Ă€ quoi voit-on que la crise climatique est lĂ ?
Je veux dire à part les sécheresses (qui aurait pu prévoir ?), les incendies, les canicules marines (oui oui), les orages, une partie de la chute de la biodiversité et les migrations climatiques, bien sûr ?
Eh bien, tout simplement Ă la tension, de plus en plus flagrante, entre hier et demain.
Le présent n’est plus qu’un immense champ de bataille où les uns s’accrochent à hier et les autres tentent d’aller vers demain, les uns fermant yeux et oreilles, les autres éco-anxieux et en colère.
Une époque violente, dans les actes et dans les mots, pleine de mépris et d'excès.
Mais, parfois, entre les deux, poussent de jolies fleurs...
Je veux dire à part les sécheresses (qui aurait pu prévoir ?), les incendies, les canicules marines (oui oui), les orages, une partie de la chute de la biodiversité et les migrations climatiques, bien sûr ?
Eh bien, tout simplement Ă la tension, de plus en plus flagrante, entre hier et demain.
Le présent n’est plus qu’un immense champ de bataille où les uns s’accrochent à hier et les autres tentent d’aller vers demain, les uns fermant yeux et oreilles, les autres éco-anxieux et en colère.
Une époque violente, dans les actes et dans les mots, pleine de mépris et d'excès.
Mais, parfois, entre les deux, poussent de jolies fleurs...
Greenpeace fait la ola aux usagers du rail
L’une d’elles a poussé, vendredi 16 juin dernier, dans les gares de 16 villes françaises, où des militants de l’ONG Greenpeace se mobilisaient pour… féliciter et soutenir les usagers du train !
On le sait, dans le tourisme sans doute plus qu'ailleurs, les changements de comportements ne se font pas sur des raisons objectives, mais le plus souvent répondent à des envies et à des imaginaires.
C’est donc pour donner une dynamique positive au rail que l'ONG Greenpeace s’est mobilisée. Une journée partout en France durant laquelle les militants s'étaient postés dans les gares pour féliciter les passagers d’avoir choisi le train pour partir en week-end.
On ne les attend pas souvent sur ce genre d’action. Car même si elle sait manier l’humour, Greenpeace c'est avant tout la dénonciation et les actions coups de poing.
Pas cette fois. Cette fois, elle fait la "ola", applaudit, dit merci aux voyageurs. Elle leur donne une dignité, une force et une fierté alors que, de leur point de vue, ils n’étaient rien d’autre que des gens qui, banalement, bêtement, prennent un train.
Se mobiliser pour et non pas uniquement contre. Car il est plus que temps de faire rêver. Donner envie. Rendre désirable.
« On pense qu'il y a un vrai changement d'imaginaire du voyage à accélérer, et cette mobilisation est un moyen de renforcer les convictions des personnes qui agissent déjà en ce sens » explique Alexis Chailloux, chargé de campagne voyage durable chez Greenpeace France.
En félicitant les passagers des trains en gare d’Angers, Bordeaux, Brest, Dijon, Lille, Lyon, Marseille, Montpellier, Nancy, Nantes, Nice, Paris, Poitiers, Rouen, Tours et Troyes, Greenpeace leur a donné le sentiment que le train, la sobriété énergétique et par extension l’écologie, ça peut faire d’eux des gens que l’on applaudit.
On le sait, dans le tourisme sans doute plus qu'ailleurs, les changements de comportements ne se font pas sur des raisons objectives, mais le plus souvent répondent à des envies et à des imaginaires.
C’est donc pour donner une dynamique positive au rail que l'ONG Greenpeace s’est mobilisée. Une journée partout en France durant laquelle les militants s'étaient postés dans les gares pour féliciter les passagers d’avoir choisi le train pour partir en week-end.
On ne les attend pas souvent sur ce genre d’action. Car même si elle sait manier l’humour, Greenpeace c'est avant tout la dénonciation et les actions coups de poing.
Pas cette fois. Cette fois, elle fait la "ola", applaudit, dit merci aux voyageurs. Elle leur donne une dignité, une force et une fierté alors que, de leur point de vue, ils n’étaient rien d’autre que des gens qui, banalement, bêtement, prennent un train.
Se mobiliser pour et non pas uniquement contre. Car il est plus que temps de faire rêver. Donner envie. Rendre désirable.
« On pense qu'il y a un vrai changement d'imaginaire du voyage à accélérer, et cette mobilisation est un moyen de renforcer les convictions des personnes qui agissent déjà en ce sens » explique Alexis Chailloux, chargé de campagne voyage durable chez Greenpeace France.
En félicitant les passagers des trains en gare d’Angers, Bordeaux, Brest, Dijon, Lille, Lyon, Marseille, Montpellier, Nancy, Nantes, Nice, Paris, Poitiers, Rouen, Tours et Troyes, Greenpeace leur a donné le sentiment que le train, la sobriété énergétique et par extension l’écologie, ça peut faire d’eux des gens que l’on applaudit.
Eviter l'avion : "une des actions les plus efficaces pour le climat"
Le résultat ? « Des milliers de sourires ! se félicite Alexis Chailloux. J'étais gare Saint-Charles à Marseille, et c'était impressionnant de voir que, passé le petit moment de surprise, les passagers étaient hyper contents.
Certains sont même revenus en arrière pour passer dans la haie d'honneur une seconde fois.
On a accueilli 5 ou 6 trains bondés qui venaient de loin (Bruxelles, Nantes, Bordeaux, Paris, Strasbourg...) soit plusieurs milliers de personnes rien à qu'à Marseille. En tout, on espère avoir félicité des dizaines de milliers de personnes ».
C’est le premier pas. Rendre fier. Donner envie. Rendre cool. Ça parait idiot ? C’est pourtant un véritable enjeu.
Rendre la sobriété cool, pour qu’elle ne soit plus une obligation subie, mais un choix évident. Qu’elle ne soit plus associée à du militantisme, mais un truc instagrammable, avant de devenir, simplement, une norme.
La société avance, et ça passe par des actions positives et joyeuses.
Mais à côté de l'échelle individuelle, l'ONG « demande à l'État d'agir bien plus fortement pour réduire le trafic aérien » et s'exprime dans un communiqué : « Nous attendons maintenant du Gouvernement qu’il facilite la tâche de tout le monde, en mettant notamment en place un rééquilibrage des tarifs en faveur du train ».
Certains sont même revenus en arrière pour passer dans la haie d'honneur une seconde fois.
On a accueilli 5 ou 6 trains bondés qui venaient de loin (Bruxelles, Nantes, Bordeaux, Paris, Strasbourg...) soit plusieurs milliers de personnes rien à qu'à Marseille. En tout, on espère avoir félicité des dizaines de milliers de personnes ».
C’est le premier pas. Rendre fier. Donner envie. Rendre cool. Ça parait idiot ? C’est pourtant un véritable enjeu.
Rendre la sobriété cool, pour qu’elle ne soit plus une obligation subie, mais un choix évident. Qu’elle ne soit plus associée à du militantisme, mais un truc instagrammable, avant de devenir, simplement, une norme.
La société avance, et ça passe par des actions positives et joyeuses.
Mais à côté de l'échelle individuelle, l'ONG « demande à l'État d'agir bien plus fortement pour réduire le trafic aérien » et s'exprime dans un communiqué : « Nous attendons maintenant du Gouvernement qu’il facilite la tâche de tout le monde, en mettant notamment en place un rééquilibrage des tarifs en faveur du train ».
Macron et la pensée magique à 8.3 milliards d'euros
À peine 3 jours plus tard, le 19 juin 2023, Emmanuel Macron était au Salon du Bourget, grand raout de l’aérien.
Fustigeant une écologie qui souhaiterait « renoncer à la croissance », il a souhaité valoriser une sobriété « raisonnable » et « non punitive », en profitant par la même occasion pour offrir au secteur de l’aérien 8.5 milliards d’euros pour chercher une solution moins carbonée.
Pourtant, cette solution moins carbonée existe déjà : c’est le train.
C’est du moins l’avis d’un établissement public à caractère industriel et commercial français : l’ADEME. Ainsi que celui du GIEC, grosso modo 100 % des ONG environnementales et, à peu de chose près, autant de scientifiques travaillant dans le secteur de l’environnement.
Lire aussi : Avion sobre : voici venu le temps du Macron ultra vert !
Une position que le philosophe Gaspard Koening, dans un récent éditorial aux Échos, résumait ainsi : « 8.5 milliards d’euros investis dans la pensée magique, est-ce bien raisonnable ? »
En tout cas, ce qu'il est raisonnable de penser, c'est que ces 8.5 milliards d’euros auraient été bienvenus dans ce secteur-là , qui ne demande qu’à prendre sa place et que les voyageurs plébiscitent toujours davantage.
Fustigeant une écologie qui souhaiterait « renoncer à la croissance », il a souhaité valoriser une sobriété « raisonnable » et « non punitive », en profitant par la même occasion pour offrir au secteur de l’aérien 8.5 milliards d’euros pour chercher une solution moins carbonée.
Pourtant, cette solution moins carbonée existe déjà : c’est le train.
C’est du moins l’avis d’un établissement public à caractère industriel et commercial français : l’ADEME. Ainsi que celui du GIEC, grosso modo 100 % des ONG environnementales et, à peu de chose près, autant de scientifiques travaillant dans le secteur de l’environnement.
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Une position que le philosophe Gaspard Koening, dans un récent éditorial aux Échos, résumait ainsi : « 8.5 milliards d’euros investis dans la pensée magique, est-ce bien raisonnable ? »
En tout cas, ce qu'il est raisonnable de penser, c'est que ces 8.5 milliards d’euros auraient été bienvenus dans ce secteur-là , qui ne demande qu’à prendre sa place et que les voyageurs plébiscitent toujours davantage.
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Un avis que partage Alexis Chailloux :« Si le gouvernement veut promouvoir une "sobriété raisonnable", il faut d'urgence qu'il mette fin aux niches fiscales sur l'aérien (comme sur le kérosène), qu'il limite le nombre de vols dans les aéroports (comme à Amsterdam Schiphol), et qu'il investisse massivement dans le train (de jour comme de nuit) pour avoir des liaisons plus fréquentes et plus accessibles... »
Certains estiment que renoncer à la croissance est un préalable et d'autres l'opposé. Mais ce qui est certain, c’est que l’avenir du secteur économique puissant qu’est le tourisme, ne se situe pas dans les airs mais roule sur des rails.
Pourtant, on voit les chiffres de l'aérien monter, de nouveaux agrandissements et de nouveaux financements tout à fait anachroniques. Une vision qui regarde vers hier, et ne comprend pas vers où la société se dirige, inexorablement.
C'est peut-être difficilement perceptible. Un mouvement, lent, certes. Mais pérenne à long terme, pour peu qu'on sache choisir où investir 8.3 milliards d'euros et qu'on sache qui applaudir.
Et ça, Greenpeace l’a bien mieux compris que le président Macron.
Certains estiment que renoncer à la croissance est un préalable et d'autres l'opposé. Mais ce qui est certain, c’est que l’avenir du secteur économique puissant qu’est le tourisme, ne se situe pas dans les airs mais roule sur des rails.
Pourtant, on voit les chiffres de l'aérien monter, de nouveaux agrandissements et de nouveaux financements tout à fait anachroniques. Une vision qui regarde vers hier, et ne comprend pas vers où la société se dirige, inexorablement.
C'est peut-être difficilement perceptible. Un mouvement, lent, certes. Mais pérenne à long terme, pour peu qu'on sache choisir où investir 8.3 milliards d'euros et qu'on sache qui applaudir.
Et ça, Greenpeace l’a bien mieux compris que le président Macron.
Publié par Juliette Pic
Spécialiste rubrique Voyages Responsables - TourMaG.com
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