TourMaG.com - Avant de rentrer dans le vif du sujet, comment s'est passée l'activité depuis notre dernière rencontre lors de l'IFTM Top Resa ?
Joseph Bréma : L'activité commerciale sur le 3e trimestre s'est bien passée (entre octobre et décembre).
Le petit point négatif, que nous avions déjà perçu au début de l'année, c'est une activité cargo qui n'est pas porteuse. Le trafic aérien du fret est en chute et s'accompagne d'une baisse de la recette unitaire.
L'élément important, lorsque nous faisons les projections pour l'année sur les 9 mois réalisés, c'est que les résultats commerciaux sont plus que satisfaisants. Nos opérationnels ont bien travaillé et nous revenons à un niveau de trafic au-dessus de celui d'avant crise.
Nous avons transporté 1,205 million passagers en 2023, contre 1,186 million de passagers en 2019.
Cette bonne dynamique s'accompagne d'une hausse du chiffre d'affaires passager, à 368 millions d'euros. Je suis chez Air Austral depuis 1990 et le chiffre d'affaires global a atteint, 438 millions d'euros, c'est un record historique.
C'est un chiffre important qui démontre que la compagnie a de l'avenir devant elle.
Le taux d'occupation est proche de 90%. Ces résultats sont conformes à ce que nous avions envisagé, lorsque nous avions débuté le plan de restructuration en avril 2023.
Joseph Bréma : L'activité commerciale sur le 3e trimestre s'est bien passée (entre octobre et décembre).
Le petit point négatif, que nous avions déjà perçu au début de l'année, c'est une activité cargo qui n'est pas porteuse. Le trafic aérien du fret est en chute et s'accompagne d'une baisse de la recette unitaire.
L'élément important, lorsque nous faisons les projections pour l'année sur les 9 mois réalisés, c'est que les résultats commerciaux sont plus que satisfaisants. Nos opérationnels ont bien travaillé et nous revenons à un niveau de trafic au-dessus de celui d'avant crise.
Nous avons transporté 1,205 million passagers en 2023, contre 1,186 million de passagers en 2019.
Cette bonne dynamique s'accompagne d'une hausse du chiffre d'affaires passager, à 368 millions d'euros. Je suis chez Air Austral depuis 1990 et le chiffre d'affaires global a atteint, 438 millions d'euros, c'est un record historique.
C'est un chiffre important qui démontre que la compagnie a de l'avenir devant elle.
Le taux d'occupation est proche de 90%. Ces résultats sont conformes à ce que nous avions envisagé, lorsque nous avions débuté le plan de restructuration en avril 2023.
Air Austral : "nous allons établir un plan de sortie de crise"
TourMaG.com - Dans un article sorti sur le site Clicanoo, quelques éléments d'un rapport d'Aérogestion ont fuité.
Il fait part d'un possible défaut dans les prochaines semaines, voire même les jours à venir. Lundi 5 février 2024 se tenait un CSE extraordinaire lors duquel vous auriez annoncé des mesures pour redresser les comptes de la compagnie. Avez-vous fait des annonces en ce sens ?
Joseph Bréma : Nous devons être lucides.
Je vous ai décrit en toute transparence notre situation. Nous faisons face à des surcoûts qui impactent notre situation financière, donc la trésorerie. Nous avons une situation préoccupante au niveau de la trésorerie, nous devons y travailler pour pouvoir sortir de cette crise.
C'est tout l'objectif du directoire au cours des prochaines semaines. Nous devons rétablir la situation et nous sommes confiants.
Le rapport du consultant avait pour objectif d'alerter les actionnaires sur la situation de l'entreprise. Le cabinet a fait son travail, les actionnaires savent que la situation est difficile.
C'était l'objectif de notre CSE de hier.
A lire : Joseph Bréma (Air Austral) : "Un accord avec French bee... pourquoi pas ?" 🔑
Je tiens à le dire et à redire : j'ai été agréablement surpris par la réaction de l'ensemble de nos salariés et de leurs représentants. Ils nous ont dit comprendre la situation, ils apprécient la grande transparence de nos échanges, ils sont attachés à Air Austral et veulent se retrousser les manches pour sortir l'entreprise de la crise.
Il va falloir faire des efforts au cours des prochaines semaines et des mois à venir pour sortir la compagnie de cette position inconfortable.
Il fait part d'un possible défaut dans les prochaines semaines, voire même les jours à venir. Lundi 5 février 2024 se tenait un CSE extraordinaire lors duquel vous auriez annoncé des mesures pour redresser les comptes de la compagnie. Avez-vous fait des annonces en ce sens ?
Joseph Bréma : Nous devons être lucides.
Je vous ai décrit en toute transparence notre situation. Nous faisons face à des surcoûts qui impactent notre situation financière, donc la trésorerie. Nous avons une situation préoccupante au niveau de la trésorerie, nous devons y travailler pour pouvoir sortir de cette crise.
C'est tout l'objectif du directoire au cours des prochaines semaines. Nous devons rétablir la situation et nous sommes confiants.
Le rapport du consultant avait pour objectif d'alerter les actionnaires sur la situation de l'entreprise. Le cabinet a fait son travail, les actionnaires savent que la situation est difficile.
C'était l'objectif de notre CSE de hier.
A lire : Joseph Bréma (Air Austral) : "Un accord avec French bee... pourquoi pas ?" 🔑
Je tiens à le dire et à redire : j'ai été agréablement surpris par la réaction de l'ensemble de nos salariés et de leurs représentants. Ils nous ont dit comprendre la situation, ils apprécient la grande transparence de nos échanges, ils sont attachés à Air Austral et veulent se retrousser les manches pour sortir l'entreprise de la crise.
Il va falloir faire des efforts au cours des prochaines semaines et des mois à venir pour sortir la compagnie de cette position inconfortable.
Air Austral : "Je ne vais pas partir sur un PSE"
TourMaG.com - Avez-vous présenté un plan de départ ou des actions pour redresser la compagnie ?
Joseph Bréma : Il a été convenu avec les salariés, qu'au cours des 4 prochaines semaines, l'ensemble des salariés et la direction vont devoir établir un plan de sortie de crise.
Nous allons y énumérer les actions et leviers nécessaires pour en sortir.
Habituellement les salariés subissent les plans de sortie de crise, nous voulons construire ce plan avec eux.
Nous allons discuter et négocier sur les efforts qu'il convient de faire en termes de salaire. Le top management le fera aussi, la direction doit montrer l'exemple. Dans certains services, il y a sans doute des ajustements à faire au niveau des effectifs.
Je ne vais pas partir sur l'hypothèse d'un PSE, car l'opération est compliquée à mettre en œuvre, l'urgence est de sortir de la crise.
TourMaG.com - Prévoyez-vous un ajustement de la flotte, mais aussi du réseau ?
Joseph Bréma : Nous allons nous recentrer sur une flotte de 8 appareils. Par contre ils ne sont pas tous exploités. Sur les A220, ils ne voleront pas tous, pour en conserver un en spare, pour faire face à des problèmes.
Nous avons besoin de continuité.
La réflexion portera sur un ajustement du programme, avec moins d'appareils en exploitation. Je ne pense pas que nous allons nous séparer d'avions.
La question de la rentabilité des lignes est posée. Celles qui ne sont pas rentables seront suspendues, le temps que nous retrouvions une situation financière et économique viable.
Il est un peu trop tôt pour faire des annonces, mais nous y travaillons.
Joseph Bréma : Il a été convenu avec les salariés, qu'au cours des 4 prochaines semaines, l'ensemble des salariés et la direction vont devoir établir un plan de sortie de crise.
Nous allons y énumérer les actions et leviers nécessaires pour en sortir.
Habituellement les salariés subissent les plans de sortie de crise, nous voulons construire ce plan avec eux.
Nous allons discuter et négocier sur les efforts qu'il convient de faire en termes de salaire. Le top management le fera aussi, la direction doit montrer l'exemple. Dans certains services, il y a sans doute des ajustements à faire au niveau des effectifs.
Je ne vais pas partir sur l'hypothèse d'un PSE, car l'opération est compliquée à mettre en œuvre, l'urgence est de sortir de la crise.
TourMaG.com - Prévoyez-vous un ajustement de la flotte, mais aussi du réseau ?
Joseph Bréma : Nous allons nous recentrer sur une flotte de 8 appareils. Par contre ils ne sont pas tous exploités. Sur les A220, ils ne voleront pas tous, pour en conserver un en spare, pour faire face à des problèmes.
Nous avons besoin de continuité.
La réflexion portera sur un ajustement du programme, avec moins d'appareils en exploitation. Je ne pense pas que nous allons nous séparer d'avions.
La question de la rentabilité des lignes est posée. Celles qui ne sont pas rentables seront suspendues, le temps que nous retrouvions une situation financière et économique viable.
Il est un peu trop tôt pour faire des annonces, mais nous y travaillons.
Air Ausral : "Nous sommes confiants sur nos capacités à proposer ce plan"
TourMaG.com - Vous parliez des actionnaires. Il en est une qui a secoué un peu tout le monde, d'après notre confère Jacques Tillier. La présidente de la Région aurait remis tout le monde à se place et surtout devant ses responsabilités. Les actionnaires sont-ils toujours en soutien de la compagnie ?
Joseph Bréma : Madame la Présidente est dans son rôle.
Quand nous présentons des résultats commerciaux corrects, mais pas satisfaisants qui risquent de mettre en péril la Compagnie, il est normal que Mme Bello secoue tout le monde.
Tout le monde doit se mettre au travail.
Madame la présidente appelle à leur responsabilité l'ensemble des actionnaires, y compris le directoire.
A lire : Air Austral sera-t-elle sauvée pour Noël ? 🔑
TourMaG.com - Vous attendez que les actionnaires remettent à niveau les comptes d'Air Austral ?
Joseph Bréma : Cela va se faire, si le management est capable de présenter un plan crédible.
A nous de démontrer que nous sommes capables de sortir de cette mauvaise passe, en démontrant que nous sommes en capacité de présenter des résultats positifs, en réduisant les couts, en révisant la masse salariale, le réseau, etc.
C'est uniquement à cette condition-là, que nos actionnaires seront enclins à faire des efforts pour supporter les pertes.
Nous comptons aussi sur ceux.
Joseph Bréma : Madame la Présidente est dans son rôle.
Quand nous présentons des résultats commerciaux corrects, mais pas satisfaisants qui risquent de mettre en péril la Compagnie, il est normal que Mme Bello secoue tout le monde.
Tout le monde doit se mettre au travail.
Madame la présidente appelle à leur responsabilité l'ensemble des actionnaires, y compris le directoire.
A lire : Air Austral sera-t-elle sauvée pour Noël ? 🔑
TourMaG.com - Vous attendez que les actionnaires remettent à niveau les comptes d'Air Austral ?
Joseph Bréma : Cela va se faire, si le management est capable de présenter un plan crédible.
A nous de démontrer que nous sommes capables de sortir de cette mauvaise passe, en démontrant que nous sommes en capacité de présenter des résultats positifs, en réduisant les couts, en révisant la masse salariale, le réseau, etc.
C'est uniquement à cette condition-là, que nos actionnaires seront enclins à faire des efforts pour supporter les pertes.
Nous comptons aussi sur ceux.
Air Austral : "Nous avons pris du retard sur le plan de restructuration"
TourMaG.com - Dans ces conclusions, le rapport d'Aérogestion rapportait que la restructuration d'Air Austral n'a pas vraiment eu lieu. Que la compagnie s'est reposée sur le sauvetage, sans agir. Que pensez-vous de ce constat ?
Joseph Bréma : Je ne le partage pas.
L'état d'esprit des salariés n'est pas d'être fataliste et de sabrer le champagne, une fois le sauvetage validé. Je vous ai expliqué la situation opérationnelle dans l'entreprise, elle était extrêmement complexe.
Il ne s'est pas passé une semaine sans que nous tenions une cellule de crise dans l'entreprise. Nous nous sommes focalisés sur l'opérationnel durant tout ce temps. Donc nous avons pris du retard sur le plan de restructuration de l'entreprise.
Nous n'avons pas laissé courir, nous avons du gérer plein de priorités. Nous allons maintenant rattraper ce retard.
TourMaG.com - Est-ce qu'il y a un risque sur la pérennité à court terme de l'entreprise ?
Joseph Bréma : Si nous n'arrivons pas, l'ensemble du management et des salariés à établir un plan crédible, il peut y avoir un risque pour la survie de l'entreprise.
Je ne parlerai pas d'échéance, ni de date.
Nous ne devons pas nous cacher derrière notre petit doigt.
Dans cette situation de crise, chaque partie prenante doit rester à sa place et jouer intégralement son rôle. C'est ainsi que nous sortirons de ce mauvais pas.
Nous sommes confiants sur nos capacités à proposer ce plan de retour à la viabilité de l'entreprise. Le programme des vols et le service ne change pas, nous poursuivons notre travail. Notre priorité reste les passagers d'aujourd'hui et ceux de demain.
Joseph Bréma : Je ne le partage pas.
L'état d'esprit des salariés n'est pas d'être fataliste et de sabrer le champagne, une fois le sauvetage validé. Je vous ai expliqué la situation opérationnelle dans l'entreprise, elle était extrêmement complexe.
Il ne s'est pas passé une semaine sans que nous tenions une cellule de crise dans l'entreprise. Nous nous sommes focalisés sur l'opérationnel durant tout ce temps. Donc nous avons pris du retard sur le plan de restructuration de l'entreprise.
Nous n'avons pas laissé courir, nous avons du gérer plein de priorités. Nous allons maintenant rattraper ce retard.
TourMaG.com - Est-ce qu'il y a un risque sur la pérennité à court terme de l'entreprise ?
Joseph Bréma : Si nous n'arrivons pas, l'ensemble du management et des salariés à établir un plan crédible, il peut y avoir un risque pour la survie de l'entreprise.
Je ne parlerai pas d'échéance, ni de date.
Nous ne devons pas nous cacher derrière notre petit doigt.
Dans cette situation de crise, chaque partie prenante doit rester à sa place et jouer intégralement son rôle. C'est ainsi que nous sortirons de ce mauvais pas.
Nous sommes confiants sur nos capacités à proposer ce plan de retour à la viabilité de l'entreprise. Le programme des vols et le service ne change pas, nous poursuivons notre travail. Notre priorité reste les passagers d'aujourd'hui et ceux de demain.