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Jean Eustache (AmériGo) : "En 2024 on visera de nouveaux challenges" 🔑

L'interview de Jean Eustache, président directeur général d'AmériGo


Après la pandémie et une reprise pour le moins compliquée durant l'été 2022 en Amérique du Nord, AmériGo reprend des couleurs en 2023, sans toutefois retrouver les volumes de 2019. Jean Eustache, le PDG du tour-opérateur, garde pour autant le cap et espère réenclencher véritablement la machine dès 2024, malgré les problématiques liées aux ressources humaines qui persistent. Interview.


Rédigé par le Mercredi 15 Février 2023

Jean Eustache (AmériGo) : Ce que je constate c’est qu’il y a un trou dans la raquette. Le segment haut de gamme marche très bien chez nous, ainsi que ce qu’on pourrait appeler "les premiers prix". En revanche "l’entre deux", je ne sais plus ce que les voyageurs recherchent. - Photo DR AmériGo
Jean Eustache (AmériGo) : Ce que je constate c’est qu’il y a un trou dans la raquette. Le segment haut de gamme marche très bien chez nous, ainsi que ce qu’on pourrait appeler "les premiers prix". En revanche "l’entre deux", je ne sais plus ce que les voyageurs recherchent. - Photo DR AmériGo
TourMaG - Comment se passe ce début d’année pour AmériGo ?

Jean Eustache :
Cela va de mieux en mieux. Nous ne sommes pas revenus aux niveaux de 2019, mais nous sommes contents des résultats.

Nous sommes vraiment heureux de retravailler, surtout que sur les destinations, la reprise a été plus longue et plus compliquée.

Le chiffre d’affaires devrait grimper à nouveau en 2023. Il y a franchement du mieux même si nous sommes pénalisés par la parité euro/dollar et l’inflation sur les destinations américaines, que ce soit Amérique du Nord ou Amérique latine où nous payons aussi en dollars.


TourMaG – Où en êtes-vous sur les GIR ? Dans nos précédents échanges, vous disiez que la reprise était plus compliquée sur ce segment de marché ?

Jean Eustache
: Les GIR retrouvent des couleurs mĂŞmes si nous ne sommes pas au niveau de 2019. Mais il y a franchement un mieux.

Les retraités souhaitent repartir donc c’est vraiment satisfaisant, mais là aussi nous ne les reverrons pas tous en 2023.


A lire aussi : Jean Eustache (AmériGo) : "Je propose à mes confrères de co-remplir les GIR"


"Le recrutement est très compliqué"

TourMaG - Comment anticipez-vous la haute saison ? L’an dernier, vous aviez tiré la sonnette d’alarme sur la reprise chaotique notamment aux États-Unis et au Canada…

Jean Eustache :
Nous espérons que la situation sera plus fluide au Canada et aux États-Unis.

Il y a toujours une problématique liée aux ressources humaines. Il manque du staff partout : chez les réceptifs, dans les compagnies aériennes, chez les guides...

C’était déjà compliqué de trouver de bons guides avant, mais aujourd’hui, c’est le parcours du combattant. Il manque aussi des chauffeurs d’autocar…


TourMaG - Et dans votre entreprise, vous rencontrez encore des difficultés pour recruter ?

Jean Eustache :
Nous nous sommes séparés de 8 personnes pendant la covid-19, et certains collaborateurs ont démissionné. Nous en avons depuis rappelé et ils sont revenus, car la demande est là.

Le recrutement est très compliqué. De nombreux candidats souhaitent faire du télétravail. Quand ils sont en télétravail non-stop, ils en ont marre, c’est assez complexe à gérer.

Le télétravail nous n’y sommes pas fermés, mais former le personnel à distance me paraît vraiment impossible.

Avec l’inflation, ils demandent aussi des augmentations de salaire. C’est légitime, mais nous sommes encore en convalescence. Pour absorber les hausses de salaire, il faudrait augmenter les prix des séjours et les marges... dans un contexte où les tarifs sont déjà hauts avec le dollar et le pétrole, on n’ose pas trop.

Aujourd’hui nous sommes moins exigeants sur les CV. Nous nous ouvrons à d’autres profils comme ceux de l’hôtellerie. Surtout qu’AmériGo est implanté à Senlis (60) : le bassin d’emplois n’est pas extensible.

Nous essayons de penser à la place du candidat, mais parfois c’est un peu compliqué. Je reçois des CV auxquels je réponds, puis je n’ai plus aucune nouvelle. C’est assez frustrant.

Quand je reçois des candidats, j’aime prendre le temps de leur expliquer la manière dont fonctionne l’entreprise pour qu’ils soient sûrs d’adhérer au projet.

"OĂą sont les clients du milieu de gamme ? Je me pose la question"

TourMaG - Si les agences se plaignent du délai de réponse chez les TO, les TO eux se plaignent du niveau de formation de certains nouveaux arrivants en agences… Quelle est votre vision ?

Jean Eustache :
L’équation n’est pas simple. Il y a des jours où nous sommes débordés de demandes groupes, sur-mesure…

Oui, il faut former à nouveau dans les agences. Mais le manque de personnel est aussi une réalité comme je le disais, dans tous les métiers, et dans les agences également.

Avant la pandémie, lorsque nous envoyions des documents aux agences, elles avaient le temps de vérifier une deuxième fois : par exemple le nom des voyageurs… Là on se rend bien compte qu’elles n’ont plus le temps de faire certaines vérifications.


TourMaG - Le baromètre EDV/Orchestra montre que le secteur intermédié de la vente de voyages perd des clients…

Jean Eustache :
Oui, et cela m’interroge. Car tous les avions sont complets.

Les voyageurs se débrouillent-ils de plus en plus seuls pour leurs voyages ? A chaque grande crise, j’ai l’impression que nous descendons d’une marche et qu’ensuite nous ne les remontons jamais complètement.

Est-ce que pour les intermédiaires que nous sommes les volumes ne vont pas baisser ? C’est à nous de réagir et de nous réorganiser. Certaines compagnies aériennes nous font comprendre qu’elles arrivent à remplir sans intermédiaire…

Ce que je constate c’est qu’il y a un trou dans la raquette. Le segment haut de gamme marche très bien chez nous, ainsi que ce qu’on pourrait appeler "les premiers prix".

En revanche "l’entre deux", je ne sais plus ce que les voyageurs recherchent. Et comme il y a moins de flux, nous avons du mal à tester et à déterminer ce que souhaitent les clients.

Où sont les clients du milieu de gamme ? Je me pose la question. Et puis sur la tendance tant annoncée d’un tourisme plus authentique tourné vers l’habitant, force est de constater qu’il ne prend pas trop chez nous. C’est pourtant une production que nous avons.


TourMaG - Allez-vous lancer de nouveaux projets en 2023 ?

Jean Eustache :
J’ai bien des idées, mais nous sommes déjà débordés et je comprends les équipes qui ont déjà fort à faire. Il faut donc se restreindre un peu.

Nous allons retrouver le rythme en 2023 et, en 2024, nous viserons de nouveaux challenges.

AmériGo a été créé en 2003 par Jean Eustache, franco-canadien. Ce voyagiste est spécialiste des Amériques du Nord au Sud.

Amérigo propose des voyages "à la carte", des voyages de groupes ainsi que des circuits accompagnés en Argentine, au Bahamas, en Bolivie, au Brésil, au Canada, au Chili, en Colombie, au Costa Rica, à Cuba, en Equateur, aux Etats-Unis, au Guatemala, au Mexique, et au Pérou.

Retrouvez ses catalogues sur Brochuresenligne.com

CĂ©line Eymery Publié par CĂ©line Eymery Rédactrice en Chef - TourMaG.com
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