Le tourisme enfin considéré... fiscalement par le gouvernement de Michel Barnier - Crédit photo : Pépita
L'actualité en provenance de Bercy, me donne presque envie de pousser la chansonnette (voir à la fin de l'article la chanson dédiée).
"Nous n'irons plus jamais, oĂą tu m'as dit je t'aime (...) Les vacances sont finies et dire que c'Ă©tait le lieu de mon premier amour, les vacances sont finies, je ne crois pas que j'y retournerai un jour."
Pour ceux qui n'ont pas mon énorme culture musicale, vous aurez peut-être reconnu la chanson d'Hervé Vilard.
En lisant ce matin l'actualité du tourisme j'ai immédiatement songé à cette chanson culte des sixties, relatant une histoire d'amour d'un couple qui se sépare dans le décor suranné de île touristique italienne.
Et oui, le Gouvernement a sifflé, lui aussi, la fin de la recré.
Le temps où nous rêvions d'une société de loisirs est révolu. La France besogneuse est de retour. Alors que la politique a tiré un trait sur Bruno Le Maire, à moins que ce ne soit l'inverse, pour la plus grande joie des agences de notation, Michel Barnier doit composer (c'est une autre musique) avec une dette abyssale.
Pour résorber la faille qui nous sépare d'un retour à l'équilibre, l'exécutif est revenu aux fondamentaux de ce qui fait le génie et l'exception française : l'invention des impôts et autres taxes !
Si sur bien des domaines l'Hexagone est en queue de peloton, pour inventer de nouvelles taxes, lbil est le [Pogacar (cycliste professionnel ndlr) de la taxation.
Sauf qu'Ă force de presser le citron, on risque aussi de tuer la poule aux yeux d'or...
"Nous n'irons plus jamais, oĂą tu m'as dit je t'aime (...) Les vacances sont finies et dire que c'Ă©tait le lieu de mon premier amour, les vacances sont finies, je ne crois pas que j'y retournerai un jour."
Pour ceux qui n'ont pas mon énorme culture musicale, vous aurez peut-être reconnu la chanson d'Hervé Vilard.
En lisant ce matin l'actualité du tourisme j'ai immédiatement songé à cette chanson culte des sixties, relatant une histoire d'amour d'un couple qui se sépare dans le décor suranné de île touristique italienne.
Et oui, le Gouvernement a sifflé, lui aussi, la fin de la recré.
Le temps où nous rêvions d'une société de loisirs est révolu. La France besogneuse est de retour. Alors que la politique a tiré un trait sur Bruno Le Maire, à moins que ce ne soit l'inverse, pour la plus grande joie des agences de notation, Michel Barnier doit composer (c'est une autre musique) avec une dette abyssale.
Pour résorber la faille qui nous sépare d'un retour à l'équilibre, l'exécutif est revenu aux fondamentaux de ce qui fait le génie et l'exception française : l'invention des impôts et autres taxes !
Si sur bien des domaines l'Hexagone est en queue de peloton, pour inventer de nouvelles taxes, lbil est le [Pogacar (cycliste professionnel ndlr) de la taxation.
Sauf qu'Ă force de presser le citron, on risque aussi de tuer la poule aux yeux d'or...
Michel Barnier invente la taxe sur la consommation d'eau touristique !
Outre nos développeurs en intelligence artificielle, nos manufacturiers militaires, notre génie créatif est reconnu aussi... dans la fiscalité !
Notre dernière grande invention, celle qui a eu un impact sur le monde entier n'est autre... que la TVA.
En 1954, alors que Pierre Poujade défie le pouvoir et le Fisc pour protéger les petits commerçants, "Maurice Lauré a une idée géniale. (...)
b[Au lieu de demander au dernier vendeur de verser à l’État la totalité de cet impôt de consommation, chaque entrepreneur intervenant dans le circuit de production puis de distribution (industriels, grossistes, détaillants, etc.) payera l’impôt sur la valeur qu’il ajoutera au produit," explique pas peu fier, le portail France Archives, de l'Etat français.
Après ce coup de maitre, le gouvernement d'Emmanuel Macron va pouvoir, lui aussi, graver son chapitre dans les livres d'histoire près de Maurice Lauré, notre génie fiscaliste.
Pour trouver 60 milliards d'Ă©conomies/recettes, Michel Barnier et ses comparses ne se limiteront pas Ă la fusion d'Atout France avec Business France.
Ils vont créer des impôts et des taxes originaux comme comme celle de la consommation d'eau touristique, la taxe de séjour sécurité civile et celle sur les séjours des navires de croisières.
Ce n'est pas une blague : ils figurent en bonne place dans le projet de loi de Finances 2025.
Pourquoi pas celle sur les souvenirs des vacances passées ou encore les impôts non- payés ? Je m'égare, il ne faudrait pas se mettre à dos ses électeurs.
Notre dernière grande invention, celle qui a eu un impact sur le monde entier n'est autre... que la TVA.
En 1954, alors que Pierre Poujade défie le pouvoir et le Fisc pour protéger les petits commerçants, "Maurice Lauré a une idée géniale. (...)
b[Au lieu de demander au dernier vendeur de verser à l’État la totalité de cet impôt de consommation, chaque entrepreneur intervenant dans le circuit de production puis de distribution (industriels, grossistes, détaillants, etc.) payera l’impôt sur la valeur qu’il ajoutera au produit," explique pas peu fier, le portail France Archives, de l'Etat français.
Après ce coup de maitre, le gouvernement d'Emmanuel Macron va pouvoir, lui aussi, graver son chapitre dans les livres d'histoire près de Maurice Lauré, notre génie fiscaliste.
Pour trouver 60 milliards d'Ă©conomies/recettes, Michel Barnier et ses comparses ne se limiteront pas Ă la fusion d'Atout France avec Business France.
Ils vont créer des impôts et des taxes originaux comme comme celle de la consommation d'eau touristique, la taxe de séjour sécurité civile et celle sur les séjours des navires de croisières.
Ce n'est pas une blague : ils figurent en bonne place dans le projet de loi de Finances 2025.
Pourquoi pas celle sur les souvenirs des vacances passées ou encore les impôts non- payés ? Je m'égare, il ne faudrait pas se mettre à dos ses électeurs.
Le budget français est devenu une cause humanitaire !
En soi, une taxe sur la consommation d'eau pour les vacanciers durant les pics saisonniers n'est pas complètement absurde.
Par ailleurs, collecter de nouveaux impôts, qui visent à résoudre des problèmes tels que les dégâts, les désagréments ou les installations pour accueillir les bateaux de croisières, peut se concevoir aussi.
Sauf que les pouvoirs publics ne cherchent pas à rendre le tourisme plus durable et respectueux des habitants, mais seulement à remplir les caisses. C'est là que le bât blesse.
Pour rappel, la taxe dite "Chirac", notre deuxième étoile mondiale sur le maillot bleu de l'Equipe de France Fiscale, avait pour l'origine une visée... sanitaire, pour lutter contre le sida.
A lire sur le sujet : Taxe chirac : le projet bientôt raboté ?
Le décret du 12 septembre 2006 prévoyait que les fonds seraient utilisés "pour le paiement des contributions à la facilité de financement internationale pour la vaccination (IFFIm).
Elles sont censées financer également les dépenses d'aide (...) en faveur du développement principalement dans les domaines de la santé, du climat et de l'environnement."
Près de 20 ans plus tard, l'Etat fait main basse sur la cause humanitaire. La collecte de l'impôt de solidarité sur les billets d'avion (dite Chirac) sera triplée en 2025, pour résorber le déficit de la France !
Désolé pour vous, les pays du sud, mais nous avons d'autres déficits à fouetter...
Par ailleurs, collecter de nouveaux impôts, qui visent à résoudre des problèmes tels que les dégâts, les désagréments ou les installations pour accueillir les bateaux de croisières, peut se concevoir aussi.
Sauf que les pouvoirs publics ne cherchent pas à rendre le tourisme plus durable et respectueux des habitants, mais seulement à remplir les caisses. C'est là que le bât blesse.
Pour rappel, la taxe dite "Chirac", notre deuxième étoile mondiale sur le maillot bleu de l'Equipe de France Fiscale, avait pour l'origine une visée... sanitaire, pour lutter contre le sida.
A lire sur le sujet : Taxe chirac : le projet bientôt raboté ?
Le décret du 12 septembre 2006 prévoyait que les fonds seraient utilisés "pour le paiement des contributions à la facilité de financement internationale pour la vaccination (IFFIm).
Elles sont censées financer également les dépenses d'aide (...) en faveur du développement principalement dans les domaines de la santé, du climat et de l'environnement."
Près de 20 ans plus tard, l'Etat fait main basse sur la cause humanitaire. La collecte de l'impôt de solidarité sur les billets d'avion (dite Chirac) sera triplée en 2025, pour résorber le déficit de la France !
Désolé pour vous, les pays du sud, mais nous avons d'autres déficits à fouetter...
Le tourisme enfin considéré... fiscalement !
A défaut d'avoir un véritable portefeuille ministériel, le tourisme a, enfin, des impôts à la hauteur de son impact économique.
L'industrie peut en être fière, elle est enfin considérée en haut lieu et notre industrie est devenue la vache à lait de la République.
Sauf que ces taxes en tout genre vont avoir un effet boomerang.
Si nous rêvions pour bon nombre, d'une véritable politique sociale des loisirs, comme le proposait François Ruffin à l'été 2023, il faudra repasser l'été prochain.
Même la très policée Confédération des Acteurs du Tourisme (CAT), est montée au créneau dénonçant "l’innovation fiscale dans le tourisme au détriment de l’accès aux vacances des Français !"
Elle rappelle que 70% du PIB touristique et 60% des nuitées sont générés par la clientèle... domestique. Les Américains pourront absorber les quelques euros supplémentaires que beaucoup de nos compatriotes ne seront pas en mesure d'absorber.
Une chose est sûre, la fracture sociale n'est pas prête de se résorber.
Le taux de départ plafonne autour de 60% depuis 30 ans maintenant, il dépasse les 75% en Allemagne, 80% aux Pays-Bas et 75% au Royaume-Uni (dont 51% à l'étranger). Ce ne sont pas les dernières innovations gouvernementales qui redresseront la courbe.
Bien entendu, ne dramatisons pas. Des enfants meurent quotidiennement sous les bombes ou noyés au large de nos côtes, en rêvant d'une vie meilleure, alors que nous nous plaignons de ne pouvoir faire partir les nôtres en vacances.
"Nous ne reverrons plus jamais, les plages de l'Île de Ré, nous ne reverrons plus jamais, les campings animés..."
L'industrie peut en être fière, elle est enfin considérée en haut lieu et notre industrie est devenue la vache à lait de la République.
Sauf que ces taxes en tout genre vont avoir un effet boomerang.
Si nous rêvions pour bon nombre, d'une véritable politique sociale des loisirs, comme le proposait François Ruffin à l'été 2023, il faudra repasser l'été prochain.
Même la très policée Confédération des Acteurs du Tourisme (CAT), est montée au créneau dénonçant "l’innovation fiscale dans le tourisme au détriment de l’accès aux vacances des Français !"
Elle rappelle que 70% du PIB touristique et 60% des nuitées sont générés par la clientèle... domestique. Les Américains pourront absorber les quelques euros supplémentaires que beaucoup de nos compatriotes ne seront pas en mesure d'absorber.
Une chose est sûre, la fracture sociale n'est pas prête de se résorber.
Le taux de départ plafonne autour de 60% depuis 30 ans maintenant, il dépasse les 75% en Allemagne, 80% aux Pays-Bas et 75% au Royaume-Uni (dont 51% à l'étranger). Ce ne sont pas les dernières innovations gouvernementales qui redresseront la courbe.
Bien entendu, ne dramatisons pas. Des enfants meurent quotidiennement sous les bombes ou noyés au large de nos côtes, en rêvant d'une vie meilleure, alors que nous nous plaignons de ne pouvoir faire partir les nôtres en vacances.
"Nous ne reverrons plus jamais, les plages de l'Île de Ré, nous ne reverrons plus jamais, les campings animés..."
Découvrez votre édito en musique (à prendre avec beaucoup second degré)
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