher les gens de voyager. Nous sommes très attentifs au contenu de nos voyages qui doivent être porteurs de sens.
Le voyage est un acte réfléchi. Il sera moins un acte de consommation.
"Notre stratégie est de mettre le contenu au centre du voyage"
TourMaG - Vous êtes un spécialiste du circuit accompagné. Ce type de voyage a repris un peu moins vite que les voyages individuels. Comment se porte t-il ?
Yves Verdié :Notre stratégie est de mettre le contenu au centre du voyage. Il est très important de raconter une histoire. Nous choisissons avec soin nos accompagnateurs : conférenciers, guides...
Nos clients souhaitent apprendre, comprendre et s'enrichir. Les clients qui partent en circuit accompagné doivent trouver du contenu.
Ils ne peuvent pas retrouver ce niveau de contenu en individuel sauf à avoir un budget très conséquent. Quand les membres du groupe partagent les mêmes intérêts, c'est un peu comme un voyage entre amis. Ils vont tous cohabiter dans une très bonne ambiance autour d'un intérêt commun.
Alors bien sûr le marché des voyages individuels se porte très bien, mais ce n'est pas la même clientèle. Les personnes qui voyagent en circuit accompagné ne partent plus avec leurs enfants et sont très exigeants sur le contenu du voyage.
Yves Verdié :Notre stratégie est de mettre le contenu au centre du voyage. Il est très important de raconter une histoire. Nous choisissons avec soin nos accompagnateurs : conférenciers, guides...
Nos clients souhaitent apprendre, comprendre et s'enrichir. Les clients qui partent en circuit accompagné doivent trouver du contenu.
Ils ne peuvent pas retrouver ce niveau de contenu en individuel sauf à avoir un budget très conséquent. Quand les membres du groupe partagent les mêmes intérêts, c'est un peu comme un voyage entre amis. Ils vont tous cohabiter dans une très bonne ambiance autour d'un intérêt commun.
Alors bien sûr le marché des voyages individuels se porte très bien, mais ce n'est pas la même clientèle. Les personnes qui voyagent en circuit accompagné ne partent plus avec leurs enfants et sont très exigeants sur le contenu du voyage.
Business travel : nous aurons dépassé les niveaux de 2019 en 2024
TourMaG - Le groupe Verdié, c'est aussi des voyages jeunes avec Verdié Hello, des voyages scolaires et séjours éducatifs avec Verdié Open Class et du voyage d'affaires avec Verdié Business... Comment se portent ces activités ?
Yves Verdié : Verdié Hello est la marque qui a démarré le plus rapidement après la pandémie. En 2022, nous avions déjà atteint les résultats de 2019.
Le Covid n'était pas vraiment une source d'inquiétude pour les jeunes. Ils étaient prêts à repartir, même loin, en Corée du Sud, au Japon... et c'est nous qui avons souhaité être prudents en annulant certains voyages, car les contraintes étaient encore lourdes pour les cas positifs.
Sur les voyages scolaires et éducatifs, c'est plus compliqué. Il y a une certaine inertie et nous ne sommes pas encore au niveau de 2019. L'activité se reconstruit petit à petit.
TourMaG - Quid du business travel ?
Yves Verdié : Nous sommes dans les clous par rapport à nos prévisions. Nous avons repris en début d'année Business Services. Nous allons arriver au niveau de 2019, et en 2024 nous serons au-dessus.
Notre positionnement dont je parlais plus haut de "Destination humaine" s'applique à l'ensemble de nos marques. La confiance que nos clients ont dans l'entreprise est une force commerciale.
Nous avons récupéré des clients qui avaient confié leurs déplacements à des agences qui sont tournées vers le digital. Nous, nous avons les deux : l'humain et le digital.
Après les complications liées à la pandémie, c'est un peu la revanche des PME humaines sur les grands systèmes impersonnels et digitaux.
Yves Verdié : Verdié Hello est la marque qui a démarré le plus rapidement après la pandémie. En 2022, nous avions déjà atteint les résultats de 2019.
Le Covid n'était pas vraiment une source d'inquiétude pour les jeunes. Ils étaient prêts à repartir, même loin, en Corée du Sud, au Japon... et c'est nous qui avons souhaité être prudents en annulant certains voyages, car les contraintes étaient encore lourdes pour les cas positifs.
Sur les voyages scolaires et éducatifs, c'est plus compliqué. Il y a une certaine inertie et nous ne sommes pas encore au niveau de 2019. L'activité se reconstruit petit à petit.
TourMaG - Quid du business travel ?
Yves Verdié : Nous sommes dans les clous par rapport à nos prévisions. Nous avons repris en début d'année Business Services. Nous allons arriver au niveau de 2019, et en 2024 nous serons au-dessus.
Notre positionnement dont je parlais plus haut de "Destination humaine" s'applique à l'ensemble de nos marques. La confiance que nos clients ont dans l'entreprise est une force commerciale.
Nous avons récupéré des clients qui avaient confié leurs déplacements à des agences qui sont tournées vers le digital. Nous, nous avons les deux : l'humain et le digital.
Après les complications liées à la pandémie, c'est un peu la revanche des PME humaines sur les grands systèmes impersonnels et digitaux.
"Les compagnies ont démissionné de leurs obligations"
TourMaG - Quelle est l'incidence de l'inflation sur le marché du voyage ?
Yves Verdié :Nos paniers moyens ont augmenté. Mais il est difficile de savoir si cette hausse des paniers moyens est imputable uniquement à l'inflation. Nous allons décortiquer toutes ces données. Globalement il n'y a pas eu beaucoup de rupture, la clientèle a suivi malgré la hausse des tarifs.
C’est rassurant. Cela signifie qu'ils n'achètent pas qu'un prix. Mais tout ceci devrait se réguler et s'équilibrer.
TourMaG - Comment s'est passé l'été avec les compagnies aériennes ?
Yves Verdié :L'été s'est mieux déroulé avec les compagnies aériennes, mais lorsqu'il y a un problème, elles ne sont pas capables de le traiter.
Elles ont démissionné de leurs obligations. Quand un vol est annulé, c'est en quelque sorte "débrouillez-vous" et "faites une réclamation sur Internet".
Sauf que dans la vraie vie, pour les voyageurs, c'est le parcours du combattant à part pour quelques rares compagnies qui honorent leurs remboursements. Je trouve qu'il y a une véritable injustice.
Les lois ne sont pas appliquées et derrière c'est à nous, agences et distributeurs, de compenser ! Tout ceci a un coût.
Certaines compagnies veulent se passer des professionnels, mais n'assurent pas le service.
Il y a un paradoxe, mais il serait temps que quelqu'un siffle la fin de la récré. Nous, distributeurs, sommes obligés de respecter la loi tandis que d'autres entreprises non... Il faut vraiment me l'expliquer. Ce sujet est un vrai combat pour les représentants de notre profession.
Nous avons des obligations que nous remplissons à la place des transporteurs, notamment les compagnies low cost, car si nous ne faisons rien nous sommes sanctionnés à cause de la responsabilité de plein droit ! Il y a quand même un truc qui ne tourne pas rond.
Mais à la fin, les gagnants je pense que c'est nous... le client qui a réservé son séjour tout seul et qui s'est fait planter par une compagnie va à l'arrivée se tourner vers les agences. Le client a compris l’intérêt de passer par nos services.
Yves Verdié :Nos paniers moyens ont augmenté. Mais il est difficile de savoir si cette hausse des paniers moyens est imputable uniquement à l'inflation. Nous allons décortiquer toutes ces données. Globalement il n'y a pas eu beaucoup de rupture, la clientèle a suivi malgré la hausse des tarifs.
C’est rassurant. Cela signifie qu'ils n'achètent pas qu'un prix. Mais tout ceci devrait se réguler et s'équilibrer.
TourMaG - Comment s'est passé l'été avec les compagnies aériennes ?
Yves Verdié :L'été s'est mieux déroulé avec les compagnies aériennes, mais lorsqu'il y a un problème, elles ne sont pas capables de le traiter.
Elles ont démissionné de leurs obligations. Quand un vol est annulé, c'est en quelque sorte "débrouillez-vous" et "faites une réclamation sur Internet".
Sauf que dans la vraie vie, pour les voyageurs, c'est le parcours du combattant à part pour quelques rares compagnies qui honorent leurs remboursements. Je trouve qu'il y a une véritable injustice.
Les lois ne sont pas appliquées et derrière c'est à nous, agences et distributeurs, de compenser ! Tout ceci a un coût.
Certaines compagnies veulent se passer des professionnels, mais n'assurent pas le service.
Il y a un paradoxe, mais il serait temps que quelqu'un siffle la fin de la récré. Nous, distributeurs, sommes obligés de respecter la loi tandis que d'autres entreprises non... Il faut vraiment me l'expliquer. Ce sujet est un vrai combat pour les représentants de notre profession.
Nous avons des obligations que nous remplissons à la place des transporteurs, notamment les compagnies low cost, car si nous ne faisons rien nous sommes sanctionnés à cause de la responsabilité de plein droit ! Il y a quand même un truc qui ne tourne pas rond.
Mais à la fin, les gagnants je pense que c'est nous... le client qui a réservé son séjour tout seul et qui s'est fait planter par une compagnie va à l'arrivée se tourner vers les agences. Le client a compris l’intérêt de passer par nos services.
Yves Verdié : "nous regardons les opportunités"
TourMaG - Vous avez une quarantaine de points de vente, souhaitez-vous élargir votre périmètre ?
Yves Verdié : Oui nous restons à l'affût des opportunités. Nous avons l'ambition de nous étendre géographiquement. Nous souhaitons nous agrandir, mais de manière raisonnée.
Nous regardons donc les opportunités de croissance externe qui entrent dans notre stratégie.
TourMaG - Comment se profile 2024 ?
Yves Verdié :Nous avons repris le rythme pré-Covid. L'automne est excellent. 2024 s'annonce bien. Il aura fallu 4 ans pour retrouver la pleine puissance de l'activité après la pandémie.
Avec le Covid, nous avons perdu 90% du chiffre d'affaires sur deux ans. Nous nous apercevons que nous sommes quand même résilients. L'entreprise a pu se reconstruire avec la force de notre marque et de notre concept. Et surtout que les équipes sont toujours là !
Yves Verdié : Oui nous restons à l'affût des opportunités. Nous avons l'ambition de nous étendre géographiquement. Nous souhaitons nous agrandir, mais de manière raisonnée.
Nous regardons donc les opportunités de croissance externe qui entrent dans notre stratégie.
TourMaG - Comment se profile 2024 ?
Yves Verdié :Nous avons repris le rythme pré-Covid. L'automne est excellent. 2024 s'annonce bien. Il aura fallu 4 ans pour retrouver la pleine puissance de l'activité après la pandémie.
Avec le Covid, nous avons perdu 90% du chiffre d'affaires sur deux ans. Nous nous apercevons que nous sommes quand même résilients. L'entreprise a pu se reconstruire avec la force de notre marque et de notre concept. Et surtout que les équipes sont toujours là !
"Notre challenge, c'est de trouver un système qui soit attirant pour ceux qui souhaitent travailler dans ce secteur"
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TourMaG - Justement vos équipes, comment vont-elles à l'heure de la reprise ?
Yves Verdié : Nous réfléchissons à un nouveau modèle.
Nos collaborateurs ont beaucoup donné, ils ont été des héros pendant cette période. Nous allons mettre en place un système d'intéressement global au-delà de la participation.
C'est notre challenge de trouver un système qui soit attirant pour ceux qui souhaitent travailler dans ce secteur. Le métier est très exigeant et engageant.
Il faut trouver un modèle de reconnaissance, c'est un sujet qui nous préoccupe à la direction. Ils ont été des héros mais cette situation héroïque ne peut pas continuer.
Il faut trouver des modes de fonctionnement qui s'adaptent à la défaillance ou au dysfonctionnement de nos partenaires. Il ne faut pas que ce soit une tâche supplémentaire.
Il faut pouvoir gérer tous ces aléas de façon sereine. Il faut garder nos collaborateurs passionnés mais aussi attirer de nouveaux collaborateurs sans que la partie contraintes soit trop importante. C'est un challenge.
Yves Verdié : Nous réfléchissons à un nouveau modèle.
Nos collaborateurs ont beaucoup donné, ils ont été des héros pendant cette période. Nous allons mettre en place un système d'intéressement global au-delà de la participation.
C'est notre challenge de trouver un système qui soit attirant pour ceux qui souhaitent travailler dans ce secteur. Le métier est très exigeant et engageant.
Il faut trouver un modèle de reconnaissance, c'est un sujet qui nous préoccupe à la direction. Ils ont été des héros mais cette situation héroïque ne peut pas continuer.
Il faut trouver des modes de fonctionnement qui s'adaptent à la défaillance ou au dysfonctionnement de nos partenaires. Il ne faut pas que ce soit une tâche supplémentaire.
Il faut pouvoir gérer tous ces aléas de façon sereine. Il faut garder nos collaborateurs passionnés mais aussi attirer de nouveaux collaborateurs sans que la partie contraintes soit trop importante. C'est un challenge.