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Logement, surtourisme : faut-il en finir avec Airbnb ? 🔑

L'Ă©dito de Paula Boyer


Les meublés touristiques et les plateformes du type Airbnb qui les facilitent, sont de plus en plus critiqués. Espérons que la proposition de loi étudiée au printemps dernier à l'Assemblée nationale et passée à la trappe avec la dissolution, refera rapidement surface.


Rédigé par le Lundi 30 Septembre 2024

Dans la chaleur de l'été, la polémique sur les meublés de tourisme n'a pas manqué de rebondir. L'approche de l'automne ne l'a pas calmée, bien au contraire, puisqu'à la rentrée, se sont manifestées des cohortes d'étudiants en panne de logements. A chaque fois, les plateformes type Airbnb et, au delà, le développement des meublés de tourisme sont de plus en plus mises en cause.

Rien de bien nouveau, c'est vrai, sinon que de plus en plus de villes semblent décidées à serrer la vis.

Ainsi, après avoir, depuis dix ans, gelé la création de nouveaux meublés de tourisme, la mairie de Barcelone envisage de renoncer complètement aux locations saisonnières à partir de 2029.

Ainsi, Athènes a annoncé vouloir interdire les nouvelles locations saisonnières, pendant un an, dans trois quartiers "sensibles".

Lire aussi : A quand une meilleure régulation des meublés de tourisme ?

Sans doute, ces deux villes ont elle été inspirées par l'exemple de New York. Il y a un an, la municipalité de la "grosse pomme", où se loger relève désormais du parcours du combattant, a adopté une loi qui interdit, ou presque, les meublés touristiques type Airbnb. Seules les locations de plus longue durée (plus de 30 jours) et les chambres chez l’habitant demeurent autorisées.

Si ce genre de dispositions restrictives ne ferait pas l'affaire des propriétaires immobiliers, les hôteliers -qui ne cessent de dénoncer la concurrence déloyale des meublés de tourisme, pourraient, évidemment, s'en réjouir- si elles étaient appliquées en France. Mais, faut-il aller jusqu'à interdire les plate-forme type AirBnB ?

Airbnb... Chercher un point d'Ă©quilibre

Les plateformes type AirBnB ont contribué au récent boom des locations meublées (©Depositphoto)
Les plateformes type AirBnB ont contribué au récent boom des locations meublées (©Depositphoto)
Comme en beaucoup de choses, les mesures radicales ne sont pas toujours les plus pertinentes. Mieux vaut souvent chercher un point d'Ă©quilibre.

Et ce d'autant plus que, dans l'affaire des meublés touristiques, tout n'est pas négatif. Les location meublées apportent aussi des complément de revenus appréciables à des propriétaires modestes qui louent une chambre -voire tout leur appartement- lors d'absences momentanées.

Ces mêmes locations saisonnières peuvent aussi permettre à des vacanciers pas très fortunés de trouver des lieux abordables où ils peuvent se faire à manger. Tout le monde n'a pas forcément les moyens d'aller à l'hôtel et au restaurant, ni envie de séjourner dans un camping. Faut il rappeler que seulement 60 % des Français partent en vacances ?

Cela ne dispense pas de remédier à la concurrence déloyale dont se plaignent notamment les hôteliers. La solution semble évidemment de revoir la fiscalité encore trop avantageuse dont bénéficient -notamment en France- les locations meublées qui sont, de ce fait notamment -mais pas seulement- plus rentables que les locations à l'année, et ceci, pour des contraintes moins fortes.

Lire aussi : Vingt-six Hoteliers réclament 9,2 millions de dommages et intérêts à AirBnB

Espérons à cet égard que la proposition de loi étudiée au printemps dernier à l'Assemblée nationale et passée à la trappe avec la dissolution, refera rapidement surface. Espérons aussi que les politiques résistent au lobbying intense des plateformes type Airbnb et aux pressions des propriétaires immobiliers.

Cela ne dispense pas, non plus -bien au contraire- de durcir encore les règlementations concernant les meublés touristiques.

Car il est indéniable que le boom des locations saisonières a des effets délétères. Celles-ci contribuent à raréfier l'offre de locations à l'année, à faire monter les loyers et à chasser les habitants peu fortunés des centres ville. Il n'est pas souhaitable les centres ville soient gentrifiés et, parfois, transformés en musée.

Il n'est pas acceptable non plus que des étudiants ne parviennent plus à se loger. Ni que, dans certaines stations balnéaires ou de montagne, les saisonniers ne trouvent plus de logement. Ou que, ici et là, les jeunes du coin ne puissent plus acheter un logement tant les prix immobiliers ont grimpé.

Réfléchir aussi à plus long terme

Athènes aussi (ici le Parthenon) envisage de prendre des mesures restrictives dans plusieurs quartiers « sensibles « (@PB)
Athènes aussi (ici le Parthenon) envisage de prendre des mesures restrictives dans plusieurs quartiers « sensibles « (@PB)
Pour autant, il serait abusif d'imputer tous les maux aux seuls meublés touristiques. Il est plus que temps de s'interroger sérieusement et globalement sur la politique du logement, sur les raisons de la pénurie de logement neufs, et aussi sur les conditions -et le rythme- de sortie du marché de la location des "passoires énergétiques".

Si cette réflexion est urgente, elle ne dispensera pas, non plus, d'une véritable réflexion sur la politique touristique et notamment sur le phénomène dit "surtourisme".

Alors que des zones entières se jugent trop peu fréquentées, d'autres zones souffrent d'un trop plein. Prenons Amsterdam. Cette ville, prisée pour ses canaux et son ambiance festive, semble décidée à géler la création non seulement de nouveaux meublés de tourisme, mais aussi de nouveaux hôtels. Estimant être arrivée à un point de rupture, elle souhaiter maintenant contrôler la croissance de ses flux touristiques.

Cette réflexion-là, on ne pourra pas l'éviter, en ayant en tête que trop de tourisme risque de tuer le tourisme. Dommage que lors du récent IFTM de Paris, la plupart des exposants aient surtout célébré les niveaux de fréquentation retrouvés et glosé sur l'avenir radieux de l'avion et de la croisière. Réfléchir sérieusement à l'avenir du tourisme est une nécessité. Parce que lorsque l'on n'anticipe pas, on va souvent dans le mur.

PAULA BOYER Publié par Paula Boyer Responsable rubrique LuxuryTravelMaG - TourMaG.com
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Tags : airbnb
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