Christophe Jacquet, directeur général d’Havas Voyages, a répondu aux questions de François-Xavier Izenic, dans un entretien de l’AFTM, vendredi 13 octobre 2024. Capture d’écran
Créée en 1938, Havas Voyages porte aujourd’hui encore le nom de son créateur.
Rachetée en 2016 par le groupe Marietton Développement à CWT, l’entreprise compte quatre métiers : le voyage d'affaires, le loisir, le MICE et le sport.
« Depuis quelques années, nous avons un volume d'affaires de près d'un milliard d'euros. Le voyage d'affaires reste extrêmement prépondérant avec près de la moitié de notre activité.
L'ensemble de nos métiers sont ultra spécialisés, entre une direction loisirs et une « affaires », nous avons 17 plateaux d'affaires en région, qui vont de 15 à 50 personnes », précise Christophe Jacquet, qui présente ses équipes comme des « artisans ».
Une réorganisation suite au rachat de l’entreprise, « a permis d'amener une valeur B2C dans le service apporté au voyageur final, mais aussi une culture d'entreprise et un savoir-faire qui est aujourd'hui très, très élevé », estime le DG d’Havas Voyages.
Il rappelle que l'entreprise a été élue meilleure enseigne en qualité de service par le magazine Capital pour la sixième année consécutive.
Aujourd'hui, Havas Voyages compte plus de 2 000 clients, principalement des PME. Chaque année, entre 4 et 5 clients avec des budgets d'une dizaine de millions d'euros chacun, intègrent le portefeuille de l’agence.
Le reste correspond à des acquisitions de compte de 300 000 à 2 millions d'euros, qui représente un « potentiel énorme, puisque le niveau d'intermédiation dans notre industrie est encore très faible sur ce segment.
Nous sommes au tiers des capacités pour l'ensemble du marché. »
Rachetée en 2016 par le groupe Marietton Développement à CWT, l’entreprise compte quatre métiers : le voyage d'affaires, le loisir, le MICE et le sport.
« Depuis quelques années, nous avons un volume d'affaires de près d'un milliard d'euros. Le voyage d'affaires reste extrêmement prépondérant avec près de la moitié de notre activité.
L'ensemble de nos métiers sont ultra spécialisés, entre une direction loisirs et une « affaires », nous avons 17 plateaux d'affaires en région, qui vont de 15 à 50 personnes », précise Christophe Jacquet, qui présente ses équipes comme des « artisans ».
Une réorganisation suite au rachat de l’entreprise, « a permis d'amener une valeur B2C dans le service apporté au voyageur final, mais aussi une culture d'entreprise et un savoir-faire qui est aujourd'hui très, très élevé », estime le DG d’Havas Voyages.
Il rappelle que l'entreprise a été élue meilleure enseigne en qualité de service par le magazine Capital pour la sixième année consécutive.
Aujourd'hui, Havas Voyages compte plus de 2 000 clients, principalement des PME. Chaque année, entre 4 et 5 clients avec des budgets d'une dizaine de millions d'euros chacun, intègrent le portefeuille de l’agence.
Le reste correspond à des acquisitions de compte de 300 000 à 2 millions d'euros, qui représente un « potentiel énorme, puisque le niveau d'intermédiation dans notre industrie est encore très faible sur ce segment.
Nous sommes au tiers des capacités pour l'ensemble du marché. »
Une entreprise franco-française
« C'est une erreur majeure que de regarder uniquement la techno, le prix et le service, tant que tu ne vas pas mettre du rationnel sur le service. Quand ce n'est pas cher, il y a forcément un loup quelque part." - Photo JDL
Chez Havas Voyages, pas de service client offshore.
L’entreprise franco-française a pourtant tenté un développement à l’international, mais sans succès.
« Nous avons expérimenté des choses par le passé avec des alliances d'entreprises qui pourraient nous ressembler dans différents pays, mais d'un point de vue opérationnel, je reconnais que c'est assez compliqué.
Et si le concept sur le papier est plutôt intéressant, dans la mise en exécution dans les marchés, ce n'est pas très simple », justifie Christophe Jacquet.
Sans pour autant parler de partenariat, il souligne un accord de « bon sens opérationnel » avec American Express GBT pour servir des clients à l’international.
Pas d'ambition non plus de rachat d’agence hors des frontières, bien que ce soit une piste de développement du groupe exprimée à plusieurs reprises par son président, Laurent Abitbol, qui s’intéresse en priorité au marché espagnol.
L’entreprise franco-française a pourtant tenté un développement à l’international, mais sans succès.
« Nous avons expérimenté des choses par le passé avec des alliances d'entreprises qui pourraient nous ressembler dans différents pays, mais d'un point de vue opérationnel, je reconnais que c'est assez compliqué.
Et si le concept sur le papier est plutôt intéressant, dans la mise en exécution dans les marchés, ce n'est pas très simple », justifie Christophe Jacquet.
Sans pour autant parler de partenariat, il souligne un accord de « bon sens opérationnel » avec American Express GBT pour servir des clients à l’international.
Pas d'ambition non plus de rachat d’agence hors des frontières, bien que ce soit une piste de développement du groupe exprimée à plusieurs reprises par son président, Laurent Abitbol, qui s’intéresse en priorité au marché espagnol.
Christophe Jacquet : comment se démarquer d’une TMC à l’autre ?
« Comment un travel manager aujourd'hui peut-il parvenir à différencier les TMC entre elles ? », interroge François-Xavier Izenic.
Produits identiques, idem pour les outils, ou encore les produits annexes et services. Le prix est-il le seul critère de différenciation ?
Si la maturité technologique ne permet pas de différencier les différents acteurs, pour Christophe Jacquet, le prix et le service doivent permettre de faire un choix.
« C'est une erreur majeure que de regarder uniquement la techno, le prix et le service, tant qu'on ne met pas mettre du rationnel dans le service.
Quand ce n'est pas cher, il y a forcément un loup quelque part. Je parle à l'ensemble des travel managers, car vous êtes dans des entreprises qui ont besoin de gagner de l'argent pour délivrer le service offert à vos clients.
Cette valeur-là , elle vient forcément de quelque part », affirme Christophe Jacquet.
Autre point fort de la marque : le GIE ASHA, « une super centrale d’achat » entre Havas voyages et Selectour, qui offre « un accès direct au plus haut niveau de tous les fournisseurs français : le rail, les compagnies aériennes, Air France, SNCF
… La puissance du GIE permet d'être un contre-pouvoir pour éviter d'aller trop vite sur des transformations et préparer notre industrie avant le déploiement de contenu. C'est l'exemple de NDC, PAO de la SNCF, etc… », précise Christophe Jacquet.
Produits identiques, idem pour les outils, ou encore les produits annexes et services. Le prix est-il le seul critère de différenciation ?
Si la maturité technologique ne permet pas de différencier les différents acteurs, pour Christophe Jacquet, le prix et le service doivent permettre de faire un choix.
« C'est une erreur majeure que de regarder uniquement la techno, le prix et le service, tant qu'on ne met pas mettre du rationnel dans le service.
Quand ce n'est pas cher, il y a forcément un loup quelque part. Je parle à l'ensemble des travel managers, car vous êtes dans des entreprises qui ont besoin de gagner de l'argent pour délivrer le service offert à vos clients.
Cette valeur-là , elle vient forcément de quelque part », affirme Christophe Jacquet.
Autre point fort de la marque : le GIE ASHA, « une super centrale d’achat » entre Havas voyages et Selectour, qui offre « un accès direct au plus haut niveau de tous les fournisseurs français : le rail, les compagnies aériennes, Air France, SNCF
… La puissance du GIE permet d'être un contre-pouvoir pour éviter d'aller trop vite sur des transformations et préparer notre industrie avant le déploiement de contenu. C'est l'exemple de NDC, PAO de la SNCF, etc… », précise Christophe Jacquet.
Havas Voyages : quel business model sur NDC ?
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Le business travel est impacté par le contexte politique 🔑
Jeudi 12 septembre 2024, dans une table-ronde de l’AFTM, Christophe Jacquet expliquait que quatre fonctionnalités majeures manquent aujourd'hui dans le business travel pour opérer proprement du NDC : la modification avant-émission, le split PNR, le mix PNR et les informations passagers.
Lire aussi : Le business travel est impacté par le contexte politique 🔑
Alors que la surcharge GDS doit être appliquée au 1er janvier 2025, le GIE Selectour Havas vérifiera, mi-novembre, au cours d’une réunion avec Air France et Amadeus que les fonctionnalités sont opérationnelles sur NDCX.
« J'espère qu'on pourra se débarrasser de tous ces problèmes et b[retrouver un niveau d'efficacité proche d' Edifact. Amadeus, au démarrage, a été un peu lent parce qu'il y avait des enjeux aussi de modèle économique très important pour eux avec les compagnies aériennes.
Mais le jour où Amadeus a commencé à opérer les développements nécessaires pour traiter NDC, la machine s'est mise en route. C'est la machine technologique la plus puissante du travel », affirme Christophe Jacquet.
Quid du modèle économique de NDC/ ? « Il y aura un fee technologique sur NDC. On n'y échappera pas. Il sera minime, de quelques euros, peut-être 2-3 euros sur NDC », avance Christophe Jacquet.
« Je ne vais pas entrer dans les détails des modèles économiques, mais quand une compagnie aérienne nous amène NDC, elle change tout son modèle de rémunération, de bout en bout. Et le modèle de rémunération avec Amadeus change également. Donc les enjeux sont des enjeux de centimes, mais qui peuvent mettre à l'envers nos entreprises si on ne fait pas les choses avec beaucoup de recul et beaucoup de calcul. Donc ça sera certainement quelques euros », explique le DG d’Havas Voyages.
« Mais si la promesse des compagnies est juste, toutes sans exception, affirment que NDC sera une source de profit et d'économie, d'optimisation des achats pour les voyageurs », lance-t-il avec ironie.
« J'ai entendu il y a encore très peu de temps, un de tes intervenants dire qu'NDC va amener 30-40 euros minimum d'économie sur les billets domestiques et moyen-courriers, et jusqu'à 300-500 euros sur des billets de classe supérieure. Le défi au moment où on lancera NDC, il n'est pas chez moi, il sera chez la compagnie aérienne de tenir les promesses, dont elle parle depuis des années sur le bénéfice d'NDC », souligne-t-il.
Ce fee technologique s’ajoutera au fee de 1,55 euros par segment inclus par Amadeus dans les tarifs Air France.
« Il y a d'autres compagnies NDC dont les contrats sont en train de se finaliser. Bientôt, 90% de notre trafic aérien sera clair en termes de modèle économique », affirme Christophe Jacquet.
Lire aussi : Le business travel est impacté par le contexte politique 🔑
Alors que la surcharge GDS doit être appliquée au 1er janvier 2025, le GIE Selectour Havas vérifiera, mi-novembre, au cours d’une réunion avec Air France et Amadeus que les fonctionnalités sont opérationnelles sur NDCX.
« J'espère qu'on pourra se débarrasser de tous ces problèmes et b[retrouver un niveau d'efficacité proche d' Edifact. Amadeus, au démarrage, a été un peu lent parce qu'il y avait des enjeux aussi de modèle économique très important pour eux avec les compagnies aériennes.
Mais le jour où Amadeus a commencé à opérer les développements nécessaires pour traiter NDC, la machine s'est mise en route. C'est la machine technologique la plus puissante du travel », affirme Christophe Jacquet.
Quid du modèle économique de NDC/ ? « Il y aura un fee technologique sur NDC. On n'y échappera pas. Il sera minime, de quelques euros, peut-être 2-3 euros sur NDC », avance Christophe Jacquet.
« Je ne vais pas entrer dans les détails des modèles économiques, mais quand une compagnie aérienne nous amène NDC, elle change tout son modèle de rémunération, de bout en bout. Et le modèle de rémunération avec Amadeus change également. Donc les enjeux sont des enjeux de centimes, mais qui peuvent mettre à l'envers nos entreprises si on ne fait pas les choses avec beaucoup de recul et beaucoup de calcul. Donc ça sera certainement quelques euros », explique le DG d’Havas Voyages.
« Mais si la promesse des compagnies est juste, toutes sans exception, affirment que NDC sera une source de profit et d'économie, d'optimisation des achats pour les voyageurs », lance-t-il avec ironie.
« J'ai entendu il y a encore très peu de temps, un de tes intervenants dire qu'NDC va amener 30-40 euros minimum d'économie sur les billets domestiques et moyen-courriers, et jusqu'à 300-500 euros sur des billets de classe supérieure. Le défi au moment où on lancera NDC, il n'est pas chez moi, il sera chez la compagnie aérienne de tenir les promesses, dont elle parle depuis des années sur le bénéfice d'NDC », souligne-t-il.
Ce fee technologique s’ajoutera au fee de 1,55 euros par segment inclus par Amadeus dans les tarifs Air France.
« Il y a d'autres compagnies NDC dont les contrats sont en train de se finaliser. Bientôt, 90% de notre trafic aérien sera clair en termes de modèle économique », affirme Christophe Jacquet.