Les EDV dessinent un cadre pour que les éductours soient considérés comme de la formation - Depositphotos @Kubko
Jusqu'en mars 2020, les ressources humaines étaient un réel sujet pour bon nombre d'entreprises.
Entrons dans la machine à remonter le temps de TourMaG.com, pour nous arrêter au 8 novembre 2011.
"Les recruteurs peinent toujours à recruter malgré la crise, avec des clients informés et avertis, de plus en plus exigeants.
Pour remédier à cela, il faut absolument communiquer sur les métiers du tourisme, les formations reconnues par l'état et les professionnels du tourisme," expliquait, il y a maintenant près de 11 ans, Valérie Dufour, notre spécialiste RH.
Quelques crises plus tard, la situation n'a pas changé d'un iota. En revanche, le vivier dans lequel les entreprises puisaient hier pour recruter les talents de demain, n'existe plus.
Dans les écoles spécialisées, il est devenu compliqué de remplir des promotions et quand elles y arrivent, certains élèves prennent la poudre d'escampette au bout de quelques semaines...
Après avoir dû alléger les rangs des équipes, le secteur n'avait pas imaginé que la reprise serait si délicate.
"Nous nous sommes rendu compte avec la pandémie qu'il y avait un problème d’image et d'attractivité du secteur.
Trop concentrés sur la crise, nous n’avons pas anticipé le fait que la reprise allait se symboliser par un manque de personnel," introduit Valérie Boned, la secrétaire générale des Entreprises du Voyage.
Entrons dans la machine à remonter le temps de TourMaG.com, pour nous arrêter au 8 novembre 2011.
"Les recruteurs peinent toujours à recruter malgré la crise, avec des clients informés et avertis, de plus en plus exigeants.
Pour remédier à cela, il faut absolument communiquer sur les métiers du tourisme, les formations reconnues par l'état et les professionnels du tourisme," expliquait, il y a maintenant près de 11 ans, Valérie Dufour, notre spécialiste RH.
Quelques crises plus tard, la situation n'a pas changé d'un iota. En revanche, le vivier dans lequel les entreprises puisaient hier pour recruter les talents de demain, n'existe plus.
Dans les écoles spécialisées, il est devenu compliqué de remplir des promotions et quand elles y arrivent, certains élèves prennent la poudre d'escampette au bout de quelques semaines...
Après avoir dû alléger les rangs des équipes, le secteur n'avait pas imaginé que la reprise serait si délicate.
"Nous nous sommes rendu compte avec la pandémie qu'il y avait un problème d’image et d'attractivité du secteur.
Trop concentrés sur la crise, nous n’avons pas anticipé le fait que la reprise allait se symboliser par un manque de personnel," introduit Valérie Boned, la secrétaire générale des Entreprises du Voyage.
Agent de Voyages : bientôt une campagne de com' pour valoriser le métier
Ce n'est pas le seul constat : une fois le délestage effectué, question de faire le dos rond et de laisser passer la tempête, l'industrie a connu les soubresauts et les affres du redémarrage.
Sauf que, entretemps, les "délestés" étaient partis monnayer leur savoir-faire ailleurs.
"Nous nous sommes rendu compte que nous n'avions plus les bonnes compétences. Il a fallu rendre aussi l'entreprise attractive auprès des collaborateurs, pour les remotiver," poursuit la secrétaire générale des EDV.
Concernant le problème d'images, très prochainement dans le cadre des accords avec le gouvernement une campagne de communication est diffusée autour des métiers du voyage.
Le clip a été tourné dans les locaux de Double Sens. Un choix qui ne doit rien au hasard.
"Nous avons demandé qu'il y ait une vidéo qui corresponde aussi à nos métiers. Elle sera diffusée sur les réseaux sociaux.
Nous avons choisi Double Sens, une agence écoresponsable, dont le but est de renvoyer une image attractive de notre secteur," estime Valérie Boned.
Avec cette agence, la profession entend montrer une image dynamique d'une profession qui regarde vers l'avenir.
La campagne de communication digitale renvoie vers le site "mon emploi tourisme" en espérant que les entreprises y déposent des annonces et que les internautes soient au rendez-vous.
A l'heure où nous nous parlons, la plateforme peine à décoller, avec moins de 5 000 visites par mois.
Malgré tout, l'objectif de cette initiative est de recommuniquer et de démontrer que la distribution ou la production peuvent être des milieux innovants et d'avenir.
Sauf que, entretemps, les "délestés" étaient partis monnayer leur savoir-faire ailleurs.
"Nous nous sommes rendu compte que nous n'avions plus les bonnes compétences. Il a fallu rendre aussi l'entreprise attractive auprès des collaborateurs, pour les remotiver," poursuit la secrétaire générale des EDV.
Concernant le problème d'images, très prochainement dans le cadre des accords avec le gouvernement une campagne de communication est diffusée autour des métiers du voyage.
Le clip a été tourné dans les locaux de Double Sens. Un choix qui ne doit rien au hasard.
"Nous avons demandé qu'il y ait une vidéo qui corresponde aussi à nos métiers. Elle sera diffusée sur les réseaux sociaux.
Nous avons choisi Double Sens, une agence écoresponsable, dont le but est de renvoyer une image attractive de notre secteur," estime Valérie Boned.
Avec cette agence, la profession entend montrer une image dynamique d'une profession qui regarde vers l'avenir.
La campagne de communication digitale renvoie vers le site "mon emploi tourisme" en espérant que les entreprises y déposent des annonces et que les internautes soient au rendez-vous.
A l'heure où nous nous parlons, la plateforme peine à décoller, avec moins de 5 000 visites par mois.
Malgré tout, l'objectif de cette initiative est de recommuniquer et de démontrer que la distribution ou la production peuvent être des milieux innovants et d'avenir.
Attractivité : Que sera le plan d'action régional des EDV ?
Au-delà de l'image renvoyée dans le grand public, le voyage est aussi un secteur qui doit réenchanter ses collaborateurs.
Il a délaissé trop longtemps les avantages sociaux, les patrons s'évertuant à parler de "boulot passion" pour balayer d'un revers de main, les requêtes des salariés.
"Nous négocions un accord d'intéressement, sur le télétravail, puis viendra un accord sur la participation.
Autant d'atouts, pour garder ou remotiver les collaborateurs, pour les relier au destin de l'entreprise," souhaite Valérie Boned. Un peu comme l'APLD (Activité partielle de longue durée) un document unique pourrait être proposé aux entrepreneurs pour faciliter la démarche dans leurs structures.
Dans l'objectif aussi d'envoyer un message à l'ensemble de l'économie et de la population, les syndicats patronaux (EDV et SETO) avaient proposé aux syndicats une revalorisation des minimas sociaux de plus de 7%.
Un effort rejeté par ceux-ci, en raison d'une désindexation de la prime d'ancienneté sur les plus faibles salaires de la profession.
"Des propositions ambitieuses ont été faites, elles ont même semblé trop importantes aux patrons du tourisme.
Une nouvelle entrevue a eu lieu avec l'intersyndicale, vendredi dernier le sujet n'a même pas été abordé. Il y a actuellement un non-dialogue avec les représentants du personnel, estime Valérie Boned.
Alors que durant et à la sortie de la pandémie les relations étaient plutôt bonnes, selon la secrétaire générale, depuis quelque temps, la situation s'est dégradée.
Le temps fera son affaire ou alors les deux parties attendront l'année prochaine pour négocier un nouvel accord de branche.
En attendant, EDV ne se repose pas sur ses lauriers et travaillera localement sur la thématique de l'attractivité.
"Nous allons accompagner nos adhérents en déployant un plan d'action. Cela pourrait débuter lors de la prochaine convention des EDV Ile de France en Guyane.
L'enjeu consistera à trouver des ressources pour financer l'intéressement, via l'OPCO Mobilités," dévoile la responsable.
Ce n'est pas tout : lors de chaque réunion en région, la CCI locale sera présente, tout comme Marie-Laure Tarragano.
Un audit économique et social des adhérents pourra être réalisé, ces derniers seront en mesure de bénéficier d'une aide au recrutement et à la formation.
Il a délaissé trop longtemps les avantages sociaux, les patrons s'évertuant à parler de "boulot passion" pour balayer d'un revers de main, les requêtes des salariés.
"Nous négocions un accord d'intéressement, sur le télétravail, puis viendra un accord sur la participation.
Autant d'atouts, pour garder ou remotiver les collaborateurs, pour les relier au destin de l'entreprise," souhaite Valérie Boned. Un peu comme l'APLD (Activité partielle de longue durée) un document unique pourrait être proposé aux entrepreneurs pour faciliter la démarche dans leurs structures.
Dans l'objectif aussi d'envoyer un message à l'ensemble de l'économie et de la population, les syndicats patronaux (EDV et SETO) avaient proposé aux syndicats une revalorisation des minimas sociaux de plus de 7%.
Un effort rejeté par ceux-ci, en raison d'une désindexation de la prime d'ancienneté sur les plus faibles salaires de la profession.
"Des propositions ambitieuses ont été faites, elles ont même semblé trop importantes aux patrons du tourisme.
Une nouvelle entrevue a eu lieu avec l'intersyndicale, vendredi dernier le sujet n'a même pas été abordé. Il y a actuellement un non-dialogue avec les représentants du personnel, estime Valérie Boned.
Alors que durant et à la sortie de la pandémie les relations étaient plutôt bonnes, selon la secrétaire générale, depuis quelque temps, la situation s'est dégradée.
Le temps fera son affaire ou alors les deux parties attendront l'année prochaine pour négocier un nouvel accord de branche.
En attendant, EDV ne se repose pas sur ses lauriers et travaillera localement sur la thématique de l'attractivité.
"Nous allons accompagner nos adhérents en déployant un plan d'action. Cela pourrait débuter lors de la prochaine convention des EDV Ile de France en Guyane.
L'enjeu consistera à trouver des ressources pour financer l'intéressement, via l'OPCO Mobilités," dévoile la responsable.
Ce n'est pas tout : lors de chaque réunion en région, la CCI locale sera présente, tout comme Marie-Laure Tarragano.
Un audit économique et social des adhérents pourra être réalisé, ces derniers seront en mesure de bénéficier d'une aide au recrutement et à la formation.
Les éductours seront considérés comme de la formation en 2023
Alors que les tâches se démultiplient, les managers ne savent parfois plus où donner de la tête.
Avec ce plan d'action au plus près des agents de voyages, EDV entend évaluer les problématiques et surtout apporter un soutien sur-mesure. A la fin de l'année 2023. Le Syndicat aimerait pouvoir dire qu'au moins 30 entreprises par région sont engagées dans cette opération.
La RSE et l'écoresponsabilité sont autant d'arguments pour attirer de nouveaux talents.
Pour les séduire, la profession disposera d'un argument de taille, du moins c'est ce qu'espèrent les Entreprises du Voyage.
"Nous avons réussi enfin à trouver un cadre pour que les éductours rentrent dans la formation professionnelle des agents de voyages. Jusqu'à maintenant l'OPCO refusait, car pour lui ce n'était pas de la formation, ce n'est plus le cas maintenant," se félicite Valérie Boned.
Pour cela, les tour-opérateurs vont devoir professionnaliser davantage les éductours.
Il sera nécessaire de mettre sur papier un programme pédagogique clair, précis et pouvoir élaborer une grille d'évaluation pré et post-formation. Sur ce dernier point, l'évaluation peut aussi bien être faite par le TO que par le patron de l'agence de voyages.
"Si nous ne faisons pas voyager les équipes dans un secteur qui vend du voyage, cela peut être compliqué d'être attractif. Cela pourra s'inscrire dans le CPF et être effectif en janvier 2023."
Voici autant de points qui démontrent que la profession s'est enfin saisie du sujet, mais il reste encore d'autres points d'amélioration, notamment le sujet de la représentativité du secteur.
Avec ce plan d'action au plus près des agents de voyages, EDV entend évaluer les problématiques et surtout apporter un soutien sur-mesure. A la fin de l'année 2023. Le Syndicat aimerait pouvoir dire qu'au moins 30 entreprises par région sont engagées dans cette opération.
La RSE et l'écoresponsabilité sont autant d'arguments pour attirer de nouveaux talents.
Pour les séduire, la profession disposera d'un argument de taille, du moins c'est ce qu'espèrent les Entreprises du Voyage.
"Nous avons réussi enfin à trouver un cadre pour que les éductours rentrent dans la formation professionnelle des agents de voyages. Jusqu'à maintenant l'OPCO refusait, car pour lui ce n'était pas de la formation, ce n'est plus le cas maintenant," se félicite Valérie Boned.
Pour cela, les tour-opérateurs vont devoir professionnaliser davantage les éductours.
Il sera nécessaire de mettre sur papier un programme pédagogique clair, précis et pouvoir élaborer une grille d'évaluation pré et post-formation. Sur ce dernier point, l'évaluation peut aussi bien être faite par le TO que par le patron de l'agence de voyages.
"Si nous ne faisons pas voyager les équipes dans un secteur qui vend du voyage, cela peut être compliqué d'être attractif. Cela pourra s'inscrire dans le CPF et être effectif en janvier 2023."
Voici autant de points qui démontrent que la profession s'est enfin saisie du sujet, mais il reste encore d'autres points d'amélioration, notamment le sujet de la représentativité du secteur.
Les instances doivent faire de la place aux jeunes générations !
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Il est plutôt rare de trouver des quadragénaires, voire même des quinquagénaires élus au sein de l'APST, des EDV ou du SETO.
Pour pousser les nouveaux arrivants à s'engager et faire évoluer les choses, ces instances doivent faire de la place aux jeunes générations ou aux nouveaux arrivants. Aucun secteur ne peut perdurer sans apport de sang frais.
"Il y a un sujet d'image du secteur : est-ce que les jeunes collaborateurs ou entrepreneurs se reconnaissent dans l'image que dégagent les entreprises ?
C'est un sujet bien évidemment," estime la secrétaire générale des EDV.
Cette amélioration sera rendue possible, par la création d'une marque employeur et une politique RSE prévoyant plus d'inclusion.
Tout comme les femmes, les moins de 40 ans peuvent aussi apercevoir le plafond de verre dans les entreprises comme dans ses organes de représentations.
Il est indispensable de faire émerger de nouvelles têtes, mais surtout de leur faire de la place.
"Les institutions doivent être plus proches de ce que nous voulons renvoyer comme image. En même temps, dans n'importe quelle fédération, il est compliqué d'avoir de jeunes entrepreneurs.
Le problème c'est la disponibilité et le temps pour s'engager, ce qui n'est pas souvent le cas pour les entrepreneurs qui lancent leur boîte," estime la secrétaire générale des EDV.
Tout comme pour l'égalité des sexes, allons-nous vers une société de quotas en France ? Pour que les instances représentent vraiment la société ? C'est désormais une réflexion en cours...
Pour pousser les nouveaux arrivants à s'engager et faire évoluer les choses, ces instances doivent faire de la place aux jeunes générations ou aux nouveaux arrivants. Aucun secteur ne peut perdurer sans apport de sang frais.
"Il y a un sujet d'image du secteur : est-ce que les jeunes collaborateurs ou entrepreneurs se reconnaissent dans l'image que dégagent les entreprises ?
C'est un sujet bien évidemment," estime la secrétaire générale des EDV.
Cette amélioration sera rendue possible, par la création d'une marque employeur et une politique RSE prévoyant plus d'inclusion.
Tout comme les femmes, les moins de 40 ans peuvent aussi apercevoir le plafond de verre dans les entreprises comme dans ses organes de représentations.
Il est indispensable de faire émerger de nouvelles têtes, mais surtout de leur faire de la place.
"Les institutions doivent être plus proches de ce que nous voulons renvoyer comme image. En même temps, dans n'importe quelle fédération, il est compliqué d'avoir de jeunes entrepreneurs.
Le problème c'est la disponibilité et le temps pour s'engager, ce qui n'est pas souvent le cas pour les entrepreneurs qui lancent leur boîte," estime la secrétaire générale des EDV.
Tout comme pour l'égalité des sexes, allons-nous vers une société de quotas en France ? Pour que les instances représentent vraiment la société ? C'est désormais une réflexion en cours...